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Citations de Zahia Rahmani (4)


cette letttre d'amour à une mère m'a profondément émue. "de l'autre bord", puisque née en Afrique du Nord mais de parents français, je comprends ce sentiment de n'être nulle part "chez soi", ce besoin de se construire différent, "contre", avant de pouvoir un jour revendiquer son héritage
l'écriture est belle, les ellipses et les silences aussi émouvants que les mots
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Je suis née dans une langue mineure pour surgir d'un nulle-part lointain qui ne me voulait pas. Et une langue sans texte, ça se rive, s'accroche et se soude au corps. En ces temps de solitude et d'abandon, c'est d'elle que je tire ce qu'il me faut pour vivre.
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p. 39 "Que des visages qui se détournent. Ce qu'ils veulent, c'est que je ne leur parle pas. Peur que je les contamine, des fois qu'ils se mettent à m'aimer. personne ne vient chez moi."

p. 45 "Vous n'êtes pas ce qu'ils pensent que vous êtes. Ne devenez pas ce qu'ils veulent que vous deveniez."
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Il a dû plaider sa cause, convaincre le juge, dire combien il aimait ce pays, cette France qu'il avait servie. Il a insisté sur ses faits d'armes, il a présenté ses papiers. Il a dû se convaincre lui : étouffer sa douleur et son amertume ; dire qu'il n'avait agi qu'en ce sens, que pour ce pays qui ne le voulait pas. Dire au juge, Je serais mort pour vous, croyez-moi, gardez-moi, vous verrez que je le mérite. Mort pour vous, croyez-moi ! On a ajouté à sa dégradation cette honte ; dire publiquement la haine de ses frères. Il a supplié ceux qui l'avaient lâché de le reprendre. Quelle jouissance un juge peut-il tirer d'une telle humiliation ? Alors que le père de Moze avait été tué de plusieurs balles dans le ventre pour avoir servi des denrées alimentaires à des soldats français, alors que ses oncles devaient subir le même sort, alors que tous ses frères avaient été arrêtés et enfermés, alors que sa famille a été par la suite spoliée, torturée et volée en raison d'une complicité de fait et réelle avec la France, alors qu'il s'était évadé après cinq ans d'internement, eh bien ni la fuite, ni la Croix-Rouge, ni les cicatrices, ni les stigmates de la torture, la maigreur et l'extrême absence, ne suffisaient pour cette nationalité. Le pire, c'est qu'il était en possession devant ses juges de sa carte d'identité française avec bande tricolore sur laquelle on peut encore lire aujourd'hui qu'il doit être fait au porteur de cette carte les honneurs dus à sa fonction. Moze avait été rétrogradé au rang de non-existant au fichier national. Humilié comme le chien qu'il a depuis toujours été. Son corps mutilé ne suffisait pas, l'armée algérienne le cherchait et la France le ridiculisait à nouveau. Ce pays ne sait pas à quel point il est nié, à quel point il a nié ses principes, nié sa raison dans cet acte. A vomir qu'il a été. A vomir.
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