AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Valérie Mréjen (53)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'agrume

Un stylo caméra. C'est pas souvent qu'on peut en voir filer, de cette façon là, entre les lignes.

Dans ma petite panoplie de lectrice, je n'ai pour l'instant rencontré cela que deux fois : Duras et Mréjen. Pas de parti pris narratif, l'auscultation dénué de tout soupçon, la palpation du regard.

Les mauvais plans peuvent produire des séquences remarquables. Cela donne un style, un rythme, un ton couleur banche et citron.

L'oeil surplombait... et regardait la mouche.

Valérie Mréjen est auteure. Auteure de livres, auteure de films. Auteure donc en totalité.Elle écrit. Cruelle, ironique, à hurler de dire souvent, irritant, attendrissant, on ne sait pas sur quel plan il faudra que les mouches continuent de danser.

Ce n'est pas « je vois..» mais c'est « regarde ! », c'est la seule indication qui sera donnée au lecteur. Face stylo caméra. Sans jugement, sans valeur, sans sous titre, entre l'acidité du désir et l'amertume de l'amour le goût de cet agrume se déposera sur le bord de votre bouche.

Quant au zest de l'histoire, il nous appartiendra ne pas laisser se perdre la mouche.

Donc grande envie de poursuivre cette très belle découverte !



Astrid SHRIQUI GARAIN

Commenter  J’apprécie          151
Troisième personne

Curieux le titre ! Sur la photo de Babelio il y a écrit ‘La troisième Personne’ alors que celui que j’ai dans les mains a pour titre ‘Troisième Personne’. Une femme raconte ses impressions, le quotidien de la vie de son bébé de la naissance à l’âge de deux ans, un peu à la manière d’un journal intime. Aucun prénom n’est donné, ni aux parents, ni au bébé, ce qui fait un récit froid, mettant le lecteur à distance, heureusement vite lu. Je pense, intéressant, pour les jeunes mamans.
Commenter  J’apprécie          120
L'agrume

J’avais lu ce livre à sa sortie. Je lis Valérie Mréjen depuis ses débuts je crois..

Je me souvenais d’avoir aimé ce livre et le relire des années après n’a pas était une déception , bien au contraire.

Comme je compatis avec cette amoureuse qui espère toujours le meilleur sans trop y croire.

L’agrume c’est le surnom derrière lequel se cache un piètre amoureux bien trop occupé par sa personne.

J’aime ce livre, le regard qu’il pose sans commentaire sur le sentiment amoureux et le temps qui fait son travail .

Commenter  J’apprécie          100
Mon grand-père

Éparpillées, déchirées, recollées, superposées, pliées, encadrées, retouchées, chevauchées, recopiées, tirées et retirées, rangées retournées, annotées, retrouvées, .

Des images.

Petits noms inventés, des visages , des odeurs, des gestes et du langage.

Des écorchures, des silences, des mots et des fêlures.

De sel et de poivre, de baisers et de rage.

Un album de famille, un cahier d'écolier, des lits superposées et des personnages.

Des maisons tombées dans le décor, et des corps jetées au bas des maisons.

L'enfance qui écoute et qui regarde. Qui n'oublie rien et entend bien.

L'enfance qui demande l'amour comme on demande un chemin.

Venir de là ou bien encore . Et puis partir comme on revient un jour.

Des papiers peints pleins les mots, et les yeux au fond d'une foret noire.

Un petit air de rien qui nous rassemble beaucoup.

Un livre -marguerite , des pétales de pages , du pollen de mots, et puis la première phrase.

Valérie Mréjen : un univers. On partage.



Astrid Shriqui Garain .



Commenter  J’apprécie          100
L'agrume

Le sens unique n’existe pas seulement dans le code de la route. En amour, cela fonctionne très bien si l’on en croit Valérie Mrejen. Amoureuse ( ?) de Bruno, alias l’Agrume, espèce de mec lui aussi à sens unique, très imbu de sa petite personne, soit-disant esthète et amateur d’agrumes pourris. Dès le début, il a fixé les règles de leur histoire : c’est moi qui commande, c’est moi qui dit quand, où, pourquoi… Les rendez-vous où il ne vient pas, les absences, le téléphone silencieux, l’attente interminable…. Rien ne lui sera épargné, la narratrice accepte tout le lot avec en prime l’ex-petite amie.



