Il s'est penché et m'a parlé comme sur le ton de la confidence. "Ces soldats qui battent en retraite sont en état de choc. Ils ne savent pas où ils vont. Ils suivraient n'importe quoi : un bruit, un groupe, ce tambour,ce tambourin. Si vous pouviez vous placer devant eux avec vos hommes, et chanter une chanson, jouer un air, faire mine d'aller quelque part, de vous éloigner de quelque chose, vous pourriez les conduire au château, et ainsi nous apporter des renforts".
Je m'attends à voir arriver des Allemands dans les prochaines minutes, pas à la poursuite de nos hommes mais en fuite, eux aussi, car au final les soldats sont tous dans le même camp; ils étaient tous neutres, on a leur a remis un uniforme, différent pour chaque pays, et on leur a dit à tous d'aller à la guerre. Ils ont reçu l'uniforme qu'ils ont car ils se trouvent appartenir à ce pays là en particulier, mais dés lors qu'une retraite s'amorce, ils veulent tous la rejoindre. Peu importe quel camp bat en retraite; ils veulent tous fuir cette mort que personne n'a appelée, cette danse que personne n'a commencée et que tout le monde exécute.