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3.5/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Comédienne et auteure québécoise, elle est aussi titulaire d'une maîtrise en théâtre et d'un baccalauréat en cinéma de l'UQÀM.

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Entrevue - Elisabeth Locas


Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
10 h 58. Je vais être en retard. Une fois de plus. Au volant d'une Mini Cooper aux couleurs de la station de télévision Réseau Nouvelles, j'essaie de rester courtoise dans ma conduite malgré les secondes qui s'envolent. Me rendre en deux minutes à l'hôtel Saint-Louis au centre-ville. Mission impossible. Aux feux rouges, je lis la convocation de presse sur mon téléphone intelligent. Je n'ai pas eu le temps de la consulter entre mes deux affectations, parce qu'il n'y a pas eu de temps entre mes deux affectations.
*** 3 h 40 ce matin. La sonnerie de mon cellulaire a dû crier trois fois « Hey sexy !... Hey sexy ! » pour me tirer d'un sommeil profond.
Les yeux fermés, je décroche.
— Max, c'est moi.
« Moi », c'est Pierre Campagnat. Affectateur1 et chef de pupitre de la salle de nouvelles. On l'appelle tous Campagne.
— Ça va ? me demande-t-il.
Je n'ai pas eu de journée de congé depuis quatorze jours, ou plutôt vingt-huit parce que j'ai fait des doubles chaque jour ces deux dernières semaines, et ce matin il me réveille après à peine trois heures de sommeil.
— Il y a un incendie sur la 24e Avenue près de Gaumont, poursuit-il. Des locataires manquent à l'appel. Il y a peut-être des morts. Des enfants. Je veux un direct à cinq heures. Je compte sur toi.
Clac. Il a raccroché.
Non. Je ne m'effondre pas. Je penserai à mon intense besoin de sommeil et d'insouciance plus tard. Je m'arrache au nid chaud et enveloppant de mon lit. Il faut garder la tête froide. Si la vie est bonne pour moi, elle me libérera à temps pour que je puisse assister au concert de mon meilleur ami, Charles. Un cinq à sept-bénéfice servant à financer l'achat de paniers de Noël pour les familles dans le besoin. Je lui ai proposé de filmer sa prestation et l'encan qui aura lieu tout de suite après.
Ça fait trois semaines que je n'ai pas vu Charles. J'ai manqué son dernier spectacle au piano-bar du Centre des Arts à cause d'un point de presse-surprise annonçant l'échange du gardien de but vedette de notre équipe nationale. Je suis en manque. Il est mon âme sœur, ma bouée. Je m'ennuie de nos soirées à pelleter des nuages. À réinventer le sort du monde. À réécrire l'histoire de nos vies.
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Charles prend un verre avec des amis musiciens, près d’une petite scène au fond du bar. J’ai manqué sa prestation et l’encan organisé pour aider les familles démunies. Comme je n’ai pas eu l’entrevue avec le premier ministre, j’ai organisé un direct avec le chef de l’opposition et une table ronde avec un spécialiste en politique fédérale, un spécialiste en communications et un représentant des électeurs. Pour humaniser le débat. Le bar chaleureux est bondé de gens hétéroclites. Ils complètent de façon ingénieuse le décor vintage surchargé. Je suis essoufflée. Abîmée. Envie d’une douche. Mais prendre un verre va m’apporter un aussi grand réconfort. Sinon plus.

Charles m’aperçoit. Se dirige vers moi.

— Max ! T’es là. Je suis content !

On se fait la bise. Il me serre dans ses bras.

— Je m’excuse tellement, Charles, lui dis-je, à moitié écrasée par sa puissante étreinte. Je voulais absolument être là pour l’encan ! Et pour t’entendre chanter… Ça fait trop longtemps. J’ai même pas ma caméra…
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La danse s’est présentée à elle comme une façon d’entrer en contact avec le peuple et sa culture. De se lier d’amitié avec certaines personnes. Elle s’est souvent demandé si du sang africain, même de source très lointaine, ne coulait pas dans ses veines.
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Oui, j’aimerais devenir une grande journaliste respectée. Décrocher le scoop de ma vie. Mais il y a certaines choses que je ne veux pas faire. Que je ne ferai jamais. Forcer une mère bouleversée par la disparition de son enfant à m’accorder une entrevue contre son gré. L’obliger à faire étalage de sa douleur et de son drame devant toute la population. C’est contre mes principes. Si j’étais cette mère, je serais la première à rager contre le manque d’humanité et de respect de ces journalistes qui profiteraient de mon calvaire pour faire mousser leurs cotes d’écoute.
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Ce genre d’événement, lié aux troubles mentaux ou à la folie, est délicat et occupe une place de choix dans le palmarès des nouvelles difficiles à aborder et à traiter. Ce type de misère humaine est une patate chaude pour les bulletins de nouvelles, qui s’éloignent de plus en plus des bulletins d’informations pour devenir des « shows » d’informations. Comme toute autre émission de télévision, c’est le divertissement qui domine. Suprématie des cotes d’écoute oblige.
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Ces hommes-là détestent les artistes. Ils entraînent notre pays, supposément démocratique et ouvert, vers des idéologies d’extrême droite qui font régresser notre société à grande vitesse. Ils nous méprisent. Ils font reculer les droits de l’homme et la liberté d’expression et de création, qu’on a acquis peu à peu à force de bagarres. Ils musellent les libres penseurs, les créateurs, ceux qui travaillent à l’avancement des idées, de l’art, de la science !
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S’il vous plaît, ne restez pas tranquille, petite. La vie est trop courte pour se taire.Quand j’écoute et regarde Richard, je me demande si les gens savent à quel point ces personnes qui travaillent dans l’ombre et qui ne s’expriment pas haut et fort sont souvent mille fois plus intéressantes et sensées que celles qui ont une tribune publique. Richard est comme madame Pauline. Une perle rare qui a choisi de rester dans son coquillage.
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Malgré l’importance de cette conférence de presse, que nous attendions depuis deux semaines et demie parce que tous les membres de ce gouvernement se terraient dans un profond silence, je n’arrive pas à me concentrer sur son discours. Une telle chose m’arrive en deux circonstances : lorsque je sens que quelqu’un ment et lorsque j’ai terriblement faim. En ce moment, ces deux conditions sont réunies.
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Les reporters aux faits divers se retrouvent souvent au petit matin, témoins de scènes de crimes sordides perpétrés par des caïds ou de crimes passionnels bouleversant l’existence de familles et impliquant des enfants. Tous ces gens côtoient ensemble et presque quotidiennement la haine et le crime, mais aussi les drames de monsieur et madame Tout-le-monde. La douleur, la misère et parfois la mort.
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C’est connu, la nouvelle sort toujours au dernier moment, lors de la période de questions ou à la fin d’une entrevue. À force d’être questionnés, les intervenants perdent de leur vigilance. Avant ça, c’est du charabia. Un discours convenu et souvent vide, écrit et réécrit par des relationnistes et spécialistes en communications lourdement diplômés et contrôlants, comme Justin Phillips.
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