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Critiques de Véronique Ovaldé (1250)
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13 à table ! 2021

13 à table ! - 2021- 13 auteurs - Éditions Pocket - Lu en décembre 2020 - 5 €



Tout d'abord, je présente le petit mot signé Les Restos du coeur,

"Chères lectrices, Chers lecteurs,



7 ans, en amour c'est dit-on, une étape. Ce premier amour que nous vivons avec le monde du livre passe cette année ce cap symbolique. Nous nous retrouvons pour cette 7è éditions de "13 à table ! ", avec toujours autant d'envie et d'engagement de toute la chaîne du livre, des métiers artistiques aux métiers techniques. Depuis le début de cette aventure, près de 5 millions de repas supplémentaires ont pu être distribués aux personnes accueillies par les Restos du Coeur, grâce à eux, grâce à vous!

Un premier amour est le thème de cette éditions, partons cette année alors sur les routes de nos sentiments et de nos sensations".



Bonjour à vous !

C'est le premier livre de nouvelles "13 à table" que je lis, j'ai vu qu'il y en avait déjà eu six ! Chaque livre acheté procure 4 repas aux restos du coeur, donc un bon moment de lecture et une B.A. en cette fin d'année 2020 sinistre pour tellement de gens.



Je ne ferai pas une chronique de chacune des 13 nouvelles de 13 auteurs-autrices différents-es, autour du thème "un premier amour".



Dans l'ensemble, je les ai bien aimées, plus particulièrement celle de :

Jean-Paul Dubois - Une belle vie avec Charlie - elle arrache des larmes.

Frank Thilliez - Un train d'avance - un voyage étonnant dans le temps François D'Epenoux - 1973, 7è B - touchante



J'ai moins apprécié celle de :

Maxime Chattam - Big Crush ou le sens de la vie, le style peut-être.

Philippe Besson - Un film de Douglas Sirk - je ne saurais dire pourquoi.



Dans l'ensemble j'ai lu ce livre avec plaisir, il ne faut pas croire que ce sont des histoires à l'eau de rose " tout ne finit pas bien dans le meilleur des mondes, loin de là.



J'ajoute que la couverture est de Riad Sattouf, un ciel bleu, un nuage blanc qui sert de coussin de lecture à un personnage allongé à plat ventre et lisant, 3 coeurs rouges au-dessus de sa tête et un peu plus bas, la Terre.



Un livre à s'offrir, à offrir, une bonne action et un bon moment de lecture, voilà qui permettra à 4 personnes de faire un bon repas , n'hésitez pas.





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Personne n'a peur des gens qui sourient

Veronique Ovaldé dresse le portrait d'un mère affreusement inquiète prête à tout pour protéger ses filles d'un lourd héritage familial .



La voici décidée à partir , plutôt à courir , fuyant à toutes jambes une MENACE diffuse à laquelle le lecteur se laisse entraîner ...embarquer plutôt .....Sait - elle ce qu'elle doit emporter ?



Pour ses deux filles Stella et Loulou ?



Attraper les passeports, les carnets de santé , deux livres pour Stella dans sa pile , des habits chauds et au milieu des peluches et des doudous de Loulou, « LE Beretta » de Son Grand Amour .







Car Gloria décide de brouiller les pistes, dans l'urgence, grande amoureuse et «  Mère Poule »—- quitter la Provence de Daudet et sa chaleur pour l'Alsace dans une maison glacée et vieillotte , au bord d'un lac ...

Là - bas elle pourra se ressourcer , reprendre confiance en elle ..



Entre allers et retours : souvenirs,flash- back , présent et passé, pensées secrètes cette «  Mère Sentinelle » dévoile son adolescence pénible—-la gamine joyeuse—-l'ex enfant triste, esseulée , rongée par la défiance à l'égard du monde ——traquée ,constamment sur le qui - vive ...au tempérament fort complexe ....



Mais ce n'est pas un ouvrage sombre ,plutôt solaire et entraînant .



L'auteure conte une histoire envoûtante qui décrit merveilleusement l'apprentissage de l'amour et son épuisement, la force de la maternité , éreintante, l'envie terrible de jouer les justicières , armes à la main...



Un roman policier , virevoltant , tendu à l'extrême où le conte de fées se marie avec des menaces bizarres——des fantômes et des spectres —-des histoires d'amours avec dérapages,——un portrait de mère et de femme fascinant —— complexe ,au sang - froid implacable, difficile à appréhender..

N'en disons pas trop....



Une fuite échevelée, sur le fil et des histoires familiales.

Un final diabolique !!

Surprenant , étonnant , lu d'une traite ...
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Fille en colère sur un banc de pierre

La découverte de la plume et l'univers de Véronique Ovaldé fut un choc. Un uppercut littéraire reçu lors de la lecture de « Ce que je sais de Vera Candida ». Lire Ovaldé, c'est avant tout découvrir un imaginaire, des intrigues à la fois oniriques et tragiques situées dans des lieux qui n'existent pas, mais évoquent tantôt l'Amérique latine, tantôt une île italienne située au coeur de la Méditerranée, où se déroule son dernier roman, dont le titre évoque un poème, « Fille en colère sur un banc de pierre ».



