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3.63/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1957
Biographie :

Sa maison d'écriture :
http://édith-msika.eu

"Une théorie de l'attachement", P.O.L, 2002
"Introduction au sommeil de Beckett", publie.net, 2013
"L'enfant fini", Cardère éditeur, 2016

Participe à remue.net et à libr-critique
http://www.t-pas-net.com/libr-critique
Sa fiche auteur de la Maison des Écrivains et de la Littérature : http://www.m-e-l.fr/edith-msika,ec,701

Née en 1957
Enfance à Reims et Manosque
Etudes de linguistique et littérature à Paris - a fait profession de sémiologue de 1983 à 2013 -


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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Vous croyez encore à la cohérence, vous ? On bricole des explications a posteriori sur toutes les choses qui existent ensuite. C’est insupportable. Tiens, vous vous indignez, nous aurions réussi à vous indigner ! Nous continuerons le chantier. Je ne vous écoute pas. Bien sûr que vous nous écoutez, vous n’avez pas le choix, vous ne faites que ça, vous ne pouvez faire que ça
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::adopter un point de vue



extrait 2

l'adoption d'un point de vue est un long processus -
tellement long qu'on n'en voit jamais le bout -
adopter un point de vue c'est forcément se dérouter -
voire perdre le fil -
quand le point de vue est adopté, un rien peut le faire chanceler -

l'adoption d'un point de vue requiert une infinie patience :
faire antichambre, attendre que le chambellan ouvre la porte -
s'il l'ouvre -
s'il ne l'ouvre pas, risque de demeurer à vie dans l'antichambre,
sans adopter aucun point de vue -
ou bien, la porte s'ouvrant, bousculade de points de vue désireux
de se faire adopter : submersion, asphyxie, décès -

la nuit, c'est parfois plus simple, la nuit, le point de vue peut
scintiller-
mais inquiéter (surtout s'il se déplace en canard) -
un point de vue menaçant est un point de vue qui déborde
l'adoption -
ce point de vue n'est pas le tien -
tu le congédies, tu te détournes, tu fais semblant de ne pas être
l'adoptant.
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Ils mettaient un temps fou à trouver celui qui aime Beckett. Je commençais à comprendre que j’étais l’objet d’une expérimentation (sur le vivant en quelque sorte, bien que cela parût pompeux au premier abord). Il fallait une médiation, et même avec, on n’est sûr de rien, c’est ce que je commençais à comprendre
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Mais j’ai envie de dormir, mes yeux se ferment et je ne peux plus répondre à aucune question.
Je me demande encore comment faire, comment faire. Comment ?
J’ai mal à la pensée comme aux cheveux. Il me manque un axe directeur.
Je dois répondre de désirs qui ne sont qu’accidentellement les miens.
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Il n’y a pas de jubilation particulière à dormir : l’oubli balaie l’envie, elle-même balayée par le besoin. Tout se précipite dans des départs plats.
C’est puissant le sommeil, la puissance de la force qui ne recule pas et me ploie. Pas d’échappatoire. Ensuite : félicité inouïe — ou pas
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Toute cette agitation du sommeil m’était apparue vaine et épuisante. Ca finissait par ressembler à celle de la sphère. Il fallait changer de direction. Ca ne s’est pas fait en une fois
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::Lacan, quand même



extrait 1

Le 1er août 2009, vers 14 h 30, nous décidons, A. et moi, d'aller à Guitrancourt. À vrai dire, je dois un peu insister, le convaincre de quitter ma terrasse où nous commencerions à somnoler si nous n'avions ce projet à court terme. Il fait chaud, mais pas tant que ça. J’ai une voiture climatisée ; nous n’avons aucune opinion sur le changement climatique ce jour-là. Notre projet est différent. Juste avant que la torpeur nous fasse sombrer dans les transats, nous prenons la route.

La campagne du Vexin français nous paraît étrange, à la fois désertée par ses habitants, accourus aux rives du pays pour jouir de congés de crise en léchant des glaces industrielles, et probablement assoupie par l'heure de ce dimanche melliflu.
A. retrouve de vieilles sensations, de quand il allait voir un oncle dans un petit village aux rues étroites et encaissées contre un coteau. Il me parle un peu ; en tant que copilote, il est très bien. Nous sommes dans une temporalité blanche. Nous n'écoutons pas la radio, elle n'aurait rien à nous dire que nous ne sussions déjà.
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::Lacan, quand même



extrait 2

Nous ne nous perdons pratiquement pas ; à peine ratons-nous une direction. L'arrivée à Guitrancourt ressemble à n'importe quelle arrivée dans n'importe quel village alangui par l'été. Il nous faut trouver quelqu'un qui nous indiquerait la direction. Nous nous garons sur la place et attendons. Les rares silhouettes qui se proposent, trop juvéniles et pétaradantes, ne savent pas répondre à notre question, nous n’en avons pourtant qu'une : où est le cimetière ?

Paraît enfin une femme avec un chien, qui nous montre le chemin. Nous devons poursuivre en voiture par cette petite voie, là, étroite.
Nous nous imaginons un instant que le cimetière est fermé, mais non. Franchi sa porte, nous n’avons aucune idée de notre destination, et commençons à naviguer à travers les tombes, au hasard de l'attrait exercé par les noms, mais dont aucun n'est celui que nous cherchons.
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::Lacan, quand même



extrait 3

Puis nous voyons, un peu plus haut, une zone moins peuplée, plus verte, moins minérale, vers laquelle nous nous dirigeons. Enfin nous lisons le nom Jacques Lacan sur la plaque de ciment brut, passablement vieillie mais sans réel marquage du temps, comme le serait le sol d'un balcon peu entretenu, pas plus.

Nous regardons alternativement autour de nous. Nous nous regardons l'un l'autre. Nous nous exclamons : quand même. Nous n’avons aucune espèce d'imagination pour dire autre chose. Toute notre imagination est partie, aplatie par le ciment brut que nous avons sous les yeux, et sous lequel nous ne pouvons imaginer que quelqu'un repose, et encore moins lui, alors que nous savons très bien que nous irons, nous aussi, sous de semblables pierres un jour.
Nous répétons quand même, plusieurs fois.
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::adopter un point de vue



extrait 1

l'adoption d'un point de vue obéit à des règles nombreuses -
avant de l'adopter, le point de vue est couvé dans une couveuse
de points de vue, tous plus ou moins équivalents -
ou qui se présentent comme tels -
aucun petit bonnet de couleur pour les distinguer -
le point de vue est indispensable pour circuler dans la vie
courante-
même si on ne court pas on en a besoin -
on peut vivre sans, mais plus difficilement –

le point de vue se caractérise par une complexité de structure :
un, le point -
deux, de vue -
le point de vue suppose la hauteur, bien que la hauteur de vue, elle,
ne soit pas directement corrélée au point -
de nombreux points de vue sont dépourvus de hauteur de vue -
le point de vue avec hauteur de vue est en option –
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