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3.49/5 (sur 108 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1934
Biographie :

Élisabeth de Fontenay est une philosophe et essayiste française.

Professeure émérite de philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle s'intéresse d'abord à Marx auquel elle consacre un ouvrage intitulé Les Figures juives de Marx. Marx dans l'idéologie allemande (1973). En 1984, elle fait paraître un livre qui a fait date sur le matérialisme de Diderot (Diderot ou le Matérialisme enchanté).

Comme ses ouvrages ultérieurs, cette contribution s'interroge sur les rapports entre les hommes et les animaux dans l'histoire. Cette réflexion culmine avec la parution de son magnum opus Le Silence des bêtes paru chez Fayard en 1998, un ouvrage qui repose la question de ce qu'est le « propre de l'homme >> et remet en cause l'idée d'une différence arrêtée entre l'homme et l'anima]. Privilégiant la longue durée, cet ouvrage interroge les conceptions de l'animal de Platon jusqu'à nos jours en passant par Descartes et sa célèbre hypothèse de l'animal-machine.

Cette réflexion peut être rapprochée du courant actuel de la pensée posthumaniste représenté notamment par Peter Sloterdijk ou Donna Haraway. Parmi les auteurs qui ont influencé ses travaux, on peut mentionner notamment Vladimir Jankelevitch, Michel Foucault et Jacques Derrida

Juive par sa mère dont une grande partie de la famille a été exterminée à Auschwitz [3], Élisabeth de Fontenay est restée très attachée à cette culture. Elle est actuellement présidente de la « Commission Enseignement de la Shoah » de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et membre du comité de parrainage de l'association La paix maintenant pour la promotion du mouvement israélien Shalom Archav.

Parallèlement, elle fait partie du Comité d'éthique ERMES aux côtés notamment d'Henri Atlan. Préoccuppée par les questions éthiques concernant le traitement de animaux, elle a publié en collaboration avec Donald M. Broom Le Bien-être animal (Éditions du Conseil de l'Europe, « Regard éthique », 2006) qui expose les problèmes d'éthique soulevées par ce sujet en exposant les points de vue religieux et les positions des différents pays.

Depuis septembre 2010, Élisabeth de Fontenay présente, avec Fabienne Chauvière, l'émission de radio Vivre avec les bêtes consacrée aux animaux sur France Inter. À compter de septembre 2011, c'est avec Allain Bougrain-Dubourg qu'elle fait équipe pour animer l'émission, qui est arrêtée en juin 2014.

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Source : wikipedia
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Ainsi Schopenhauer raconte-t-il qu’aux alentours de 1854 il allait quotidiennement rendre visite à un jeune orang-outan exposé à la foire de Francfort et qu’il avait été profondément touché par la mélancolie de cette volonté, en marche vers la connaissance de cet ancêtre présumé de l’homme ; il comparait son regard à celui de Moïse devant la Terre promise.
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Élisabeth de Fontenay
A propos des abattoirs :
La division du travail d'exploitation et d'abattage, le découpage des responsabilités, permet de masquer notre participation individuelle à la maltraitance et au meurtre.
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Élisabeth de Fontenay
Notre culture est cannibale : manger de la viande est un signe de virilité. Un homme qui ne mange pas de viande est suspect.
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Élisabeth de Fontenay
On devrait pouvoir aller le plus loin possible dans la défense du droit des animaux sans pour autant offenser les humains.
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Élisabeth de Fontenay
Les pays catholiques sont en retard sur les pays protestants. Les Anglais, les Allemands, les Scandinaves ont légiféré en faveur des animaux depuis longtemps. Alors que, chez nous, le droit civil, malgré quelques progrès récents qui consistent dans la reconnaissance de leur qualité d'êtres sensibles, continue à classer les animaux du côté des biens meubles. La tradition de la chasse, qui occupe une place effarante dans la politique française, ajoute à l'aveuglement national.
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Élisabeth de Fontenay
Dans l'histoire de l'Eglise catholique, si l'on excepte quelques mystiques comme saint François d'Assise, on assiste à un désintérêt profond pour la condition animale. Quand on sacrifiait des animaux au temple, la bête était unie à l'homme et à Dieu dans une relation triangulaire très porteuse de sens. On immolait les animaux, mais ils étaient l'objet de respect... Or, à partir du moment où le Christ s'offre comme la brebis du sacrifice, il n'y a plus lieu de se soucier des animaux en chair et en os, ils n'existent plus que sur le mode de l'allégorie. Saint Augustin assurait mêle que les animaux ne peuvent pas souffrir puisqu'ils n'ont pas commis le péché originel. Les animaux machines de Descartes s'inscrivent dans cette trace.
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Nous avons un devoir d’humanité envers les bêtes. Parce que nous tenons à notre merci ces vies vulnérables et muettes nous avons une responsabilité. L’homme perd sa dignité en faisant souffrir ceux qu’il domine.
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La langue latine a trois façons de nommer les êtres vivants qui respirent. Bellua signifie « bête », par opposition à « homme ». Le mot accentue parfois la grandeur, la férocité, l’inintelligence, et peut servir d’insulte : être bête, imbécile. Il est d’emploi plus noble que bestia, terme populaire, qui désigne toute espèce d’animal, sauvage ou domestique. D’un usage moins familier, pour les grammairiens et les juristes, bestia dénomme plutôt les animaux féroces. […] Animal, enfin, qui signifie « être vivant », vient d’animalis, « qui respire », lequel vient d’animans, « qui possède le souffle », ces mots traduisant le grec empsuchon et psuchè.
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Plutarque, porte-voix des animaux, pousse ainsi les ripailleurs dans leurs derniers retranchements. Si vous répugnez à tuer vous-mêmes la bête, leur dit-il, si vous hésitez à la manger crue et encore chaude, c'est que vous reconnaissez implicitement que vous commettez un meurtre et que vous vous en effrayez, en vertu de votre constitution innée où se fonde le droit naturel.
A ce moment du texte s'opère une transgression rendue possible par la logique des extrêmes, et sur laquelle il faut s'attarder. Le faire-rôtir et/ou bouillir, ces manières de table de l'homme civilisé et du citoyen, ne constitue pas pour Plutarque une circonstance atténuante, bien au contraire. Mieux vaut manger sauvagement et en pleine conscience du crime que de dénier celui-ci par des assaisonnements : chasseurs, sacrificateurs, bouchers, cuisiniers sont tous au même titre des meurtriers, et Diogène mangeant un poulpe cru qu'il dispute aux chiens, ne s'ensauvage pas plus, en réalité, que les convives raffinés de festins somptueux. Lui, au moins, c'est ce qu'il fait et ce qu'il veut faire : devenir comme une bête féroce. Alors que les autres, qui se croient d'autant plus civilisés qu'ils cuisinent, ignorent leur vérité.
p233 - Cuisine cruelle
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Il semble ainsi y avoir un élément de vie et de pensée entre Singer et Soutine : le refus, par delà l'aménagement de la violence par les règles alimentaires, de s'aveugler devant la mise à mort des bêtes.
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