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Critiques de William Wilkie Collins (585)
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Pierre de lune

Durant la prise de Srirangapatna en 1799, le colonel Herncastle a dérobé et tué les protecteurs de la pierre de lune, considéré comme un objet sacré. De retour en Angleterre, celui-ci est traité comme un paria par les autres membres de sa famille. Bien décidé à se venger et se sachant condamné, le colonel Herncastle décide de transmettre la pierre de lune en héritage à sa nièce lors de son anniversaire. Cadeau bien évidemment empoisonné puisque depuis que cette pierre a été dérobée, des indiens semblent avoir tenté à plusieurs reprises de la récupérer…

Le jour de son anniversaire, Rachel Verinder se voit apporter par son cousin Franklin Blake la fameuse pierre qui semble avoir été précédée par trois mystérieux acrobates indiens. La soirée achevée, tout le monde pars se coucher et le lendemain matin, les habitants de la maison ne peuvent que constater une chose : la pierre a disparu.





J'avais entendu parler de ce livre considéré comme faisant partie des « 10 meilleurs romans policiers de tous les temps »… Personnellement je ne le classerai pas dans cette catégorie mais plutôt dans celle des romans les plus digressifs et partants dans tous les sens. 😓 Sérieusement, je m'y suis reprise à deux fois puisque j'avais déjà tenté une première fois de le lire il y a plus d'un an pour l'abandonner rapidement… j'ai retenté l'aventure en m'imposant un rythme de lecture sinon j'aurai encore renoncé.😟



Le récit se présente sous la forme de comptes rendus de différents protagonistes ayant été mêlés de près à l'affaire de la pierre de lune. Nous avons ainsi, le majordome, Betteredge qui radote sur Robinson Crusoé et part dans des digressions longues mais longues et sans intérêt avec l'histoire sur sa vie familiale 😒 , sa haine des étrangers, son respecter pour Milady ; Miss Clack la vieille fille pauvre mais bigote à souhait qui tente par tous les moyens de ramener les faits à elle et à Dieu ; l'avoué de la famille Verinder, Monsieur Bruff qui nous propose un compte rendu où il tente de se mettre en valeur tout en se dédouanant de tout ; le cousin Godfrey Abelwhite qui nous propose une version soporifique de ce qu'il sait ; le docteur Ezra Jennings, dont l'intervention est certes primordiale mais dont le passé est si obscur qu'il apparaît et disparaît du livre sans que le lecteur comprenne son passé ; l'autre cousin Franklin Blake qui passe une grosse partie du livre en mode « je ne comprends pas pourquoi Rachel ne m'aime plus » puis en mode « Je ne comprends pas pourquoi je m'enlise dans cette affaire ; et, ENFIN, l'inspecteur Cuff, qui arrive comme un héros ou un bourreau pour nous achever ou nous soulager avec sa résolution de l'affaire qu'il avait bien évidemment résolue depuis le début. Bref, différents récits à différents moments de l'histoire et un lecteur qui aurait adoré prendre par moment la poudre d'escampette pour fuir.





Le bilan est sans contestation : ENNUYEUX !!! 😰 Enfin, soyons juste, le récit commence réellement à devenir intéressant une fois que Franklin Blake décide de reprendre l'enquête… sinon le reste n'est qu'une succession de descriptions, de remplissage inutile qui alourdisse l'intrigue, de commentaires personnels… bref, d'éléments qui embrouillent le lecteur dans les détails. C'est simple, pour découvrir comment et par qui la pierre a été dérobée, il faut attendre les deux tiers du livre… et la manière risque de vous étonner par son côté mystérieux, voire alambiqué. La découverte enfin de qui est en possession de la pierre est le coup de grâce pour le lecteur avec la découverte du voleur dans une chambre d’hôtel étouffé par un oreiller. Une fin pathétique dans la même veine que ce livre.





Les personnages quant à eux sont purement des caricatures où certains traits de caractère sont étirés à l’extrême. Cela peut paraître au début amusant mais rapidement, le lecteur est vite lassé, voire gavé notamment avec le descriptif qu'ils donnent de la société victorienne de l'époque (xénophobie de Betteredge ou de Mr Bruff ; drogue avec Ezra Jennings le docteur; différences de classes sociales au travers de Betteredge, Franklin Blake.





Circonstance atténuante, l'histoire à l'époque parut sous forme de feuilleton dans un journal avant d'être éditée en roman. Un petit travail de relecture au préalable pour en supprimer les répétitions, les éléments descriptifs sans intérêt et l'alléger aisément d'au moins 200 pages n'aurait vraiment pas été du luxe. Malgré tous ces aspects négatifs, il faut reconnaître que ce livre comporte à lui seul les éléments qui seront repris dans les romans policiers postérieurs, à savoir la trame des romans policiers comme ceux d'Agatha Christie, Patricia Wentworth, ou Gaston Leroux, à savoir :de nombreux suspects, de nombreux rebondissements et un policier souvent caricatural. Heureusement que certains auteurs se sont inspirés de la structure du récit et non du contenu pour permettre l'apogée du roman policier.





Pour résumer : Un roman certes classique mais qui n'en est pas moins un roman « lourd ». Trop de descriptions, de digressions, de répétitions, de fausses pistes qui lassent rapidement le lecteur et le perdent. J'ai déjà eu le plaisir de lire d'autres livres de Wilkie Collins avec un grand plaisir, mais celui-ci je ne l'ai vraiment pas apprécié. Si ce livre était retravaillé dans une version plus « allégée » en supprimant juste quelques éléments de la narration, celui-ci serait vraiment beaucoup agréable à lire et à suivre.



Oui, ce roman est un « classique » mais cela ne signifie par pour autant qu'il est bon.🙄
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Seule contre la loi (La piste du crime)

Valeria Briton épouse Eustache Woodville un matin terne à Londres, dans une église vide avec pour seuls témoins sa tante et son oncle qui célèbre le mariage. La famille de la jeune fille n'a cessé de la mettre en garde face à cette union précipitée et le peu d'informations concernant le mari. Mais Valeria n'écoute que son coeur... Après le mariage, le voyage de noces et quelques jours plus tard, là voilà abandonnée par Eustache. Son seul crime : avoir désiré mieux connaître le passé de son époux. Ces découvertes lui apprennent que Woodville n'est pas son vrai nom, que son passé est bien sombre puisqu’accusé d'un meurtre.

Valeria, une fois seule décide cependant de garder sa confiance en son mari et de le récupérer en prouvant à la face du monde l'innocence d'Eustache.





