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Citations de Yu Hua (127)


Ça se voit qu'il vient d'arriver, dit le squelette de droite, il a encore toute sa chair.
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Par un épais brouillard, je suis sorti de la maison que je louais, et j'ai divagué dans la ville irréelle et chaotique. Je devais me rendre dans cet endroit qu'on appelle le funérarium, et qu'on appelait jadis le crématorium. On m'y avait convoqué, avec obligation de me présenter là-bas avant 9 heures du matin, ma crémation était prévue pour 9h30.
(incipit)
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Une petite fille en anorak rouge était assise toute seule sur une plaque de béton, des deux côtés de laquelle dépassaient des barres d'armature tordues. Son cartable appuyé contre ses genoux, son manuel et son cahier d'exercices ouverts sur ses jambes, tête baissée, elle écrivait quelque chose. Elle avait quitté la maison le matin pour se rendre à l'école, et quand elle était rentrée l'après-midi, la maison avait disparu. Comme elle n'avait retrouvé ni sa maison, ni ses parents, elle s'était assise sur les gravats en attendant que ces derniers reviennent, et elle faisait ses devoirs en frissonnant dans la bise aigre.
(...)
J'ai regardé cette petite fille en anorak rouge. Avec elle assise au milieu, cet amas de blocs de béton paraissait soudain plein de douceur.
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Dire que je ne sais même pas où je vais mourir...
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Par un épais brouillard, je suis sorti de la maison que je louais, et j'ai divagué dans la ville irréelle et chaotique. Je devais me rendre dans cet endroit qu'on appelle le funérarium, et qu'on appelait jadis le crématorium. On m'y avait convoqué, avec obligation de me présenter là-bas avant 9 heures du matin, ma crémation était prévue pour 9h30.


(Incipit)
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Je me trouve à nouveau au milieu du brouillard et des flocons qui tourbillonnent, mais je ne sais où aller. Je suis en proie au doute: je sais que je suis mort, mais j'ignore de quelle façon.
Je marche dans la ville qui se dévoile par intermittence. Mes pensées tentent de s'orienter dans les entrelacs de la mémoire. Je me dis qu'il faudrait que je remonte à la dernière scène à laquelle j'ai assisté de mon vivant, car elle doit se situer au bout du chemin de ma mémoire. Dès que je l'aurais trouvée, j'aurais trouvé également le moment de ma mort. Mes pensées, guidées par le mouvement de mon corps, traversent un grand nombre de scènes qui voltigent comme des flocons de neige, et enfin parviennent à ce jour-là.
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C'est dans l'urgence que les situations se débloquent. L'homme ne trouve des solutions que le dos au mur. Avant cela, il n'en trouve pas, ou s'il en trouve il ne sait pas les mettre à exécution.
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Mon corps est comme un arbre au repos, tandis que ma mémoire court lentement comme un marathonien dans ce monde disparu.
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- La force, dit Xu Sanguin, ce n'est pas comme l'argent. L'argent, plus on s'en sert, plus il est rare. La force, plus on l'utilise, plus elle abonde.
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Lorsque j'étais passé quelques jours auparavant, ils étaient toujours là. Des vêtements séchaient aux balcons et des banderoles blanches couraient le long des façades sur lesquelles on lisait, en lettres noires : "Non aux démolitions", "Pas d'explusions forcées" (...).
J'ai contemplé ces ruines. On apercevait des bouts de vêtements parmi les blocs de béton armé.(...)
Une petite fille en anorak rouge était assise toute seule sur une plaque de béton, des deux côtés de laquelle dépassaient des barres d'armature tordues. (...) Elle avait quitté la maison le matin pour se rendre à l'école, et quand elle était rentrée l'après-midi, la maison avait disparu . Comme elle n'avait trouvé ni sa maison, ni ses parents, elle s'était assise sur les gravats en attendant que ces derniers reviennent, et elle faisait ses devoirs en frissonnant dans la bise aigre.
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- Il y a quatre principes dans la vie qu'un homme ne doit jamais oublier : ne pas dire de bêtises, ne pas se tromper de lit, ne pas se tromper de porte et ne pas mettre la main dans la poche d'autrui.
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Le père avait-il pleuré en repêchant son fils? Je n'en sais rien. Peut-être en avait-il beaucoup d'autres, et que, en perdre un, ça lui était égal. Les montagnards sont très prolifiques.
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Plus tard, nous nous retrouvâmes de nouveau assis à l'ombre des arbres. Je lui demandai de continuer son récit. Emu, il me regarda comme si je lui faisait le plus beau des cadeaux. Que sa vie soit prise en considération par quelqu'un d'autre lui remplissait le coeur de joie.
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Nous marchons dans ce silence qui s'appelle la mort. Nous ne parlons plus car notre mémoire n'avance plus. C'est une mémoire coupée du monde, faite de fragments disparate, à la fois vide et réelle. Je sens à mes côtés la marche muette de cette femme qui semble perdue et je soupire sur la tristesse de ce monde enfui.
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— Va donc là-bas, là-bas les feuilles des arbres te feront signe, les rochers te souriront, les eaux de la rivière te salueront ; là-bas, il n’y a ni pauvres ni riches, il n’y a ni chagrin ni douleur, il n’y a ni rancune ni haine… là-bas, tous sont égaux dans la mort.
Il me demande :
— Quel est cet endroit ?
Et je lui réponds :
— L’endroit où sont les morts sans sépulture.

