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Critiques de Vanessa Schneider (248)
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Tu t'appelais Maria Schneider

Il a suffi d'une scène du film de Bernardo Bertolucci, Le dernier tango à Paris, pour faire de Maria Schneider une jeune femme scandaleuse. Une scène qui n'était pas prévue dans le scénario original qui allait décider de toute sa vie. Une scène que l'histoire familiale de Maria, peu aimée de ses parents, a rendu insurmontable pour la jeune fille de l'époque, désormais adulée et détestée, qui va partir dans une longue dérive enchaînant drogue, alcool et internements. Plus tard, Bertolucci a fini par s'excuser (se dire coupable, mais ne rien regretter au nom de l’art), mais trop tard, Maria n'était plus de ce monde. Et d'ailleurs rien n'aurait pu effacer le mal qu'il lui avait fait avec son film.



Remarquablement racontée par sa cousine Vanessa, l'histoire de Maria Schneider est une histoire émouvante qui montre une famille excentrique incapable de sortir la jeune actrice de l'enfer. Par indifférence ou parce que ce n'était pas possible. C'est aussi l'histoire d'une époque, celle de la libération sexuelle, avec ses retours de bâton pour les femmes. Un récit édifiant qui montre à quelle point les actrices étaient, et sont, dans un monde dominé par l'argent et les hommes (le reflet de notre société patriarcale), à la merci de leur désir et de leurs fantasmes. Il suffit, s'il fallait s'en convaincre, de regarder l'affaire Weinstein qui aujourd'hui dévoile peu à peu cette réalité nauséeuse.



Elevée au rang de chevalier des Arts et Lettres par Frédéric Mitterrand, alors ministre de la culture et ami de longue date, après une vie tumultueuse et tragique Maria est honorée, ainsi que l'écrit Vanessa Schneider : « Tu étais enfin récompensée, reconnue comme une actrice qui a compté. Tu n'avais pas traversé la vie pour rien. Tu pouvais désormais la quitter. »



#TuT'appelaisMariaSchneider #NetGalleyFrance
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Tu t'appelais Maria Schneider

Je ne connaissais pas Maria Schneider, je la découvre ici doucement au fil de la plume de sa cousine Vanessa.



Maria était libre et sauvage, souvent naïve et insouciante ne connaissant rien au monde du cinéma, elle rentre à pas feutrés dans ce cercle fermé grâce à Alain Delon puis Brigitte Bardot. Sa carrière sera lancée avec le scandaleux film des années 70, Le dernier tango à Paris. Profondément marquée par ce film dont une scène lui sera infligée à son insu, elle oscillera entre adulation et mépris. Sa beauté sera souvent prétexte à son talent, c’est nue qu’on la représente sur une affiche à sa mort, comme une peau sans âme ni consistance. En était-il autrement? À vrai dire, je l’ignore puisque Vanessa ne s’attarde pas sur la personnalité ou la psychologie de Maria. Elle relate sa carrière entre deux piqûres d’héroïne. Vanessa se souvient du tempéremment cyclique de Maria, des hauts et des bas, des joies exacerbées, des cris soudains.



Est-ce que je sors de cette lecture satisfaite de l’avoir côtoyé quelques heures Maria Schneider ? Pas vraiment, primo la carrière de cette actrice ne m’a pas passionnée et secundo, j’ignore toujours qui tu étais Maria. Peut-être quelqu’un de bien et d’atypique, allez savoir. Seule toi, sa cousine tu le sais ou en as une idée... Sinon Vanessa, je voulais te dire que oui tu as une belle plume, légère loin de toute exubérance et exagération mais il m’aura manqué la consistance et ce petit plus qu’on nomme sensibilité. Pas convaincue que ce roman soit une biographie, plutôt un patchwork de films et de rencontres...
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Tu t'appelais Maria Schneider

Voici un Trés beau récit porté depuis des années par Vanessa Schneider, le portrait émouvant de sa cousine Maria, actrice , fìlle de la soeur aînée de son pére.



Objet de fascination, à la fois tendre et morbide, se souvient Vanessa, alors enfant..... 20 ans les séparent .

Elle venait chercher un peu de calme dans l'appartement bohème familial .



" Tu restes ma cousine, ce bijou de famille cassé et précieux, gardé au fond d'un tiroir secret. "

" Qui est cette actrice qui semble avoir eu tant de succés et dont on ignore désormais jusqu'au nom ?

L'auteur avec une tendresse infinie, mesurée, pudique, très tenue , colére aussi, évoque la Maria de 20 ans, sa beauté à couper le souffle, ses gestes brusques, ses sautes d'humeur , son enfance pour le moins chaotique.



Mais surtout décrit gravement à l'aide de phrases justes ---prégnantes---la lente descente aux enfers de Maria, sa prostration, le choc de la sortie du film " Le dernier tango à Paris" , à la fois révélée et brisée par le tournage infect , violent , un huit - clos de sexe qui l'a cassée, les attaques virulentes, les crachats dans la rue, trop de tout, " dans ta vie, trop de désirs, d'agressivité, de reproches, de tentations, trop de caresses et trop de coups " .....

Enfant Vanessa a connu , et même enduré , l'envers du décor.



