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3.64/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Skopje, Yougoslavie , le 28/03/1934
Mort(e) à : Armes, Nièvre , le 28/06/2011
Biographie :

Vladimir Dimitrijevic est un libraire et éditeur vaudois d'origine serbe.

Très bon élève féru de littérature, son père est fait prisonnier politique pendant le régime communiste et lui conseille de s'exiler.

Vladimir Dimitrijevic part de son pays après son baccalauréat ès lettres à Belgrade. Il arrive en Suisse en 1954, devient ouvrier d'usine horlogère à Granges puis employé de librairie à Neuchâtel (1958) puis dans la librairie Payot à Lausanne (1962).

Passionné de littérature, il fonde en novembre 1966 à Lausanne sa propre maison d'édition : L'Âge d'Homme avec l'appui de Dominique de Roux des éditions de L'Herne.

Le premier livre événement de la maison est Petersbourg d’Andrei Biely. Le roman inaugure la prestigieuse collection des "Classiques slaves" dirigée par Jacques Catteau, Vladimir Dimitrijevic, Georges Nivat et Gérard Conio.

Au début des années 1980, il ouvre une librairie L'Âge d'Homme à Lausanne, où il réside. À Paris, sa librairie se trouve à l'angle de la place Saint-Sulpice et de la rue Férou.

Dans les années 1990, sa condamnation des raids de l'OTAN sur la Serbie, son pays d'origine, et son attitude ambiguë face au nationalisme serbe déclenchent la polémique. Sa loyauté lui vaut de nombreuses inimitiés.

Grand « passeur », Dimitri était un des derniers grands éditeurs, à la fois grand lecteur et découvreur passionné, dans tous les domaines. Il avait conçu le catalogue (4500 titres disponibles) comme une mosaïque colorée et diverse, ainsi qu’il aimait à le dire.

Il a été éditeur entre autres de Cingria, Gripari, Witkiewicz, Vassili Grossman, Alexandre Zinoviev, Vladimir Volkoff, Pierre Marie Gallois, Georges Haldas, Eugenio Corti, Caraco, Milos Tsernianski, Dobritsa Cosic…

Étant lui-même l'auteur de plusieurs ouvrages dont on retiendra des essais sur la Yougoslavie tels que Yougoslavie. La stratégie de l'aveuglement, publié par l'Institut serbe de Lausanne en 1992 mais surtout La vie est un ballon rond (La Table ronde, 1998).

Il est décédé le 28 juin 2011 à l’âge de 77 ans dans un accident de voiture sur le trajet Lausanne-Paris.
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Source : Amis d'Alexandre Vialatte
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Une soirée cosmopolite
Au générique, des images du transsibérien extraites de l'album "Le Transsibérien".En hommage à la littérature mondiale, Bernard PIVOT reçoit pour cette soirée cosmopolite des écrivains qui ont en commun une certaine distance avec leurs pays d'origine. Vladimir DIMITRIJEVIC, éditeur d'origine serbe, a écrit "Personne déplacée", livre d'entretiens avec Jean Louis KUFFER, qui est un...

Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Nos Amériques

En outre,Bruno Traven a joué un rôle important, dans le même registre,en nous ouvrant un monde à la fois épique et social.Comme enfants d'un pays occupé, nous pouvions nous identifier à ses Indios; et des récits tels que Le Trésor de la Sierra Madre,entre beaucoup d'autres demeurés inconnus du lecteur de langue française, ont aiguisé notre sens de la justice sociale avec plus d'effet que nos maîtres n'en obtenaient en nous assénant l'inévitable Maxime Gorki.(p.45)
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Nous avons donc une lourde responsabilité.Au milieu des librairies encombrées,il faut que le libraire continue de préserver, dans sa tête, l'ensemble cohérent d'un savoir patiemment acquis et de goûts personnels éprouvés, qui puissent résister aux exigences du seul rendement, de même qu'il incombera au critique littéraire de ne pas se laisser emporter,une semaine après l'autre, par les vagues successives des nouveautés et de la compétition médiatique. Quant à l'éditeur, il est le premier, à la source de ce mouvement, à devoir se rappeler constamment qu'il a charge de l'héritage vivant que,d'une génération à l'autre, les hommes se transmettent. (p.122)
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Au milieu des librairies encombrées, il faut que le libraire continue de préserver, dans sa tête, l'ensemble cohérent d'un savoir patiemment acquis et de goûts personnels éprouvés, qui puissent résister aux exigences du seul rendement, de même qu'il incombe au critique littéraire de ne pas se laisser emporter, une semaine après l'autre, par les vagues successives des nouveautés et de la compétition médiatique. Quant à l'éditeur, il est le premier, à la source de ce mouvement, à devoir se rappeler constamment qu'il a charge de l'héritage vivant que, d'une génération à l'autre, les hommes se transmettent. (p.122)
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La lecture telle que je l'entends n'a rien d'une consommation passive: c'est au contraire une combustion et une communion de tous les instants. (p.103)
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Délation

