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Critiques de Vassilis Alexakis (107)
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La langue maternelle

Tout a commencé avec la photo en noir et blanc reproduite sur la couverture. L'auteur (à travers son personnage Pavlos) est fasciné par celle-ci. J'aime et suis captivé comme Vassilis Alexakis par cette magnifique photo de la découverte de la statue d'Antinoüs, jeune ami ou amant de l'empereur romain Hadrien, déterrée à Delphes lors d'une fouille en 1894, qu'il commente de façon magistrale sur plusieurs pages, magnifiques, inattendues et poétiques. Il la présente comme « un instantané de la rencontre insolite d'une célébrité du IIe siècle après Jésus-Christ avec une équipe d'ouvriers du XIXe siècle ». le ton est donné, l'auteur, un érudit qui a lu Plutarque en grec ancien et en grec moderne, joue avec les mots, conserve tout au long du récit un humour qui rend la lecture très agréable.



Le sujet de ce roman, écrit en 1995, est en grande partie autobiographique. Pavlos est dessinateur de presse à Paris (comme l'auteur l'a été), il est de retour à Athènes, dans son pays natal. Il choisit de partir à la quête de l'origine de la lettre Epsilon, jadis placée à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes. On le suit dans un long périple à travers le pays, occasions de multiples digressions, de l'alphabet grec jusqu'à une comparaison insolite entre billard et ping-pong ! Une écriture délicate et subtile, évoluant dans différentes strates de temps et de mémoire.



Précieux Vassilis Alexakis qui, par l'amour des langues, accède en profondeur à l'histoire des hommes et de la pensée. Sa double culture, qu'il décrypte en permanence dans son oeuvre, démultiplie les possibilités de récit et de sens. Il affirme : « …le but de l'écriture n'est peut-être pas d'éclaircir, mais de multiplier les mystères. »

Ode à la mère (avec la poussière qui s'accumule sur sa tombe), ode à la Grèce. Est-ce la crainte du passé qui s'efface inexorablement, comme s'efface peut-être déjà son souvenir si le lecteur, nous tous, ne faisons pas vivre sa mémoire en lisant ses livres ?



Né à Athènes, Vassilis Alexakis a fait des études de journalisme à Lille et s'est installé à Paris en 1968, peu après le coup d'État des colonels grecs. Il a travaillé pour plusieurs journaux français, dont le Monde, et collaboré à France Culture. On a dit qu'il était le plus grec des écrivains français et le plus français des écrivains grecs, ce qui représente parfaitement son attachement aux deux cultures. Tout comme son double Pavlos, il est retourné en Grèce à la fin de sa vie et est décédé à Athènes en 2021.



La Langue maternelle a reçu le prix Médicis 1995, ex-æquo avec le Testament français d'Andreï Makine. Auteur parfaitement bilingue, Vassilis Alexakis disait avoir commencé la rédaction en grec, pour retraduire ultérieurement en français. La démarche me paraît singulière. Connaissez-vous d'autres écrivains ayant traduit eux-mêmes leurs romans ?

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Chronique complète avec composition personnelle sur fond de la maquette reconstituant le sanctuaire de Delphes sur Bibliofeel, lien direct ci-dessous
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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La langue maternelle

Etrange livre, qu’il est difficile de classer dans une catégorie littéraire précise. Le narrateur, qui sembler ressembler par de nombreux aspects à l’auteur, est un Grec de quarante et quelques années, qui habite et travaille en France depuis plus de vingt ans, mais qui sans savoir pourquoi, ressent le besoin de revenir dans son pays pour une durée indéterminée, sans projet ni perspective. Il était parti au moment du coup d’état, il a fait carrière dans le dessin, la caricature, mais d’une certaine façon ne trouve plus de sens à ce qu’il vit.



Très vite, il va s’interroger sur le sens de la lettre Epsilon suspendue à l’entrée du temple d’Apollon à Delphes. Il n’est pas le premier à s’être posé la question, il n’a rien d’un spécialiste, mais cette problématique érudite va vite devenir en quelque sorte le centre de son existence. Il va aller faire des recherches à l’Ecole française d’archéologie d’Athènes, rencontrer des chercheurs, des archéologues...Il va s’immerger dans des récits de fouilles, et au final voyager, en particulier à Delphes, où un archéologue aveugle va lui ouvrir des perspectives insoupçonnées. Mais ces recherches s’accompagnent de souvenirs personnels, en particulier familiaux, beaucoup liés à sa mère, morte il n’y a pas si longtemps et dont il n’a pas vraiment fait encore le deuil.



