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Citations de Xavier Grall (140)


Mes filles, mes Divines, je vous conjure d’admirer. Tout est fabuleux pour qui sait regarder. La fraîcheur du regard est le commencement de la sainteté. Détournez vous des gens masqués et de l’imbécilité des aveugles… Vous êtes ad vitam aeternam les invitées d’une fête… Je voudrais face à la vie vous savoir sans crainte et sans tremblement….
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Xavier Grall
Ne vivent haut que ceux qui rêvent
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Xavier Grall
Oui, la terre est une femme qui sera consolée parce qu'elle n'aura cessé d'appeler et d'attendre, sur tous les rythmes des sons et des couleurs et par la magie de tous les verbes, ce qui se trouve au-delà de la terre de toute éternité. L'art n'est que la respiration haletante de l'amour.
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Les vieux de chez moi ont des îles dans les yeux
Leurs mains crevassées par les chasses marines
Et les veines éclatées de leurs pupilles bleues
Portent les songes des frêles brigantines

Les vieux de chez moi ont vaincu les récifs d'Irlande
Retraités, usant les bancs au levant des chaumières
Leurs dents mâchonnant des refrains de Marie Galante
Ils lorgnent l'horizon blanc des provendes hauturières

Les vieux de chez moi sont fils de naufrageurs
Leurs crânes pensifs roulent des trésors inouïs
Des voiliers brisés dans les goémons rageurs
Et luisent leurs regards comme des louis

Les vieux de chez moi n’attendent plus rien de la vie
Ils ont jeté les ans, le harpon et la nasse
Mangé la cotriade et siroté l’eau de vie
La mort peut les prendre, noire comme pinasse

Les vieux ne bougeront pas sur le banc fatigué
Observant le port, le jardin, l’hortensia
Ils diront simplement aux Jeannie, aux Maria
"Adieu, les Belles, c’est le branle-bas"

Et les femmes des marins fermeront leurs volets.


Xavier Grall - Les (vieux) Marins p87
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Je m'en reviendrais,
avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves.
Et à mon tour je dévorerai l'Inconnu
dans une ineffable et éternelle étreinte.
Je m'en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples.
Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les peuples.
Donner, se donner.
Nous sommes tous dans la main du Grand Amant
et les premiers balbutiements de notre adoration
sont les premiers moments de notre dignité.
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Xavier Grall
Renier la beauté du monde, c’est pécher contre la Lumière.
Dieu ne pardonne pas cette insulte. »
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MENHIR

Tout est bien de ce qui est
Tout est bien de ce qui sera
J’ai vécu mes journées
Viendra ma nuit
La mort ailleurs continue les songes de la vie
Le soleil ne se lasse de caresser la stèle funéraire
Sans que la terre en tire ombrage
Et les pluies adoucissent la rigueur ossuaire

Tout ce qu’il est possible d’aimer
Je l’ai aimé
J’ai fait aller le mythe avec la théologie
Et le rêve toujours épousa ma raison
Ainsi par les chemins d’Argol
La pierraille chante avec l’ancolie

Menhir
Je veux une mort verticale
Parmi les ronces paysannes
Que nul féalement ne grave mon nom
Nulle épitaphe sur la pierre
Nulle dédicace au granit

Menhir
Je veux seulement des vocables de lichen
Et la jaune écriture que silencieusement burinent
Les bruines hivernales et les vents d’océan.