Pendant l'occupation, l'ennemi était clairement défini et localisé. Tandis qu'après la révolution, tout un chacun a commencé de sentir les effets de la délation (...)
Ce phénomène m'a profondément frappé car,du jour au lendemain, tel concierge, tel employé ou tel intellectuel, qui avait eu des relations manifestes avec les Allemands, se sont mis,avec un zèle proportionnel à leur mauvaise conscience,à semer autour d'eux une terreur proprement inimaginable. Chacun d'eux se refaisait, de la sorte, une vertu et une biographie présentable. (p.36)
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Je suis arrivé ici avec une grande illusion sur l'Occident qui était le produit de la propagande que nous dispensait « La Voix de l’Amérique ». Je suis arrivé ici en pensant y trouver quelque chose de différent. J'ai dû désapprendre le passé que l'on m'avait inculqué à l'école, à partir d'une idéologie qui avait falsifié l’histoire.
Je n’avais pas de maîtres. J'ai dû découvrir l'Occident, j'ai dû mesurer la profondeur de cette civilisation. J'avais tout à apprendre, depuis la manière dont on se tient à table jusqu’au mode de pensée de cette civilisation. J’ai assimilé tout cela, je me le suis incorporé. Et c’est devenu tellement moi, si je peux m’exprimer ainsi. J’ai l’impression, dès que je parle, que tout cela est à tout moment présent en moi. J’apprends tout le temps et j’apprends au présent. Je me sers très peu du passé dans ma réflexion, je me sers du passé pour interpréter le présent, mais je n’ai pas de nostalgie du passé. Je n’ai pas ce goût-là. J’apprends chaque jour, je lis, je vois des gens, j’absorbe. Au moment où c’est absorbé, tout d’un coup ça se canalise. C’est immédiat. Et je n’oublie jamais rien. On peut me parler des Romantiques anglais, du théâtre de Meyerhold, d’Eisenstein, je n’oublie jamais ce qu’on m’a dit une fois et qui m’a paru important. Tout cela est enregistré, tout cela reste en moi, parce qe je pense continuellement à ce métier, à ce qu’il faut cristalliser, matérialiser. Je dis tout le temps : « C’est à moi, c’est à moi de le faire. » Je suis quasiment superstitieux. Non parce que je veux tout accaparer, je suis content quand ça paraît ailleurs, mais je me dis : « Je ferais mieux, cela sera mieux ici, cela sera plus à sa place. »
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Ce que je préfère, en découvrant les qualités propres d'un écrivain, c'est de lui suggérer, non des thèmes - il ne s'agit pas de lui donner des thèmes -, mais des ambitions, et des ambitions où je vois qu'il n'ose pas s'aventurer, pour des raisons personnelles, familiales, sociales, que sais-je. Je peux l'encourager à être entièrement lui-même, je peux lui dire qu'il faut être ambitieux, qu'il faut passer outre. On veut survivre ou on ne veut pas survivre : si on commence à concéder, on ne survit pas. Si l'auteur confie ce qu'il est, il aura peut-être peu de lecteurs, mais ceux qui resteront seront vraiment des âmes sœurs, de vrais lecteurs. Il est possible qu'il ne fasse pas une œuvre accomplie, mais ce sera intéressant. Il faut aller au plus près de la source. Si quelqu'un va au fond de sa nature, il intéressera les autres. C'est certain. En tant qu'éditeur, je préfère cette conversation à la conversation qui consiste à dire que "ceci sera mieux que cela". Je n'ai pas la prétention d'être meilleur juge que l’auteur. D'abord, j'ai peur de me tromper, d'enlever quelque chose qui pourra toucher d'autres lecteurs. Admettons qu'une digression me semble inutile ou incompréhensible, elle pourra apporter une comparaison originale qui renouvellera la connaissance du sujet. Je me considère plutôt comme un accompagnateur que comme un directeur.
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Le footballeur se voit tout de suite , on ne peut l'inventer ni le contrefaire, c'est inné, c'est un don, un toucher inimitable, un art de l'amorti, ça ne s'apprend pas. C'est exactement comme quelqu'un qui a un style en littérature, car il y a pour moi une corrélation entre ce sport et la littérature. La manière, pour un écrivain, de placer une virgule, un adjectif, d'entendre sa propre musique, la respiration de sa phrase, tout cela se retrouve dans ce jeu magique. Vous avez un football musical, des joueurs épiques, des joueurs lyriques, des joueurs académiques. Vous les reconnaissez tant en littérature qu'au football.

Le cœur a-t-il été banni ? - p. 40
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C'est difficile d'exprimer le fait qu'à la longue, l'experience la plus abstraite qui est celle de l'exil devient extraordinairement concrète. C'est une manière de voir le monde, c'est une patrie à soi. L'exil est une drôle de patrie.
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J'aime les arbres parce qu'ils luttent contre la gravitation. J'aime la littérature parce qu'elle donne du sens qui dépasse la banalité.

Comme un arbre
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