Comment ne pas prendre en pitié une aînée drapée dans les vapeurs de marijuana, les bras bleuis par les injections d'héroïne , ses galères, ses souffrances, ses douleurs , son impréparation à la gloire et au scandale , ses tourments , sa fragilité , son desespoir, sa honte, ses excès , drogue , alcool, enfermement ?



Vanessa balaie d'un revers de main les idées toutes faites où l'on a voulu réduire Maria .



Elle déploie de façon intimiste un tableau plus large de sa famille , des personnages hauts en couleur,la politique , le cinéma , cet oncle Jeannot bavard , bruyant , exubérant , triomphant , noceur , contant ses aventures homosexuelles frénétiques , mort un matin dans un bar avec huit grammes d'alcool dans le sang .



" Cette famille, ma famille où la folie et le malheur ne sont jamais Trés loin ...." Ce milieu qu'elle dessine avec drôlerie et justesse, insolite, incommode, révolutionnaire, des parents écolos avant l'heure , admirateurs de Mao ....

Où l'on côtoie Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, , Delon, Bertolucci, Gélin, Jean - Pierre Léaud , où l'on se rend à Londres, Paris, en Californie, à New- York ou au Brésil dans les années 70....





L'écriture est précise, grave, tout en retenue, expressive, juste .



Elle dit la grâce exquise de Maria, ses souffrances jamais guéries ....ses faiblesses ....



Un Trés bel ouvrage pudique et enlevé qui montre aussi l'histoire intime de Vanessa reporter et romanciére, "Parce que cette histoire a forgé la mienne, qu'elle a forgé ce que je suis ....."



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Tu t'appelais Maria Schneider

Il est des familles pour qui leurs histoires personnelles sont de véritables tragédies, des béances que rien ne peut recouvrir.

Leur reste alors, une carthasis possible, si on en a le don, c'est d'écrire, écrire son histoire, livrer les siens en pâture peut-être mais trouver une issue pour survivre, pour vivre avec ses souffrances.

C'est le cas pour Lionel Duroy, qui a réussi en publiant: le chagrin à dire l'inomable, c'est le cas aussi de Delphine de Vigan.

Dans ce roman, il s'agit de la famille Schneider. Une cousine: Vanessa Schneider écrit sur sa cousine : Maria Schneider.

Bien sûr, on comprend très vite à la lecture de ce roman qu'il ne s'agit pas que des deux cousines mais de tout ce clan Schneider marqué par la folie, une identité familiale imprécise ou rejetée qui donne à chacun l'impression de ne pas être à sa place, de ne pas savoir à quoi on appartient, à qui se référer.

Vanessa Schneider, on le sent à traversé tous ces impasses, ces non-dits, une certaine violence mais a eu plus de chance que sa cousine Maria.

Maria, elle va se jeter dans le cinéma comme on tombe à l'eau sans savoir nager. Le désamour de sa mère, l'indifférence de son père naturel, la drogue et l'humiliation dans un film sulfureux feront le reste.

Ce livre m'a touché, non par l'histoire propre de Maria Schneider mais par l'histoire de cette famille globalement et le courage de certaines femmes de trouver un salut.



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L'homme qui voulait être aimé

Qu’est-ce qui fait qu’on se met à lire un livre à un moment donné ?



Pour moi, cet « Homme qui voulait être aimé » a une petite histoire.



En vacances en Catalogne, je zappais un peu au hasard sur les chaînes télé. L’une des rares chaînes françaises à être diffusée est LCP. Peu habituée à la regarder, je l’avoue, je m’intéresse néanmoins au sujet présenté, à savoir : « Georges Kiejman, un homme dans le siècle. » J’avoue que j’avais perdu de vue ce personnage qui me disait vaguement quelque chose, mais j’ai été prise au jeu et j’ai regardé le documentaire jusqu’au bout.



Peu de temps après, j’ai lu et commenté le livre de Vanessa Schneider « la fille de Deauville ». Peu familière de cette autrice, j’ai regardé ce qu’elle avait écrit d’autre, et je suis tombée sur « L’homme qui voulait être aimé » coécrit avec Georges Kiejman. J’ai voulu y voir un signe, le signe qu’il fallait que je lise aussi ce récit, et je l’ai réservé à ma Médiathèque préférée, qui me l’a livré il y a quelques jours.



Lu d’une traite, ce récit est une biographie de l’homme Georges Kiejman.

Né le 12 août 1932, cet homme a eu un parcours remarquable. Ses parents étaient des juifs polonais qui ont fui la misère avant la Seconde Guerre. Si son père et sa sœur seront déportés à Auschwitz, le petit Georges échappera miraculeusement aux rafles. Réfugié à la campagne, il finira par revenir vivre à Paris, où il vivra de petits boulots.



Commence alors la carrière - dont on a tous plus ou moins entendu parler – sa carrière d’avocat. Il n’arrête pas de parler, il a de bons résultats scolaires, et il travaille tout en menant ses études d’avocat. L’étudiant pauvre qu’il est va faire une série de rencontres décisives : Jacques Saporta, qui sera son bienfaiteur, puis René Moatti, puis Pierre Hebey. Il travaille chez Charly Bensard, en lui servant en quelque sorte de secrétaire, puis ouvre son bureau chez René Moatti, puisqu’il faut déclarer un lieu d’accueil de ses clients au Conseil de l’Ordre.