Finalement, il s’agit de retrouver son identité à travers ses racines et sa culture, toute cette histoire si ancienne et si riche en Grèce, qui peut en devenir un fardeau, une charge, une justification au nationalisme et au rejet de l’autre. Et qui ne peut être assumée qu’à condition de devenir quelque chose de personnel, de ressenti, au-delà des mots pompeux et creux des manuels et des cours ennuyeux de l’école. Se réconcilier avec l’Histoire, permet aussi de se réconcilier avec sa propre histoire, sa propre existence ; se questionner sur les énigmes historiques permet de donner des réponses à ses propres interrogations et incertitudes. Dans une quête qui ne peut jamais vraiment se terminer.



Un beau livre, personnel, d’une grande richesse dans les thématiques et pistes de réflexion. L’écriture est simple, peut-être un peu trop parfois, il m’a manqué un peu de poésie, de lyrisme par moments. Mais j’ai été contente de faire ce voyage en compagnie de l’auteur.
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La langue maternelle

À Delphes, sur le fronton aujourd'hui disparu du temple d'Apollon, trônait jadis la lettre E. De quel mot ce mystérieux « epsilon » était-il l'initiale ? C'est ce que va tenter de découvrir Pavlos, le narrateur de ce très beau roman, un artiste grec qui, comme l'auteur, a dû s'exiler en France dans les années soixante, après le coup d'état des colonels.

On le comprend assez vite, cette quête aux allures de flânerie initiatique (« L'epsilon me conduit sans m'imposer aucune direction ») est surtout un prétexte pour retrouver les mots et les sonorités de la langue qu'il parlait quand il était enfant.

Mais à travers cette rêverie autour de la langue maternelle, c'est aussi avec Athènes, sa ville natale, et avec la Grèce que renoue progressivement Pavlos, l'« ekpatriménos » (l'expatrié.) En effet, après presque trois décennies d'absence, ce pays, cette ville qu'il croyait connaître par coeur sont devenus des étrangers avec lesquels il lui faut refaire connaissance : « La réalité m'oblige à réviser fréquemment le plan de la ville que j'ai en tête. Je déplace des rues, des collines, parfois des quartiers entiers que je remplace par d'autres. Ce plan ressemble aux très anciennes cartes où rien n'est à sa place. »

Cette redécouverte, qui sonne comme une renaissance pour cet homme un peu désenchanté, n'exclut cependant pas la clairvoyance : aussi Pavlos n'a-t-il jamais de mots assez durs pour dénoncer le culte artificiel de l'Antiquité ou le nationalisme exacerbé de ses concitoyens, intellectuels compris, qui refusent par exemple de partager le nom de Macédoine avec l'ancienne république de Yougoslavie.

Au terme d'une odyssée tragi-comique à travers la Grèce, Pavlos parvient finalement à rétablir le contact avec le monde dont il est issu, et avec sa famille, longtemps perdue de vue.

Surtout, cette  langue « maternelle », c'est celle que lui a apprise sa mère, dont le souvenir plein d'émotion traverse l'ensemble du roman et confère une dimension plus intime à l'énigme de l'epsilon.

Un livre profond, touchant, drôle, poétique, dont la lecture m'a enchanté.
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La langue maternelle

Pavlos, dessinateur de presse, de retour dans son pays nous offre son regard sur les gens qu'il côtoie, sur les lieux qu'il redécouvre, sur ses souvenirs. Il nous entraine dans une quête dont le point de départ est la lettre Epsilon qui était suspendue à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes . Ainsi, d'Athènes à Delphes en passant par Jannina, il part en quête de ses propres souvenirs qui rebondissent au gré d'une rencontre d'un paysage, d'un mot entendu ou soudainement apparu. Il collectionne peu à peu les mots commençant par cet epsilon source de sa quête. Il retrouve peu à peu sa mère disparue, si silencieuse à coté de ce père diseur d'histoires.



Une écriture "au fil de la pensée", pleine de retours en arrière, dans une langue poétique qui va jusqu'à la racine des mots. Les premières pages m'ont un peu désorienté mais tout de suite j'ai été pris par cette façon d'écrire. Un effet secondaire plutôt agréable, cette lecture m'a donné envie de retourner en Grèce, avec un regard différent.


Lien : http://allectures.blogspot.f..
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L'enfant grec

Après son opération pour un accident vasculaire, le narrateur, un double de l'auteur, écrivain dans la soixantaine, se trouve entravé dans ses déplacements. Il marche avec des béquilles et ne peut plus monter les étages sans ascenseur de son appartement. Il s'installe alors provisoirement dans un hôtel à proximité des jardins du Luxembourg à Paris. Les séquelles ne devraient pas durer. le narrateur s'adapte à cette parenthèse, il remarque des détails qui lui échappaient auparavant: les gens se déplacent si vite, le contenu des vitrines. À force de fréquenter le Jardin, il découvre l'auberge, le théâtre de marionnettes, bien avant le palais. En même temps, les jeux et les romans d'aventure de son enfance remontent à la surface. Une enfance à Athènes, dont les jeux consistaient notamment à rejouer les scènes d'aventure de leurs romans. le narrateur a été un enfant grec. Il prend conscience de la place prise par cet apprentissage dans la rédaction de ses propres romans.