Sur une île qui porte le nom de « Iazza », au sud de la Sicile, vit la famille Salvatore, dont le roman nous narre les contes et légendes. Une courte présentation de cette famille qui vit sur une île qui n'existe pas (petit rappel pour les lecteurs distraits) s'impose : le père Salvatore Salvatore (cela ne s'invente pas), « dit plus communément le Vieux et plus clandestinement Sa Seigneurie », la mère Silvia discrète, voire effacée et quatre filles, l'aînée Violetta, suivie de Gilda, Aïda et Mimi.



L'île de « Iazza » évoque un lieu indolent et figé où règne l'entre-soi, la corruption ainsi qu'une mafia qui ne dit pas son nom. Un patriarcat tenace ainsi que des coutumes étranges évoquent un lieu mystérieux qui n'aurait pas quitté le Moyen-Âge. L'une de ces coutumes, qui a failli coûter la vie à Salvatore lors de son arrivée sur l'île, consiste à placer chaque 1er mai des ânes sur les toits des habitations de l'île. Une autre coutume, plus célèbre, est l'organisation annuelle d'un carnaval haut en couleur, une nuit de catharsis où les participants dissimulés sous leur déguisement se laissent gagner par une liesse troublante. Un carnaval que le Vieux a formellement interdit à ses filles de fréquenter.



Le patriarche un peu aigri de s'être retrouvé coincé sur l'île depuis qu'il a épousé Viola et lui a fait quatre filles, voue une affection attendrie à ses deux petites, Aïda qui a huit ans et Mimi âgée de six ans. Cette dernière a attendu ses trois ans pour parler, se casse la figure plus que de raison, et évoque un petit ange déchu qui n'aime rien tant que se promener sur l'île, découper des yeux dans les magazines ou grimper dans les arbres pour y faire un somme.



« Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. le jeu n'est désirable que parce qu'il est le jeu. »



La nuit du carnaval, Aïda entreprend de faire le mur et de braver l'interdit paternel. Elle se fait surprendre par Mimi qui ne la quitte jamais et accepte d'emmener la petite dans son aventure. Cette nuit la marquera à jamais du sceau de l'infamie. Mimi disparaitra mystérieusement et sa grande soeur sera tenue pour responsable du tragique évènement. Une responsabilité trop lourde à porter pour une adolescente à qui son père ne parle plus. Une responsabilité qui la conduira à quitter Iazza pour rejoindre Palerme à l'âge de quinze ans.



« Était-il possible que sa détestation soit l'exact revers de son amour ? ».



Quinze plus tard. Aïda a totalement rompu avec sa famille, lorsqu'elle reçoit l'appel de Violetta qui lui annonce que Salvatore vient de mourir et la convie à son enterrement. Un enterrement qui sera évidemment suivi d'un passage chez le notaire destiné à partager les biens du défunt. le retour de la fille prodigue sur l'île sera plus mouvementé qu'on ne l'imagine et permettra surtout de comprendre enfin ce qui s'est passé, cette funeste nuit de carnaval, la nuit où Mimi a disparu.



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Nous retrouvons pour notre plus grand plaisir la plume alerte, aiguisée et incisive de l'auteure dans « Fille en colère sur un banc de pierre ». Une plume qui n'hésite pas à interpeller son lecteur, comme pour mieux l'intégrer dans le récit qui lui est destiné.



« Souvenez-vous de cet âge où construire un château de sable vous demandait un tel degré d'implication que vous étiez quasiment désespérée à l'idée de sa nature éphémère. »



Au-delà de ce procédé narratif stimulant, c'est encore une fois l'imaginaire de Véronique Ovaldé qui fait mouche. Si l'île de Iazza n'existe pas, on imagine aisément ce petit bout de terre brûlé par le soleil méditerranéen. Pour se perdre dans les méandres de l'imaginaire de l'auteur, il faut plutôt se tourner vers ses personnages. Aïda l'indocile, qui refuse de se draper dans la dignité, la dignité de celle qui a été injustement désignée coupable d'un crime qu'elle n'a pas commis. Et bien entendu Mimi, ce petit ange disparu trop tôt, une enfant qui évoque tout à la fois Saint François d'Assise et l'un de ses petits oiseaux qui venaient, selon la légende, se poser sur les épaules du saint homme. Mimi, l'enfant éternelle, qui conservera à tout jamais l'âge magique de ses six ans.



« Souvenez-vous de cet âge où jamais vous ne marchiez mais toujours sautilliez. »



Mimi, personnage touché par la grâce et délaissée par la pesanteur. Une enfant pour qui la vie sur l'île n'est qu'un jeu qui n'a pas de fin, un présent éternel, sans angoisse ni remords. Une petite fille qui prononce tantôt des phrases dont la sagesse évoque un philosophe grec aux cheveux blanchis par les ans.



« Mimi, donc, prononça avec sa voix aiguë et son zézaiement caractéristique :

- Mais à quoi bon durer.

(...) Aïda se retrouva le coeur fendu et elle se mit à pleurer comme ça, là, devant Mimi, qui arbora tout à coup un air vaguement surpris puis reprit son découpage comme si elle n'avait fait qu'émettre une réflexion sur la vitesse du vent. »



À travers une intrigue finement menée où se joue la possibilité d'une rédemption pour la farouche Aïda, « Fille en colère sur un banc de pierre » nous parle avec une immense délicatesse de l'enfance, cet âge qui semble éternel, et qui est pourtant si fugace, cet instant où se côtoient une inextinguible soif de jeu et une sagesse infinie.