Chose bizarre, alors qu’elle nous parle de l’homme qu’elle aime, il n’y a aucun mot d’amour, rien qu’un rapport de faits. La construction du livre est faite de petits paragraphes. Elle écrit par petites touches très précises comme pour mieux disséquer son amour à sens unique.



Dès le début, nous sommes fixés :

« Nous étions assis sur un banc près des Halles, sous une espèce de pergola en bois. Il faisait bon. Il m’a dit je ne t’aime pas »



La fin est assez inattendue :



« A la scène du vaudeville en peignoir, j‘ai propos » que nous rompions. Il a tout de suite été d’accord.

Je m’étais attendue à une apocalypse. Qu’allait-il se passer ?

Je ne vous pas voir ça.

En fait, il ne se passa rien : le téléphona n’a plus sonné. Ça n’a pas été trop brutal comme transition. »



Les deux antagonistes sont aussi agaçants l’un que l’autre. Lui, par sa suffisance, sa lâcheté, sa petitesse ; elle par sa soumission. La force de Valérie Mrejen, est de nous donner une succession de faits, non des états d’âme et la banalité devient un bon livre.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          70
L'agrume

« L’agrume », c’est Bruno. Un homme de son temps, un artiste dans l’âme qui voit la beauté au travers d’un champ en fleur, d’une photographie de charnier ou d’un film d’auteur. La narratrice, c’est Valérie Mréjen elle-même. Fiction la mettant en scène ou autobiographie ? Le lecteur n’a pas le moyen de le savoir vraiment.



Cette histoire, c’est avant tout celle d’un semblant d’amour. Le livre commence par « Il m’a dit je ne t’aime pas« . A la suite de cette courte phrase, Valérie se remémore des anecdotes, des instants de vie passés avec ou sans Bruno. Le roman est truffé de paragraphes courts, comme des passages se rappelant à la mémoire de l’héroïne. Peu à peu le lecteur arrive à cerner cette relation, comme étant presque à sens unique. Une relation destructrice et sadique psychologiquement puisque Valérie aime l’Agrume et lui pardonne tout : infidélité, rendez-vous manqué, intérêt feint pour sa vie, etc. L’Agrume, lui, profite de l’amour aveugle de Valérie : il lui en fait voir de toutes les couleurs, sachant qu’il sera excusé.



Deux personnages auxquels je ne me suis pas attachée, simplement du fait qu’ils sont tous les deux agaçants. D’une part, Bruno, dit « l’Agrume ». Un homme comme on n’aimerait pas en croiser ; un individu dont le narcissisme est extrême. Il m’a donné l’impression de bien trop s’aimer pour pouvoir aimer quelqu’un en retour. Égocentrique, il n’en a pas moins besoin d’autrui, mais uniquement pour l’accomplissement de sa propre personne. Antipathique à souhait. Concernant ce surnom « l’Agrume » qui donne son titre au livre, je ne l’ai pas compris. Mis à part le fait que Bruno signe souvent d’un citron, qui semble être l’emblème dont il s’est affublé.

D’autre part, Valérie, la narratrice. Étonnamment, elle n’est pas plus sympathique que son amant aux yeux du lecteur. Une femme amoureuse et naïve. Est-ce son attitude ou le reflet de celle qu’on a déjà pu être qui nous énerve ? Quoiqu’il en soit, sa capacité à tout pardonner, ses oeillières concernant les infidélités de l’Agrume sont dérangeantes. On a une impression d’autodestruction malsaine dans son comportement. Aucune affinité mais beaucoup de pitié pour ce personnage.



Avec ce livre, j’ai découvert une plume qui m’a beaucoup plu. Une écriture très poétique, qui décrit une situation amoureuse délicate avec beaucoup de finesse et de tendresse. L’auteur arrive à nous suggérer lorsque Valérie se rend compte que quelque chose ne va pas ou lorsque sa naïveté prend le dessus.