Ce roman se présente comme le journal des événements tenu par Valeria, l'héroïne du livre. Le récit est relaté à la première personne avec énormément de longueur, de passages hésitants, de répétition comme dans un journal intime. Ce récit est original de par sa structure ; en effet, sous couvert de nous relater une romance, Wilkie Collins bouscule les codes de l'époque avec une histoire invraisemblable : une jeune fille rencontre un jeune homme un soir, l'épouse dans la foulée puis tente de découvrir sa personnalité via son passé sous la forme d'une investigation minutieuse.





Dans l'ensemble, le récit est agréable, mais il ne s'en dégage rien de spécifique. Au contraire, le lire de nos jours aurait de quoi horripiler les femmes. Ici, Wilkie Collins nous offre le récit d'une femme qui est rejetée par son mari et pourtant décide de lui pardonner voire de se battre pour le retrouver. Le personnage de Valeria donne par envie moment de secouer le livre en criant : "Mais ce n'est pas possible !!! " lorsque les scènes donnent le rendu d'une femme docile, obéissante voire complètement sans libre arbitre.

Heureusement, un personnage atypique apporte une touche de folie à ce roman avec Miserrimus Dexter, un homme né sans la partie inférieure du corps. Les passages le concernant sont épiques et dynamiques.





Globalement, un roman non conformiste et contradictoire puisque le personnage de Valeria apparait comme dit plus haut comme une épouse soumise à son mari, mais, par d'autres côtés outrepasse ce qu'on attend d'elle pour mener ses investigations. Le récit est cependant lourd par moment et manque de vitalité. Le final n'est pas mieux avec une enquête dont le lecteur connait les grandes lignes dès les premiers chapitres. Rien de sensationnel, mais rien de désagréable non plus.



Dans tous les cas, une belle découverte.🔖

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La Dame en blanc

Monumental classique, auréolé d'un charmant voile de désuétude, comme peuvent l'être ces nombreuses oeuvres patrimoniales qui constituent le fond éditorial des éditions Phébus, ce que le lecteur Babelio ODP31 (observatoire de la décision publique de Haute-Garonne ?) souligne très bien dans sa critique. Cette riche collection possède une profondeur abyssale, et son exploration ridiculise le reflet superficiel d'arrière-garde qu'elle pourrait avoir…



Ici, c'est l'ancêtre du « thriller », de la Série Noire, voire de l'inénarrable genre qu'est le « cosy mystery » dont il est question, curieusement livré pour la première fois dans sa version intégrale.

J'ai eu beau chercher, impossible de trouver plus de détails sur la part restituée de l'histoire, l'ouvrage datant de l'ère victorienne (1860), et succès populaire oblige, ayant été très rapidement traduit dans de nombreuses langues.



Bien que d'une taille appréciable, son côté feuilletonesque en fait un roman dévorable rapidement, accentué par une forme alors d'une belle modernité, connaissant différents narrateurs écrivant de mémoire, comme panachage de points de vue d'un événement recouvert sous un certain voile de mystère.



Moderne, encore, car ponctué jusqu'à l'absurde de réflexions à visée féministe, Wilkie Collins amplement concerné par la question. Elles sont ici habilement voilées pour ne pas contrarier le rigide moraliste, qui prendra au premier degré les réflexions du personnage le plus futé de l'intrigue, une auto-proclamée « vieille fille » qui ne cesse de donner raison en parole à ses pairs de son infériorité naturelle, tout en incarnant en acte son contraire…

Cette critique sociétale sera menée de manière plus évidente dans ses oeuvres suivantes, comme « Sans nom », « Mari et Femme » ou « Armadale ».



« Feuilletonesque », « à sensation », car constitué d'une galerie de personnages assez caricaturaux, mais sans pour autant que la grosseur de trait ne bave de la page, comme cela peut arriver à certains de ses nombreux légataires, n'arrivant à trouver ce subtil équilibre propre aux canons de la « littérature populaire ».

Sarah Waters, par exemple, n'ayant toujours pas trouvé la bonne marque de buvard.



Coloré d'un léger voile gothique, l'intrigue pèche au final d'un peu de fantaisie, ainsi que d'un manque évident d'incarnation charnelle, pour pleinement attraper le lecteur ; son héros principal étant par trop médiocre, laissant au roman russe le monopole de la maitrise du jeune idéaliste tourmenté et phtisique.



Une note globale pouvant paraitre moyenne, mais sans remettre en cause son statut d'incontournable classique, qu'il fait bon de lire simplement pour réaliser leur influence.

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Passion et repentir (La morte vivante)

Parce qu’ils traitaient de thèmes choquants, comme ici la prostitution, dans un milieu bourgeois qui, à l’époque victorienne, s’en pensait totalement préservé, les livres de Wilkie Collins furent qualifiés de « romans à sensation », un genre nouveau préfigurant le roman policier et le roman à suspense. C’est en effet peu de dire qu’entre usurpation d’identité, vengeance et amour impossible, cette histoire à rebondissements réserve bien des surprises et des émotions, dans une mise en scène mêlant drame et vaudeville pour une acide critique sociale.





Une jeune Anglaise, infirmière volontaire sur le front franco-allemand de 1870 pour échapper à son passé, décide d’usurper l’identité de l’une de ses compatriotes, fauchée lors d’un bombardement. Rebaptisée Grace Roseberry, la voici introduite auprès de la riche et vieille Lady Janet Roy, dont, de lectrice et dame de compagnie, elle devient bientôt la fille adoptive, promise à un beau mariage. Tout à ses rêves d’une vie enfin meilleure, libérée de la réputation d’infamie qui lui collait à la peau après une enfance et une adolescence marquées par la misère et par la déchéance, elle ignore encore, contrairement au lecteur qui détient une information capitale, qu’elle n’en a pas fini avec l’ancienne Mercy Merrick...





En vérité, bien plus que la cascade d’événements contraires qui, instaurant un suspense implacable, vont venir menacer sa position nouvellement acquise, ce sont les scrupules et la mauvaise conscience de la jeune femme qui ne tardent pas à empoisonner son existence. Et tandis que, non sans rappeler le théâtre, la mise en scène enchaîne péripéties et quiproquos sur le rythme vif de ce qui aurait pu se transformer en comédie vaudevillesque si les déchirements de Mercy n’avaient définitivement donné au récit le ton d’une tragédie, le véritable propos de Wilkie Collins s’affirme bien vite une virulente critique des hypocrisies bien-pensantes de la si corsetée société victorienne.





L’on s’apercevra de la véritable nature des êtres derrière les masques, la femme déchue devenue usurpatrice démontrant une noblesse de coeur en tout point plus admirable que la terrible et suffisante bassesse confite sous la noblesse de titre. « Quel beau mérite de vivre honorablement quand votre existence n’est qu’une suite de biens et de jouissances ? » Coincée dans le rôle d’une pécheresse par les circonstances et l’injustice, la droite et scrupuleuse Mercy triomphera-t-elle des préjugés mesquins d’une bonne société qui confond convenances et moralité, et qui, dans sa présomptueuse tartuferie, s’autorise en toute bonne conscience les comportements les plus abjects ?