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Personne n'a peur des gens qui sourient

J'avoue ne pas être un fan de Véronique Ovaldé , ce qui , en soit n'a guère d'importance puisque de nombreux amis et amies babeliotes lui accordent leur indéfectible confiance , tout comme ma libraire , du reste , qui m'a ( gentiment ...) conseillé ce roman récemment paru en poche . On mesure bien là le grand intérêt de la littérature qui , dans son éclectisme , permet à tout un chacun de trouver son plaisir là où ailleurs , tout en respectant les auteurs et leur travail .

Ce roman c'est d'abord une plongée dans la " clandestinité "d'une femme qui , avec ses deux filles quitte son domicile pour rejoindre une maison familale en Alsace , et ce dans le plus grand secret . Il y a là un mystère qui , naturellement trouvera son épilogue dans les toutes dernières pages.

Entre passé et présent, ce sont des lambeaux d'histoire de l'héroïne qui vont venir résoudre l'énigme , des lambeaux plus ou moins agréables , plus ou moins difficiles , plus ou moins avouables , avec une montée en puissance régulière du suspense .

Peu de personnages dans cette intrigue mais , naturellement , des relations fortes et ambiguës entre eux , des relations épurées de tout ce qui pourrait altérer leur efficacité.

Madame Ovaldé possède une belle plume qui donne au récit une incontestable efficacité. Elle sait , grâce à son art de jouer avec les mots , les phrases , les métaphores, les précisions entre parenthèses , les appels au lecteur , faire alterner dramaturgie et humour . Avec elle , on a l'impression de vivre dans une sorte de monde " en marge " du " vrai monde " ....On navigue et ça , vraiment , c'est très habilement réussi, même si la liberté prise parfois et non systématiquement avec la ponctuation mériterait d'être explicitée , je n'ai pas , moi , trouvé un intérêt quelconque à ce procédé d'écriture.

Me voilà au terme d'un commentaire qui , pour sincère qu'il soit , me laisse un petit goût d'amertume . J'aurais tellement aimé me laisser convaincre sans réserves , hélas, il y a une nouvelle fois ce petit quelque chose qui m'empêche de me laisser porter . C'est un bon roman , je serais très prétentieux d'affirmer le contraire , mais voilà, c'est loin d'être pour moi une ouverture vers une adhésion totale . Comme je le disais en préambule, nous , lecteurs , avons de la chance d'avoir autant d'auteurs de talent , forcément....Nos goûts divergent .Quelle chance . Quelle importance . Je ne sais pas si je reprendrai rendez - vous avec Madame Ovaldé, mais je ne suis pas inquiet pour elle , elle compte tellement de fidèles ! Je m'en réjouis.



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Personne n'a peur des gens qui sourient

Un matin, Gloria Marcaggi décide de partir, de quitter son appartement de Vallenargue : elle passe prendre ses filles, Loulou à la maternelle et Stella à son collège. Direction le nord-est : la maison de feu sa grand-mère, en Alsace. Tout ressemble à une fuite. Mais de qui Gloria a-t-elle peur ? De qui cherche-t-telle à s'éloigner avec autant d'empressement et de crainte ?

Dans une alternance de chapitres entre le passé et le présent, le lecteur va peu à peu découvrir la jeunesse de Gloria : la façon dont, alors qu'elle était serveuse dans un bar, elle a rencontré Samuel, le père de ses deux filles, le coup de foudre qui s'ensuivit et la colère de celui qui s'occupait d'elle depuis la mort de son père et le départ de sa mère, un certain Tonton Gio, un ami du père disparu et le propriétaire du bar où travaille Gloria. C'est lui qui avait fait venir Samuel pour un trafic tenu secret…

Parallèlement au passé de Gloria, nous suivons les trois filles s'installant en Alsace, à Kayserheim, dans la maison quasi hantée d'Antoinette Demongeot, au coeur d'une sombre forêt et d'un lac d'une profondeur insondable. C'est l'été et chacune s'adonne à ses occupations au coeur de la nature. Gloria observe ses filles s'adapter à ce nouvel environnement tout en gardant son Beretta sous la main. Elle semble avoir peur, très peur même. Mais de quoi ?

Évidemment, c'est la question qui tiendra en haleine le lecteur tout au long d'un roman que l'on avale d'un trait tant le suspense nous tient.

Et pour autant, j'ai beaucoup de réticences vis-à-vis de ce roman. En effet, l'écriture m'a gênée, plus précisément : l'utilisation plus que systématique et donc abusive de parenthèses, même si j'ai bien compris que l'auteur en faisait un jeu, les fausses précisions grammaticales concernant l'antécédent d'une relative (une, ça va mais au-delà…,) et une certaine concession à l'air du temps dans la formulation un peu branchée, me donnant parfois l'impression de parcourir un magazine féminin : la liste p 20/21 des recettes pour lutter contre les idées noires… Bref, j'avoue que j'ai eu du mal à dépasser cela.