A 24 ans, marié et jeune avocat, il commence à avoir ses premières affaires sensibles. De retour du service miliaire en 1959, il quitte René Moatti alors défenseur de l’Algérie française, pour travailler avec un vieil avocat du parti communiste.



C'est le moment pour lui de connaître des affaires très intéressantes dans le domaine de l’édition où, en tant qu’avocat d’éditeurs, il aura à plaider différentes affaires de censure de textes.

Sa passion pour les livres naît de cette époque, alors qu’il a eu peu de livre dans son enfance, mais des souvenirs marquants de ses héros … tous orphelins comme lui. Plus tard il va découvrir Michel Leiris, Maurice Blanchot ou Pierre-Jean Jouve.



Et puis c’est le cinéma qui va l’occuper ensuite. Avocat des « Cahiers du cinéma », il défend aussi Simone Signoret, puis bientôt Yves Montand, François Truffaut, et bien d’autres. Il se rend à Cannes fréquemment, ce qui le ravît. Paraître aux bras de Jeanne Moreau sur le chemin du Majestic a dû être extraordinaire !



Mais la censure sévit aussi et il faut se battre pour que des films soient vus. Comme pour « La religieuse » par exemple de Jacques Rivette.



« Certains procès changent le cours d’une carrière et vous font sortir du lot » dit-il également. Pour Georges Kiejman, ce fut le cas du procès de Nicole Gérard, qu’il nous conte par le menu, puis de l’émission « Procès » d’Eliane Victor à la télévision, puis de Pierre Goldman et de très nombreux autres ensuite.



En parallèle, il commence à fréquenter des hommes politiques, dont son mentor et celui qui restera toujours sa référence : Pierre Mendès France, présenté par Françoise Giroud dont il est proche. De fil en aiguille, il se trouvera présenté à François Mitterrand, dont il deviendra relativement proche, puis deviendra Ministre délégué auprès du garde des Sceaux, un poste non sans difficultés, puis, à sa grande surprise, Ministre délégué auprès du ministre de la Culture et de la Communication, chargé de la Communication sous Edith Cresson, puis enfin Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, non sans difficultés notamment avec Roland Dumas.



Mais ce qui est le plus intéressant, selon moi, dans « L’homme qui voulait être aimé », ce sont ses propos sur son métier d’avocat. Il plaidera pour Malik Oussekine, pour les époux Aubrac, pour Ibrahim Abdallah dont j’avais totalement oublié les circonstances, ou encore pour Liliane Betancourt et beaucoup d’autres.



« Qu’est-ce qu’un bon avocat ? » s’interroge-t-il page 125. « Quelqu’un qui, au-delà des personnes physiques dont il s’occupe, a le sentiment de servir une cause que l’on pourrait appeler la démocratie. » Belle formule qui résume bien le parcours d’un homme qui dit également que « être avocat et de gauche est une contradiction permanente. » On appréciera.



Il se trouve que je connais bien ce métier, de part des circonstances personnelles, sans toutefois l’avoir jamais exercé, mais que je me retrouve très bien dans ce qu’il dit des qualités d’un bon avocat.



Reste encore d’autres pépites dans ce récit - il nous dira aussi ce que ça signifie, « être juif », dans son histoire – et enfin il rendra hommages à celles qui ont beaucoup comptées dans sa vie, qu’elle soit professionnelle, artistique ou politique : les femmes qu’il a aimées.



Un récit très bien mené, un texte étincelant et joyeux qui met en lumière un homme intelligent et séducteur, qui a mené sa carrière d’orateur et d’avocat fidèle à ses convictions, ce qui n’est pas l’un de ses moindres mérites si l’on pense à ce qu’est la profession aujourd’hui. Bravo aux deux auteurs pour cette coécriture très réussie.

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La fille de Deauville

Voilà un livre très bien mené.



Nous sommes dans les années 80, et nous allons suivre l’histoire d’un groupe qui restera dans les annales - Action directe.



Mais tout l’intérêt du livre de Vanessa Schneider c’est de se centrer sur deux personnages dits secondaires.

Parce que bien sûr tout le monde connaît le couple Rouillan-Menigon. Mais celle qu’on connaît moins, c’est Joëlle Aubron. C’est elle, la « fille de Deauville ».



Et l’autre personnage c’est Luigi Pareno. C’est un flic. Un flic plein de colère et de ténacité. Un flic qui enquête sur les Action Directe depuis le départ. Qui n’est pas pris au sérieux par sa hiérarchie mais qui va être s’accrocher à l’enquête jusqu’à l’assaut final.



Mais pour y arriver, le récit va alterner entre l’histoire personnelle de Joëlle, issue d’une famille pourtant aisée (sans être riche) mais qui va progressivement se radicaliser au contact de Jean-Marc Rouillan et de Nathalie Ménigon et celle de Luigi Pareno qui tente de vivre une histoire d’amour malgré son obsession pour l’enquête Action Directe.



Et le sel de l’histoire c’est que Joëlle Aubron ne laisse pas Luigi Pareno indifférent. C’est le syndrome du flic attiré par celle qu’il traque. Elle le fascine, il la déteste et elle l’obsède.