Dans la langue si joliment tournée et délicieusement surannée du XIXe siècle, Passion et repentir est un classique au suspense terriblement addictif, non dénué d’humour dans sa mise en scène, parfaite pour le théâtre, d’une tragédie née des hypocrisies morales de la société victorienne. L’on pourra aisément faire le parallèle avec le quasi contemporain La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, dénonçant quant à lui, également à propos d’une histoire de moeurs, l’hypocrisie du puritanisme américain.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La Dame en blanc

« Un pas de plus, dit-il, sur la route obscure. Attendez… Regardez… Les flèches qui blessent les autres m'épargneront. »

Pourquoi la Dame égarée sur la grand-route, la Dame en blanc, sortie tout droit de la nuit dense, si belle et troublante dans sa vulnérabilité, a-t-elle choisi Walter, personnage falot et sans envergure, pour être l'instrument de son dessein caché ?

Il se voit dicter son avenir par cette voix douce et ensorcelante. Et quel avenir ! Un tourbillon effréné où il découvrira la beauté et l'âpreté de la passion amoureuse, de l'exil, de l'amour retrouvé, de la vengeance…



Walter n'est qu'un petit professeur payé trois francs six sous pour apprendre à Laura et Mirian, deux jeunes aristocrates anglaises, l'art du dessin. Deux soeurs inséparables et pourtant si différentes. Marian est aussi brune, laide, alerte et impérieuse que Laura est blonde, belle, languissante et soumise.

La ressemblance étonnante entre Laura et la Dame en Blanc trouble profondément Walter. Un peu comme s'il voyait les deux faces d'une même pièce. Une face resplendissante pour Laura ; l'autre dissimulée pour la Dame en blanc.

Aidé de Marian, il mène une enquête minutieuse pour découvrir l'identité de cette apparition fantomatique durant un soir d'été. Ils finissent par la trouver avec aussi cette certitude qu'un grand malheur plane sur la tête de Laura.

Elle en a bien de la chance Laura d'être protégée par l'ardente Marian et aimé par le tendre et sympathique Walter. Car il en tombera follement amoureux au point de perdre toute raison.

Mais comment un jeune homme sans rang ni fortune pourrait-il aimer une jeune aristocrate ? Une jeune aristocrate dont la vie ne lui appartient pas, et déjà promise à un mariage arrangé avec un baronet, Sir Perciva Glyde. Exit donc le jeune professeur !

Mais les apparences sont trompeuses. Derrière le baronet qui sait si bien faire les ronds de jambes et tenir en société des propos galants se cache une belle crapule, un homme violent et cruel. Avec l'aide de son ami, le Comte Fosco, il s'emploiera à faire main basse sur la fortune de Laura.

Qu'elle sera longue et semée d'embuches la route obscure que devra emprunter Walter pour sortir sa bien-aimée des griffes de ces deux escrocs !



Que j'ai aimé ce livre ! Les apparitions fugaces et mystérieuses de la Dame en blanc m'ont fait rêver. J'ai soutenu le courage volontaire de Mirian. Combien de fois je me suis dit que Laura, avec ses renoncements et ses faiblesses, ne méritaient pas le dévouement de sa fidèle amie et l'amour aveugle de Walter. Les nerfs fragiles de sir Fairlie et son hypocondrie m'ont fait éclaté de rire. La brutalité imbécile de Percival m'a révolté. Et le Comte Fosco ! de loin mon préféré parmi toute cette galerie de personnages. Une ordure flamboyante ! Un « salaud lumineux » ! Un filou goupil ! Mais aussi un homme qui, au crépuscule de sa vie, tombe amoureux de Marian, la femme laide dévolue au rang d'amie dévouée.



Lisez ce livre ! Commencez à le lire à une heure avancée de la nuit, quand tout est calme et silencieux autour de vous. Alors vous sentirez la main délicate de la Dame en blanc se poser sur votre épaule.



Challenge XIXème siècle 2016

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La Dame en blanc

C'est une fois de plus grâce aux lecteurs de Babelio que je découvre un auteur, classique qui plus est.

Avec William Wilkie Collins, nous avons semble-t-il ni plus ni moins que l'inventeur du thriller moderne, et cette seule affirmation m'a décidé à tenter cette lecture.

Je dois tout de suite dire que j'ai été subjugué et bluffé par l'écriture, le style est parfaitement actuel et fluide, sans digressions inutiles, une très belle plume assurément, écrit en 1860 je trouve que c'est encore plus remarquable, est-il normal que je sois étonné ?

Ce roman a pour cadre l'Angleterre victorienne et si vous aimez ces atmosphères guindées, cette moralité étrange où le paraître prime sur les sentiments ou encore cette étiquette incompréhensible, alors vous allez vous régaler.

J'ai apprécié la lente mise en place de l'intrigue dans un scénario solide et cohérent, j'ai été impressionné par la tension énorme que fait peser l'auteur sur son lecteur. Ces personnages d'un autre temps sont parfaitement dessinés, et se dire que leurs alter ego aient pu exister réellement laisse une drôle de sensation. Histoire d'amour impossible et thriller, cette histoire m'a bien accroché, les gentils et les méchants sont vraiment too much, aucun doute.

Je vais m'arrêter là, j'ai aimé l'ensemble sans réserve aucune, ravi d'avoir rencontré un tel auteur !
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Pierre de lune

« le diamant de la lune tirera vengeance de vous et des vôtres. »

L'avertissement est pourtant clair ! Aveuglé par la cupidité, le colonel Herncastle choisit pourtant de l'ignorer, et profite de la prise par l'armée anglaise de la ville de Srirangapatna pour s'emparer du diamant du Dieu de la lune tant vénéré du peuple hindou. Dès lors, de retour en Angleterre, la malédiction jette son ombre sur le colonel dont la vie n'est plus que désillusions, amertume, jalousie, et fuite en avant pour échapper aux brahmines bien décidés à récupérer par tous les moyens leur joyau sacré. Dernière coquetterie avant de mourir : le colonel lègue la pierre de lune à sa nièce, la belle et vaporeuse Rachel Verinder. Avec la malédiction en prime !

