Zulma a 30 ans / Entretien improbable avec
Yahia Belaskri / Éditions Zulma
Cheikh Moussa a réuni le conseil des sages de la tribu . Sous une tente , alors que le jour décline , ils sont nombreux autour de théières fumantes , conversant ,échangeant
les dernières nouvelles . La situation se dégrade de jour en jour ,la famine s'installe et risque de s' aggraver du fait de l'invasion des criquets et sauterelles , la pression des
militaires français est de plus en plus forte et contraignante, la guerre rôde, les tribus se soumettent une à une , l' Émir est en difficulté et la tribu des Fils du Jour doit penser
à sa survie. La discussion s'installe et s 'anime .
Il pleut. Sur la ville et ses habitants, sur les maisons et les voitures. Il pleut partout, même dans le cœur des hommes. Il pleut à n'en plus finir.
Ni prisonniers, ni blessés, tirez au ventre! Tel est l'odre. Il y a ceux qui fuient et ceux qui se terrent, ceux qui pleurent et ceux qui hurlent à la mort. Il y a ceux qui abandonnent et ceux qui s'arment, et la folie s'emparent des hommes.
Je ne laissais rien à Cuba. J'étais pauvre et attaché à la liberté. Je me retrouve aujourd'hui en Afrique. même prisonnier, je suis heureux de fouler la terre des ancêtres parce que je suis africain, descendant d'esclaves.
Le mot que tu retiens entre tes lèvres est ton esclave, celui que tu prononce est ton maître, c'est ce que disait les anciens. Fais des mots justes tes maîtres, sois courageux, autrement tu n'es pas un homme libre.
Déja il ne me reste ni peuple ni drapeau, ni frère, ni espoir. Il ne me reste plus qu'une attente confuse et convaincue d'une mort acceptée...
Les conditions de sa détention étaient terribles, dix femmes par cellule, confiées à un curé sadique et pervers, qui les a profondément traumatisées par ses méthodes, confessions publiques, châtiments corporels, vexations continuelles, insultes et récriminations quotidiennes, mépris affiché pour ces PUTAS qui protègent les ennemis de la nation, humuliations poussées à l'extrême.
La mer appartient à ceux qui ont des bateaux ...
Adieu mon Espagne adorée,
dans mon âme je t'ai rentrée.
Et bien que je sois un émigrant
Jamais je ne t'oublierai.
(Chanson "El emigrante" 1949 Juanito Valderrama page 113)
Dans les villages, on pend aux arbres et le sang ruisselle sur les collines. Les poètes sont ensevelis avec des mots dans leur bouche éteinte. Les fascistes avancent sur les routes.....