J'ai été assez déçue aussi par le traitement du sujet. Si vous n'avez pas encore lu le roman, évitez peut-être de lire la suite… je ne veux rien révéler… Je trouve qu'en effet l'auteur ne s'attache pas suffisamment à montrer l'évolution psychologique du personnage de Gloria, la façon dont elle passe de l'amour fou à l'ennui profond… et c'est dommage car il me semble que là, précisément, il y aurait eu des choses intéressantes à exploiter. Cela dit, il est vrai que ce n'est pas, à proprement parler, un roman psychologique, on est plutôt du côté du conte et les personnages demeurent assez caricaturaux… Ceci explique peut-être cela…

Bon, pour finir, je dirais que si le suspense et le rythme du récit m'ont tenue jusqu'à la fin, je n'ai été vraiment convaincue ni par le traitement du sujet ni par l'écriture de ce roman.

Ce n'est bien sûr que mon avis et il n'est visiblement pas partagé par beaucoup. Tant mieux pour ce roman à qui je souhaite bon vent...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Fille en colère sur un banc de pierre

« Elles étaient quatre sœurs inséparables promises à la plus belle des vies. Il y avait Violetta la reine, Gilda la pragmatique, Aïda la préférée et Mimi le colibri. ».

Mais, Pour leur père, « n’avoir que des filles, c’est ne pas avoir d’enfants ». Et les 4 sœurs subissent au quotidien sa tyrannie, cherchant vaillamment à s’émanciper, jusqu’à ce terrible soir de carnaval, qui va les séparer à tout jamais.



Un roman comme un conte où j’ai retrouvé avec bonheur la plume fantaisiste, incisive et imagée de Véronique Ovaldé. Secrets, regrets, jalousies, culpabilité jalonnent ce texte, esquissant en pointillé le portrait d’une famille meurtrie, complètement minée par la disparition d’un de ses membres.

Un récit âpre, douloureux, à l’image de cette fille en colère sur son banc de pierre.
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Personne n'a peur des gens qui sourient

Une femme, Gloria, s'enfuit un matin avec ses deux filles, Loulou, six ans, et Stella, une ado. Elle quitte précipitamment la Provence et s'enfuit en voiture vers la maison de son enfance, en Alsace, avec dans ses bagages un Beretta… Qui fuit-elle et pourquoi ? de qui cette arme est-elle censée la défendre ? Quel est ce danger qui la menace, elle dont on nous dit que “le monde (...) ne lui semblait plus un endroit sûr depuis fort longtemps” ?



Pour éclaircir ce mystère et expliquer au lecteur, tout comme aux deux enfants qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive, les noeuds de ce drame et les raisons de cette fuite en avant vers un avenir aléatoire, flash-back sur le passé de cette mère que l'on devine aujourd'hui traquée par un homme menaçant et dangereux.



Véronique Ovaldé construit son roman en alternant les deux récits - passé et présent - jusqu'à ce que le passé, chronologiquement, rejoigne le présent et que le lecteur puisse reconstituer le puzzle qui lui permet de comprendre les raisons et les enjeux de cette fuite. Chemin faisant, et comme dans tout bon thriller, elle sème des indices, propose des pistes (vraies ou fausses) et manipule le lecteur jusqu'au dénouement final - inattendu.



Je n'ai pas été emballée par ce roman. J'ai été dérangée, tout au long de ma lecture, par le ton extrêmement distancié et volontiers moqueur de Véronique Ovaldé qui m'a semblé ne ressentir absolument aucune empathie vis à vis de ses personnages, comme s'ils n'étaient effectivement rien d'autre que ce qu'ils sont, des personnages, c'est-à-dire des créatures fictives que l'on regarde de loin s'agiter au gré des jeux de l'écriture et de la construction romanesque. du même coup, et c'est assez logique, je n'ai à mon tour rien ressenti à l'égard de ces protagonistes de papier qui manquent singulièrement d'épaisseur psychologique et qu'à aucun moment je n'ai sentis “vivants”.



Seule la curiosité devant ce mystère entretenu jusqu'au bout m'a retenue d'interrompre la lecture de ce faux polar dont les personnages m'ont laissée de marbre et dont je n'ai, par ailleurs, pas aimé l'écriture ni cette surabondance de parenthèses et d'incises complices adressées au lecteur dans une sorte de métarécit du récit en cours. le roman se lit vite, le final est surprenant, mais je suis restée en dehors et n'ai pas été conquise. Une déception, donc, pour moi et un livre que j'oublierai probablement très vite.



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

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Ce que je sais de Vera Candida

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui peut apparaître comme une histoire simple de femmes sur une île et dans un pays imaginaire, d'ailleurs, peut- être pas si imaginaire que cela : Véronique Ovalde a inventé l'île de Vatapuna ( bien que l'auteure ait déclaré que des personnes lui ont dit que cette île ressemblait étonnamment à je ne sais plus quelle île des Caraibes) mais elle expose clairement la condition des femmes en Amérique latine, le fait de se retrouver seule pour élever des enfants qui y est courant , le machisme, la violence, la corruption, la présence d'ex nazis réfugiés quelque part en Amérique du sud.



Histoire simple en apparence donc, mais une histoire d'une violence inouïe si on considère la vie de chacune des femmes de la lignée :



- Rose Bustamente, qui gagne sa vie en se prostituant, puis jusqu'à un âge avancé, est amenée à pêcher des poissons volants en mer pour se nourrir et nourrir sa fille née tardivement après une liaison avec Jeronimo, homme pas très recommandable dont on ignore le passé et qui semble être venu se réfugier sur l'île pour une raison inconnue du lecteur.