Puis nous voilà projetés dans un de ces jours d'été qui s'étire à l'infini. Dans la belle demeure de Frizinghall, située au milieu des paysages riants de la campagne anglaise, on s'apprête à fêter l'anniversaire de Rachel et à lui offrir la pierre de lune. Elle est la petite princesse de cette journée. Elle est choyée, admirée, ses soupirants se pressent autour d'elle. La pierre de lune remporte un franc succès. Mais « à peine en prend-elle possession, que le diamant lui est volé la nuit-même, pendant son sommeil, dans un tiroir de sa chambre ». L'atmosphère change du tout au tout dans la belle demeure de Frizinghall qui bruisse désormais de rumeurs et de chuchotements. La noblesse, la droiture, la joie font place à la déloyauté, la bassesse et à l'amertume. La malédiction est à l'oeuvre…

Tous les protagonistes de cette triste histoire donneront dans un journal leur version des faits. Tout comme la pierre de lune qui change de teinte en fonction de son exposition, les points de vue des témoins directs de ce drame, même s'ils parlent du même sujet, seront bien différents. Une occasion rêvée pour Wilkie Collins de régler ses comptes avec drôlerie et espièglerie avec la bonne société Victorienne. D'aller faire un petit tour derrière les codes et les apparences pour montrer du doigt les basses ambitions, la sexualité refoulée, l'hypocrisie des bigots et le mépris envers les « classes inférieures ».

Parmi cette galerie de personnages, j'en retiendrai trois pour leur drôlerie, leur perspicacité, et leur originalité. Gabriel Betteredge, admirateur invétéré de Robinson Crusoé et persuadé de pouvoir prévoir l'avenir au milieu de citations du livre, fidèle serviteur jusqu'à la mort de la famille Verinder, mais tellement lucide sur la légèreté et le caractère oisif de ces nantis. Miss Clack, insupportable bigote, jalouse de la richesse de Miss Verinder et secrètement amoureuse du beau Godfrey Ablewhite. le sergent Cuff, mélange avant la lettre d'Hercule Poirot et de Joseph Rouletabille, brillant, déductif, sarcastique et totalement décalé, voire asocial. J'ai aussi une pensée émue pour les trois brahmines partis à la recherche du diamant volé et qui s'emmêlent souvent les pinceaux dans cette Angleterre dont ils ont bien du mal à comprendre les us et coutumes.

Un gros pavé jubilatoire, jouissif, réjouissant.



Challenge XIXème siècle











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La Dame en blanc

Wilkie Collins est une des têtes d'affiche des Editions Libretto, cette collection qui ressuscite des classiques parfois décalés, souvent délaissés, qui fuit l'actualité et qui nous donnent l'illusion égoïste de découvrir des trésors cachés dans les coins les plus sombres et reculés de nos librairies.

La lecture de la Dame en Blanc m'a absorbé dès ses premières pages. Une nuit, une femme tout de blanc vêtue, évadée d'un asile, supplie un jeune et modeste professeur de dessin de l'aider...

Cela reniflait le roman gothique à plein nez, mais au fil des pages, l'intrigue s'est complexifiée, adoptant le rythme haletant de ses romans à sensation, parus sous la forme de feuilletons qui garantissent des rebondissements à intervalles réguliers et des scènes qui ne sont pas près de disparaître de ma mémoire de lecteur.

Chaque chapitre donne la parole à un narrateur distinct, personnage principal ou secondaire de l'intrigue. Cela permet de confronter des points de vue différents et de bousculer la chronologie des événements.

En matière de suspense, la Dame en Blanc est une somme, le résultat d'une addition: amour contrarié, disparitions, manipulations, secrets de familles, chantage, sociétés secrètes.

En toile de fond, une société victorienne très soucieuse des apparences et du statut social, fuyant les scandales, où les mariages étaient avant tout des montages financiers et où la rébellion de certaines femmes se heurtaient au poids des conventions.

En dehors des deux tourtereaux, un peu fades, les autres personnages sont d'une richesse folle à l'image de l' un des méchants de l'histoire, le mystérieux comte Fosco, roi de la manipulation, et de l'Oncle Farlie insupportable et pathétique qui fuit les problèmes et les responsabilités de façon maladive et comique.

Ecrit en 1859, pour l'éternité.

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La Dame en blanc

Lorsqu’il fait connaissance avec ses deux élèves, deux demi-soeurs à qui il va enseigner le dessin, à Limmeridge house dans le Cumberland, Walter Hartright est saisi par la ressemblance de l’une d’elle, Laura, avec une étrange jeune femme vêtue de blanc qu’il a croisée avant son départ. Outre les domestiques, la demeure abrite également l’oncle et tuteur de Laura, Frederick Fairlie, un vieillard cacochyme et hypocondriaque, qui consacre son énergie à atténuer les stimulations sensorielles qui lui détruisent les nerfs.

Walter est très sensible aux charmes de Laura, et c’est à son grand désespoir qu’il apprend que la belle est fiancée : elle va épouser Sir Percival Clyde, qui apparaît d’emblée comme un personnage maléfique. Mais c’était une des dernière volontés de son père et la jeune fille, bien qu’elle soit éprise de Walter se soumet au projet. Hartright est chassé et quitte l’Angleterre.

Le mariage a lieu. Au retour du voyage de noces, un couple d’amis de sir Percival s’installe au château. Le comte et la comtesse Fosco élaborent avec Percival un stratagème pour mettre la main sur la fortune de Laura.

Lorsque Walter rentre du Honduras, Laura et sa soeur vivent incognito, la jeune femme a perdu jusqu’à son identité. Walter endosse son costume de détective et de justicier pour dénouer l’écheveau de ce coup monté.

Walter a fort intérêt à démasquer le mari inopportun, d’autant que les propos de la mystérieuse dame en blanc, même s’il apprend qu’elle s’était échappée d’un asile, laissent entrevoir qu’il cache quelque chose.



Classé à la 28e place au classement des cent meilleurs romans policiers de tous les temps établi par la Crime Writers' Association en 1990, La dame en blanc est considéré comme le meilleur roman de Wilkie Collins.



La construction correspond à ce que l’on nomme aujourd’hui un roman choral : Collins crée une mosaïque narrative qu’il compare aux différentes versions des témoins d’un procès. Le procédé donne du relief au récit et maintient l’attention du lecteur, alors qu’il consolide la trame de l’intrigue.

Acclamé par les lecteurs, rejeté par les critiques, trop provocateur et innovateur, la publication de ses romans dans les années 1860 lui ont valu la reconnaissance et une mise à l’abri des soucis matériels.



Wilkie Collins prend fait et cause pour le statut des femmes dans cette Angleterre post-élisabéthaine, comme il l’a fait dans Sans nom ou Le secret. C’est simple, les femmes n’existent pas : aucun droit à disposer de leur corps ou de leur bien, enfermées dans la sphère privée, dépourvues de tout pouvoir et droit de décision, pas d’accès au savoir. Les romans de Wilkie Collins dénoncent cet état de faits.



Une autre force du roman tient à la galerie des personnages, riches, entiers, finement analysés. Ils donnent une tonalité particulière à chaque situation, et soutiennent l’intérêt du lecteur.



