L'écrivain Valéry Coquant répond aux questions relatives à son nouvel ouvrage: Onassis ou l'Olympe foudroyé.
Il forge son propre univers, avec ses codes, ses espoirs et sa logiques propres. Il s'installe au centre, réservant une place de choix à ses enfants, en particulier son fils. Péché d'orgueil ? Ce défi était sans doute hors de portée. C'était peut-être trop dur pour un seul homme. Avec la mort d'Alexandre, Aristote réalise tout le côté dérisoire de son oeuvre. En perdant son fils puis d'autres êtres chers, Aristote sent qu'il passe à côté de la vraie immortalité. Le reste...
L'image d'Ari a été salie et ses affaires en souffrent. Pour la première fois, Ari mesure l'ambivalence des médias. Il constate que rien ne vieillit plus vite que le journal de la veille. En lisant entre les lignes, il s'aperçoit aussi que ces gros titres forgent de lui un personnage. C'set presque un masque, à la limite de la caricature.
Ce double a plusieurs noms: Onassis, Mister O, le Grec cousu d'or, le Roi de Monaco, le Pirate. Pour sa part, Ari a une petite préférence pour le Grec, que certains amis tournent en El Greco. Derrière le jeu de mots se cache une fine allusion au tableau du célèbre peintre qu'Ari a acheté pour le Christina. El Greco... Cela sonne bien! On dirait le titre d'un film ou d'un roman.
Mon premier exercice dans le cadre des Masses critiques! Un grand merci à Babelio et aux Editions France-Empire pour la découverte d'Aristote Onassis.
La plume précise de Valéry Coquant raconte avec une sobriété implacable le destin d'un être exceptionnel, souvent maltraité par l'Histoire. A coups de chapitres de "révision" de grandes périodes de l'Histoire, on découvre la trajectoire fulgurante d'un immigré, déraciné, qui à force d'aplomb, d'instinct, de charisme et d'opiniâtreté va devenir un des milliardaires les plus connus et énigmatiques de l'Histoire.
L'auteur nous entraîne sur le parcours d'Onassis, devenu "patron économique" de Monaco et a un regard incisif sur la complexité du personnage. Onassis a su cultiver une part de mystère et transformer sa rage de vaincre en une détermination quasi-fanatique.
La technique narrative est riche et agréable et les mésaventures politico-économiques d'Onassis sont racontées avec brio jusqu'à la consécration de sa réussite dans les années 50.
La dimension dramatique du personnage est également abordée avec beaucoup de tact. L'aura indéniable d'Onassis fascine, ses prouesses et ses conquêtes sont imbriquées dans le récit, ainsi que les liens familiaux/sentimentaux qui composent sa vie... La Callas, Jackie Kennedy... ses enfants...La cascade d'épreuves et désillusions qui s'acharnent sur le self-made man, son besoin mégalo et maladif de bâtir un empire, une dynastie, émeuvent durablement et donnent une épaisseur au destin de cet homme exceptionnel qui a marqué l'Histoire.
La paternité le change-t-il? Elle donne un vrai sens à son existence. Ari ne mène plus un combat par légitime défense, juste pour le plaisir de remporter la victoire. A partir de maintenant, Ari conduit une véritable croisade. L'enjeu n'set plus d'être le premier, mais de forger un empire. Ari se prend à faire un rêve: s'il devint un géant, son fils deviendra un titan. Il va tout faire pour y arriver. Au plus profond de lui-même, il en fait le serment
Vous devez voter pour empêcher votre voisin de décider à votre place. Gardez à l'esprit qu'il y a toujours plus con que vous.
Dans le business, la seule règle, c'est qu'il n'y a pas de règles : c'est une des citations préférées d'Ari.
Le petit garçon a appris que l'existence est avant tout une lutte pour exposer ses rêves. L'essentiel est d'en être conscient. Rien n'est impossible. Sa grand-mère ne disait-elle pas que l'homme tient sa destinée entre ses mains ?
Gary n'est pas un faiseur de mort. Gary est un porteur d'espoir.
"Plus les gens lisent des informations sur le mythe,
moins ils connaissent l'homme."
Aristote S. Onassis