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3.61/5 (sur 31 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 20/08/1932
Biographie :

Élise Marienstras est professeur émérite de l'histoire des États-Unis à l'Université de Paris 7 (en 2005).

Source : Catalogue de la BNF
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Au diable la pomme de terre

Qu'est ce qui est mort?
Qu'est ce qui est parti de nos vies?
Où est le vent, et pourquoi la pluie s'en est-elle allée?

Nos filles se peignent les lèvres en rouge
Nos fils collectionnent les pièces comme des banquiers
La vie de nos pères est morte en nous

Nous recherchons la vie facile comme le coyote
Nous recherchons les bâtisses en bois et les lits douillets
Nous recherchons les manteaux tissés à la machine

Nos femmes meulent le blé en farine
Nos guerriers comptent les coups
Ceux-là vous ne pouvez pas les voler

Nous sommes des loups, nous sommes des loups
Au diable la pomme de terre

p.181
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À la fin des hostilités, lorsque la France, après avoir subi défaite sur défaite, dut se retirer du continent, les Amérindiens se trouvèrent dans une situation dangereuse. Autant les tribus alliées des Britanniques que celles qui avaient fait cause commune avec les Français avaient tout à craindre des colons désormais débarrassés des entraves françaises. En 1762 et 1763, deux mouvements conjoints tentent de remédier à la fois à la démoralisation interne des tribus et aux empiétements des envahisseurs blancs. Le grand réveil religieux suscité par le prophète delaware et la guérilla généralisée dite faussement « rébellion de Pontiac » sont deux aspects d’une première volonté de panindianisme qui aura des suites tout au long de l’histoire amérindienne.

Dans l’hiver 1762, Neolin, un prophète delaware, eut une vision. Après maintes péripéties, il rencontra le Maître de Vie qui lui dit :

« Je suis le Maître de Vie. […] Je suis le créateur du ciel et de la terre, des arbres, des lacs, des rivières, des hommes et de tout ce que tu peux voir au ciel et sur la terre. Et parce que e vous aime, vous devez faire selon ma volonté et éviter ce que je hais. Je hais que vous buviez comme vous le faites jusqu’à en perdre la raison. Je ne veux plus que vous vous combattiez les uns les autres. […] La terre sur laquelle vous vivez, je l’ai faite pour vous et non pas pour d’autres : pourquoi donc souffrez-vous que les Blancs habitent vos terres ? Je sais que ceux que vous appelez les enfants de votre Père tout-puissant pourvoient à vos besoins. Mais, si vous n’étiez pas mauvais comme vous l’êtes, vous sauriez vous en passer. Avant l’arrivée de ceux que vous nommez vos frères, n’aviez-vous pas votre arc et vos flèches pour trouver votre subsistance ? Vous n’aviez alors besoin ni de fusil, ni de poudre, ni d’aucun autre objet. La chair des animaux constituait votre nourriture, leur peau votre vêtement. Mais quand j’ai vu comme vous incliniez à faire le mal, j’ai déplacé les animaux vers la profondeur des forêts et vous êtes devenus dépendants de vos frères. […] Redevenez bons et faites selon ma volonté. J’interdis désormais que vous souffriez la présence des enfants de votre Père parmi vous. Je les aime ; ils me connaissent ; ils m’adressent leurs prières ; je pourvois à leurs besoins et je leur donne ce qu’ils vous apportent. Mais il n’en est pas de même avec ceux qui viennent vous troubler dans vos possessions. Rejetez-les. Faites-leur la guerre. Je ne les aime pas. Ils ne me connaissent pas. […] Renvoyez-les vers les terres que j’ai faites pour eux, et qu’ils y restent. » (chapitre II)
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Le plan de Henry Knox, le secrétaire d’État à la Guerre du président Washington, comportait le respect de la propriété indienne dans les réserves ainsi que l’aide du gouvernement fédéral pour que les tribus acquièrent les principes essentiels de la « civilisation » : « l’amour de la propriété personnelle », l’art de la lecture et l’adhésion à la foi chrétienne. Si elles obtinrent un bon nombre de conversions, les missions qui furent encouragées à s’installer dans les réserves provoquèrent aussi la division entre les « progressistes » christianisés et les « conservateurs » qui restaient attachés à la culture traditionnelle.

Chez les Senecas, Red Jacket, qui s’était imposé par ses talents oratoires, fut longtemps à la tête des « conservateurs ». Au missionnaire qui tentait de le convertir, il opposa une argumentation qui fit date :

« Frère, autrefois nos domaines étaient vastes et les vôtres tout petits. Maintenant, vous êtes devenus un grand peuple et, à nous, il reste à peine assez de place pour étendre nos couvertures. Vous avez pris notre pays, mais vous n’êtes pas encore satisfaits : vous voulez nous imposer votre religion. Vous dites que vous êtes dans le droit chemin et que nous sommes perdus. Comment savez-vous que cela est vrai ? Nous comprenons que votre religion se trouve dans un livre. Si ce livre nous avait aussi été destiné, pourquoi le Grand Esprit ne nous en aurait-il pas donné la connaissance et la capacité de le comprendre avec justesse, non seulement à nous, mais à nos ancêtres ? Nous ne le connaissons qu’à travers vos paroles. Mais comment savoir s’il faut vous croire puisque nous avons été si souvent trompés par les Blancs ? Frères, le Grand Esprit nous a créés tous. Mais il a fait ses enfants rouges et ses enfants blancs différents. Il nous a donné une couleur et des coutumes différentes des vôtres. À vous, il a donné des arts pour lesquels il n’a pas ouvert nos yeux. […] Puisqu’il a créé de telles différences entre vous et nous sur toutes sortes de choses, pourquoi ne nous aurait-il pas donné une religion différente de la vôtre qui s’accorde à notre jugement ? Le Grand Esprit agit bien. Il sait ce qui est bon pour ses enfants. […] Nous ne cherchons pas à détruire votre religion ni à vous l’enlever. Nous voulons seulement conserver la nôtre. » (chapitre III)
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