- Violette, pauvre petite fille sans repère ( bien que sa mère, Rose ait essayé de lui en donner avec les moyens qu'elle possédait),



- Vera Candida notre héroïne, femme à la fois de caractère, ne se laissant pas manipuler, et fragile à la fois : la vie lui imposera des épreuves qu'elle assumera tout en se montrant parfois passive face à certaines situations : exploitation dans le travail, accueil des événements sans révolte apparente. Par deux fois elle choisit la fuite par amour pour ceux qu'elle aime.



- Monica-Rose qui aura la chance de pouvoir s'instruire et vraisemblablement de s'émanciper.



En observant le parcours de Vera Candida, on peut penser à la résilience : mise au monde par une mère dans l'incapacité de l'élever, et éduquée par sa grand-mère, elle subit une épreuve qui générerait un traumatisme important chez toute femme ayant vécu une telle situation, elle choisit la fuite, elle décide de s'en sortir et de donner à sa fille une autre vie, une vie un peu moins difficile que la vie qui aurait été la sienne à Vatapuna et on peut à nouveau parler chez Monica-Rose de résilience car elle est porteuse de tout ce qu'ont pu subir ses aïeules, il serait intéressant connaître le point de vue d'un psychologue sur cette question.



Vera Candida porte en elle l'évolution de la lignée : Rose, sa grand-mère est ancrée à Vatapuna, elle y mourra, Violette incapable de s'en sortir, se laissera prendre dans les filets de cette île, Vera Candida fuira Vatapuna, sans doute pour échapper à un destin similaire à celui de sa grand-mère puis s'y réfugiera à nouveau, mais Monica Rose, elle partira vers une vie toute autre et ne connaîtra jamais cette île.



Les hommes dans la vie de Vera Candida ont également attiré mon attention : violeurs pour un certain nombre d’entre eux, et qui sont à l’origine de l’extrême méfiance de la jeune femme et de sa situation précaire, ou exploiteurs si on pense à son chef dans cette usine de paniers repas où elle travaille de nuit, et puis survient itxaga, journaliste à l’origine de la fermeture du refuge pour mères célibataires ou s’est installé Vera Candida, mais qui apparaît comme une sorte de justicier, personnage qui renforce la vision que l’on peut avoir de ces hommes tel que Vera Candida les considère : plus il se montre humain, plus les autres apparaissent comme des monstres.





En tant que lectrice de ce roman, c'est avec grand intérêt que j'ai suivi l'évolution de Vera Candida, un livre que je conseille à toute personne qui s’intéresse aux problèmes de l’Amérique latine, aux difficultés rencontrées par les femmes dans le monde, à la psychologie, même si d’autre ouvrages creusent certainement plus la question.



Challenge tour du monde

Challengue multi-défis.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Ce que je sais de Vera Candida

Véronique Ovaldé est une magicienne ! Elle m’a emmenée dans une île où il fait toujours chaud, où la vie s’écoule, lente et tranquille…Puis lentement mais inexorablement, j’ai suivi la trajectoire de ces 3 femmes (la grand-mère, la mère, la fille) enchaînées à un homme, immonde. La plus jeune des 3 s’échappe. Elle a bien raison car elle fuit l’inconcevable.

Véronique Ovaldé est une magicienne…Elle m’a emportée au pays des mots justes et forts, au pays des images qui parlent d’elles-mêmes.

Véronique Ovaldé, vous m’avez séduite mais vous ne m’abandonnez pas. Je vous ai suivie jusqu’au bout de votre histoire, tumultueuse mais si claire. Et après avoir tourné la dernière page, celle-ci va me hanter encore longtemps…

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Et mon cœur transparent

Mon humeur a largement balancé à la lecture de ce roman que j'ai eu bien du mal à terminer. Le début laisse présager le meilleur. Lancelot, un personnage déboussolé découvre lors du décès de son épouse qu'elle n'était pas ce qu'elle prétendait être. C'est le début d'une quête menée tambour pas battant par un homme qui vit à côté de ses chaussures, en proie au désespoir et shooté aux petites pilules bleues. Même si le style de Véronique Ovaldé est intéressant , cette mise en abyme m'a laissée de glace. Ou alors n'ai-je pas compris où l'auteur voulait m'emmener...
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La grâce des brigands

A 17 ans à peine, Maria Cristina Väätonen a quitté Lapérouse, village du Grand Nord canadien pour une université de Los Angeles. Elle a laissé derrière elle, un père taciturne, une mère bigote et caractérielle et une sœur diminuée mentalement après un accident. En Californie, elle a rencontré Rafael Claramunt, poète mexicain, écrivain sur le retour, menteur, dandy, héroïnomane. Il est devenu son amant et son mentor.