C’est l’histoire d’une radicalité, d’un rêve de destruction du capitalisme, qui conduit la cellule d’Action Directe a multiplié les braquages, les attentats dans un engrenage où il faut toujours marquer de plus en plus les esprits pour ramener plus d’argent et rallier de nouveaux membres à la cause.



C’est bien fait, bien documenté, et facile à lire.



Une découverte pour moi que l’écriture de Vanessa Schneider, une femme grand reporter au Monde, et une plongée dans les années 80 , à un moment où l’on croyait encore à un idéal révolutionnaire – une période bien révolue désormais.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Il pleut, nous sommes à Paris dans l’église Saint Roch. Alain Delon assis au 1er rang au milieu des membres de la famille lit un texte écrit par Brigitte Bardot les parrains de cinéma de Maria Schneider, partie à l’âge de 57 ans.

C’est par cette scène que Vanessa Schneider débute son récit, hommage à sa cousine, étoile éphémère du cinéma des années 70.

L’auteure revient sur la vie de la comédienne, mal aimée par sa mère qui la met à la porte alors qu’elle avait à peine 15 ans, Maria se réfugie auprès de son oncle et sa tante, les futurs parents de Vanessa.

Son père, Daniel Gélin totalement indifférent à l’éducation de sa fille, l’emmène sur les plateaux de tournage et partage ses nuits « Chez Castel ».



« Tu sors avec ton père et tu continues à l’appeler Monsieur ».



C’est grâce à Alain Delon que la jeune femme décroche ses premières apparitions sur grand écran.

Lorsque Bertolucci lui propose de partager l’affiche avec Marlon Brando, la jeune femme se prend à rêver, mais la réalité est loin d’être rose.

Maria Schneider découvre la brutalité d’un metteur en scène qui l’exploite en la faisant travailler dix heures par jour et lui impose une scène qui n’était pas prévue au scénario et qui brisa la jeune femme à jamais, la plongeant dans la dépression et la drogue.



Vanessa Schneider sait trouver les mots pour faire revivre et réhabiliter sa cousine. A travers son écriture j’ai ressenti toute la tendresse et la compassion qu’elle éprouvait pour Maria.

Outre le milieu du cinéma, l’auteure évoque la famille de Maria et les années qu’elles ont partagées avec une grande complicité malgré leur différence d’âge.

Je suis heureuse d’avoir découvert ce texte qui a su me séduire bien que je ne sois particulièrement attirée ni par le cinéma ni par la rubrique People.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Sans le fameux mouvement #MeToo, sans doute jamais Bernardo Bertolucci n'aurait pris la peine de s'excuser, 40 ans après les faits, de la façon particulièrement violente et cruelle avec laquelle il a tourné la fameuse "scène du beurre" de son film le dernier tango à Paris , à l'insu de son héroïne Maria Schneider.



En effet, il faut savoir que, pour sa jeune comédienne , ce tournage a été ressenti comme un viol, l'une des scènes emblématiques et sulfureuses n'étant pas inscrite au scénario mais préméditée et par Marlon Brando et par le réalisateur.



Vanessa Schneider, grand reporter au Monde et romancière, et qui n'est autre que la cousine de la comédienne , revient, dans un livre évène



ment de la rentrée, sur cette scène et sur l'incidence qu'elle a eu dans la vie de .Maria Schneider, mais elle tient aussi à rappeler qu'elle n'était pas la femme d'une seule scène choc.



Vanessa a toujours été fascinée par sa cousine. Dès 6 ans, elle collectionne tous les articles qui lui sont consacrées : difficile d'en connaitre réellement les raisons : est ce parce que la vie de cette actrice a eu des “incidences” directes sur la sienne ? est ce parce qu'elle faisait partie de son quotidien ?



Quelque que soit la raison, lorsque Maria Schneider décède, Vanessa Schneider prend la plume et nous parle de son enfance bancale, à côté d'une mère qui ne sait pas l'aimer, de ses débuts au cinéma, de son mal être croissant.



La comédienne, juste aprés « le dernier tango à Paris » de Bernardo Bertolucci, est tombée dans les affres de la drogue et va connaitre son lot de parts d'ombre et tourments, mais aussi quelques moments plus heureux dont Vanessa veut aussi parler, comme ce tournage avec Jack Nicholson pour un film dont elle était fière : le très beau "Profession Reporter" d'Antonioni.



Au fur et à mesure de notre lecture, son destin malheureux nous a fait penser à celui de Jean Seberg et hasard, ces deux jeunes femmes, toutes les deux femme-enfant, se croisent à un moment dans ce très beau récit de Vanessa S.

Comment ne pas être touché par la vie de cette actrice, manipulée par Bertolucci et Marlon Brandon, portée aux nues et conspuée en même temps, rejetée du monde du cinéma à partir du moment où elle refuse de tourner des scènes de sexe, propulsée si jeune dans un monde où “cet enfant perdu” n'avait peut être pas sa place.



Dans ce récit vibrants d'émotions, l'on y croise aussi son père Daniel Gélin, mais aussi Alain Delon et Brigitte Bardot qui sont même particulièrement soignés par l'auteur, sortes de bienfaiteurs inattendus .