Lire un roman de Willie Collins, c’est créer l’addiction, et avoir la certitude qu’en ouvrant un autre roman de celui qui est considéré comme le créateur du genre thriller, on va en prendre pour 500 et quelques pages de plaisir. La dame en blanc ne déroge pas à cette règle.
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La Dame en blanc

J'avoue (et oui j'avoue !) que je ne connaissais pas cet auteur anglais avant d'entendre parler de lui en tant qu'un des protagonistes (en fait le narrateur ) du roman "Drood" de Dan Simmons. Ma curiosité était piquée, et comme j'arpentais ma librairie favorite, je suis tombée par hasard sur un rayon où étaient mis en expo les nombreux exemplaires qui composent l'excellent catalogue des éditions Libretto. Là, je vois le fameux "La dame en blanc" dont il est beaucoup question dans le roman de Simmons.

A partir du moment où j'ai plongé dedans, le poulet pouvait brûler dans le four, les gamins s'entretuer, l'immeuble s'écrouler, mon homme faire sa valise et me quitter, la guerre être déclarée, les décérébrés de la télé s'époumoner pour me narguer ..,je suis restée scotchée, envoutée par la virtuosité et le génie de ce satané Collins. Comment parvenait-il à exceller ainsi dans l'intrigue, les chausse-trappes, les retournements de situations, le thriller en somme ?

Ravie à l'idée d'avoir de nombreuses délicieuses et savoureuses heures de lecture devant moi (car WW Collins était prolifique le bougre !), j'ai trouvé la quintessence de tout ce que j'aime en littérature et suis heureuse qu'il soit le père de nombreux enfants, batards ou non, comme Sarah Waters, Mickaël Cox , Andrexw Taylor et autres !
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Seule contre la loi (La piste du crime)

Tout d'abord , je trouve dommage que le roman n'ai pas le même nom que l'ebook (et inversement). C'est chose incompréhensible pour moi. Donc La piste du crime n'est autre que Seule contre la loi du même auteur (bien évidemment !).



Valéria jeune épouse de Eustache Woodville nous raconte son histoire à travers une sorte de journal. En effet bien des mystères se cachent derrière sont mari. Déjà son nom de famille n'est pas son vrai nom…



Tout au long de l'histoire on avance à travers l'enquête que fait Valeria pour découvrir les secrets de son époux. Une fois la chose découverte , elle va montrer son caractère et son entêtement pour résoudre les soucis de son mari.



Si j'aime beaucoup l'auteur pour sa façon d'amener l'intrigue et de la mener. Collins reste le précurseur du roman policier. Il y a malheureusement d'énormes longueurs qui plombe le récit.



Et puis dans ce roman, il y a également un côté misogyne qui me déplaît. même si je conçois bien c'est l'époque qui veut ça. Mais il faut reconnaître que l'auteur contrebalance très bien cela par le fait que Valeria a un caractère bien trempé, et qu'on ne la mène pas par le bout du nez comme ça, et que pour l'amour de son mari elle n'a que faire du politiquement correct et des conventions.





Un roman de Wilkie Collins qui reste correct dans son ensemble, mais j'ai beaucoup plus apprécié l'auteur sur d'autres de ses romans.

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Pierre de lune

Ce roman est considéré comme le précurseur des romans policiers, et il est vrai que l'énigme va se maintenir sur la quasi-totalité du roman, malgré des éclaircissements temporaires, qui finalement embrouillent encore plus la situation. Mais, aucune inquiétude, toutes les interrogations seront bien répondues, avant la fin de l'ouvrage.



Ce roman a été publié sous forme de feuilleton en 1868, obligeant les lecteurs à attendre patiemment la suite. J'avais choisi de l'écouter, et j'ai ainsi recréé un peu les conditions de découverte de ces premiers lecteurs, puisque cette écoute, limitée à mes sorties pédestres en solitaire, m'a pris plus d'un mois. Quasiment vingt heures d'écoute, qui ne m'ont pas découragée et une atmosphère so british que je retrouvais avec beaucoup de plaisir, malgré le caractère un peu suranné de certaines considérations. Et suranné est parfois un terme faible : ardentes féministes, passez votre chemin. Certaines opinions sur les femmes (celles de l'auteur, je ne sais pas, celles de certains de ses personnages en tout cas), sont heureusement très dépassées, dans nos sociétés occidentales pour le moins. Je veux en tout cas le croire. Jugez plutôt :

« Mais j'ai pour principe que les hommes, créatures supérieures, doivent laisser aux femmes leur chance de se fortifier l'esprit. Aussi quand une femme - ma fille ou une autre peu importe ! - attend quelque chose de moi, j'exige toujours de savoir pourquoi. Plus vous les forcerez à penser et à fouiller leur cerveau afin d'y trouver des explications, plus elles seront faciles à conduire dans l'existence quotidienne. Ce n'est pas leur faute, les pauvres, si elles agissent d'abord et réfléchissent ensuite ; c'est la faute des idiots qui leur passent tous leurs caprices »



La Pierre de Lune est un diamant volé en Inde, pour le plus grand malheur de ceux qui s'en sont emparés. Et le fautif pour se venger de sa soeur va le léguer à sa nièce Rachel pour son anniversaire.

Le diamant disparaitra la nuit qui suivra. Et le roman nous raconte l'enquête, dans les jours qui suivent le vol, puis les différents évènements qui vont finalement résoudre l'énigme un an après.



L'histoire va être relatée par les différents protagonistes du drame, chacun ne devant raconter que les évènements auxquels il a assisté. C'est l'occasion pour l'auteur de nous dresser des portraits savoureux de différents personnages et d'épingler au passage les travers de la bonne société d'alors. Bigoterie, importance du paraitre, hypocrisie dans les relations, notamment entre hommes et femmes, refus d'accorder à celles-ci la moindre importance, tout cela avec une ironie parfois mordante et beaucoup de cet humour british que j'adore.



Je retiendrai dans mes favoris Gabriel Betteredge, majordome de la famille de Rachel, la jeune femme recevant le diamant, qui m'a fait penser par moments dans son désir d'être conforme à ce qu'exige sa situation au majordome de « Les vestiges du jour ». Son récit m'a fait sourire bien des fois, et j'ai aimé sa sagesse, issue en grande partie de Robinson Crusoé. Ce livre est sa bible et il l'ouvre au hasard à chaque fois qu'il a besoin d'un conseil, adaptant à sa propre situation les premières lignes qu'il y lit.

Il y a aussi Miss Clark, parente pauvre, bigote fanatique, semant partout ses livres pieux, dans le but de ramener dans le droit chemin ceux qui s'égarent.

