AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Yann Queffélec (602)


«  Parce que je voulais te redire que je t’aime
Et que ce mot fait mal quand il est dit sans toi » ,,.

LOUIS ARAGON.
Commenter  J’apprécie          222
_[...] C'est moi qui l'ai acheté. J'ai failli le débaptiser pour lui donner le nom de mon père, Daniel, mais les bateaux n'aiment pas changer d'état civil, ça porte malheur.
-Et les humains ?
_Ils n'ont pas toujours le choix.
Commenter  J’apprécie          220
«  Müller avait la haute main sur le parc automobile de la garnison, poids légers et poids lourds.
Chaque jour, chaque nuit, le versant sud le mettait au défi de pénétrer sa guerre de «  l’ombre » et de surveiller des sentiers que même les chèvres avaient du mal à gravir :
Les Juifs les gravissaient bien avec femmes et enfants , Müller en était certain .
Ses vaillants Kübelwagen de poche, imparables sur les voies goudronnées , moins coccinelles que taons , se faisaient limaces flapies sur les sentiers aux mille bras du versant sud,
Ils s’égaraient , chauffaient , s’enflammaient, fondaient » ….
Commenter  J’apprécie          210
"Il écrivait à sa mère, mais n'envoyait plus les lettres. Il avait détourné son cahier de catéchisme à cet usage : journal de bord sans date où, s'adressant des réponses imaginaires, il prenait livraison des sentiments qu'on lui refusait. [...] La réalité semblait courir à son rythme, il entendait en lui battre des mots qu'il s'interdisait d'écouter : on l'abandonnait. Dans ses mains calleuses, il contemplait cette évidence : on l'abandonnait. Dans ses yeux il voyait sa mère absente, il fuyait les miroirs, il fuyait sa mémoire, et vaincu fuyait ce dont il était sûr depuis sa naissance : on l'abandonnait." (p. 257)

Commenter  J’apprécie          210
Ce soir-là, Nicole rentra vers minuit. Ludo était couché depuis peu. Pareil à ces condamnés ignorant l'échéance du verdict ou ces vieillards lassés d'attendre la mort, il reprenait plaisir à vivre et s'interdisait de penser au futur. Il entendit la Floride arriver de loin, piler à grand bruit, la portière claquer, le crochet du portail racler sur le gravier, puis le moteur s'emballer et la tôle grincer contre les montants de granit : Nicole une fois de plus avait trop bu - sa voiture était une gimbarde. Il s'enfouit dans les draps quand elle se mit à crier son nom du rez-de-chaussée, ne cessant de brailler tout en montant l'escalier.
"Ludo !"
Elle était là, sur le seuil, la respiration sifflante, se découpant dans la lumière du corridor.
"Ludo !... je voudrais que tu disparaisses."
Commenter  J’apprécie          200
"_T'es trop bonne ma fille, ça te retombera dessus. Ca t'a pas suffi un coup, faut que tu continues. Au prix où est l'argent !"
Commenter  J’apprécie          190
Yann Queffélec
c'est une musique irrésistible la voix humaine, c'est un chant même quand on ne chante pas...(La grande Librairie 18/09/19)
Commenter  J’apprécie          180
Saloperie de gonzesses !... Elle m'a dit qu'elle couchait pas avec les gros. Et que j'étais gros. Et que j'étais pas beau. Et même que j'avais des boutons noirs sur le pif. Pourtant c'est un cageot Berthou. Un cageot et un gros, ça devrait marcher.
Commenter  J’apprécie          180
Le bonheur, dis donc, quelle connerie d'en parler. Le bonheur, c'est de la fermer quand on est heureux, motus.
Commenter  J’apprécie          180
Il se rappelle bien comment c'est arrivé, son histoire. Sa mémoire est trouée comme à la fourchette, mais elle a beau pisser le sang on arrive à lire entre les trous. Et puis ça ne regarde personne. Les trous, c'est sûrement des cachettes où sa vraie famille est planquée.
Commenter  J’apprécie          170
Il y a des souvenirs qui vous font la peau.

Chapitre II
Commenter  J’apprécie          160
Elles étaient trois cités en gradins sur la colline du Forum, au nord de Marseille, trois résidences pour émigrés en transit. [...] la cité Dorée, la plus chaude en été, regroupait les déracinés de fraîche date : les clandestins, les fraudeurs, les mortifiés. Ils n'avaient jamais les bons tampons sur leurs permis, n'avaient plus de permis, de passeports, de travail, de fric. Ils vivaient en famille, oubliés des lois et des servitudes sociales, confinés dans un sentiment d'injustice qui tenait lieu d'honneur. Ils n'arrivaient plus d'aucun pays, impossibles à virer. Leur patrie d'origine : la nostalgie. Leur fierté : braver les flics. Leur idéal : survivre.
Commenter  J’apprécie          160
C'est sans danger, les mecs, si tu cours vite.
Commenter  J’apprécie          160
"Elle ne l'avait pas quitté. On aurait dit que cette descente à la cave l'avait attachée fatalement à cette maison, à lui, et qu'ils n'étaient plus qu'une seule et même chair. Une seule chair, quand on s'aime, une seule âme..."
Commenter  J’apprécie          160
Trente-sept ans est un âge qui lui va bien. C'est vieux, mais ça va. Je ne veux pas qu'il soit mort. L'autre jour, j'ai vu une chouette, inanimée sur des pétales de camélia dans le jardin. J'ai imaginé papa gisant les yeux fermés sur des pétales de camélia. J'ai passé la nuit à pleurer, à me lever pour m'assurer qu'il ronflait. (p. 59)
Commenter  J’apprécie          160
Un enfant trompé disparait à l’intérieur de lui-même et s’éteint en secret. Il feint d’exister, il ne revient plus.

Chapitre XV
Commenter  J’apprécie          150
"L'innocence est d'ailleurs un don que les gens soit-disant normaux n'auraient pas tort d'envier."
Commenter  J’apprécie          151
Le brouillard d'hiver jeta son désarroi sur les couleurs et les âmes.
Commenter  J’apprécie          150
C'est étrange, une femme, sa façon d'interpréter les choses après coup. La marée monte, on est un dieu. Elle descend, on est un monstre. On voit surgir des formules et des évidences auxquelles on n'aurait jamais pensé.

Commenter  J’apprécie          150
On lui montait ses repas une fois par jour en fin d'après-midi. Des bouillons au tapioca, des topinambours, et les mulets que Monsieur Blanchard pêchait sur le port, au pied d'une estacade où les commères vidaient leurs seaux. Jamais de pain, même rassis. Nicole avait refusé son lait ; le boulanger refusait son pain.
Commenter  J’apprécie          150



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yann Queffélec Voir plus

Quiz Voir plus

Les noces barbares

Le héros de ce livre se prénomme:

Hugo
Ludo
Martin
Micho

20 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : Les noces barbares de Yann QueffélecCréer un quiz sur cet auteur

{* *}