"Tu t'appelais Maria Schneider" est aussi le tableau d'une époque, celle des années 70 et celui d'une famille où la folie et les excès sont toujours présents.



Réduite à une image qui n'était pas vraiment elle (même Libération lorsqu'il fait son portrait, choisit une photo d'elle nue, ce qui serait impensable pour un homme), avec ce livre, Vanessa Schneider redonne à Maria Schneider une complexité et une densité profondément humaines.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Maria Schneider était une actrice star des années 70, dotée de beaucoup de talent mais qui se brûla les ailes dans les miasmes du monde du cinéma. Même si je n’ai jamais visionné le film « Le dernier tango à Paris » de Bernardo Bertolucci qui la fit découvrir au public avec notamment Marlon Brando, j’en avais beaucoup entendu parlé, surtout depuis l’émergence du mouvement « Me too » de par la scène tragique du viol et de la motte de beurre.



L’auteure, Vanessa Schneider, journaliste de profession, était la cousine de l’actrice. Maria, cousine qui – d’un côté – faisait rêver de par son métier mais aussi cette cousine qui s’est vite enfoncée dans les affres de l’alcool, des sorties jusqu’à l’aube et de la drogue facilement accessible. Beaucoup lui ont tourné le dos au moment où elle avait le plus besoin d’eux.…



Au fil des pages, on y rencontre les plus grands noms du cinéma et on fait un plongeon dans les années 70-80 où il faut l’avouer, le monde du cinéma était clairement misogyne et machiste. En plus du traumatisme occasionné par le tournage de ce film, Maria a dû grandir loin de son père. Ce dernier célèbre, Daniel Gélin, ne fera sa connaissance pour la première fois qu’aux 16 ans de cette fille adultérine et ne la reconnaîtra jamais légalement.



J’ai beaucoup aimé ce livre qui retrace toutes les choses qu’une cousine aurait voulu dire à une cousine célèbre, sans vraiment pouvoir mais aussi oser le lui dire quand elle était encore en vie. Souvent prenant et tendre, c’est écrit avec beaucoup de poésie et est l’un des plus beaux hommages qui soit, selon moi.



Une phrase m’a particulièrement marquée : « Je ne sais pas si c’est le récit que tu aurais souhaité, mais c’est le roman que j’ai voulu écrire ».
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Tu t'appelais Maria Schneider

Ce n’est pas tant le parcours de l’actrice Maria Schneider qui est raconté ici, que celui de deux cousines au sein d’une tribu foisonnante et intellectuelle, où l’originalité un peu hippie et l’engagement politique se mêlent.



Si Vanessa Schneider parle si bien de Maria, c’est par sa fascination dès l’enfance pour cette cousine solaire, parachutée un jour dans le cercle familial comme un oisillon mal aimé.



La vie de fêtes et d’excès, le cinéma et ses chemins de traverse, les scandales, la liberté sexuelle, la drogue...la petite S. observe la grande S. à l’aune des propres souvenirs et ressentis. Des anecdotes surgissent en flashs sans chronologie.



En ressuscitant l’époque des seventies, c’est aussi le parcours d’une actrice trop tôt manipulée, trop vite brisée par un système vampire d’images et qui, montée trop vite au sommet d’une notoriété sulfureuse, passa le reste de sa vie à s’empêcher de chuter.



Beaucoup de tendresse, et de tristesse se dégagent de ce journal intime qui fait apparaître une femme bien éloignée de l’image publique communément admise. Un témoignage en forme d’hommage, très touchant et au ton toujours juste, très respectueux des personnes et contextes évoqués.

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Tu t'appelais Maria Schneider

Quel plaisir de découvrir la rentrée littéraire en avant première grâce à net galley :)

Les éditions Grasset ont eu la gentillesse de m'envoyer : Tu t'appelais Maria Schneider de Vanessa Schneider.

Maria Schneider est une actrice française née le 27 mars 1952 à Paris et décédée le 3 février 2011. Elle a défrayée la chronique en jouant dans Le Dernier Tango à Paris, avec Marlon Brando. Alors mineure à l'époque (la majorité était à 21 ans), la jeune femme ignorait que ce film changerait sa vie et sa réputation à jamais !

Vanessa est la cousine de Maria, elles auraient du écrire cet ouvrage toutes les deux mais Maria est décédée avant d'un cancer.

Alors, Vanessa s'est décidée à lui rendre hommage, enfin, en nous dévoilant qui était Maria. On découvre aussi Vanessa, son enfance, comment elle a découvert qui était réellement sa cousine, ce qu'elle en en a pensé..

Ce n'est pas un roman mais un ouvrage très personnel, un hommage qui est très bien conçu.

Je n'ai jamais vu Le dernier tango à Paris, le nom de Maria Schneider me disait vaguement quelque chose. Mais j'ai un peu plongé dans l'inconnu avec ce livre. Et il m'a énormément plu car c'est bien écrit, l'auteure vogue entre son enfance, Maria, ses souvenirs, leurs souvenirs communs...

C'est un bel hommage, avec des retours en arrière, cela peut paraître un peu brouillon mais pourtant à aucun moment je ne me suis perdue.

C'est une autre époque que nous découvrons avec ce livre, une époque révolue mais pas si lointaine. Une époque où les hommes avaient le pouvoir et n'hésitaient pas à aller un peu trop loin avec les jeunes actrices.. Est ce que cela a réellement changé ??