En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce moment littéraire, même s’il est toujours étrange de ne pouvoir s’attacher à aucun personnage.
Commenter  J’apprécie          70
Forêt noire

Dans ce livre, Valérie Mréjen nous rappelle la fragilité de la vie. Avec une écriture ciselée et où le détail compte, elle entraîne le lecteur dans un ballet où la mort mène la danse. Autant de personnages sans lien apparent dont la fin est tragique.



la suite sur :

http://fibromaman.blogspot.fr/2012/05/valerie-mrejen-foret-noire.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          60
L'agrume

Je ne garderai pas un souvenir ému de cette lecture. Elle sera passée, tel un météore, sans laisser ni traces, ni souvenir.

L’histoire, ou plutôt, les petites histoires de ce couple me laissent de marbre. Elle l’aime, lui non. Elle accepte tout. Des anecdotes mises les unes après les autres, montrant la communication difficile entre les deux, qui se lisent, mais bon….

Les histoires d’amour ne me passionnent pas outre-mesure, mais quand elles sont insipides…très peu pour moi. Ces deux- là m’ont laissée perplexe.

A lire quand on aime ce genre d’introspection !!!

Je remercie les éditions Allia pour ce premier ouvrage de l’opération Un éditeur se livre à laquelle je participe grâce à Libfly.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Forêt noire

Ce petit roman est totalement inclassable. Si vous avez lu "L'agrume" et "Eau sauvage" vous retrouverez avec plaisir l'écriture fine et précise de Valérie Mréjen. Ici, des textes parfois très courts parlent presque tous de la mort. Sans lien apparent, ils évoquent souvent des morts violentes, suicides, accidents, crimes .. C'est le genre d'histoires que l'on se chuchote entre voisines, entre collègues, entre amies, sans leur donner trop de réalité, en les tenant à distance
Commenter  J’apprécie          50
Mon grand-père

Portrait du grand-père mais aussi du père et de la mère de l’auteur sous forme de fragments.



C’est un petit livre de la même veine que « Eau sauvage » mais ici à la place des brides de dialogues du père, Valérie Mréjen nous livre des fragments de souvenir .



J’ai adoré…j’aimerai écrire sur la famille comme elle le fait.



Avec une phrase , un regard jeté en arrière elle nous plonge dans une époque, on y est, et nos propres souvenirs émergent dans un jeu de miroir.



J’aime son humour pince sans rire , comme un sourire de connivence très furtif à son lecteur .

Commenter  J’apprécie          40
Troisième personne

Ce n’est pas comme si je manquais de lectures… mais voilà, depuis quelques temps, j’essaye d’élargir mes horizons en participant régulièrement à l’opération Masse critique de chez Babélio. J’avais coché cette fois-ci plusieurs titres et j’ai reçu cette Troisième personne de Valérie Mréjen, un petit poche dont la couverture et le résumé m’attiraient. Je suis souvent adepte des récits de naissance et très sensible à la manière dont ils sont amenés. Peut-être ai-je alors trop lu sur le sujet, et meilleur ? J’ai trouvé ce récit, bien qu’intéressant, trop froid, cliniquement débité, sans le contre-point parfois émotionnel qu’a si bien su rendre Sophie Adriansen dans son Linea nigra magistral. Valérie Mréjen évoque pourtant avec finesse au départ ce bouleversement total dans la vie qu’est l’arrivée de l’enfant, cette fameuse troisième personne. Et je suis souvent sensible au style d’écriture qu’elle emploie. Elle prend en effet un ton impersonnel et distant qui rend bien compte de l’étonnement qu’est la naissance, de la responsabilité nouvelle d’un être supplémentaire, du sentiment à la fois de toute puissance et d’incompétence que tout parent ressent. Nous suivons le point de vue de la mère, qui regarde vivre et grandir, bien trop vite, ce petit être, qu’elle a mis au monde et lancé dans la vie. Le comportement de sa petite fille ne cesse de l’étonner, ainsi que sa faculté à ressentir et exister. Il s’agit aussi de s’approprier cette étrange et nouvelle fonction maternelle. Une lecture en demi-teinte donc, qui avait pourtant tout pour m’atteindre et me toucher.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          40
La jeune artiste

Comment exprimer tout le bonheur que j'ai ressenti à la lecture de ce livre ?

Je ne connaissais pas l'autrice, jamais entendu parler d'elle. Je n'ai pas été attirée par la couverture, chez P.O.L elles sont sobres. La quatrième de couverture annonce : la jeune artiste (celle du titre), c'est moi. Point.

Alors pourquoi ?

