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4.27/5 (sur 43 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Bregenz , le 27/09/1961
Biographie :

Wolfgang Hermann a étudié la philosophie à Vienne. Il a été conférencier à l'Université de Tokyo (en 2007)

Source : Catalogue de la BNF
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Que serait-il allé faire, aussi bien, dans un pays où le seul spectacle qui s'offrait à la vue, ou peu s'en fallait, était celui de grosses cylindrées inoxydables et valant des millions ? Et c'était peu dire que M. Faustini, en sa qualité de l'usager de l'autocar et du train , n'avait aucun faible pour les automobiles.
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Je suis un voyageur à l'échelle du minuscule... et par passion"
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Au loin le lac était piqueté de voiles blanches. Le souffle qui montait de ses eaux d'un bleu profond lui effleurait le visage avec force qu'il se sentit comme suffoqué de bonheur. M. Faustini pressentait confusément que se cachait derrière le mot voyage, pour anodin qu'il fût, une succession sans fin d'impressions propres à soulever le coeur, et susceptibles de vous procurer des sensations fortes comme vous n'en aviez jamais connu encore.
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Qui sait si ce périple n'allait pas entraîner un bouleversement complet de son existence. Dès lors qu'il quittait le périmètre de son univers, tout était susceptible d'arriver. M. Faustini en avait conscience. Et c'est bien à cette idée que son coeur se serrait d'angoisse : que plus rien, peut-être ne fût comme avant.
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Seuls les espaces intermédiaires avaient une dimension. Ils nous frayaient un chemin vers un temps accompli. Aujourd'hui, tout était sommé de faire sens. Mais dans la marche à pied, dans la lenteur cahotante d'un trajet en autocar, et par-dessus tout dans l'attente, les choses se dépouillaient de leur sens comme les feuilles mortes tombent des arbres. De nos jours, tout était lesté de sens, et il s'agissait de s'affranchir de cette pesanteur. Le sens était produit par la vitesse, qui paraissait être devenue une valeur en soi. Qui disait vitesse, disait avant toute chose turn-over accéléré des marchandises. Et qui disait turn-over accéléré des marchandises, disait avant toute chose réduction drastique de l'air respirable. Dès lors que le moindre souffle d'air nous était compté, nos vies se ratatinaient peu à peu, bientôt comme écrasées sous les roues de nos Audi et de nos BMW flambant neuves. Le Sens, tel était le flux qui pulsait dans la courbe de nos vies, jusqu'à l'instant où chacun d'entre nous finissait par tourner en rond, cavalant à la recherche de lui-même. Cette fuite éperdue survenait quand plus rien ne coulait de source, le moindre temps mort éradiqué, quand toute signification était perdue à elle-même. Plus rien n'allait de soi, chaque lacune devait être à tout prix comblées par des bâtiments, avant d'être intégrées à la circulation générale des marchandises et des fonds, les dernières prairies anciennes de la vallée du Rhin, qu'il venait justement de laisser derrière lui, avec leurs pommiers et leurs cabanes ne planches. M. Faustini se perdait en digressions, c'était incontestable. Mais n'était-ce pas le privilège du voyageur que de vagabonder par la pensée ? Le voyage, n'était-il pas, avec l'attente, l'une des dernières possibilités de laisser son esprit battre la campagne ? L'attente faisait aujourd'hui figure de temps mort, elle n'était qu'un vide à combler. Déjà, d'un trait de crayon rageur, on faisait un sort à ces lacunes de l'espace et du temps. M. Faustini, calé dans son siège, s'abandonnait à l'attente, avec la certitude d'avoir la pleine jouissance d'un bien précieux, d'un temps sans maître, d'un temps vacant, dont nul n'avait l'emploi, sinon lui.
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Ce couple, c’était Fabius et moi. Quand le monde était encore debout. Combien de nuits n’aurons-nous pas passées là-haut. La forêt tournoyait en nous. Le clair de lune scintillait sur la neige. A la lune nouvelle, au-dessus de nos têtes, le dôme de la voie lactée. Je lui décrivais les quelques constellations que je connaissais. Nous restions là bouche bée, la tête redressée. Nous gravissions le sentier de montagne, j’entends encore le crissement de nos pas sur la neige tôlée.
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Mais dans la marche à pied, dans la lenteur cahotante d'un trajet en autocar, et par-dessus tout dans l'attente, les choses se dépouillaient de leur sens comme les feuilles mortes tombent des arbres. De nos jours, tout était lesté de sens, et il s'agissait de s'affranchir de cette pesanteur.
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Entreprendre ce voyage lui était à la vérité une épreuve douloureuse. Il s'apprêtait à laisser derrière lui une maison inhabitée, un chat animé d'un grand besoin de tendresse et deux plantes en pot délicates qui, en cela semblables au félidé, n'avaient encore jamais été abandonnées à elles-mêmes. Mais il le fallait bien. Il n'avait qu'une sœur, après tout, et ce n'était pas tous les jours que celle-ci fêtait un anniversaire à chiffre rond. Il se creusa les méninges pour trouver une excuse, crut pouvoir exciper d'empêchements de premier ordre, mais aucun d'eux ne résistait à un examen approfondi. Un coup de froid soudain, peut-être ? Au fond, cela pouvait vous tomber dessus à tout moment. Allons donc, M. Faustini n'était jamais mal portant [...]. Lui faudrait-il invoquer quelque événement imprévisible, un accident, la crue du siècle au lac de Constance, un état d'urgence proclamé à la suite d'on ne savait quelle catastrophe (deux avions n'étaient-ils pas entrés en collision peu de temps auparavant, à l'autre extrémité du lac, leurs carlingues en miettes ne s'étaient-elles pas abattues sur le canton depuis une altitude de dix mille mètres, ce type d'incident n'était-il pas susceptible de frapper à tout moment la maison de M. Faustini, le laissant dans l'impossibilité de se rendre à l'anniversaire de sa sœur ?).
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J'ai emprunté le mauvais chemin au carrefour le plus important. Je ne savais pas que la femme met l'homme à l'épreuve. Elle l'observe attentivement, et quand une fois de plus il n'a pas la force d'agir comme il faudrait, elle prend une décision. Elle le quitte un matin sans qu'il ait rien vu venir. Il croira jusqu'au bout que tout allait bien. Il ne comprend pas.
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Ce furent des jours sans lumière. L’air n’était pas de l’air, il n’y avait pas un souffle qui put remuer la pierre gelée en moi. La lumière était un simple voile jeté sur les choses et qui étouffait tout ce qui se mouvait encore. Un silence qui étouffait au plus profond le moindre mouvement, le plus petit pas dans le vestibule.
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