Je viens de dévorer ce livre d'une traite, je suis contente d'avoir découvrir cette femme et je mets avec plaisir quatre étoiles.

Encore une bonne découverte de cette rentrée littéraire :)
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Le jour où tu m'as quittée

Comment renaître après une rupture douloureuse ? Pour Jeanne, la vie auprès d’Antoine était une évidence, le jour où il est parti, elle a cru que le monde s’écroulait. Tirée dans une spirale de chagrin, sa descente aux enfers a commencé. Ce roman sans grande originalité nous raconte la lente reconstruction d’une femme meurtrie. Bien que l’écriture soit agréable, je me suis vite ennuyée auprès de Jeanne qui ne m’a inspiré ni compassion, ni grande sympathie. Un livre vite lu et vite oublié.



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Le Pacte des Vierges

Une vingtaine d’adolescentes de quinze ans enceintes en même temps à Gloucester, bizarre, non ? On en compte maximum deux par an dans cette petite ville du Massachusetts. Est-ce l’œuvre d’un serial ki(ki-en-cha)leur ? Même pas, rien d’accidentel ni de contraint dans ces grossesses, tout a été prévu. Trente participantes, dix-sept toucheront le gros lot : un gros ventre. Et les hommes, dans tout ça ? Leur contribution s’est limitée à quelques gouttes gagnantes. Pour le reste, ces jeunes filles entendent bien se débrouiller : leurs bébés, elles les élèveront ensemble, et sans adultes.

L’événement fait grand bruit, on imagine bien, la presse et les réalisateurs s’en emparent, les gens raffolent de ce genre de faits divers croustillants qui les confortent dans l’idée qu'ils ont une famille formidable, des enfants bien élevés et épanouis, et qu’un truc pareil n’arriverait jamais chez eux.



Témoignages par bribes et en alternance de quatre de ces jeunes filles - dont Lana, la meneuse du groupe. Issues de milieux différents, elles ont quand même beaucoup de points communs : immatures, paumées, mal entourées, et en grand manque affectif. Elles n’ont pas choisi leurs familles bancales, mais elles peuvent choisir leurs ami(e)s. Retour à la case départ, ou plutôt seconde chance : elles vont se créer une famille entre amies – joli mirage adolescent – en faisant des bébés là, tout de suite, maintenant, qu'elles élèveront ensemble. « Quand elle m’a parlé la première fois de tomber enceintes en même temps, j’ai immédiatement dit oui. […] Pas parce que je fais tout comme Lana […] mais parce que c’est le sens qui manquait à ma vie. »



Roman facile à lire, intéressant, qui m’a d’abord paru froid. Mais à mesure que les filles gagnent en confiance auprès de la femme qui les écoute sans les juger, leurs portraits se précisent et leurs confidences sont de plus en plus émouvantes.

Bonne surprise. Le genre d'ouvrage que l’on a envie de faire lire à de jeunes adolescents, garçons ou filles.

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Tu t'appelais Maria Schneider

A quoi tient l'échec d'un livre ? D'abord à un malentendu... Comme le diagnostique si juste une lectrice déçue : " de plus, par moment, je me suis demandée si Vanessa Schneider voulait évoquer la vie de sa cousine Maria ou raconter sa propre histoire ? ". Ce qui déjà semble un point fort ennuyeux. Appelons ça la revanche de Narcisse... "Je croyais parler de ma soeur brisée par les autres, et me retrouve à parler autant de moi-même"... Ensuite, les paresses d'écriture, le délayage, l'écriture Jours-de-France psychologisante... D'emblée, une fois compris que : (1) Daniel Gélin n'a rien vu venir, (2) & (3) que Bernardo Bertolucci s'avère être un beau salaud et Marlon Brando un cerf vieillissant à la motte de beurre, ce livre procure un tel ennui qu'on se demande bien quelle est la fonction REELLE de ce type d'ouvrage... S'agit-il de "dénoncer "? ... Bon, d'accord, allez, ok, ça marche ! Au-delà du "Name and Shame", s'agirait-il de rendre hommage à Maria Schneider, personne humaine ? Alors, cette construction de papier et de phrases imprimées n'est sûrement pas à la hauteur de l'actrice, l'artiste, l'enfant, la soeur, la femme... Bien désolé, Vanessa Schneider, mais ne suis point parvenu à "endurer" l'ensemble de votre livre... Semblable aux pages glacées d'un magazine parcourues avant de devoir passer sur le divan de torture du chirurgien-dentiste. Pas le temps ou la patience de tout lire.... D'ailleurs on m'appelle déjà ! Ouille-ouille-ouille, ça va faire mal...
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Le Pacte des Vierges

En 2008, dans une petite ville du Massachusetts, 17 adolescentes de 15 à 17 ans, tombèrent enceintes. Elles fréquentaient toutes le même lycée et la presse révéla qu’elles avaient fait un « pacte » pour avoir et élever leurs bébés toutes ensembles.

La journaliste Vanessa Schneider s’est inspirée de ce fait divers dans ce roman qui raconte le parcours de 4 de ces jeunes filles.