J'ai aimé aussi le personnage d'Isra Jennings, métis, rejeté par la bonne société, en raison de son apparence, de son teint trop foncé. Il sera à l'origine de la résolution de l'énigme. Il a été mis au ban de la société pour une action que l'on ignore et sera poursuivi par la calomnie tout au long de sa vie. Et comme l'auteur du livre, l'opium lui permet de supporter ses souffrances.



Un texte magnifiquement dit par Simon Jeannin. Il a su s'adapter à chacun des intervenants et ses intonations parfaitement en adéquation avec le récit évitent tout ennui. Un tour de force pour une écoute aussi longue.

Merci à NetGalley et aux éditions VOolume

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La Dame en blanc

J'avais découvert Wilkie Collins avec La pierre de lune. Constatant avec plaisir que les éditions VOolume proposait aussi La dame en blanc, conseillée en commentaires de ma critique précédente de cet auteur, je me suis lancée dans ces nombreuses heures d'écoute, même si la voix du narrateur m'a moins séduite, plus emphatique, moins nuancée. Mais bientôt, prise dans l'intrigue et l'atmosphère délicieusement surannée et britannique de l'histoire, j'ai fait abstraction de ce petit bémol.



Une nuit, une dame en blanc arrête un professeur de dessin pour lui demander de l'aide, lui posant des questions un peu bizarres. Elle disparait alors que surgissent des hommes lancées à sa poursuite. Et le lendemain, ce professeur s'installe pour quelques mois dans un propriété où la jeune fille de la maison ressemble curieusement à cette dame en blanc...



Et les évènements vont s'enchainer, ne nous laissant que peu de loisirs pour respirer. Beaucoup d'éléments sont réunis pour captiver notre attention et créer une atmosphère envoutante : cimetières, lac lugubre, bas-fonds de Londres, amours contrariés, sociétés secrètes, personnages inquiétants et cette dame en blanc qui apparaitra plusieurs fois...



L'auteur utilise ici aussi le procédé que j'avais apprécié dans ma lecture précédente. Les évènements sont racontés par différents personnages, chacun ne commentant que ceux auxquels il a assisté. Cela permet différents points de vue et enrichit le récit.

J'ai aussi apprécié que la personne la plus perspicace et la plus opiniâtre du roman soit une femme, dont l'autre personnage phare du roman, le méchant intelligent, tombera silencieusement amoureux. Ces deux personnages qui vont s'opposer par la force des choses, leurs intérêts étant contraires, font toute la force et la richesse de cette intrigue. Sans oublier l'horripilant oncle Fairlie, hypocondriaque uniquement préoccupée de sa personne et fuyant toute contrariété.



Une lecture que j'ai encore plus appréciée que la première de l'auteur et pour laquelle je remercie NetGalley et les éditions VOolume #LaDameenblanc #NetGalleyFrance
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La Dame en blanc

J'envie le lecteur ou la lectrice qui n'a pas lu ce roman de William Wilkie Collins. Il faut dire que c'est le premier que je lis mais sûrement pas le dernier. C'est un petit chef-d'œuvre de littérature anglaise du 19e siècle. Un véritable thriller avant l'heure. Très bien écrit, haletant, intéressant et si vous aimez les romans d'aventures ou les thrillers à la Hitchcock, vous serez comblés.

Mais je vais vous conter l'histoire de ce récit.

Walter Hartright, peintre et professeur de dessin porte secours à une jeune femme mystérieuse habillée de blanc. Elle semble effrayée et a des propos incohérent. Parallèlement, Walter, s'apprête à quitter Londres pour enseigner à deux jeunes filles le dessin et la peinture au manoir de Limmeridge. De là, il va vivre une aventure extraordinaire à tout point de vue, avec les habitants de ce manoir.

Une histoire qui nous prend par la main et ne nous lâche pas jusqu'à la fin. Bien que ce livre soit un pavé, le plaisir de lire est réel et j'avoue que j'y ai passé de bons moments de lecture.

L'auteur, est un contemporain de Charles Dickens qui était son ami et celui-ci fut jaloux de son talent parait-il.

Un bien beau livre que je vous recommande.
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La Dame en blanc

Un roman très bien mené niveau suspense et passionnant jusqu'au bout.

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Le Secret

Je suis fatiguée.

C’est l’automne, me direz-vous, en vous demandant dans votre for intérieur pourquoi je parle de mon état sur un site littéraire.

Je vous rassure tout de suite : je suis fatiguée, oui, mais des circonvolutions perpétuelles de cet auteur contemporain et rival de Dickens : Wilkie Collins.

Le maitre du suspens ? Je rigole. Le roi des « tourneurs autour du pot » plutôt.

Oui, je SAIS que Sarah Leeson a un secret, que sa maîtresse, en mourant, lui a demandé de mettre sur papier pour que son maitre, Mr Treverton, en prenne connaissance.

Oui, je SAIS que Sarah Leeson en est bouleversée au-delà de tout ce qu’on peut imaginer, et qu’elle ne veut absolument pas que le châtelain découvre ce fameux secret. Elle cache donc la lettre dans une des chambres du château, jette la clé et quitte son emploi.

Il en a fallu, des pages, pour expliquer UNIQUEMENT cela !



Et puis les années passent. Rosamond, la petite fille du couple a grandi et se marie avec un jeune de la région, devenu aveugle peu avant.

J’assiste alors à leurs conversations qui...devinez ? tournent autour du pot, sont tellement alambiquées que je me dis que j’ai de la chance de vivre au 21e siècle. Et puis, bon dieu, que ce mari est rigide ! Qu’il m’a irritée bien des fois, par son attitude tellement conventionnelle devant la fraicheur naïve de sa jeune femme !



Comme par hasard, le jeune couple va tomber sur l’ancienne domestique, qui les mettra sans le vouloir sur le chemin du fameux secret. Et nous revoilà en butte aux tourments de Sarah Leeson, aux atermoiements du mari de Rosamond et à la niaiserie de celle-ci. Le couple revient vivre à Porthgenna Tower, le manoir des Cornouailles, où Rosamond a passé son enfance, et où Sarah a caché.... mais oui, vous suivez, le secret !



Je vous épargne la suite des évènements. Je déteste dévoiler l’histoire, même si celle-ci ne m’a pas semblé autrement palpitante. Il y a des domestiques, un médecin, un homme de loi, des oncles – un bon et un mauvais- , un bébé (ils sont jeunes, n’est-ce pas).



Je vous quitte donc énervée. Fatiguée, plutôt, me direz-vous. Non, énervée. Le fait de m’être replongée dans l’histoire pour écrire cette chronique m’a causé un ébranlement nerveux.

Je vous quitte donc, car voilà que je me mets à parler comme Mr Wilkie Collins...

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Pierre de lune

Ce roman est considéré comme le premier roman policier au monde...

