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Citation de moravia


J'ai toujours eu peur des éditeurs. Pour dire "oui", ils se taisent. Ils ne parlent que pour refuser. Refus du "Petit Galopin de nos Corps" par Flammarion alors que je désirais revenir chez eux après la blessante et nulle expérience de la publication de "Niagarak" chez Grasset. Tout ce qu'ils trouvent à me dire, au cours d'un repas, fin août 1976, fut, par la voix d'un de leurs directeurs littéraires, "ce n'est pas le roman que nous attendions de toi".
Mais quel roman attendaient-ils de moi ? Quel autre roman attendent-ils toujours ? Que veulent-ils me faire dire, fascisme ordinaire, répandu, habituel ?
Et ce refus de "Le Temps Voulu", trois ans plus tard, autre déjeuner, avec Robert Laffont qui venait de publier, sans conviction réelle ou bien, plus proche vérité, dans l'idée d'échec ("Navarre s'est trop fait d'ennemis", "Navarre ne se vendra jamais"), quatre romans, et pour ce cinquième m'entendre dire "c'est dommage que Pierre ne s'appelle pas Martine".
On dit des auteurs qu'ils changent d'éditeurs. On ne dit jamais d'un éditeur qu'il change d'auteur. Prudent, l'éditeur refuse oralement. Il se réserve ainsi le droit de nier ensuite ce qu'il a dit. L'auteur piétiné ne peut être que perdant. On dira de lui qu'il ment.
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