J'ai l'impression qu'il y a des textes qui ne sont là rien que pour nous, qui entrent parfaitement en résonnance avec ce que l'on vit, ce que l'on ressent, notre état d'esprit du moment.



Le texte, de 185 pages se divise en 3 grands chapitres sans que cela soit clairement indiqué.

Il s'agit d'une introspection sur le parcourt d'artiste de l'autrice, 30 ans depuis le jour où elle a pris le RER pour se rendre la première fois dans cette école d'art réputée, située à l'extérieur de Paris. Bien que ce ne soit absolument pas la destinée que lui préparait sa naissance dans une famille bourgeoise plutôt à droite, elle décide malgré tout de tenter le coup.



Durant les premières 40 pages, elle nous décrit l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait le jour où, il y a environ 30 ans, elle a prit le RER pour aller présenter ses travaux, pour tenter de décrocher une invitation à présenter un concours d'entrée. Elle décrit avec grande minutie chaque instant du trajet, se remémore ses pensées, ses observations, ses craintes, ses doutes. Je me suis revue il y a 10 ans prenant le chemin pour Louvain-la-Neuve, UCL, allant passer un examen d'entrée pour tenter l'inscription à la FOPES. Tout est resté gravé dans ma mémoire, évidemment je n'y pense jamais, mais lire Valérie Mréjen a ravivé tous ces moments de plaisirs mêlés d'inquiétude, de stress, de découvertes, de sentiment d'importance et aussi d'illégitimité. Qui étais-je pour envisager entrer à l'université à presque 50 ans ?



Vient le temps de l'entretien, les phrases que l'on voudrait dire mais qui ne viennent pas, la sensation d'en dire trop ou pas assez, comment faire pour être convaincante sans être arrogante, ne pas être trop timide, mais suffisamment assurée …

Une fois que l'on sera admis, tout sera plus facile croit-on.

Le deuxième chapitre nous relate les années d'études, et même si l'on pensait que l'admission était le cap le plus difficile à passer, on se rend vite compte qu'il n'en est rien.



Arriver à être créatif, original, tout en étant accessible. Oser montrer ses oeuvres sans se prendre pour un vrai artiste mais tout en étant un petit peu reconnue … Les affres de la création, les doutes, les embûches, les moyens financiers dont on a besoin, les soutiens que l'on attend, qui sont promis mais qui n'arrivent pas. du vécu que l'on vit avec elle.



Quant à dernier chapitre, il relate la vie de l'artiste des années plus tard, elle participe à des expositions, elle reçoit des commandes pour certaines installations, elle a « réussi » … Elle observe avec un oeil acéré et une plume non dénuée d'humour les microcosmes que forment les vernissages d'exposition, tout cela est savoureux, magnifiquement bien écrit.



Depuis toujours je fréquente les expositions, les galeries, en amatrice lambda. J'ai pris énormément de plaisir à lire sa galerie de personnages qui fréquente ce genre d'endroits. Je m'y suis reconnue évidemment, celle qui y va par curiosité et intérêt pour « l'art » mais qui n'y connait pas grand-chose, qui ne connait personne, et qui reste là un peu en retrait, observant, analysant, détaillant, appréciant ou pas, parfois. En faisant attention de ne pas bousculer quelqu'un, de ne pas faire tomber une précieuse statuette, en essayant parfois une parole, un mot, une question, que l'on veut intelligente mais qui tombe à plat parce que l'artiste ne l'a pas entendu, ou parce que c'est la vingtième fois que la question lui est posée … Oui, mais nous on vient juste d'arriver …



Un texte tout à fait atypique, presque désincarné si elle n'avait pas précisé en quatrième de couverture que la jeune artiste c'est elle. Et c'est justement cet emplois du "on" ou du "vous" qui rend ce texte tellement impersonnel et par conséquent universel. Parce que quand elle écrit : « plus vous y pensez, moins vous osez », il peut tout aussi bien s'agir de la jeune artiste qui n'ose pas envoyer un exemplaire d'une oeuvre à proposer pour une exposition, que moi qui n'ose pas envoyer un travail d'analyse ou un début de texte de mémoire à mon promoteur, tant je me sens peu intéressante par rapport à cet érudit, universitaire, professeur.