Il est paru sous forme de feuilleton de 32 épisodes, dans le magasine All the year round, dirigé par Charles Dickens , de janvier à Août 1868.

A l'heure des séries TV, que l'on peut dévorer en un week-end, il me plaît d'imaginer, des personnes, subjuguées et tenues en haleine la moitié d'une année, par la plume élégante et facétieuse de Mr Collins...

Pierre de lune, c'est un magnifique diamant jaune, volé à un temple Indien, par un officier anglais , puis lorsque cette histoire débute, offert à une jeune fille pour son dix-huitième anniversaire, par la magie d'un héritage.

Dés la première nuit, le diamant est volé.

La narration à la première personne du singulier , tour à tour donnée , à la personne la plus à même de raconter l'épisode, ajoute un charme fou à l'histoire par la diversité des caractères. Au tout début, on sera dans la tête de Gabriel Betteredge, le plus ancien domestique de la maison, d'une absolue loyauté à la famille qui l'emploie, il ne jure que par le livre Robinson Crusoë, qu'il ouvre à n'importe quelle page, lit n'importe quelle ligne , et qui, chaque fois lui apporte vérité et l'apaisement, telle la Bible ...

La deuxième voix sera celle de Miss Clack, une parente pauvre , vraie grenouille de bénitier...

Et d'autres voix suivront , toutes différentes , toutes chargées d'apporter une pierre à l'édifice de cette enquête impossible.

Le diamant a-t-il été volé par un membre de la famille comme le laisse supposer la réaction de la jeune Rachel, dernière propriétaire de la pierre de lune ? A moins que ce soit la jeune domestique , ancienne voleuse, ou les trois mystérieux indiens rodant près de la propriété ?

Brahmanes, jeune fille amoureuse, diamant, domestiques , demandes en mariage, avocats, opium, cousins, marécages, malédiction : contribuent à faire de ce roman, un objet de curiosité, sorti tout droit d'une époque révolue, l' Angleterre victorienne. Et la lectrice de soupirer à la fin, en se disant qu'elle tient entre ses mains, pas n'importe quel roman policier, non, le premier ! C'est émouvant...

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La Dame en blanc

Jolie découverte pour moi que la dame en blanc ! Si son personnage de femme éthérée, naïve et assez passive ne m'a pas séduite, le roman en revanche m'a beaucoup plu.



Très datée, cette histoire improbable de secrets de famille, d'enquêtes, de folie et d'amours contrariés n'en demeure pas moins tout à fait prenante. Ainsi, passées les 40 pages de mise en place, on a du mal à lâcher le roman. La construction avec plusieurs narrateurs successifs et différents types de rédaction, récits, journaux, compte-rendus officiels, est astucieuse et nourrit constamment notre intérêt.



Les personnages ne sont pas en reste, pas la falote dame en blanc ou son niais d'amoureux transi, mais sa sœur Marian, femme de cœur et de tête à défaut d'être une jolie dame en blanc, l'oncle souffreteux qui juge tout à l'aune du bruit et de la lumière, ou même les savoureux méchants, manipulateurs et cruels à souhait...



Impossible d'oublier qu'on est en Angleterre au XIXe siècle, tant l'honneur et les rentes occupent une place importante, et les femmes une place secondaire... mais aussi tant le style est agréable et le rythme de vie tranquille. Bref, cette lecture a été pour moi plaisante et douce comme un afterrnoon tea.



Challenge XIXeme siècle et challenge Variétés.
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La Dame en blanc

Walter Hartright, jeune professeur de dessin plutôt modeste, est embauché pour enseigner le dessin à deux jeunes filles dans une propriété isolée du reste du monde, Limmeridge House. En route pour son futur lieu de travail, il fait une rencontre de nuit étrange : une femme toute de blanc vêtue lui tient des propos assez incompréhensibles mais qui retiennent son attention, puisqu'ils évoquent Limmeridge House. Lui paraissant sympathique et un peu perdue, il la raccompagne à Londres, avant d'apprendre un peu plus tard que cette femme fragile s'était échappé d'un asile.

A Limmeridge House, la vie de Walter parait bien douce : il est accueilli comme un hôte dans cette belle propriété, le maitre du domaine, souffreteux, passe son temps seul dans sa chambre, et il s'entend fort bien avec ses deux élèves, demi-sœurs, la belle Miss Laura Fairlie et l'intelligente et énergique Miss Marian Halcombe. Miss Fairlie, qui ressemble étrangement, en plus jolie, à la fameuse dame en blanc, ne laisse pas indifférent le jeune professeur, et elle-même est assez attiré par ce dernier. Mais outre les différences de statut social, Miss Fairlie est promise à un autre homme. Ses fiançailles approchant, elle reçoit une lettre anonyme la mettant en garde contre son futur mari. Walter et Miss Halcombe enquêtent au village, et entendent rapidement des rumeurs à propos d'un fantôme qui hanterait le cimetière, un fantôme vêtu tout de blanc.



Mon club de lecture m'aura amené cette année encore à faire de très belles découvertes. Sans lui, je n'aurais probablement jamais exhumé des années passées ce très sympathique ouvrage. Quel délice de se plonger dans ces pages à l'élégante écriture et au suspense angoissant ! Ancêtre du thriller, histoire d'amour, peinture de mœurs de l'Angleterre du 19ème siècle, La dame en blanc est un peu de tout cela. Au travers de la reconstitution chronologique, à la manière de celles dont se servent les forces de police, des faits déroulés autour de Miss Fairlie, W. Wilkie Collins fait la part belle au mystère, aux secrets de famille, aux anciennes propriétés pleines de pièces et recoins... Cette reconstitution fait intervenir différents témoins (Hartright et Halcombe, bien sur, mais aussi un avocat, une gouvernante...) et s'appuie sur différents supports (journaux intimes, procès verbaux...). L'alternance des points de vue rythme naturellement le récit et amène le lecteur à revenir sur ce qu'il a appris pour lui donner un nouveau sens quand de nouveaux évènement corroborent ou contredisent les évènements et suppositions précédents.

Après un démarrage assez "fleur bleue", le temps de planter le décor et les personnages fort réussis d'ailleurs (une mention spéciale à Miss Halcombe, qui détonne dans la paysage de la société anglaise d'époque, et à l'oncle hypocondriaque égocentré !!), le suspense et la tension psychologique s'installent et ne lâchent plus le lecteur tout au long de la lecture.

J'avoue avoir deviné assez vite une grande partie du fin mot de l'intrigue, et puis l'histoire d'amour est un peu trop fleur bleue (ah, si seulement Walter avait délaissé de beaux yeux bleus au profit de la beauté intérieure de Marianne), le deus ex-machina final est peut-être un chouïa tiré par les cheveux, mais franchement, le plaisir est là : le plaisir d'une vraie bonne histoire, maitrisée de bout en bout par la main de maitre de W. Wilkie Collins, et racontée merveilleusement bien... La Femme en blanc mérite bien sa 28e place au classement des cent meilleurs romans policiers de tous les temps établie par la Crime Writers' Association en 1990. Et moi, j'en redemande !!