Xavier Grall, Oeuvre poétique, La Sône, des pluies et des tombes, p 116

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Dieu me dévore, ma puissance fut le vent. Mon étude fut la mer. Ma connaissance fut celle du monde. Et mon amour fut vaste comme l'horizon d'Aran.
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Cela ne me sera pas enlevé, cette amitié des saisons, ces noces avec le soleil, cette farandole dans les vents. On ne m'enlèvera pas tout. Ni cette haine des mensonges, ni ce mépris des sépulcres. La pureté est violente, subversive. Tant pis.
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Moi, j’aime le mot paysan. C’est le plus beau puisque le plus vrai. Il y a « pays » dans ce mot là. Il y a de la terre dessus. De la pluie. Des tiges. Des semailles. Des blés. Ne me parlez pas d’exploitants. Ce mot est laid comme le mot profit.
(…)
C’est à partir du XIX e siècle que les hommes se sont mis à renier leurs origines et à brocarder la paysannerie. Quitte à mettre leurs enfants dans les usines atroces et à jeter les filles sur le pavé des sombres villes. Ce fut l’époque du Capitalisme triomphant. Et comme les êtres exploités, les villages se sont tus.
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Ah quand je mourrai
enterrez-moi à Ouessant
avec mes épagneuls
et mes goélands
ah quand je mourrai
mettez-moi en ce jardin de gravier
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Il pleut
Quel été !
Dieu quel été !
Aura t-on jamais vu ce sacré vieux soleil
Bouder aussi obstinément la saison que l’on dit belle ?
Quel été ! Il pleut !
Il pleut à seaux, il pleut des hallebardes !
Et, pourtant,
Si la Bretagne déborde de mélancolie,
Il y a quelque plaisir
A partir à sa rencontre.
Son ciel bouge, ses mers chantent.
Arrêtez vous, tendez l’oreille,
Ecoutez le bruit de l’eau,
C’est un rire qui va entre la route et le talus,
Un rire qui roule entre la pierre et l’herbe,
Un rire qui vagabonde jusqu’à la mer,
Un rire comme un soleil…
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Je me souviens des étés trempés d’embruns et les embruns étaient les langues de tous les climats. Je me souviens des enfances boitillant dans les sables, des navires partant, multicolores, Valparaiso, la Trinidad, et toutes les Espagnes lues dans les flaques, entre la moire des schistes. Le petit port balançait des proues. Bordées contre bordées…Les voiles brunes ocres pendantes, cuirs de Cordoue au séchoir des mâts… Filets, algues prises, laminaires errantes, et cette mélancolie si intense qu’elle était félicité, mélancolie d’octobre sur la brume du havre, fanal au crépuscule. Mer baradoz ! Le songe est plus que la vie, la mer est plus que la rive. Je m’assis dans le sable et un pétrel, de son aile glacée, me râpa le visage. Alors mon deuxième œil s’ouvrit et je vis tout, parfaitement. Je vis les hommes et les femmes, les saints et les saintes, les guerriers et les martyrs. Ils surgissaient de la mer et ils me nommaient tous par mon nom et je sentis enfin que j’avais chaud dans le cœur, que je sortais de ce très long hiver des âmes gelées, et je vis qu’ils étaient paysans, marins, prêtres et qu’ils ne ressemblaient pas à ceux que j’avais connus jusqu’à ce jour et ils me disaient de louer le lin et de louer l’algue, de célébrer le blé et la bruyère, et de louer le navire et la hune. Je sus alors que j’avais trouvé mon âme et qu’elle était vaste comme la mer.
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J'AIMERAIS PARTIR.

A la mémoire de Georges de Braux

J'aimerais partir le jour premier du printemps
dans les doux plis de la mort primevère
quand cinglent vers l'Amérique les oiseaux chanteurs
la gorge pleine de sônes et de musiques
Car il reviendra le temps des vivants
dans la divine enfance des grèves et des îles
J'aimerais partir le jour premier du printemps
dans les doux plis de la mort primevère
quand les soleils neufs nient les ossuaires humides
Mains, mains défuntes, emplissez-vous de lumière jonquille
J'aimerais partir le jour premier du printemps
dans les doux plis de la mort primevère
Sur ma tombe, non pas la sculpture des gémissements
mais le ruissellement des harpes caressantes
non pas l'obsession des glas au bronze triste
mais le triomphe des sonneurs en bretonne parure
et la jubilation verte du houx sur ma croix dressée
J'aimerais partir le jour premier du printemps
dans les doux plis de la mort primevère
Non pas sur mon corps les chrysanthèmes corruptibles
mais le déploiement du genêt en sa durable verdeur
Non pas le caveau muet souillé de ténèbres
mais pour mon âme errante la granitique ferveur des chapelles
J'aimerais partir le jour premier du printemps
dans les doux plis de la mort primevère
avec des amours non pas gisantes dans mon cœur bouleversé
mais des amours droites et miséricordieuses
Non pas nu, glacé, mais dans une vêture de tièdes bruyères
comme s'en va à la mer la radieuse Aven en son Armorique
J'aimerais partir le jour premier du printemps
dans les doux plis de la mort primevère
J'aimerais partir a l'heure matutinale des tourterelles
les lèvres pressées sur les lèvres de mon pays fatal
Amant de ma terre, mon cœur au vent, ô mon navire
j'aimerais partir ivre et bon, chérissant l'ombelle et l'embellie
j'aimerais partir sur la mer paradis
scellant les pleurs et les chagrins
sous la pudeur du chaume et le grain des pierres rituelles
J'aimerais partir le jour premier du printemps
dans les doux plis de la mort primevère
car il reviendra le temps des vivants
dans la divine enfance des grèves et des îles
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Viens
en cette Bretagne ancienne
je plaide pour l'homme nouveau
je chante la route, le cercle, la danse
je dis le retour fraternel des saisons
vous ne fermerez pas le monde avec vos lois
vous n'achèterez pas mon âme avec vos banques
Viens avec moi
nous dirons bonjour au revoir aux masures
nous prendrons les routes et les ramures
dans nos bras
le peuple naîtra de nos pas
dans la lumière des genêts
Viens
je te dirai l'incroyable frairie
en ma Cornouaille d'été
l'Aven roule sur les graviers
les sortilèges d'eau
et glapit de joie l'hydromel
au cabaret
Viens avec moi
je te dirai mon hameau gris
et mon seuil que fleurit l'épagneul
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Pas de série pour le nombre UN, la nécessité unique : "mourir". C'est la vie qui est étrange et fabuleuse, le trépas est un événement qui ne devrait point nous surprendre
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La météo a annoncé la pluie et je ne m’en suis pas attristé. Aout avait été d’une lumière lourde, grise et sulfureuse. A peine quelques gouttes d’orage avaient mouillé les pierres et les plantes. Un temps pour chaque chose. Une musique pour chaque saison. Ecoute s’il pleut…
Il pleuvra sur l’automne les gouttes tièdes qui, pendant des mois, vont recommencer dans le ciel de l’Ouest leur marche inlassable. Il pleuvra sur les toits de Botzulan et, tout verlainement, il pleuvra sur mon cœur. Et l’odeur du temps passée, exhalée par les pluies roulant dans la suie noire des cheminées, envahira les pièces de la vieille maison. Surgira alors de ma mémoire, toute une Bretagne à demi disparue, un pays pauvre d’étables et de fermes, de sources et de rigoles, aux bruits assourdis par l’épaisseur du crachin.
(…)
Pourtant les pluies auront toujours leur poésie et j’en connais beaucoup qui la préfère à celle du soleil. Ils y trouvent des heures tranquilles, confidentielles, musicales. Les soleils sont muets sur les rocs et les demeures qu’ils craquent et fissurent cruellement. Les ondées et les averses murmurent, parlent et chantent sur les toitures, les portes et les fenêtres. Elles roulent doucement, comme le temps, sur nos visages. Peut être sont-elles des larmes des hameaux disparus et les pleurs des terres abandonnées.
Moi, j’aime tout. Même la pluie sur la Bretagne de l’ardoise et du goémon.
17-IX-81
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Les déments.