J'ai aussi beaucoup pensé à mes amies artistes et lectrices. Je suis certaine qu'elles prendraient beaucoup de plaisir à lire cette description de la visite d'une papeterie, spécialisée dans la vente de matériel de dessin. le bonheur de toucher un grain de papier, d'observer les couleurs des crayons pastel, la difficulté de faire un choix tant tout est beau, tout est tentant, et tout est cher aussi. Et enfin, la crainte une fois le choix fait de ne pas arriver à sublimer les matériaux avec nos gribouillages si décevants.



En conclusion, une découverte enthousiasmante d'un texte tout à fait atypique mais diablement bien écrit, dont j'aurais envie de noter des passages entiers pour les relire à l'occasion, comme je prends plaisir à relire des scènes de vie minuscules à la Delerm. Les crayons de couleur de Valérie Mréjen sont les pivoines ou les artichauts de Delerm. Des petits rien qui sont si révélateurs quand on prend le temps de les observer, d'entrer en dialogue avec eux.

Commenter  J’apprécie          30
La jeune artiste

C'est un récit qui a une certaine originalité dans sa façon de dépeindre une trajectoire d'artiste, et plus particulièrement en tant qu'étudiant aux Beaux arts. C'est fin, c'est agréable à lire. C'est un livre qui n'a rien de sensationnel dans la démarche littéraire, et c'est en ça, je crois, que l'authenticité se ressent. Moi, ça me plaît.
Commenter  J’apprécie          30
Ping-pong

une très jolie façon d'entrer en matière.
Commenter  J’apprécie          30
L'agrume

Voilà un petit livre bien sympathique et pétillant que j'ai dévoré dans le train. L'histoire est simple : la narratrice (Valérie Mréjen elle-même ?) est follement amoureuse de Bruno. Seulement voilà, il est déjà avec une autre femme et il n'est franchement pas disposé à changer cette situation qui lui convient très bien. Alors, notre narratrice accepte tout de Bruno : ses défauts, ses manies, ses mensonges, ses vacheries, ses retards, ses excuses, sa rivale... Elle est totalement aveugle et même naïve ! Et pourtant, on s'y attache et on se reconnait même un peu dans le personnage (par exemple, quand elle attend désespérément un coup de fil de son amant, et qu'elle a peur de sortir une heure de chez elle de peur de le rater). Évidemment, on prend rapidement en grippe Bruno (mais quand va-t-elle se décider à le quitter ??) même si on s'amuse en lisant les excuses farfelues qu'il invente et en découvrant peu à peu son portrait à travers les mots d'une amoureuse transie :



Une fois, il avait oublié un reste de couscous dans une cocotte minute avant de s'en aller trois jours. C'était moisi à son retour. Je me disais : comme il est attendrissant. Il a la tête ailleurs. Je trouvais les mouches drosophiles attendrissantes.



Valérie Mréjen a une écriture fluide et très agréable à lire. Le livre est composé d'une succession de paragraphes plus ou moins courts qui racontent tous un épisode ou une anecdote différents, sans forcément suivre un ordre chronologique, ce qui rend la lecture dynamique. J'ai adoré ce petit bouquin publié en 2001 aux éditions Allia et vous le recommande vivement. D'ailleurs, un autre de ses livres me fait de l'oeil : Mon grand-père.
Lien : http://leschroniquesassidues..
Commenter  J’apprécie          30
Troisième personne

« Troisième personne » est un petit livre (une centaine de pages environ) sans prétentions sur le bouleversement de vie lié à la parentalité.

Valérie Mréjen nous entraîne dans une multitude d’anecdotes liée à l’arrivée et aux premières années d’un enfant. Si on peut parfois rester indifférent, à d’autres moments, on sera immanquablement saisi par la similitude entre les situations narrées par l’auteur et sa propre expérience de parent et on se laissera emporter tant par la nostalgie que par la joie que ces quelques lignes font revivre. Une fois refermé, on se dit que la lecture de ce livre est passée trop vite… au fond, un peu comme les premières années de la vie de cette troisième personne...
Commenter  J’apprécie          20
Troisième personne

Du départ à la maternité jusqu'aux premiers pas, la vie telle qu'elle change "lorsque l'enfant paraît". Rien n'est vraiment différent mais pourtant tout à changé. Ce sont ces infimes mais profonds bouleversements que décrit Valérie Mréjen dans ce roman à la fois tendre et acidulé.
Commenter  J’apprécie          20
Troisième personne

Un beau récit court à lire quand on est déjà parent pour revivre les émotions liées à la sortie de la maternité, aux premiers mots, jusqu'aux premiers éloignements...

