La notion de champ sur les terres arides et caillouteuses des collines calcaires n'avait autrefois rien de commun avec les monocultures actuelles où la même espèce s'étale é l'infini dans un ordre rigoureux. Les champs mariaient alors, céréales, vignes, arbres et herbes, marquant ainsi leur multiplicité. A la fois terre agricole et parcours de cueillette, on y trouvait de tout.
On en revient toujours à l’eau. Cette eau essentielle à toute vie.
Une ressource dont l’abondance ou la pénurie sous-tend toutes les formes et les stratégies du règne végétal, façonne les plantes tout comme les paysages.
L’été méditerranéen contraint la végétation au repos.
Aux grandes étendues fleuries du printemps se substituent alors des paysages dorés où les textures rugueuses des feuillages et des inflorescences desséchées s'accommodent à l’âpreté du climat pour composer un jardin de toute beauté.
Si la chlorophylle est le pigment le plus répandu dans les plantes,responsable de leur couleur verte,sa disparition l'automne venu,révèle au grand jour la présence des autres pigments.
Ce sont des pigments caroténoïdes qui colorent les feuilles d'une infinité de nuances jaune-orangé.
Les feuilles du cerisier du Japon (prunus serrulata) affichent à l'automne une couleur rouge feu qui semble signifier au monde un changement d'état,dernier signal avant extinction des feux...
Cet embrasement est dû à des anthocyanes, une famille de pigments qui apparaît à maturation complète des fruits.
Contrairement aux autres pigments, ces derniers sont expressément produits juste avant leur chute (des fruits ).