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3.83/5 (sur 352 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Brest , le 14/01/1878
Mort(e) à : Huelgoat , le 21/05/1919
Biographie :

Victor Segalen est un poète, et aussi médecin de marine, ethnographe et archéologue français.

Il est né le 14 janvier 1878 à Brest (rue Massillon). Après des études de médecine à l'École du service de santé des armées de Bordeaux, l'officier-médecin est affecté en Polynésie française. Il n'aime pas la mer, ni naviguer mais débarquer et découvrir. Il séjourne à Tahiti en 1903 et 1904. Lors d'une escale aux îles Marquises, il a pu acheter les derniers croquis de Gauguin, décédé trois mois avant son arrivée, croquis qui seraient, sans lui, partis au rebut. Il rapporte en métropole un roman, les Immémoriaux (1907), un journal et des essais sur Gauguin et Rimbaud qui ne seront publiés qu'en 1978.

En 1908, il part en Chine où il soigne les victimes de l'épidémie de peste de Mandchourie. En 1910, il décide de s'installer en Chine avec sa femme et son fils. La première édition de Stèles voit le jour à Pékin en 1912. Il entreprend en 1914 une mission archéologique consacrée aux monuments funéraires de la dynastie des Han. Cette étude sur les sculptures chinoises ne sera publiée qu'en 1972 (Grande Statuaire chinois). À ce titre, et en ce qui concerne la littérature, il renouvelle le genre de l'exotisme alors encore trop naïf et ethnocentrique.

En Chine, il rencontre un des rares Européens qui s'y trouvaient alors, et qui le marque beaucoup, le sinologue belge Charles Michel qui lui inspire le personnage de René Leys.

Il meurt le 21 mai 1919 dans la forêt de Huelgoat, Hamlet à la main. Après coup, l'État français a inscrit son nom sur les murs du Panthéon en tant qu'« écrivain mort pour la France pendant la guerre de 1914-1918 ».

L'une des universités de Bordeaux, où Victor Segalen fit ses études, porte son nom (Université Victor-Segalen Bordeaux 2). La faculté de Lettres et Sciences sociales de Brest, sa ville natale, lui rend aussi hommage en portant son nom. Le lycée LFI (lycée français international) Victor-Segalen, à Hong Kong, porte également son nom.
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Pour lui complaire


A lui complaire j'ai vécu ma vie. Touchant au bout extrême de mes forces, je cherche encore à imaginer quoi pour lui complaire :

Elle aime à déchirer la soie : je lui donnerai cent pieds de tissu sonore. Mais ce cri n'est plus assez neuf.

Elle aime à voir couler le vin et des gens qui s'enivrent : mais le vin n'est pas assez âcre et ces vapeurs ne l'étourdissent plus.



Pour lui complaire, je tendrai mon âme usée : déchirée, elle crissera sous ses doigts.

Et je répandrai mon sang comme une boisson dans une outre :

Un sourire, alors, sur moi se penchera.
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Victor Segalen nous recommande non seulement un art de voyager, mais aussi un art de vivre :

Conseils au bon voyageur

Ville au bout de la route et route prolongeant la ville : ne choisis donc pas l'une ou l'autre, mais l'une et l'autre bien alternées.

Montagne encerclant ton regard le rabat et le contient que la plaine ronde libère. Aime à sauter roches et marches, mais caresse les dalles où le pied pose bien à plat.

Repose-toi du son dans le silence, et, du silence, daigne revenir au son. Seul si tu peux, si tu sais être seul, déverse-toi parfois jusqu'à la foule.

Garde bien d'élire un asile. Ne crois pas à la vertu d'une vertu durable : romps-la quelque forte épice qui brûle et morde et donne un goût même à la fadeur.

Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable, sans mérites ni peine, tu parviendras non point, ami, au marais des joies immortelles,

Mais aux remous pleins d'ivresses du grand fleuve Diversité.
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[ Trahison fidèle ]

Tu as écrit : « Me voici, fidèle à l’écho de ta voix, taciturne, inexprimé ? » Je sais ton âme tendue juste au gré des soies chantantes de mon luth :

C’est pour toi seul que je joue.

Écoute en abandon et le son et l’ombre du son dans la conque de la mer où tout plonge. Ne dis pas qu’il se pourrait qu’un jour tu entendisses moins délicatement !