Vingt ans après, Maria Cristina est une écrivain reconnue qui a réglé ses comptes avec sa famille dans son premier roman autobiographique, « La Vilaine soeur ». Mais sa vie qu’elle aime tant va être bouleversée par un appel de sa mère qui la somme de revenir d’urgence à Lapérouse…





Racontée par un narrateur anonyme, la vie de Maria Cristina déroule son fil de la maison couleur « rose-cul » de La Pérouse à la résidence avec piscine de Santa Monica, des forêts humides au Pacifique, du froid au soleil, de la morale intransigeante à la libération des mœurs, de l’absence d’amour à l’éveil des sentiments. Comme un papillon sort de sa chrysalide, Maria Cristina échappe à une famille étouffante pour s’épanouir dans l’écriture. Et, même si la réalité s’éloigne de son rêve de petite fille qui ne prévoyait ni les petites trahisons entre amis, ni les tremblements de terre, sa vie aura été riche d’expériences, de joies et d’amour.

Un roman envoûtant et langoureux qui a la grâce, celle des brigands, ou celle des histoires qui savent captiver le lecteur de la première à la dernière page. Sans doute le meilleur roman de Véronique Ovaldé.
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Fille en colère sur un banc de pierre

« Oui mais ça ne marche pas comme ça. L’Univers ne résulte pas d’une relation de cause à effet. Tous les livres de vulgarisation scientifique qu’Aïda lit indiquent que la relation de cause à effet n’existe pas. La situation présente n’est pas qu’une somme des hasards possibles. La situation présente est à la fois passée, présente et future. Tout advient en même temps que tout. Ce qui expliquerait que Mimi soit là, quelque part, pas très loin. Coincée. »



Les trois sœurs de la famille Salvatore, Violetta, Gilda et Aïda vont se réunir à Iazza, une petite île (imaginaire semble-t-il) au large de la côte sud de la Sicile, après la mort du père (qui était amateur d’opéra, on s’en doute par le choix des prénoms de ses filles).



Aïda n’y est pas retournée et n’a pas donné de ses nouvelles depuis 15 ans. Elle vit chichement de petits boulots à Palerme.



Mimi, la plus jeune des sœurs Salvatore, a disparu un soir de carnaval vingt ans plus tôt. Le blâme familial a été porté sur Aïda qui y avait emmené Mimi en cachette. On ne sait pas ce qui est advenu d’elle. L’enfance d’Aïda a été saccagée après ce drame. Elle est devenue une adolescente puis une femme rebelle.



L’accueil de ses sœurs et de sa mère ne se passe pourtant pas aussi mal qu’elle aurait pu le penser. Le passé et ses secrets va être au centre de l’intrigue de ce roman à la fois sombre et pétillant.



Le style de Véronique Ovaldé est clair mais souvent un peu tortueux : il a du caractère, à l’image de celui d’Aïda… Les pages se tournent presque toutes seules en lisant ce roman captivant. Il nous tarde d’avoir le fin mot de l’histoire, ce qui arrivera. Mais pas sans frustration à cause d’une fin qui m’a semblé un peu abrupte.

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Et mon cœur transparent

Décidément, Véronique Ovaldé me conquiert par ses mots. Avez-vous déjà goûté à son style ? Il est savoureux. Je me suis délectée de ses images, de véritables friandises! Et sa ponctuation tout à fait originale épouse parfaitement la façon de penser du héros.



Car le héros (Lancelot !) est original, lui aussi. C’est un homme qui vient d’apprendre que son aimée, Irina, est morte, après même pas 3 ans de vie commune. Et je vous assure que son désarroi est délicieux à lire, poétique et paradoxalement émaillé de nombreux fins traits d’humour. Il nous entraine dans les méandres de ses souvenirs : ceux de la vie avec sa première épouse, qu’il considère fades par rapport aux instants miroitants connus avec Irina. Il nous détaille également son caractère un peu spécial, lui aussi. En effet, jaloux mais bien élevé, amoureux fou mais inquiet permanent, il n’a pas réussi à percer le secret de cette femme qui était le centre de sa vie. Ce secret le taraude car des personnages inattendus font irruption, personnages dont il faudra bien s’accommoder...



L’histoire en elle-même ne m’a pas spécialement passionnée, et le héros lui-même ne m’attirait pas plus que ça, mais l’auteure a fait passer à travers lui, totalement transparent, de tels élans que je ne peux qu’adhérer à son roman.

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Ce que je sais de Vera Candida

Une petite île d’Amérique du sud, le soleil, la chaleur, les hommes et trois femmes : Rosa, Violette et Vera Candida.

Rosa a été une prostituée très demandée, la meilleure du village, avant de devenir une excellente pêcheuse de poissons volants. Une existence tranquille, sans histoires, jusqu’au jour où elle croise la route de Jeronimo. Riche, sulfureux, mafieux sans doute, il se construit un palais à flanc de colline et la petite cabane de Rosa lui gâche la vue. Mais Rosa résiste, refuse toutes ses offres, ne souhaite même pas le rencontrer pour, finalement, tomber dans ses filets. De cette étrange histoire d’amour, lui restera une folle envie de liberté et une fille, Violette. Belle mais pas très futée, Violette se laisse séduire par tout homme qui la flatte ou lui fait un cadeau. Elle se laisse engrosser par un de ses prétendants et donne naissance à Vera Candida. Sa vie se finira tragiquement et c’est Rosa qui élèvera sa petite-fille privée de mère et née de père inconnu. Vera est intelligente, obéissante, c’est l’amour de la vie de Rosa. Et pourtant, Vera Candida quitte le village, quitte sa grand-mère, sans un mot, en cachette. C’est que Vera Candida a aussi croisé la route d’un homme violent, d’un porc qui a semé sa graine en elle. Trop honteuse pour se confier, elle a préféré rompre avec l’île et a atterri dans une maison pour mère célibataire sur le continent. L’adolescente est meurtrie mais loin d’être vaincue. Quand elle donne naissance à Monica-Rose, elle se jure de tout faire pour lui donner une belle et bonne vie. Seule, grâce à son opiniâtreté et sa rage. Le beau journaliste Itxaga saura-t-il la convaincre de la pureté de son amour et de sa volonté de l’aider sans la blesser ?