Lina et Cindy ont connu le placement dans des services sociaux, Sue est la fille d’un couple très religieux et Kylie est le fruit de l’ambition démesurée de sa mère, qui l’a inscrite à des concours de mini-miss depuis toute petite. Toutes les 4 dévoilent la difficulté d’être une adolescente dans des familles éclatées ou trop rigides.

Elles évoquent l’envie de partager quelque chose d’unique sans réaliser du tout les conséquences de leur grossesse. Ces gamines très immatures vont peu à peu comprendre qu’un bébé change non seulement le regard des autres sur elles mais aussi leur vie, la vraie et surtout leur avenir.

Un roman qui se lit très vite, très bien, mais qui nous laisse un peu sur notre faim, les vies de ces filles n'étant que survolées, pas vraiment approfondies.



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La fille de Deauville

Traque.



Action Directe. Ce groupuscule d'ultra-gauche s'est fait connaître dans les années 1980 pour ses attentats et assassinats. Vanessa Schneider se concentre particulièrement sur le parcours de Joëlle Aubron dans ce roman.



Elle est fille de bourgeois mais révoltée. Il est policier et désabusé. Deux trajectoires qui n'ont rien à voir mais qui vont se croiser. En effet Joëlle est la fille de Deauville, terroriste d'Action Directe. Organisation qui veut la chute du capitalisme par la lutte armée. Luigi a dédié sa vie à combattre et traquer Action Directe. Plus particulièrement retrouver la fille de Deauville qui hante ses pensées.



Ce roman retrace l'histoire d'Action Directe durant sa période d'activité (1979-1987) et se concentre particulièrement sur le parcours de Joëlle Aubron. J'ai trouvé ces passages très intéressants et très bien documentés. Vanessa Schneider réussit à faire transparaître la personnalité ambivalente de Joëlle Aubron ainsi que son évolution idéologique.



Le personnage de Luigi Pareno est également intéressant. Obsédé par Joëlle Aubron, sa vie personnelle est réduite à néant. Ainsi ses tentatives d'avoir une vie personnelle sont un échec. Il ne vit et ne respire que pour arrêter Action Directe. Le récit de la traque est également très intéressant à suivre.



Au final, une très belle découverte sur une période de la France contemporaine que je connaissais mal.



Je remercie Netgalley et les éditions Grasset pour l'envoi de ce roman.

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Tâche de ne pas devenir folle

Avec finesse et sensibilité, Vanessa Schneider entreprend d’écrire l’histoire de sa grand-mère paternelle.

Elle l’a peu connue. Partant de ce qu’elle en sait, de ce qu’on lui raconte, d’écrits retrouvés, elle la réinvente et réinvente aussi sa famille, ses origines.

Trois générations s’entremêlent et il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver, surtout quand de nouveaux personnages interviennent dans les sauts du temps.

C’est une histoire de transmission dans les familles roumaines.

Transmission, à l’âge de quinze ans, d’une icône remise par la mère à la fille.

Et si cette transmission, dans la famille Schneider, n’était autre que la folie ?

J’ai beaucoup aimé cette recherche, cette analyse, ces commentaires sur l’histoire de la Roumanie.

Beaucoup aimé aussi le style, l’écriture et l’émotion qui s’en dégageait.

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L'homme qui voulait être aimé

Grand avocat, ami de Mendes France , de Mitterrand, de Simone Signoret ou encore de François Truffaut, Georges Kiejman est aussi un grand amoureux des femmes et un homme qui voulait être aimé, comme le titre son autobiographie, ou plutot son livre de souvenirs co-écrites , avec la journaliste Vanessa Schneider



Ces mémoires qui ne sont pas citées comme telles révèle un Georges Kiejman intime, sensible, peu sûr de lui



Ce qui l'aura sauvé selon lui, c'est son indéniable talent d'orateur et de débatteur, amoureux des livres et des femmes, voulant être compris mais surtout 'aimé., ce qui lui aura permis de se hisser sous les ors de la République.



Séducteur impénitent, il fut marié à Marie-France Pisier, et multiplia les conquêtes dont celles de Marlène Jobert ou de Françoise Giroud.



Fils de déporté, il ne cessa de payer sa dette envers les siens, comme cette fameuse polémique qui l'opposa à Serge Klarsfeld sur lequel il revient en début de ce livre .



Dans un style simple et limpide, sorte de conversation orale et complice, cet illustre avocat et ministre se dévoile avec franchise, et le souci permanent d'être intelligible et émotion.

Le petit enfant juif élevé dans le Berry par une mère illettrée, loin d'un père fugueur, mort à Auschwitz, et ancien ministre de François Mitterrand montre dans ce livre une intelligence et une détermination hors du commun dans ce qui est une bien belle plongée dans l’histoire de France, du cinéma et du militantisme!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tu t'appelais Maria Schneider

Le tango funèbre



En racontant la vie de sa cousine, l’actrice Maria Schneider qui avait défrayé la chronique lors de la sortie du Dernier tango à Paris, Vanessa Schneider fait le récit d’une époque autant que celui d’un drame personnel.