Par les chemins noirs
De l’Arrée
Où vont-ils les déments ?
Ils poussent des troupeaux souillés
Dans les vallons de tourbes
Et dans leurs caboches molles
Des cloches d’airain cognent
Des glas épouvantables
Et de torrides effrois
On les voit les déments du côté de Commana
De Botmeur et de Brasparts
Leur panse pourrie de cidres amers
Et de vinasses violettes
Effrayant les corneilles
Que les épouvantails angoissent
Ils bavent les déments comme des gargouilles
Des jurons fatidiques
Entre de hargneuses malédictions

Déments
Démons
Abandonnés
Boulimiques
Éthyliques
Ils traînent leur lourd célibat
Dans les hameaux sans femme
Nulle flamme ne brûle leur cœur
Nulle épouse n’attend leur pas
Ils vont dans leur propre pays
Comme des relégués et des maudits
Leurs guenilles griffées par les ronces
L’œil mi-clos la bouche torve
Ils s’impatientent d’une vie trop longue
Dans la pluvieuse misère des Monts d’Arrée

Effarés
Oubliés
Damnés
De rares souvenirs parfois illuminent
Leur mémoire rabougrie
Ils songent aux jours anciens
Des avoines et des luzernes
Aux grandes faux lumineuses
Dans le golfe des hautes herbes,
Aux moissons triomphales, ils rêvent
Dans les étés criblés d’hirondelles
Au Jabadao, à l’an-dro des fêtes de nuit
Ils songent aux truites rieuses et aux rivières
Aux plaisirs des bretonnes enfances
Parmi les ogives les chênes et les hêtres
Et parfois raclant des colères
Sur leurs derniers chicots
Ces crapauds humiliés de l’ère industrielle
Crachent des venins dans les coquelicots

Ivrognes
Sourds
Lourds
Cramoisis
Les déments de l’Arrée sans descendance
Éteignent les vieux clans campagnards
Des gerbes et des meules
Ils ont refusé l’exil, l’usine et l’encan
Et la vie qui marche a piétiné leur raison
Leur laissant le quignon la soif et la misère
Et les grands chiens galeux des désastres fermiers
Lèchent leurs pieds jaunes sous les tables rondes

Par les chemins noirs
De l’Arrée
Où vont-ils les déments
À quel orme
Pour quel suicide ?

Seuls ils rient tels des idiots
Des choses de la vie et des grimaces de la mort
Et l’aube bondissante les trouve ainsi
Affalés dans leur fêlure mentale
La soif des gnôles meurtrières et flamboyantes
Reprend alors leur esprit solitaire
Et c’est en titubant
À Botmeur, Commana et Brasparts
Qu’ils arpentent les chemins du néant
Face à la haine des pierres et au cynisme des ifs
Nos déments, nos semblables, nos frères…
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Ne me parlez pas de moi
Sur ma tête mettez une pierre
D'argile blanche
Et parlez-moi de la terre.
p 63
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La foi est porte ouverte, seuil franchi, affranchissement, bruit des pas sur la route, bonne brise, voilier filant aux îles. Mes Divines, la foi est aventure, vent claquant, souffle, envolée de colombes, voile gonflée.
Partez, partez, au nom de Dieu
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