Sa fragilité favorise ses contacts avec des gens modestes, les marionnettistes, les SDF et les personnes qui leur viennent en aide, la dame pipi du théâtre. Mais on sent aussi aussi que ce type de relation est dans sa nature. Tout cela est raconté avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Alors si vous avez envie de retrouver Michel Strogoff, Les trois mousquetaires ou le capitaine Fracasse, et en même temps les personnages de Guignol ou Gnafron, mais surtout si vous aimez les relations humaines subtiles et tendres sans être mièvres, alors vous prendrez plaisir à cette lecture.

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Paris-Athènes

L'auteur raconte ses états d'âme, oscillant de Paris à Athènes.

Les deux langues, française et grecque, sont capitales car ce sont elles qui le font le mieux pénétrer l'âme du lieu où il vit.

Mais il exprime avant tout son mal-être, étant perçu comme étranger aussi bien en France qu'en Grèce.

Vassili Alexakis retrace les grandes étapes de sa vie, en commençant par son enfance et l'amour qu'il porte à ses parents, en particulier à sa mère.

Ce livre peut être intéressant en ce sens qu'il nous met dans la peau d'un exilé. Il permet aussi de connaître un peu plus la culture grecque, avec les mots grecs et leur traduction dont il parsème son récit.
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La langue maternelle

Un beau livre, qui peut se rapprocher de l'autobiographie sans prendre en compte toute la vie mais la méditation sur soi, la recherche de soi à travers celle de la langue maternelle grecque, dont l'auteur ressent la nécessité de se rapprocher, tout en méditant continuellement sur le mystère de cette origine savante et parfois paradoxalement gênante du grec moderne qu'est le grec ancien, en prenant en particulier la forme de la quête insoluble de la signification de la lettre E, epsilonn, gravée sur le fronton du temple l'Apollon de Delphes, sens perdu dès l'Antiquité. Un roman émouvant sur la vie, la mort, la quête du sens et de l'identité, roman touffu, parfois léger, parfois grave, aux multiples échos et reconnaissances, telle cette belle figure de la comédienne répétant des années après l'interrogation d'Electre entendant la voix tant attendue de son frère Oreste.
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L'enfant grec

L'auteur se retrouve nanti de béquilles après un accident de santé. Il ne peut regagner son appartement parisien avant quelques semaines et vit donc dans un hôtel proche du jardin du Luxembourg. Ce livre est le fruit de ses observations des personnages qui peuplent ce lieu et aussi de ses rêveries imaginaires autour des personnages des livres qu'il a lu dans son enfance.

Les échos du début de la crise grec se font aussi entendre.

C'est un récit onirique, crée par un homme solitaire.
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L'enfant grec

Ne le ratez pas, L'enfant grec. Un rendez-vous au détour d'un banc du jardin du Luxembourg. Vous y dénicherez, perché sur ses béquilles, le Franco-Grec Vassilis Alexakis, meurtri. Il n'y sera pas seul;

A ses côtés, resurgissant de son enfance et de son imagination, une pléiade d'héros romanesques viendront égayer ses réflexions, étayer ses rêveries.

jean Valjean, Robinson Crusoé, Tarzan, Don Quichotte...tous viennent danser dans sa tête, dans la nôtre, tendant la main à d'autres protagonistes (le fruit de ses caprices?), figures colorées peuplant les alentours. Dans ce jardin, on ne trouve pas que des marionnettes : la réalité frappe durement. Il y a la souffrance, celle d'une épreuve chirurgicale, celle d'un parcours littéraire; il y a la crise grecque, qui enterre un peuple sous les dettes.

Voilà ce qu'embrasse ce 14ème roman - une énième réussite - pour cet auteur et capable d'un saisissant détachement.
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Le premier mot

La lecture du Premier mot d’Alexis Vassilis ne m’a pas enjoué. Ce roman est « un deux en un », c’est là, peut-être, son principal défaut.



Le Premier mot est à la fois drame familial, la perte d’un être cher emporté par une maladie soudaine et incurable, et une tentative d’essai sur la linguistique. Comme souvent, mélanger deux formes de récit est un exercice difficile que peu de romanciers maîtrisent. Mon ressenti à la fin de cette lecture me fait conclure que Vassilis n’y est pas parvenu.



De façon très subjective, je pense que l’auteur n’a pas assez approfondi le caractère familial et psychologique du roman. Quand, par ailleurs, il se livre dans une réflexion décousue sur l’évolution des langues, vivantes ou mortes, nationales ou régionales, tout en se demandant comment et pourquoi l’Homme s’est distingué des êtres vivants en développant la capacité de la parole.



