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3.92/5 (sur 76 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Fès, Maroc , le 07/09/1929
Biographie :

Yves Lacoste, géographe et historien, est un des grands spécialistes de la géopolitique en France.

Il fait ses études en France et se rend en Afrique du Nord au début des années 1950 avec sa femme, l'ethnologue Camille Lacoste-Dujardin spécialiste des Berbères pour enseigner au lycée Bugeaud d'Alger entre 1952 et 1955.

De retour en France en 1955, il enseigne à l'université, durant une période où la question politique, primordiale, entraîne une effervescence au sein des sciences sociales. Dès 1968, il enseigne à l’université Paris-VIII (université de Vincennes), où il crée la revue Hérodote en 1976.

En 1989, il fonde le centre de recherche et d’analyse de géopolitique qui est devenu l'Institut français de géopolitique sous la direction (2002-2009) de Béatrice Giblin-Delvallet (1947).

Professeur émérite des universités, il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont le "Dictionnaire de Géopolitique" (1993).
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Yves Lacoste - La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre .
Yves Lacoste vous présente son ouvrage "La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre" aux éditions La Découverte. http://www.mollat.com/livres/lacoste-yves-geographie-sert-abord-faire-guerre-9782707174727.html Notes de Musique : 7 Beethoven/ Piano Concerto #1 In C, Op. 15 - 1. Allegro Con Brio

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
octobre 1981 : 30 - Mort du chanteur Georges Brassens

