Découvrez Les aventuriers de la Gorgone Pourpre ! Ce bateau-école embarque ses petits matelots pour une première mission à la rescousse d'animaux en Amazonie. Signé Nathalie & Yves-Marie Clément, Illustré par Laurent Audouin, publié aux éditions Abc Melody.
- (…) La forêt est en danger. Les Autres la détruisent.
- Les Autres, répètent plusieurs serpents.
- Oui, les Autres. Ils ont oublié qu'ils sont des animaux, eux aussi. Ils ont oublié que la nature est leur mère. La nature est la mère de tous les animaux, de tout ce qui vit sur cette terre. Ces Autres, qui se croient supérieurs, ont oublié le respect de la Grande Mère nourricière. Un jour viendra où ils le regretteront.
Anansi était un gros paresseux.
A l'aube, sa femme Wenon l'envoyait chasser. Il quittait la case familiale en maugréant et s'enfonçait dans la forêt. Il se contentait alors de tuer un iguane ou un agouti qu'il faisait cuire sur place et dont il se régalait. Puis il rentrait au village.
L'esprit de l'os
La fillette se lève, il est temps de rentrer. Elle fredonne la comptine que sa mère
Lui chantonnait certains soirs pour l'endormir, quand elle était petite
Dodo ti pitit mamman, do o do ti pitit papa.
La peur des monstres était la plus forte. Elle les avait vu mordre dans la chair,arracher les membres de leurs victimes. Elle avait entendu les hurlements de douleur de ses amis qui avaient été dévorés.
C'était le jour de tia Roberta.
Elle se trouvait dans la cuisine, en train e préparer l'iguane que j'avais piégé avec Jorge le chasseur le matin même. Elle avait sa tête des lundis. Mieux valait ne pas traîner dans ses jambes. je sortis de la maison et m'assis sur la marche de pierre pour affûter mon coupe-coupe.
Sur la route, un chien errant traînant la patte. Ses grands yeux noirs et tristes captaient la lumière du jour.
Je vis dans l'obscurité et, pourtant, c'est un peu comme si j'avais une caméra dans la tête. Où je vais, je réécris le monde. Les sons, les voix s'inscrivent automatiquement sur des formes, parfois colorées. C'est mon univers et je ne le partage avec personne. (p.36)
On vit dans un monde à la c**. Un monde de clans, de gens qui se détestent. Les riches, les pauvres. La haine. Les beaux, les moches. La haine. PSG, OM, la haine. Ceux qui vivent dans les beaux quartiers et peuvent pas imaginer la misère. Ceux qui savent tout et méprisent le petit peuple. Ceux qui réussissent et les losers. Dans ce monde de jaloux, chacun cherche à éliminer l'autre, à le rayer de la carte. Cela fait du bien de cracher son venin sur les réseaux, non ?
Le dernier jour de CP aurait pu être le plus beau jour de ma vie. Toute l'année, j'avais travaillé à l'"école, fait des efforts pour apprendre à lire et à écrire. Mais ça ne rentrait pas. Pour moi, les lettres, les mots, les phrases restaient de grands mystères, comme les hiéroglyphes égyptiens.
[...]
J'ai choisi un album. Je l'ai ouvert et tout s'est éclairé, je me suis mise à lire, d'un seul coup. J'ai lu un premier mot, un deuxième, et les phrases.
"Ils" étaient des centaines, à marcher dans ses pas, monstres sans vie, affamés, destructeurs... Leurs pieds incertains raclaient le sol. Leurs gémissements, poumon de forge, emplissaient l'air. Leurs cris réguliers sifflaient aux oreilles de la fille, lui intimant l'ordre de courir plus vite pour échapper à une fin atroce.
Survivre.
J'ai vu des corps décharnés, de squelettes habillés de lambeaux de chair, des moignons de torses sans jambes se traîner sur le sol, suivis de chapelets d'intestins. Tous... tous ces êtres immondes se dirigeaient vers moi de concert. L'odeur était épouvantable. Leurs gémissements insupportables. Je sentais au plus profond de moi qu'ils mouraient d'envie de me... de me dévorer !