Ne le dis pas. Car j’affirme alors, détourné de toi, chercher ailleurs qu’en toi-même le réponses révélé par toi. Et j’irai, criant aux quatre espaces :

Tu m’as entendu, tu m’as connu, je ne puis pas vivre dans le silence. Même auprès de cet autre que voici, c’est encore,

C’est pour toi seul que je joue.
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Ce n'est point au hasard que doit se dessiner le voyage. À toute expérience humaine il faut un bon tremplin terrestre. Un logique itinéraire est exigé, afin de partir, non pas à l'aventure, mais vers de belles aventures.
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Je suis comblé je suis si haut, tout en mon corps d'homme respire
Mais qui me tord et pénètre et renie...
Devant tes monts, au haut de toi, étreignant ton investiture
Mais quoi me conjure et me parjure...
Je t'ai vaincu Thibet superbe, ô mon poème! o mon émoi
Je t'ai embrassé dans ta superbe
Autant qu'un homme peut jouir je me suis fondu dans ta glace
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Au delà des monts de mon désir ,
Épaulant le Ciel-Océan de ton promontoire sans norme,
Radjah du gigantesque gésir.
L'espace a durci; le poids tombe; l'eau se fait lutte mouvante;
Ici, tout dévale de ton haut;
Et l'eau et l'espace et le poids et je ne sais quoi d'épouvante,
Descend, majestique en Tes troupeaux
Ces humains! Ces taureaux enrobés! des deux arcs
m'encornant,- deux mains m'empoignant,
Intrus et interdit dès l'orée:
Ces géants grenats et grands, faces saintes, démarche délurée,
Ces bucrânes vivants et grognants!
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Une ville populeuse, peuplée, mais non populacière. Ni trop ordonnée, ni trop compliquée. Les rues, dallées de ce large grès velouté, gris-violet, doux au fer des sabots et aux semelles ; des rues que l'échange des pas remplit, et pourtant où l'on peut trotter à l'aise à grande allure ; où les riches maisons de vente dégorgent incessamment les soies et les couleurs et les odeurs... même inattendues, des chaussures, minutieusement cousues, relèvent leur poulaine courte. Des jambons arrondissent leur fesse luisante ; des cordes de tabac et leur note grave ; des œufs rouges, d'une garance effroyable, des œufs peints, sont moins riches que la lueur ambrée et le verdâtre des œufs conservés, épluchés, leurs voisins. Ces délicats bijoux de plumes bleu turquoise, niellés d'argent ; des cuirs tannés, et des cuirs vivant encore ; des ceintures anciennes et ces cartouchières neuves... Voici des calots de soie mauve, et des coupons empilés, colonnes denses de soie, de soie dure, vendue au poids de soie, sous les teintures gris de pigeon, les verts de Chine, les grenats. Puis, des écheveaux affadis du rouge au blanc, laissant glisser le son comme une corde de luth dont on dévisse la clef. Ces denrées, ces matières papillotantes à l'extrême, encastrées méticuleusement dans chaque échoppe ou magasin, dont le cadre est fait de ceci : un beau noir et or. Les poteaux laqués du beau vernis brun sombre à luisants noirs et reflets roux, la laque de Tch'eng-tou, et non d'ailleurs...
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L'homme riche ignore la sandale et méprise la marche. L'homme riche, bourgeoisement, s'en va-t-en chaise.
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Nom caché

Le véritable Nom n’est pas celui qui dore les portiques, illustre les actes ; ni que le peuple mâche de dépit ;

Le véritable Nom n’est point lu dans le Palais même, ni aux jardins ni aux grottes, mais demeure caché par les eaux sous la voûte de l’aqueduc où je m’abreuve.

Seulement dans la très grande sécheresse, quand l’hiver crépite sans flux, quand les sources, basses à l’extrême, s’encoquillent dans leurs glaces,

Quand le vide est au cœur du souterrain et dans le souterrain du cœur, — où le sang même ne roule plus, — sous la voûte alors accessible se peut recueillir le Nom.

Mais fondent les eaux dures, déborde la vie, vienne le torrent dévastateur plutôt que la Connaissance !

p.134
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Cette ode au Passé ne peut donc être ancienne : il faut bien qu'elle date d'ajourd'hui.
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