Ces deux formes associées, le drame et l’essai, donnent une lecture désorientée. Les propos des personnages sont décousus. La narratrice, en se souvenant de son frère, voire en parlant avec son fantôme de leurs souvenirs, aborde avec ceux qui l’entourent des sujets portant sur la zone du cerveau mémorisant la langue maternelle, en passant par le devenir du livonien en Lettonie, pour finalement s’achever par des piques envers le Président de la république française de l’époque du récit, Nicolas Sarkozy !?



Alors de tout cela, avec beaucoup de déception, je n’ai rien à retenir. L’aspect inachevé et superficiel de ce roman ne m’a pas permis de l’apprécier.
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L'enfant grec

Le narrateur, Vassilis Alexakis lui-même, est obligé de loger à l’hôtel Perreyre, près du jardin du Luxembourg. Après une opération chirurgicale il ne se déplace qu’avec des béquilles, impossible pour lui de vivre dans son studio situé au 5 e étage sans ascenseur. Il se promène donc à la vitesse de ses cannes et redécouvre l’immense parc derrière le non moins célèbre et très sérieux Palais du Luxembourg.



Il déambule et rencontre de belles personnes : Odile la propriétaire du théâtre de Guignolet Georgette sa sœur créatrice de marionnettes, Marie Paule la dame pipi des toilettes du jardin, Monsieur Jean, bibliothécaire du Sénat à la retraite historien et puits de science, Ricardo,SDF au passé mystérieux, et comme si cela ne suffisait pas il convoque dans sa rêverie tous les héros de la littérature qui ont courus, ont combattus ou se sont aimés dans cet endroit, si près et si loin du monde.



Les trois mousquetaires galopent dans les allées à la poursuite de Milady, Marius et Cosette se font des promesses d’éternité sous les frondaisons, les héros de l’enfance surgissent : Tarzan se plait dans les tilleuls du jardin et Bas-de- Cuir le Dernier des Mohican vient faire une apparition en guest star.



A petit pas, le narrateur se souviens de son arrivé à Paris en 68 fuyant la dictature, de son retour en Grèce des années plus tard, des femmes qu’il a aimées, de la Grèce d’hier et de celle d’aujourd’hui meurtrie et mise au ban de l’Europe pour cause de pauvreté. Sans nostalgie il fait le doux bilan de la vie d’un homme libre qui a choisi sa vie.



Eloge de la lenteur, apologie du rêve éveillé, louange de la rencontre, réelle ou imaginaire, Alexakis en formidable conteur nous invite dans ses pérégrinations.



Il ne tient qu’à nous de saisir la main qu’il nous tend. Rassemblons nos souvenirs de collège : « L’enfant grec » est le titre d’un des plus beaux poèmes de Victor Hugo, et il est désormais ce beau livre de promenade, à savouer par un doux après midi de printemps sur la pelouse du parc de la Tête d’or (spéciale dédicace aux lyonnais)....ou d'ailleurs!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le premier mot



Depuis Paris-Athènes , Vassilis Alexakis a habitué son lecteur à ses allers retours entre les deux capitales , l' a converti à sa passion pour les langues( sango , langue maternelle , dialectes ) et les mots qui voyagent, sorte de fil rouge. Ce roman Le premier mot fait donc écho aux précédents .

La narratrice revient à Paris pour les obsèques de son frère Miltiadis, professeur de littérature comparée , à la Sorbonne , confiant que: « Ce n' est jamais une seule personne qui meurt .»

En compagnie d' Audrey (assistante de vie de Miltiadis) , elle s' intéresse à la langue des signes dont elle apprend quelques signes .Après avoir traversé la douloureuse épreuve de la perte d' un être cher, aidée par Aliki ( l' épouse), elle vide l' appartement , trie , remue les souvenirs, s' arrête sur des photos , fait défiler leurs moments privilégiés . Une question la taraude : l' âge limite pour s' approprier une langue. Elle reprend avec zéle la quête de son frère : trouver le premier mot . Ses investigations vont la conduire vers des scientifiques , des spécialistes dans le langage des bébés , en paléontologie , des auteurs de thèses, une bibliothécaire . Elle nous résume les diverses théories , énumère les diverses hypothèses , études . Le premier mot est il né d' un drame ? Porte il le souvenir d' une séparation cruelle ? Quels furent les mobiles de la parole ? Raconter une histoire ?