Quand Véronique Ovaldé s’essaie au réalisme magique, cela donne un très beau roman avec de magnifiques figures féminines. Comparativement, les hommes sont pitoyables, jaloux, violents, violeurs. Sauf Itxaga, bien sûr. Mais il a dû faire ses preuves pour apprivoiser Vera Candida, issue d’une lignée de femmes qui ont souffert de la cruauté des hommes. A quinze ans, elle décide de se construire une nouvelle vie, loin de l’île qui a gardé ses aïeules enfermées dans le carcan des traditions patriarcales.

C’est un roman vif, violent, cruel, au style enlevé qui fait la part belle aux femmes. C’est aussi un roman coloré, exotique qui baigne dans une nature foisonnante, une chaleur tropicale qui exacerbe les sentiments et, sans avoir l’air d’y toucher, c’est un roman engagé qui dénonce les abus des hommes, pointe du doigt certains travers des sociétés d’Amérique latine. Une belle réussite.

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Et mon cœur transparent

Je ne connaissais pas cette auteure, Véronique Ovaldé, ce fut une première rencontre déroutante mais toutefois plaisante. Il y a beaucoup de charme et de style dans cette écriture et ce roman.

Je me suis laissée emporter dans cette histoire auprès de Lancelot. Ce dernier est fou amoureux d’Irina, au point qu’il quitte tout pour emménager avec elle. Une nouvelle brutale, son corps vient d’être retrouvé dans le lac. C’est un double choc pour Lancelot qui la pensait en partance vers l’aéroport pour un pays lointain.

Lancelot se lance dans un voyage intérieur où la force de ses souvenirs d’Irina le fera douter sur l'identité de sa dulcinée.

Toute femme a bien plus d’un visage, Lancelot va doucement s’en rendre compte.



J’ai vraiment beaucoup apprécié la plume de l’auteure, les mots s’accordent comme une symphonie mélodramatique, c’est juste, sensible. Et mon cœur transparent dévoile une grande richesse littéraire et narrative, nul ennui ici, juste une contemplation dans les profondeurs du mystère. Tout n’est pas aussi transparent qu’il n’y parait.
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Personne n'a peur des gens qui sourient

Gloria met très peu de temps pour préparer les affaires de ses filles et les siennes. Elle ferme les volets comme d’habitude, sort discrètement de l’immeuble par la porte de derrière et part récupérer Stella au collège et Loulou à l’école. Loulou est facile à convaincre, Stella l’ado beaucoup moins, surtout que le téléphone portable est confisqué. En route pour la vieille maison de famille au bord d’un lac d’Alsace. Elle fuit avec ses filles, très peu d’affaires et le Beretta de Samuel, on ne sait jamais.



Je n’ai pas eu le temps de réfléchir, l’histoire rapide, part dans le passé, revient dans le présent, tout se mélange, s’imbrique, le puzzle se construit. Les phrases sont longues, presque interminables et j’imaginais très bien le narrateur à bout de souffle. D’ailleurs qui est le narrateur ? C’est écrit comme un polar mais mon ressenti est plus profond, comme l’histoire d’une petite fille solitaire qui a gardé un sentiment d’insécurité et décidé de s’en sortir toute seule dans la vie. Elle a gardé ses colères aussi. Et sa façon de sourire tout le temps que sa fille lui reproche. Peut-être que le souvenir de cette enfance a décuplé l’amour de cette mère louve.



C’est un récit particulier, déroutant où les nombreux personnages sont importants et ont un rôle à jouer dans la fuite de Gloria. Dans sa fuite ou sa vie, ou les deux.



Ah, je ne vous ai pas parlé de Samuel, l’unique et grand amour de Gloria, père de ses deux enfants, alcoolique, petit délinquant qui est mort dans un incendie paraît-il.



J’ai adoré le personnage de Gloria.
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Personne n'a peur des gens qui sourient

C'est partie pour une tranche de vie !..un peu sauce italienne, un peu mafieuse, ou corsica.. cette jeune mère, déracinée, sans famille, seule avec deux petites filles en fuite, doit assumer sa vie, ses choix, coincée dans une vie sans queue ni tête, entre un pseudo tonton qui décède, un "parrain avocat corse" qui veille sur son héritage.. des secrets de famille, des parents absents, des vies dissolues..



J'ai beaucoup apprécié "ce que je sais de Vera candida"...

Véronique Olvadé a le don de faire tourbillonner les mots en créant des personnages et des scènes de vie ordinaires qu'elle paillette par une poésie irrésistible, elle fait basculer le récit finalement d'une situation mortifère,.anodine à une jolie balade d'ode à la vie, comme si le vent léger devait toujours souffler et emporter avec lui les ombres et les tracas..