« Avec sa bouille d’éternelle femme-enfant et son caractère de petit chat sauvage, elle a conquis le monde avec la fulgurance d’une météorite enflammée qui pulvérisa tout sur son passage! Passage éclatant mais éphémère où, offrant son corps de velours à un Marlon Brando au faîte de sa gloire, elle choque, scandalisa par son impudeur, mais marqua à jamais par son insolence une époque qu’elle a désormais personnifiée. Sous ces dehors, ces images, se cachait un petit cœur perdu, une gamine à la dérive, sans port d’attache, propulsée au plus haut sans y être préparée, redescendant forcément sans parachute et livrée à tous les excès pour combler les vides d’une gloire qui l’abandonnait. » Ces mots de Brigitte Bardot, prononcés par Alain Delon en février 2011 aux funérailles de Maria Schneider, disent à la fois l’épreuve vécue par Maria et la proximité, la communion de pensée avec Brigitte.

La couverture médiatique dont a bénéficié sa cousine Vanessa Schneider à l’occasion de la sortie de ce bouleversant récit démontre peut-être que la journaliste du Monde a su tisser un grand réseau, mais bien davantage que le sujet a frappé les esprits et qu’il demeure d’une actualité brûlante à l’heure de #metoo.

Commençons donc par esquisser la biographie de Maria. Née en 1952 de Marie-Christine Schneider, une mannequin roumaine, et de l’acteur Daniel Gélin – qui ne la reconnaîtra pas, son enfance n’est pas à proprement un long fleuve tranquille, bien au contraire. Aussi bien du côté de la mère que du père, l’instabilité et le déraisonnable forment le menu quotidien. Maria est ballotée jusqu’à son adolescence. « Tu as quinze ans. L’âge où ta mère a eu son premier enfant, l’âge où notre grand-mère a été mariée de force. L’âge où dans notre famille, les femmes entrent brutalement dans l’âge adulte, l’âge où les mères ne supportent plus leur fille. La tienne t’a mise à la porte. Papa et Maman te proposent de venir vivre chez eux dans leur deux-pièces du 7ème arrondissement de Paris. Il y a eu cette terrible dispute chez toi, personne n’a cherché à en savoir plus. On murmure que ta mère a surpris ton beau-père dans ton lit. »

C’est à cette époque qu’elle prend son courage à deux mains et va sonner au domicile de son père. Culpabilité ou fibre familiale? Toujours est-il que Daniel Gélin offre à Maria de l’accompagner sur les tournages, lui trouve quelques rôles.

C’est alors le début d’une ascension fulgurante. Jusqu’à ce fameux film, Le Dernier tango à Paris. Vanessa Schneider y revient en détail, explique comment Bertolucci et Brando ont abusé de sa cousine et comment ce qui devait être le tremplin vers la guerre sera le premier pas vers la déchéance: « Tu sors du tournage broyée. Tu as compris que cette prise te marquera à jamais, comme un tatouage raté que l’on passe ensuite sa vie à essayer de cacher. Peu importe que la sodomie ait été simulée, tu te sens violée, salie. Tu ne sais pas encore que tu aurais pu empêcher cette séquence non écrite de figurer au montage du film. Tu aurais pu faire appel à un avocat, attaquer le producteur, contraindre Bertolucci à la couper. Tu es jeune, tu es seule, tu es mal conseillée. Tu ne connais rien au monde du cinéma, à ses règles, à ses lois. La victime parfaite. »

L’actrice tente de trouver dans la drogue le moyen d’échapper au choc. Une addiction qui finira par l’emporter…

Le choix de privilégier les scènes fortes, les souvenirs marquants à une narration chronologique donnent à ce livre une force qui ne laissera personne indifférent. Des confidences entre cousines aux souvenirs de tournage, des relations familiales complexes à la maladie, de l’attitude de Brando à celle de Bertolucci et de la maladie aux relations fortes, Bardot, Nan Goldin ou encore Patti Smith, on se laisse entraîner dans cette infernale spirale. Et l’on n’oubliera pas cette Maria que Patti Smith a mis en musique

At the edge of the world

Where you were no one

Yet you were the girl

The only one

At the edge of the world

In the desert heat

One shivering star




Lien : https://collectiondelivres.w..
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La fille de Deauville



Cette tranche d'histoire romancée est intéressante par le rappel des attentats d'Action Directe dont les visages flous ornaient les avis de recherche, mais dont on amalgamait les actions violentes avec celles de Carlos, des palestiniens ou autres brigades rouges, dans les années 80...

Le roman est construit autour de deux personnages, Joelle Aubron et l'inspecteur qui les traque, les autres comme Rouillan et Menigon étant traités de façon secondaire ! Mais l'auteure alterne entre le témoignage sur les faits réels et une fiction sentimentale qui atténue la portée du propos historique ;

il y avait à l'époque une effervescence dans les milieux d'extrême gauche, dont Action Directe, reposant beaucoup sur le couple Rouillan Menigon, était la Fraction Armée ! Le traitement médiatique de l'époque a été particulièrement biaisé et axé sur le fait divers plus que sur l'action politique. Et c'est un peu dommage d'avoir seulement effleuré ces sujets, alors qu'il aurait été intéressant de contextualiser, de comprendre peut-être cette période post-68 et les mouvements contestataires qu'il m'est arrivé d'approcher un peu quand j'étais étudiant.

Bref un roman bien écrit, mais sans vraiment de portée.
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