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3.55/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1990
Biographie :

En 2009, Élodie Comte publiait un témoignage sur son addiction, dans son livre "Le premier verre, alcoolique à 12 ans."

Soutenue par sa mère et par son père qui depuis 26 ans, aide les malades alcooliques à s'en sortir au sein du mouvement Vie Libre, elle a été hospitalisée au Coudray, pour une cure.

Guérie à force de volonté, elle met aujourd'hui son expérience au service des autres et se rend régulièrement dans de nombreux lycées pour témoigner, expliquer et prévenir.

Élodie habite Moléans.



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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- Oui, j'ai beaucoup fait souffrir papa et maman. J'ai même levé la main sur maman ! Je lui ai manqué de respect. Je l'ai trop fait pleurer. Et c'est vrai que je le regrette...
La suite est difficile à exprimer :
- Pourtant, quand j'y repense, je me dis que c'était une expérience qui valait la peine d'être vécue.
Sur ces mots, je fonds en larmes. Je prends mon visage dans les mains et je pleure. Je ne peux rien ajouter tant ce que je ressens a été dur à exprimer, et sans doute à entendre. Comment ne pas s'en vouloir d'avoir bu jusqu'à tomber par terre ? D'avoir manqué de respect à ses parents, détruit par sa propre santé ? Bien sûr que je m'en veux ! Néanmoins, après la douleur et le chagrin vient le temps de la réflexion. Et je vois en réfléchissant que l'épreuve, à bien des égards, m'a enrichie. Elle m'a permis de toucher du doigt des réalités profondes concernant la vie et la mort. En un sens, elle est irremplaçable. Je ressemble à ces personnes "pas comme les autres" qui ont à la fois le malheur et la chance d'avoir à assumer un destin spécial. N'est-ce pas aussi un avantage.
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En même temps, j'estime que le fait de se lancer un défi à soi-même est une bonne chose pour la fierté personnelle. Réussir est gratifiant. Tenir bon est gratifiant. Cultiver sa dignité est gratifiant. De même que savoir rester en bonne santé. Entretenir sa force et son autorité sur autrui. Être enfin respecté. Car le malade alcoolique, comme je l'ai dit, n'est pas respecté. Combien de fois ai-je entendu à mon propos : "Regarde-moi ça ! Elle marche encore de travers !" J'avais beau marcher de travers, j'entendais ce qui se disait dans mon dos. C'étaient des gens qui me connaissaient. Qui auraient dû me respecter. Or, ils me jugeaient. Et en me jugeant, ils me blessaient. Cruellement. Ce qui ne faisait qu'empirer les choses, car plus ils se moquaient de moi et plus ils m'enfonçaient dans ce rôle du poivrot qui n'intéresse plus personne et n'arrive même plus à retrouver sa route.
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Comme aime à le rappeler mon ami Jacques Locry, le buveur est "intéressant" ai début. Intéressant et heureux. Quand il a de l'argent en poche. Quand il paie des tournées. Quand il amuse la galerie. Là, il plaît ! Il régale. Il se fait aimer. On l'entoure. On lui veut du bien. On l'écoute. Puis le temps passe. La situation se dégrade tout doucement. Et bientôt le buveur n'a plus d'argent. Alors il n'invite plus. Il cesse d'être intéressant. Il ne fait plus rire personne. Il n'est plus aimable. Il encombre, même. Adieu, le boute-en-train ! Le gai compagnon est mort. Il ne reste plus qu'un gars qui vomit. Un homme à terre. Un pauvre type, seul, méprisé, abandonné. Un poivrot qui titube. Qui ne sait plus ce qu'il dit. Ni où il habite. Un être qui se pisse dessus. Qui sent mauvais. Un emmerdeur. Une chose. Moins qu'une chose.
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À quel miracle dois-je d'être sauvée ? Ce miracle a un nom : le dévouement. Des hommes et des femmes ont accepté de sortir de leur rôle pour me venir en aide, voyant que j'étais emportée par une dérive mortelle et que je ne trouverais pas en moi-même la force de me hisser sur la planche de salut.
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Ils voient que je sors d'une "baston", et pour eux tous mes ennuis viennent de mon caractère. Je m'emporte facilement. Je sors mes griffes plus souvent qu'à mon tour. Je suis comme ça. C'est mon tempérament. Le côté "bagarreuse" leur cache le problème d'alcool. Peut-être se servent-ils de ce paravent pour éviter de regarder la vérité en face. Pour se rassurer. Je ne sais pas.
En même temps, je suis réellement douée pour la dissimulation ! Dissimuler est quasiment devenu un métier pour moi. Une activité à plein-temps. Une identité. Mon identité. J'ai des bouteilles cachées un peu partout, aux quatre coins du village. Au collège comme à la maison, je suis considérée comme une fille impulsive. Tout le monde m'a cataloguée ainsi. Et tout le monde se satisfait de ce jugement rassurant.
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Au bout d'un moment, Sylvie décide de me prendre à part, ce qui me fait plaisir.J'ai beaucoup d'amitié pour elle, même si je ne me suis jamais donné la peine de le lui dire. En fait, je l'ai baptisée intérieurement "la Déconneuse" - un compliment dans ma bouche. Alors que je m'éloigne avec elle, la pensée me visite pour la première fois que l'alcool n'est finalement pas une denrée nécessaire dans la conquête du plaisir, de l'amitié, de la force. Dans la conquête de soi-même. À tous égards, l'alcool est même l'ennemi. L'alcool fait du buveur un être sans affection, sans mémoire ni goût de vivre.
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Il suffit de manger un chocolat alcoolisé, avec sa petite goutte de kirsch cachée à l'intérieur, pour que la maladie s'empare de vous à nouveau. Pour qu'elle fonde sur vous comme le loup sur l'agneau ! (p.23)
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Je recherche l'épreuve de force, avec au fond de la tête cette idée que le rapport de force est la seule conduite à ma disposition pour grandir, pour devenir quelqu'un de respecté. Et les faits me confortent dans cette idée.
Sauf que ce mal prend le pas sur tout le reste. Dans ma vie, il n'y a déjà plus de place pour l'étude ; je suis accaparée corps et âme par mon entreprise de destruction et de provocation. La collège Anatole-France n'est rien d'autre que le lieu où je bois. J'y ai déployé des stratégies pour éviter de me faire prendre. J'y jour au chat et à la souris. Je ne mets plus mon intelligence et mon imagination au service de l'étude ni de l'apprentissage, mais dans l'invention de stratagèmes pour tromper les adultes.
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Enfin, du fait de mon expérience, je crois avoir saisi le sens profond du combat contre l'alcoolisme. Jadis, l'alcoolique était perçu comme un individu malhonnête, un être vicieux, irrécupérable. D'emblée, il était victime d'un jugement moral, frappé d'opprobre. Jadis, l'alcoolique était un "ivrogne". Un "poivrot". Étant mis au bande la société, il ne songeait bientôt plus qu'à se cacher lui-même. Il s'excluait. Il ne parlait plus à personne. Or, le salut de l'alcoolique est dans l'échange. C'est la conclusion à laquelle je suis parvenue grâce à Michel, à Elisabeth, à Pierrot. Avec eux, jamais le fil de la parole n'a été rompu. Et c'est ce qui m'a sauvée.
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Et lui (l'alcool), il serait toujours là. Il ciblerait une nouvelle victime. D'abord il la séduirait sournoisement ; puis il frapperait de toutes ses forces. Cet ami n'était pas un ami. C'était le contraire d'un ami. C'était mon ennemi. (p.18)
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