L' auteur explore les mystères de l' origine des langues ( indo européennes) , souligne la difficulté des linguistes « invités à prouver l' impossible .» Il met en exergue la dette du français avec les nombreux emprunts au grec : hypercompétitif , nosocomial , nannos , par exemple . C' est un plaisir d' apprendre que l' éminente hélléniste Jacqueline de Romilly est consultée pour forger des termes technologiques . Il décline moult champs lexicaux (feu) , opère des rapprochements , comme autour du mot papillon . Nourri par ses études , il se livre au name dropping , citant des figures de références dans le domaine des langues Piaget , Chomsky . Il nous livre l' amusante supposition de Brisset selon laquelle on descendrait de la grenouille . Il nous rappelle que dans l' apprentissage d' une langue le rôle de l' hémisphère droit ou gauche du cerveau . Le lecteur a tout loisir de

méditer l' assertion : « les mots comprennent mieux nos peines que nos joies », de mémoriser des mots « constructions aberrantes » pour Miltiadis , de glaner une pléthore d' informations comme l' origine de la comptine : Am stram gram , de bateau-mouche , du citoyen lambda .

Grâce au carnet de voyage que Miltiadis tenait en été , on navigue d' île en île et apprend à quoi ont servi les marbres de Délos , qui naquit à Lesbos ou à Samos , que Santorin est réputé pour son vin , Tinos pour son ail .Avec la narratrice , on déambule dans Paris à la recherche d' un morceau de bois , on rend visite à la Seine « qui véhicule une belle sérénité » , longe les quais , mais préfère son nom grec :Sikouanas . On suit ses pensées labyrinthiques : le mot Les Tuileries la renvoie à tuile , puis à keramos .

A la fin du roman , la narratrice honore la promesse faite à son frère de se rendre à Callithéa , sur les lieux de leur enfance , convoquant les parents disparus . Son second devoir de mémoire est de lui dresser un bref compte rendu de ses recherches et peut-être de lui dévoiler le premier mot . Elle lui exprime toute sa gratitude d' avoir appris autant de choses , de l' avoir guidée vers d' autres horizons . Elle lui suggère de poursuivre Ad aeternam sa conversation avec lui , donc de ne jamais trouver le dernier mot .

Ce roman construit à la manière d' une mini enquête policière , constitue un bel hymne aux langues , aux civilisations et leurs coutumes , rites religieux et aux poètes grecs( Cavafy, Seferis)

Il est destiné aux amoureux de la Grèce , des mots ( les enfants de la nuit) , aux férus de linguistique , d' éthymologie . L' auteur nous fait partager sa vaste érudition , sa curiosité , son goût pour les langues et aussi le football et le sudoku , avec humour(les ascenseurs grecs n' ont pas encore appris à parler!) et enthousiasme . On notera la façon dont il vilipende la politique et les discours du président français et les grèves . Il met en scène des personnages secondaires attachants ( Natalia , Théano, Zoê, Monica …) L' amour (invincible au combat ) relie certains d' entre eux . Vassilis Alexakis signe un ouvrage dense , savoureux, foisonnant de digressions , d' anecdotes .

Une manière de nous prouver que le grec n' a pas perdu de son lustre !
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La clarinette

"Par moments les deux drames, le tien et celui de la Grèce, ne faisaient qu'un dans mon esprit : ta chambre à l'hôpital Saint-Joseph était une cellule de prison où on avait enfermé mon pays pour cause de dettes. Tu corrigeais les épreuves de ton livre à moitié couché dans le renfoncement de l'entrée d'un immeuble de la rue Hippocrate".



Ce texte magnifique est une offrande, un superbe hommage de l'écrivain franco-grec à l'ami disparu, son éditeur, Jean-Marc Roberts. Il y est question de mémoire, de souvenirs, de ce qui construit une amitié mais aussi une culture. Parce qu'un jour, Vassilis Alexakis s'aperçoit qu'il a oublié le mot clarinette, que ce soit en français ou en grec, il entreprend d'enquêter sur les mécanismes de la mémoire et s'interroge sur le rapport à sa double culture. Sa mémoire serait-elle plus sûre s'il retournait s'installer à Athènes là où s'est forgée son identité ? Ces défaillances sont-elles liées à la lassitude qu'il ressent envers Paris où il vit depuis son exil sous le régime des généraux ? Tandis que son éditeur et ami lutte contre la maladie qui finira par l'emporter, il navigue entre Paris et Athènes, auscultant la faillite dans laquelle est plongée son pays natal, se désolant de sa chute et puisant dans son histoire et sa culture le réconfort des mots. Dialoguant avec son ami comme s'il était encore avec lui, partageant leurs souvenirs communs et les lieux qui s'y rattachent.



Vassilis Alexakis nous entraîne dans une Athènes à mille lieux des clichés touristiques, au contact d'une population meurtrie par la crise et cernée par les thèses extrémistes du parti Aube dorée. Il porte sur son pays un regard empli de regrets, d'effroi et d'amour, n'hésitant pas à pointer du doigt le rôle nocif de la toute puissante Église orthodoxe ou l'exil fiscal des armateurs. Mais son ton retrouve toute sa bienveillance au contact des gens simples qui continuent à vivre la tête haute. Tout comme la mémoire d'autres temps l'aide à garder l'espoir.