826 - [p. 95]
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Le fait général est que toute modification, si importante qu’elle soit, s’accomplit par adjonction au progrès de regrès correspondants. » La conscience de cette évolution dialectique le conduit, mais sans être désabusé, à constamment s’interroger sur la notion de progrès. C’est sur cette réflexion que s’achève d’ailleurs L’Homme et la Terre, et c’est une des raisons pour lesquelles il paraît aujourd’hui utile d’évoquer l’œuvre de Reclus, notamment dans l’analyse des problèmes du tiers monde. En effet, ce problème du progrès et des regrès, Reclus le pose non seulement dans le cadre d’un même État ou d’une même région, en se référant aux rapports des classes, mais aussi au plan mondial, car, dit-il, il faut tenir compte de l’ « inter-évolution » de tous les peuples. (…) Alors que Vidal de la Blache ne dit mot des famines, Reclus leur consacre de nombreux passages aussi bien dans sa réflexion générale que dans l’étude précise qu’il fait des États, dans la Nouvelle Géographie universelle. C’est ainsi par exemple qu’il publie la carte d’une famine en Orissa en 1877. Chaque fois qu’il est en mesure de le faire (car ce n’est pas facile d’établir la représentation cartographique de certains événements), Reclus souligne l’importance qu’il accorde à un phénomène par la présentation d’une carte.
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Pourquoi ce tableau de Nicolas de Stael sur la couverture de ce livre ? Lorsque Dominique Grisoni, qui a eu l’idée de ce volume, me montra cette reproduction, je fus d’abord assez perplexe, j’en conviens. En quoi cette toile que le peintre a dénommée « Soleil couchant » (1955) peut-elle évoquer ce que j’appelle des paysages politiques ? Il est en effet des paysages dont la signification pour celui qui les observe, est d’autant plus grande qu’il sait y discerner où se trouvent les points forts et les obstacles, où sont les axes de mouvement et quels y sont les enjeux.
Mais les paysages sont évidemment très différents les uns des autres : pour m’en tenir à ceux que j’ai observés avec le plus de précision, pour envisager des stratégies sur le terrain, quoi de plus opposé que le damier des rizières observé d’une des grandes digues du delta du Fleuve Rouge, au Vietnam, les contreforts de la sierra Maestra, au-dessus de la grande plaine d’Oriente à Cuba, la brousse des grandes vallées désertes du pays Mossi que l’on domine d’une butte-témoin, et le massif de Grande Kabylie avec ses lignes de gros villages sur les crêtes… Et si j’ajoute à ces paysages analysés dans Unité et diversité du tiers monde, ceux dont je me souviens, depuis mon enfance, avec le plus d’émotion, la ville sainte de Moulay Idriss perchée au-dessus des oliviers, au flanc du djebel Zerhoun au Maroc, ou les ocres murailles de Rabat, soulignées par les limites de la ville européenne, je me rends compte qu’entre ces divers paysages, les contrastes sont tels que, pour les évoquer ensemble, une représentation assez abstraite est finalement préférable. À la condition qu’elle fasse sentir les trois dimensions, car sans elles, on n’a guère l’idée de paysage. La carte qui ne montre que deux dimensions, n’est justement pas la représentation de paysages, mais celle d’un espace.
Le tableau de Nicolas de Stael ne fait pas seulement sentir les composantes fondamentales d’un paysage : largeur et profondeur d’une étendue, et la hauteur qui n’est ici que celle du ciel. Mais celui-ci est rouge : aurore ? crépuscule ? ou lueur d’un grand incendie lointain ? Et ce trait noir presque rageur sur l’horizon n’est pas seulement un train. C’est l’idée du mouvement, d’une force en marche. Vers une ville lointaine ? vers un but situé en dehors du cadre ou vers une autre force qui s’approche ? Cette allusion au mouvement est pour moi capitale dès lors qu’il s’agit de géographie, car c’est en vérité le mouvement, l’action hors des espaces familiers, qui est, depuis des siècles, la raison d’être fondamentale de ce savoir.
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Avec Le Rivage des Syrtes, Julien Gracq traite, pour une très grande part, des problèmes du pouvoir, non pas le pouvoir en général, ni même celui qu’un homme ou une femme exerce sur une autre personne. Il s’agit en fait des différents niveaux de pouvoir tels qu’ils s’exercent dans le dispositif spatial d’un appareil d’État, depuis le palais dans la capitale jusqu’à la petite garnison éloignée qui veille sur un secteur des frontières : le rivage des Syrtes. L’importance accordée par Julien Gracq à l’organisation militaire du territoire justifierait déjà cette référence que je fais à la géopolitique. (…) Certes, il s’agit d’un grand drame ; certes, il y est constamment question du destin, celui d’Aldo, mais aussi celui de Danielo, mais aussi celui d’une ville ; certes, il faut tenir compte de l’exaltation de celui qui parle, le héros, des images enfiévrées qui traversent ses rêveries ou qui accompagnent ses actes. Mais – à mon sens – la signification essentielle de ce livre n’est pas tant la quête du Graal, le rôle maléfique de la Femme ou la fascination de la Mort. Dans ce livre où il est surtout question de la remise en route de l’histoire – la dernière réplique est « Qui vive ? » -, le rôle de Vanessa, la femme, n’est pas, à mon avis, aussi capital que certains l’ont dit.
Le Rivage des Syrtes est, en vérité, un drame géopolitique mais ceci n’exclut pas les autres interprétations qui en ont été données. Il s’agit, pour l’essentiel, du destin d’un État, d’un État trop vieux, et du rôle décisif de quelques hommes, qui ont du pouvoir, dans le destin de cet État, dès lors qu’à sa frontière l’histoire commence à se remettre en marche, sous la forme d’abord d’une insidieuse subversion poussée par « quelque chose » qui s’amplifie dans l’État adverse.
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Pourtant mon propos – je tiens à l’affirmer fermement – n’est pas du tout de récuser ce qui relève de la géographie dans l’œuvre de Fernand Braudel, mais bien au contraire de montrer – qu’elle qu’ait été l’acception qu’il avait de ce savoir – qu’il a été, selon moi, bien meilleur géographe et surtout beaucoup plus profondément géographe qu’il le croyait lui-même. En effet, j’estime que sa démarche d’analyse des configurations spatiales, qu’elles soient « physiques » et surtout « humaines », ne se limite pas aux passages, aux chapitres où il se réfère explicitement à la géographie. Pour s’en assurer et le démontrer, il ne suffit pas, quoi qu’en dise Braudel, de se référer à la conception académique et aujourd’hui banale de cette « science » soucieuse de classer des permanences et d’ordonner l’espace en fonction de préoccupations somme toute pédagogiques. Il faut prendre conscience que la raison d’être de la géographie est fonction de l’action et du mouvement au-delà de l’espace familier. Compte tenu de la conception que j’ai de ce savoir – penser l’espace pour agir ou réfléchir plus efficacement – j’estime que l’œuvre capitale qu’est La Méditerranée… est, en fait, tout entière imprégnée du raisonnement géographique fondamental, celui-ci étant étroitement articulé au raisonnement historien qui, dans la pensée de Braudel, reste bien sûr prépondérant. C’est un grand historien et c’est aussi un grand géographe.
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Événement géopolitique passé presque inaperçu à l’époque, en 1867, le tsar de Russie vendit à son tour, pour un prix dérisoire, l’Alaska aux États-Unis (alors que la majorité des membres du Sénat n’en voulait guère). Constatant que le peuplement de cette région restait encore extrêmement faible, le souverain russe s’était résolu à la vendre à ces derniers, de crainte qu’elle ne tombe entre les mains des Anglais du Canada, qui auraient disposé ainsi d’une base commode pour menacer les possessions russes d’Extrême-Orient, et notamment Vladivostok. Ce fut durant la Seconde Guerre mondiale, après l’attaque japonaise de 1941, que les Américains mesurèrent vraiment l’importance stratégique de cette vaste région […]
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"La géographie est la science des rencontres. Le rôle du géographe n'est-il pas de combiner les configurations spatiales de phénomènes qui relèvent soit de l'économie, soit de la géologie, de l'histoire, de la sociologie ou de la démographie, etc., afin de rendre compte de la complexité de l'espace concret."
Françoise de Blomac, Les Géographes, la science et l'illusion, dans Hérodote (n°76, 1995)
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Pendant des siècles, le développement des connaissances géographiques a été dans une grande mesure étroitement lié aux seuls besoins des minorités dirigeantes, dont les pouvoirs s'exerçaient sur des espaces trop vastes pour en avoir une connaissance directe ; la masse de la population, parce qu'elle vivait alors de l'autosubsistance villageoise ou dans le cadre d'échanges fort limités spatialement, n'avait pas besoin de connaissances quand aux espaces lointains.
Aujourd'hui, l'ensemble de la population vit de plus en plus une spatialité différentielle, ce qui implique que, tôt ou tard, nécessairement, à lié soit en mesure de se comporter autrement qu'en somnambules téléguidés ou canalisés.
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