Deuxième partie de notre rencontre avec Véronique Sauger pour la sortie de son livre "Tango loft" aux Éditions Les indés.
Écrire, c'est avancer en équilibre sur le fil du langage. La couleur des mots n'est pas dehors. Comme leurs nuances, elle est à l'intérieur.
Les mots ne transforment pas les êtres mais proposer leur "vrai sens" au travers de métaphores les sort des ténèbres. Et faire cela, même si c'est pour une parcelle de l'humanité, c'est réussir, peu à peu, à changer le monde... Tel est l'art d'Allain Leprest.
Souvent, on rejette les différences. Parce que les différences sont grandes et qu'elles font peur, mais on ne sait pas ce qu'on fait. Et un jour, c'est moi qui me suis attaché à lui. Je n'ai jamais regretté.
Tout le monde ne le cherchait jamais, alors oui, il avait la paix. Sous l'évier, il avait installé son goûter, une zone d'alunissage, ses feuilles à calculer le temps, un réveil. Il écoutait du dessus ses voisins qui dansaient le tango.
Chez les voisins, c’était chez nous et ça, nous, on s’aimait. Notre amour n’aurait jamais la fièvre des amours de vingt ans mais on s’aimait et on dansait le tango. Comme si on s’en allait très loin, comme un remède. Si, regarde, ceux qui ne savent pas danser sont souvent tristes et nous, on n’était jamais tristes.
Enfin.
Presque jamais.
Moments d’extase et de détresse, jusqu’au vertige.
On dansait.
Souvent, on rejette les différences. Parce que les différences sont grandes et qu'elles font peur, mais on ne sait pas ce qu'on fait.
Il arrive que la folie t'emmène là où tu refuses d'aller, et tu y vas quand même.
Parmi les artistes que compte la musique française, Francesca Solleville et Allain Leprest sont certainement des plus remarquables. Ils se dressent dans le paysage de la chanson comme des "monstres" sacrés portant le flambeau de la Liberté et des mots. Pour chacun, on voit incarnée l'aspiration un idéal : humaniste, humain, fraternel.
C'est une torture, l'envie, si tu ne te décides jamais. Comme une main qui t'effleure et qui t'évite, ensuite.
Francesca parle d'argent, oui, elle est frappée d'observer, avec le lyrique, tous ces gens qui ont le temps de s'instruire, d'approfondir. C'est ce temps-là qui est inaccessible aux petites classes et classes moyennes, enfermées dans la tension qui règne autour d'elles...