"Le mot vérité (...). Cela fait longtemps que nous l'avons banni de notre vocabulaire.(...) Nous sommes des affabulateurs patentés et candides car nous croyons nos propres mensonges. Nous avons toujours excellé dans la fabrication des mythes : c'est le seul talent que nous avons hérité de nos ancêtres".



Mais les plus belles pages sont celles qu'il consacre à son ami, d'une sincérité poignante. Ensemble, ils partageaient le goût des mots "on n'est jamais trahi par les mots : ils nous rendent toujours l'affection qu'on leur porte" et Vassilis Alexakis ne pouvait rendre plus bel hommage qu'avec les siens : "Tu avais la capacité d'aimer et d'écrire en même temps : tu t'inspirais de ta vie et tu vivais tes rêves".



Comment ne pas se réjouir de ce voyage auquel nous convie Vassilis Alexakis, avec son regard à la fois lucide et tendre, riche de culture, de souvenirs et de liens indestructibles ? Un livre écrit devant le portrait encadré de son ami, à qui il continue de se confier au fil de l'eau. "Chaque page est un nouveau voyage. J'hésite longuement à l'entamer de peur de me tromper de direction, de faire naufrage. Ma gomme me fait l'effet d'une bouée de sauvetage".



En plus d'être superbe, ce livre possède un étrange pouvoir réconfortant, pareil à celui que procure une longue marche dans la nature. Un grand bol d'oxygène.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Ap. J.-C.

AP J-C relate l’histoire d’un jeune homme qui va mener l’enquête sur les moines du mont Athos…Le sujet ne le passionne pas mais il s’agit d’une requête de sa logeuse…Mon avis est plutôt mitigé sur ce livre car je l’ai trouvé au début insipide et sans consistance.Ensuite, la deuxième partie a éveillé ma curiosité et la fin m’a réellement surprise…On ne peut pas dire que j’ai réellement apprécié ce roman d’emblée…Pourtant, on sent l’érudition de ce livre…D’ailleurs, j’ai eu l’impression de lire un roman « métaphysique » car toutes les questions, le ressenti du narrateur sont les thèmes de cette discipline.Une relecture de ce roman me permettrait sans doute de l’apprécier à sa juste valeur. Probablement, je serais plus réceptive avec un autre roman de Vassilis Alexakis

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Ap. J.-C.

A l’heure où les « mémoires d’un nombril » et autres produits dérivés de l’autofiction se font toujours plus nombreux sur les tables des libraires, l’acquisition d’un vrai roman possède un caractère jubilatoire. Après J.-C. de Vassilis Alexakis conte les recherches sur le mont Athos d’un étudiant en histoire. A la demande de sa logeuse, dont le frère s’est fait moine un demi-siècle plus tôt, le jeune homme va quelque peu délaisser le séminaire qu’il suivait sur les présocratiques pour se consacrer à l’étude de la communauté athonite. Aucun soubresaut du Moi ne vient troubler ce récit paisible dont le discret héros s’effacerait presque. Car les figures de ses maîtres à penser et des religieux singuliers qu’il croise y occupent une large place. Convoquer philosophes et hommes d’église est aussi un moyen de poser un regard lucide sur les contradictions de la Grèce contemporaine, qui semble presque encombrée de son passé glorieux. Le roman s’achève sur une note onirique car on ne sort pas indemne, fût-on un héros placide, d’une visite sur la sainte montagne.



Update : j'ajoute les lignes qu'une mienne amie a laissées en commentaire. M'est avis qu'elle devrait ouvrir un blog :-)



Ca y est je l'ai lu. Je suis d'accord avec ce que tu dis, j'ai trouvé ce roman original, prenant et engendrant de nombreuses réflexions.

Ce qui m'a singulièrement frappée également, c'est le bizarre rapport du héros avec les femmes : entre une mère d'un autre âge qu'il ne comprend plus, des jeunes filles qui passent en lui échappant, une logeuse image de la Grèce ancienne dans toute sa noblesse qui se mue en "korè" intemporelle. Les personnages féminins, absents par essence du mont Athos, incarnent pourtant la Grèce passée et la Grèce chrétienne avec toutes leurs contradictions et leur syncrétisme, à l'image de Marie chassant de sons anctuaire Artémis dont elle conserve pourtant des traits.

La tension entre passé et présent, la question de la continuité de l'Histoire sont au centre de ce récit. Ce dernier fait revivre, en filigrane, l'histoire des idées, cherchant à comprendre le fond plus qu'à reconstituer artificiellement la forme (le jeune héros s'oppose ainsi explicitement aux romans historiques). Tout cela pour mettre en lumière l'Histoire d'un pays dans lequel Byzance n'a pas simplement succédé à l'ère polythéiste mais a engendré, par son irruption, rupture dans les mentalités et affrontements idéologiques voire psychologiques profonds.