Valérie Mrejen décrit ces moments à coups de longues envolées de phrases couplées en courts paragraphes, pour que le lecteur puisse reprendre sa respiration. Les mots sont délicatement choisis, brodés entre eux pour exprimer avec tendresse les premiers émois liés aux premières années vécues avec son enfant.

Un roman qui se lit d'une traite.
Commenter  J’apprécie          20
Mon grand-père

C'est un petit livre de souvenirs, écrits en paragraphes n'ayant pas forcément de lien direct entre eux. Valérie Mréjen parle de son grand-père, de sa grand-mère, de leurs maris et femmes respectifs et variés, de sa mère, de son père, de ses oncles et tantes... Beaucoup de personnages, mais même si je n'aime pas les récits à multiples individus, je ne m'y suis jamais perdu. Dans un paragraphe, l'auteure introduit un nouvel arrivant, un oncle ou une tante par exemple, puis le paragraphe suivant lui est consacré, qui évoque en sa fin un autre membre de la famille dont on parlera dans le paragraphe suivant. Un peu comme la comptine enfantine "Trois petits chats, Chapeau de paille...".



Je me retrouve dans beaucoup de souvenirs de Valérie Mréjen, sans doute parce que nous sommes de la même génération, nous avons grandi dans les années 70, avec les motifs à grandes fleurs oranges et marron : "Parmi ses robes, il y en avait une que je préférais. Elle était blanche en matière synthétique, avec un col chemise et une fine ceinture dont la boucle était recouverte de tissu. Il y avait des motifs en forme de sphères marron et beige (nous étions dans les années soixante-dix)". (p.18). Les expressions toutes faites qu'employaient ses parents et grands-parents aussi me parlent, pas forcément les mêmes, mais d'autres au sens similaire, «Nous avions aussi un livre intitulé Tout l'univers..." (p.38), nous aussi ! Une encyclopédie dans laquelle nous faisions nos recherches pour le travail d'école (c'était bien avant Internet).



Si je partage le contexte des souvenirs de Valérie Mréjen, ma famille ne ressemblait pas à la sienne : "Mon grand-père amenait ses maîtresses chez lui et faisait l'amour avec elles en couchant ma mère dans le même lit. Ma grand-mère, dont c'était le deuxième mari, demanda le divorce." (p.7), c'est sans doute pour cela qu'elle a matière à parler et pas moi -sans oublier en plus le talent pour l'écrire, bien sûr, même si en lisant ce texte, je me dis que c'est le genre d'écrit que je pourrais produire, l'écriture est simple, directe, claire et limpide ; ce sont de courts paragraphes, écrits "comme ils viennent " sans souci d'un quelque classement chronologique ; ils sont drôles, tragiques, tragi-comiques, dramatiques, légers, parfois sans intérêt particulier ; une sorte d'inventaire des souvenirs ; mais lorsque je réfléchis un peu et malgré la relative simplicité du texte et des propos, je me résous à ne pas pouvoir passer à l'écrit, parce que justement ce n'est pas si simple et que chacun son métier, je ne suis pas écrivain et ne souhaite pas l'être. Valérie Mréjen, elle, fait preuve d'une plume sensible et forte, directe, aucun mot n'est superflu.



J'aime ces petits textes lorsque rien ne manque ni rien n'est en trop.



PS : j'ai écrit mon article comme si ce livre était un recueil de souvenirs réels, mais peut-être me trompé-je, peut-être est-ce un travail d'imagination de la part de l'auteure ?
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          20
Forêt noire

Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Valérie Mréjen (263)Voir plus

Quiz Voir plus

Au Moulin Rouge

Le Moulin-Rouge, fondé en 1889, est situé sur le boulevard de Clichy dans le 18e arrondissement, quartier:

Montparnasse
Pigalle
Les Halles

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Thèmes : Paris (France) , cabaret , moulin rouge , nuits blanches , danse , culture générale , littérature , peinture , cinema , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}