(Dernières lignes du roman)
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Les feuilles s'agitent vers vous, les pierres vous sourient, la rivière vous accueille. Ici il n'y a pas de pauvre, pas de riche, pas de douleur, pas de souffrance ... Tout le monde est égal devant la mort.
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Par un épais brouillard, je suis sorti de la maison que je louais, et j’ai divagué dans la ville irréelle et chaotique. Je devais me rendre dans cet endroit qu’on appelle le funérarium, et qu’on appelait jadis le crématorium. On m’y avait convoqué, avec obligation de me présenter là-bas avant 9 heures du matin, ma crémation étant prévue pour 9 h 30.

(Incipit)
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- Qu'est-ce que tu vas devenir après ça ?
- Ne te bile pas, répondit Li Guangtou : La voiture arrivée au pied du mont, il faudra bien qu'il y ait une route ; Et le bateau arrivant sous le pont, ira tout droit pour passer sous la voûte.
Song Gang continuait à secouer la tête :
- Je me fais un sang d'encre pour toi.
- Pourquoi donc ? Ce n'est pas à celui qui tient le pot de chambre de s'inquiéter pour celui qui pisse.
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- Tu te souviens ? Avant de mourir, maman m'avait demandé de la ramener à la maison sur mon dos, et elle était allongée là...
- Oui je me souviens.
- Après, rappelle-toi, tu es sorti pour aller acheter des petits pains farcis.
Li Guangtou fit encore oui de la tête, et Song Gang poursuivit :
- Après que tu es parti, maman m'a pris par la main et m'a fait promettre de toujours bien m'occuper de toi. Pour la rassurer, je lui ai dit que si un jour il ne me restait qu'une chemise, elle serait pour toi, et que s'il ne me restait qu'un bol de riz, il serait pour toi aussi.
Quand il eut fini de parler, Song Gang sourit, le visage trempé de larmes, et Li Guangtou avait les yeux embués d'émotion :
- C'est vrai, tu as dit ça ?
Song Gang hocha la tête.
Li Guangtou essuya ses larmes à son tour:
- Song Gang, tu es un sacré frangin.
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C’est moi qui ai enterré tous les membres de ma famille. Quand ma mort viendra, je n’aurai plus à me faire de souci pour qui que ces soit. Je ne suis pas obsédé par l’idée de la mort car j’aurai l’esprit tranquille à ce moment-là. Je n’aurai même pas à me préoccuper de savoir qui m’enterrera. Je sus sûr qu’il se trouvera quelqu’un pour s’en occuper. Si on me laissait pourrir, l’odeur incommoderait tout le monde.
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