A cela j'ajoute, à titre personnel, le plaisir de lire des mots grecs et des considérations linguistiques sur cette langue ainsi que la référence érudite et précise (sans être incompréhensible et pédante) aux mentalités grecques anciennes,aux auteurs et aux figures culturelles et religieuses, à la philosophie antique laissant place à une théologie rigide.
Lien : http://liber-libri.blogspot...
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La langue maternelle

Je n'aime pas abandonner la lecture d'un livre et puis à la page 136 je me suis décidée à arrêter là le voyage. Je n'ai pas accroché à ce retour au pays. Je ne connais pas la Grèce, peut être cela m'aurait-il aidée, donné quelques points de repère: des lieux, noms de rues, odeurs, lumières, des sons. Mais là rien ou presque rien: mon imaginaire est resté vague, indécis, en surface. Je ne me suis pas non plus passionnée pour le mystère autour de la lettre Epsilon et toute la réflexion de l'auteur autour des mots commençant par cette lettre.

Pour moi ce sera E comme ennui.

Je retiens, cependant, ce passage évoquant les propos de Caradzoglou, professeur de littérature à l'université d' Athènes sur la femme grecque: « je l'estime infiniment...la seule chose qui m'ennuie chez elle, c'est qu'elle lave les cendriers à peine salis, et qu'elle les dépose ensuite sur l'évier. Elle ne les essuie pas, elle attend qu'ils sèchent tout seuls, ce qui explique que les cendriers sont perpétuellement sur l'évier. Je crois que la femme grecque les considèrent comme des assiettes dans lesquelles certains ont la mauvaise habitude d'écraser leur cigarette. »

Peut être dois je relire ce livre à l'occasion d'un retour de voyage... en Grèce;

et mener ma propre enquête sur le sort que les femmes réservent à leur cendrier...
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La langue maternelle

Encore un enchevêtrement de fiction et d'autobiographie, dont le style fragmentaire m'a plu cette fois-ci, dans le cadre d'un roman. C'est l'histoire du retour au pays d'un migrant grec à Paris, un intellectuel, dont le prétexte est l'élucidation d'un mystère archéologique: le sens de la lettre epsilon se trouvant jadis à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes. Si les amateurs de polars historiques risquent d'être déçus, les lecteurs intéressés à l'introspection d'un auteur migrant y trouveront leur compte. Car loin d'être élucidée, l'énigme se transforme en recherche de la langue maternelle que le héros craint menacée; la recherche est limitée et scandée par 40 mots commençant (presque tous) par le fameux epsilon, qui représentent autant de personnages ou de circonstances du récit ou sans doute d'éléments aptes à caractériser le personnage qui cherche, en tout cas un TEXTE, voire même la quintessence des 393 p. du roman ainsi que la quintessence de la quête. Leur ordre d'apparition au fil du récit ne me semble pas totalement anodin, lui non plus - serait-il le seul élément d'ordre dans la narration?

Toujours est-il que, comme dans "Les Mots étrangers", le thème de la "langue sauvée" (v. Canetti) est strictement lié à un deuil: le deuil de la mère (d'où "langue maternelle" au sens propre de "maternel"), menace pour la langue; vers la fin de la liste, le E est identifié à "ta ellènika" (la langue grecque), et le 40ème mot de la liste est "ellipsi", le manque (de la personne de la mère, justement, mais sans doute admettant aussi une plus grande abstraction). Le cadre est une Grèce intellectuelle étriquée, hyper-nationaliste, obsédée par son identité antique. On peut également apprendre (ou redécouvrir) de nombreuses informations sur et de beaux paysages de Delphes.



Voici ce que j'ai pu retrouver de la liste des mots en E (par une relecture très rapide - un lecteur avisé et intéressé pourra sans doute trouver la liste complète à condition de lire tout le roman un crayon à la main...):

1. élissomai = se faufiler, 2. éndélos = tout à fait, 3. éris = la querelle, 4. eurisko = je trouve, 5. ainigma = l'énigme, 6. ei = tu es, 7. ei = et si...? (interrogatif), 8. érotèma = la question, 9. éna = un (nombre), 10. ê = il dit, 11. hélios = le soleil, 12. Eléni = prénom féminin, [...] 17. égo = je, 18. érateinos = aimable, 19. epsilon = cinquième lettre de l'alphabet, 20. ethnikismos = nationalisme, 21. elpida = espérance, 22. ecclissia = l'Eglise, 23. éros, 24. é é = cri de détresse, 25. étimothanatos = le moribond [un freudien ne manquera pas de remarquer ici l'ordre...], 26. érythro = ancien mot pour rouge, 27. ekpatrisménos = expatrié, 28. élia = l'olivier, 29. éniaochos = le cocher, l'Aurige, 30. eironia = l'ironie, 31. ergatria = l'ouvrière, 32. eufantastos = ingénieux, 33. épistrophi = le retour, 34. éos = l'aube, 35. éphialtis = le cauchemar, 36. ellènika = "ma langue maternelle", 37. enthousiasmos, 38. ékèlès = mot inventé par l'auteur, 39. éleuthéria = la liberté, 40. ellipsi = le manque.
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La langue maternelle