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Voie sans issue

L'autre jour, je cherche vaguement un truc à lire à la bibliothèque (alors que j'ai des tonnes d'autres trucs qui m'attendent déjà chez moi), et je traîne tout aussi vaguement du côté des Philip K. Dick (alors que j'ai des tas de nouvelles et une bio qui m'attendent chez moi)... et de Charles Dickens. Me voilà repartie avec un roman dont j'ignorais jusque-là (ou dont j'avais oublié) l'existence, bien qu'il ait visiblement été emprunté de nombreuses fois. Je n'étais pas plus enthousiaste que ça, en partie parce que ça avait l'air d'un roman policier (or, le dernier en date, ben... voilà, quoi), en partie parce que c'était écrit en collaboration avec Wilkie Collins. Je n'ai rien contre Wilkie Collins, que je connais très peu, mais bon, La Dame en blanc, c'est pas un bon souvenir. Comme j'avais quand même lu un autre roman de Collins (oui, mais lequel ??? J'ai mis une note sur Babelio à La Pierre de lune, or je suis de moins en moins persuadée que je l'ai lu), et, surtout, parce qu'il est difficile de résister au nom de Dickens, je me suis lancée.





Ce n'est pas un roman policier malgré sa publication dans la collection Grands Détectives (d'ailleurs, est-ce bien logique qu'il fasse partie du catalogue?), d'une part, et c'est tout à fait plaisant, d'autre part. Je suis évidemment bien incapable de le comparer à d'autres titres de Collins, mais la patte de Dickens se fait largement sentir, et même plus que ça. Alors non, on ne va pas comparer Voie sans issue à de Grandes Espérances, encore moins à David Copperfield, et même pas à Oliver Twist. On ne peut pas raisonnablement clamer que c'est du grand Dickens, ne serait-ce que parce que c'est court - 180 pages environ - et qu'on ne peut pas faire traîner la lecture pendant des semaines, voire des mois, avec pour objectif de refermer le livre le plus tardivement possible - c'est ce que j'ai fait avec David Copperfield, que j'ai lu comme un feuilleton. Bien au contraire, ce roman-ci se lit d'une traite, pour peu qu'on ait quelques heures devant soi. Ce qui signifie qu'on n'a pas très envie de le lâcher, c'est déjà une bonne chose.





Une fois de plus, je vais asséner ce conseil : ne lisez pas la quatrième de couverture qu'on trouve sur Babelio (celle du livre que j'avais en mains ne disait rien, à part que c'était de Collins et de Dickens et que c'était très bien ; pour les auteurs, on était déjà vaguement au courant, et on imagine mal 10/18 publier "Ce roman est une daube, ne l'achetez pas", mais passons) ; quatrième de couverture qui, donc, à mon sens, en dit trop. Enfin, il faut bien essayer d'accrocher les lecteurs comme on peut ! Il est vrai que pour donner envie aux autres de lire Voie sans issue, on est très tenté de raconter le début de l'histoire, voire davantage.





Entrons dans le vif du sujet (en en révélant le moins possible). Conciliabule nocturne devant l'Hospice des Enfants trouvés, à Londres, entre une mystérieuse jeune femme voilée et une employée de l'hospice. Un nom est prononcé. Seconde apparition d'une femme voilée (est-ce la même ?) dans l'hospice douze ans plus tard, qui approchera un enfant prenant son déjeuner. Ce n'est que l'ouverture, la première partie débute environ quatorze ans après ces évènements à la fois succincts et enveloppés de mystère. Nous faisons connaissance d'un jeune homme négociant en vins qui vient de racheter le commerce de ses précédents employeurs, de s'associer avec un collègue et s'apprête à embaucher une nouvelle femme de charge. Et là, hop, révélations en cascades ! le mystère qu'on croyait être au centre de l'histoire est résolu, pour faire place à un autre. Là-dessus, enquête discrète pour retrouver une personne disparue, confusion(s) d'identité(s), recherches qui mènent à des voies sans issue (d'où en partie le titre, mais pas seulement), drame, histoire d'amour, apparition d'un personnage mystérieux voire douteux, autre intrigue qui débute et éclipse la première, vol et fraude, nouvelle enquête, soupçons, craintes et inquiétude des uns, naïveté des autres, voyage périlleux, vilenie et infâmie, drame encore, amour encore et toujours, et, enfin, le dénouement final.





J'avais quelques craintes au tout commencement de la première partie, car, bien que l'introduction sente Dickens à plein nez, je trouvais ça un peu plat, et à part quelques bons mots, je ne repérais pas suffisamment à mon goût l'humour dickensien, humour qui me fait me pâmer rien qu'en y songeant. En fait, c'est l'une des deux partie à laquelle Wilkie Collins a le plus collaboré et, bon, c'est vache d'imputer les défauts du début à Collins alors que j'en sais rien du tout, mais c'est peut-être (insistons sur "peut-être") la raison de ces premiers paragraphes un peu mous. D'ailleurs, on sent tout de même déjà Dickens dans la façon de parler de Walter Wilding (le négociant en vins susmentionné), qui invariablement commence ses phrases par "Mon point de vue est que" et les termine en s'adressant à son interlocuteur par les mots :"Je ne sais pas si c'est votre point de vue, mais c'est le mien." de toute façon, dès l'entrée en scène de l'associé de Wilding, donc très vite, on va bel et bien retrouver l'humour si typique de Dickens. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi personne n'a songé à créer l'étiquette "humour" pour la fiche Babelio de Voie sans issue.





Vous avez deviné avec mon résumé qu'on retrouve ici des motif chers à Dickens, dont les sous-intrigues qui deviennent des intrigues à part entière, sans compter le drame, et même le mélo, le rythme trépidant par moments (souvent, en fait), les personnages hauts en couleurs, ou trop naïfs, ou encore vachement sournois, tout ça mêlé au roman à énigme qui fait encore aujourd'hui le succès de Collins. Je n'irai donc pas jusqu'à prétendre qu'il s'agit là du meilleur des deux auteurs, mais juste qu'on s'amuse beaucoup et qu'on ne s'ennuie jamais avec Voie sans issue. Ce qui est déjà une prouesse en soi.





(Arf, c'est vraiment pas facile d'acrire, non, d'écrire, avec un chat qur, non pas qur mais sur les genoux, qui en sus cherche à participer activement en poussant vos mains avec son nez. Je viens donc moi-même d'accomplir une petite prouesse.)
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