Les Matins de France Culture - Obama a-t-il vraiment changé la donne ?
Dans le premier chapitre du livre, nous mettrons en évidence l'héritage légué par l'administration Bush au président Obama. Car tout président est un président contraint par l'action de son prédécesseur. Par le jeu institutionnel et bureaucratique américain, par la stabilité des intérêts de l'État américain à travers le temps et indépendamment de ceux qui en ont la charge, par les atouts et les faiblesses de la puissance économique américaine ainsi que par la nature des rapports de force à l'échelle mondiale. Or les contraintes que Barack Obama a héritées de sont considérables [...].
Ce qui est en jeu, ce n'est plus la simple concurrence entre les économies, mais la compétition entre les systèmes sociaux.
[La préférence européenne pour la norme] repose sur un principe essentiel de la construction européenne : la souveraineté partagée. Celle-ci remplit une fonction d'harmonisation des positions nationales européennes face au reste du monde.
Pour comprendre l'Europe, il faut donc se dispenser de trop la comparer aux Etats-Unis.
Il existe une évidente proximité entre la gouvernance européenne et la gouvernance mondiale, tout simplement parce que l'un comme l'autre cherche à régler des problèmes que les Etats ne peuvent plus régler tous seuls.
Les réalistes envisagent l'ordre mondial comme un ordre anarchique qu'il serait vain de chercher à domestiquer par des normes en raison de la forte discontinuité entre l'ordre interne et l'ordre externe.
En général, le degré de protection reflète moins une préférence abstraite pour le libre-échange qu'une difficulté à s'adapter à une nouvelle donne.
En adhérant à l'Union européenne, on adhère malgré tout à une certaine "vision du monde", à une vision fondée sur la préférence pour la norme.
L'idée selon laquelle la mondialisation appelle plus d'interdépendance, et donc plus de gouvernance, est une hypothèse européenne.
La norme est ce qui permet à l'Europe de dépasser la souveraineté de ses Etats sans l'abolir.