Le style est toujours là et l'on s'embarque dans cette histoire somme toute au départ un peu banale...et l'on attend de voir si tout ce petit monde finalement arrive à tirer son épingle du jeu...face à ce monde de turpitude et de malencontreux destins.



J'ai finalement suivi cette louve féminine pour savoir si elle arriverait à bon port..je me suis laissée surprendre par cette lecture.
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Les hommes en général me plaisent beaucoup

Un petit livre guère épais (non ce n'est pas un jeu de mots du titre de Tolstoi) mais contient une histoire forte. Une noirceur à la Zola avec la violence en supplément. Ce livre m'a plu dans son écriture qui ne ressemble à nulle autre, dans son histoire également. De courts chapitres, ce qui permet de reprendre son souffle devant tant de duretés, de violences et de maltraitances.

Lili à 23 ans est mariée à Samuel. Cet homme l'a aidé à sortir de prison quand elle avait entre 15 et 20 ans. Mais qu'a-t-elle fait ? Elle semble heureuse avec lui. Lorsqu'ils invitent un couple d'amis, Samuel leur dit qu'ils ont le projet d'avoir un enfant. Lili est surprise mais ne dit mot devant les invités

Elle n'est pas contre, mais n'en a jamais discuté avec Samuel. Ce qui l'a replonge dans son passé.



Lili à 14 ans et vit chichement dans un trois pièces avec ses parents et son petit frère. Son père, le seul homme, dans ce récit, qu'elle déteste (je fais référence au titre) est un nazi doublé d'un hypocondriaque. Sa mère, n'adhère absolument pas à ses idées. Elle est pour Lili son équilibre, sa planche de salut. Malheureusement, un soir, elle s'écroule et décéde dans le salon avec sa belle robe à fleurs qui représente, pour ses enfants, une prairie où il fait bon vivre. Le père est dépassé, et laisse ses enfants, vivre tous seuls avec pour nourriture des gâteaux secs et des chips. Leurs voisins, une famille indienne, leurs apportent un peu d'équilibre et de chaleur. Y loge également avec cette famille Yoim un jeune homme entre 20 et 30 ans qui s'éprend de Lili. Il se dit être son protecteur contre son père mais la viole régulière pour son seul plaisir à lui. Lili le voit comme son sauveur mais ses pensées sont floues dues aux petits pilules blanches qu'il lui donne.

Mais un jour, Yoim revient sous ses fenêtres alors qu'elle vit avec Samuel...

Un roman fort qu'on oublie pas de sitôt. La violence, la maltraitance, l'ignorance, les non-dit et toute la panoplie de la noirceur de la vie.
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Ce que je sais de Vera Candida

Situé dans une zone imaginaire d'Amérique du Sud , le roman semble pourtant se passer dans des lieux réels.

Vera Candida se situe au centre du récit et pourtant sa mère Violette, sa grand-mère Rose occupent une place très importante également, ainsi que ses sentiments envers sa fille Monica Rose.

Ces trois femmes présentent un point commun, elles élèvent un enfant sans pères.

Rose se laisse séduire par un pêcheur. Violette se laisse séduire et tombe enceinte de Rosa Candida qui sera élevée par sa grand-mère. Vera Candida quittera l'île, pour échapper à son destin .

Les trois femmes veulent assumer leur destin, afficher une liberté mais sont habitées régulièrement par une grande mélancolie.

C'est avant tout un roman d'ambiance où l'écriture est très imagée. Ne cherchons pas les actions mais l'atmosphère et l'humour sous un certain détachement.

J'ai lu l'histoire en 2012 aux éditions "J'ai lu" avec une magnifique couverture.

Je me souviens d' avoir lu certains passages à voix haute tellement je les trouvais étranges et agréables à la fois.

Ne nous méprenons pas, certaines scènes sont cruelles et ne font pas la part belle aux hommes.

J'ai noté tout cela sur une petite fiche car à ce moment, je n'étais pas encore membre de Babelio.

Je me souviens cependant de nombreux détails et surtout du départ de Vera Candida .

Ma sympathie allait vers le courage de la grand-mère, Rose et de son attitude envers sa petite-fille.

Je commençais une relecture partielle du livre et finalement, j'ai tout relu car certains détails m'avaient échappé.

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Personne n'a peur des gens qui sourient

Véronique Ovaldé signe avec « Personne n’a peur des gens qui sourient », le féroce portrait d’une femme décidée à fuir face à une menace diffuse qui semble surgie de son passé.

C’est en compagnie de Loulou et Stella, ses filles que Gloria prend la route avec un sac dans lequel elle a placé un révolver au milieu des doudous, tee-shirts et autres pyjamas.

La maison familiale alsacienne sera un refuge bienvenu ou elle pourra se faire oublier, se ressourcer, reprendre confiance.

Véronique Ovaldé révèle les choses au compte-goutte, avec un minutieux aller-retour dans le temps permettant de mieux comprendre la complexité psychologique du personnage de Gloria.

La construction est implacable, les flash-back, les souvenirs, les pensées les plus secrètes de Gloria donnent le rythme.



J’ai été une fois de plus totalement séduite par l’écriture de Véronique Ovaldé et par le caractère ambigüe de son héroïne.





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