Pavlos Nicolaïdis a quitté la Grèce depuis plus de vingt ans. Il s'est expatrié à Paris où il travaille comme dessinateur pour un journal. Aux environs de quarante-cinq ans, il fait un séjour prolongé dans son pays natal. Sa mère est décédée, il redécouvre sa culture, se replonge dans la vie athénienne, voyage à Jannina, à Amphissa, à Delphes... Il tente d'élucider le mystère de la lettre Epsilon, lit, cherche, s'interroge, fréquente les bibliothèques et les cafés, discute, questionne.

Quand il vivait à Paris, sa mère était son lien avec sa langue maternelle. Maintenant qu'elle n'est plus, il entre en "conversation avec la langue" et nous assistons à ce dialogue.



Ce livre est un livre étrange, pas vraiment roman, pas vraiment autobiographie. Le narrateur le qualifie à plusieurs reprises de journal intime. Peut-être est-ce cela. Nous voguons de souvenirs d'enfance en récits de voyage. Le tout est parsemé de réflexions sur la culture grecque et d'anecdotes historiques.

Certains auront sans doute l'impression que l'histoire traîne en longueur. Mais il fallait cela. Il fallait que nous suivions Pavlos dans ce retour aux sources, ce retour à la langue.

Pour ma part, je ne me suis pas ennuyée. Je suis ravie de cette lecture ! Vassilis Alexakis m'a charmée et ce premier livre que je lisais de lui m'a donné une grande envie d'étudier le grec moderne et de visiter la Grèce. Et je pense que je le ferai. Dès que possible. Vraiment.



Challenge XXème siècle 2021
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La clarinette

C'est un livre d'amitié, amitié qui lie le narrateur, auteur grec francophone, et son éditeur qui est aussi son ami. Ce sont aussi ses allers-retours entre Paris et Athènes dans la Grèce sinistrée par la crise. Narrateur de l'entre-deux, entre-deux langues, polyglotte oserais-je écrire pour employer un mot d'origine grecque, qui écrit en Français se traduit lui-même en Grec, ou l'inverse. Choix des mots. Entre-deux pays, l'exil est-il à Paris où l'auteur vit depuis presque cinquante ans, auteur reconnu et primé, ou à Athènes? ou à Tinos dont il parle trop peu.



Je lis toujours avec grand plaisir Alexakis, écrivain attentif aux mots depuis la Langue Maternelle, le Premier Mot....qui, en Français nous fait aimer la langue grecque. La plus belle trouvaille est cette vérité aletheia dont le contraire ne serait pas le mensonge mais l'oubli, ce Lethé, fleuve des Enfers, fleuve de l'oubli. La mythologie n'est jamais loin. Ni Œdipe, ni Sophocle.



Pourtant c'est un "roman" plutôt noir, où il est question de vieillesse, de maladie et de deuil. D'oubli aussi puisque le titre La Clarinette vient d'un oubli de ce mot, perte de mémoire qui inquiète le narrateur.



Noir le constat de la pauvreté des Grecs. Pauvreté qui exacerbe l'égoïsme plutôt que la solidarité. Crise impitoyable qui met à la rue des milliers de Grecs - ou non-grecs d'ailleurs. Le narrateur est particulièrement attentif aux SDF et au clochards, grecs ou parisiens, il se documente sur les initiatives pour leur venir en aide.



Attentif aussi aux idées politiques, exilé de la Junte autrefois, il sait reconnaître le fascisme, l'égoïsme des armateurs grecs qui ne paient pas l'impôt. Sévère avec l'Eglise orthodoxe: Ap. J.-C est le roman que j'ai préféré.



Retournera-t-il définitivement à Athènes?
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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La clarinette

Vassilis Alexakis (auteur franco-grec) écrit pour ne pas oublier son ami éditeur Jean-Marc Roberts; il écrit aussi pour essayer de comprendre la crise grecque et tente d'analyser les raisons de cette descente aux enfers économiques. On bascule par moments dans une enquête journalistique. Une écriture sobre, pudique qui met en parallèle le déclin de la Grèce et celui de son ami malade. Le récit est très émouvant, sans pathos.
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