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Critiques de Éric Chevillard (333)
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Prosper à l'oeuvre

Auteur à succès passé maître du marketing littéraire, vache à lait courtisée par son éditeur, Prosper Brouillon écrit au kilomètre entre interviews, salons littéraires et juteuses master class. Peu importe le sujet, polar ou roman d'aventures, pourvu qu'il plaise au lecteur et oblige « ce rat cupide à cracher ses vingt euros ». Sa production purement mercantile ne l'empêche pas de se croire arrivé parmi les plus grands de la littérature et de rêver aux plus hautes distinctions. Pour continuer à occuper les têtes de gondole, il lui faut pourtant encore venir à bout de la corvée de remplissage des pages de son prochain roman…





Nous voici donc immergés dans le processus créatif de Prosper, le temps de comprendre la genèse de sa prochaine publication de génie. Le ridicule ne tue pas, heureusement pour notre homme, inconscient de ses platitudes et de ses formules ampoulées. A lui seul, il incarne tous les travers du microcosme littéraire, lorsque sa soumission aux diktats commerciaux finit par faire du livre et du romancier de purs et calibrés produits de consommation. Le regard d'Eric Chevillard est féroce et sa satire perfide. Il s'en donne à coeur joie pour forcer méchamment le trait, au gré d'une dérision grinçante dont on sent bien qu'elle masque une vraie envie de pleurer.





Et tandis que les raides et anguleuses silhouettes en noir et blanc de Prosper, plaquées sur le fond rouge de ses plates chimères romanesques par l'illustrateur Jean-François Martin, viennent, à leur manière décalée, faire écho aux pointes acerbes et cyniques dont se hérisse le texte, le lecteur sourit de tant de verve et d'habileté pour tourner en ridicule une indéniable réalité.





Ce pamphlet bien troussé se dévore d'une traite, dans un moment de fantaisie rigolarde qui n'en fait pas moins mouche.


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Prosper à l'oeuvre



Original, ce polar qui décortique la genèse d'un polar!



On assiste à la création du roman : le choix des personnages pour commencer.



Il faut lui trouver un nom, à ce type qui mènera la danse, puis un physique, des tics ou des tocs, des antécédents, chargés si possible. N'oublions pas l'assistante, caillou dans la chaussure, qu'il faudra apprivoiser faute de pouvoir s'en passer.



Déjà avant que l'intrigue se noue, les phrases se présentent, analysées à l'aune supposée de l'éditeur, qui a le mérite d'être le fournisseur de l'à-valoir et peut donc s'octroyer le droit de donner son avis.



Puis peu à peu l'intrigue se dessine, un meurtre, un autre meurtre, des pistes plus ou moins crédibles, pour mener vers un dénouement dont l'auteur n'a aucune idée au départ.



C'est aussi le portrait de l'auteur personnage principal, Prosper Brouillon qui se dessine au fil des pages, écrivain à la vocation précoce :



« Signe d'une vocation précoce : quand ses frères et soeurs jouaient au jardin à soulever les pierres qui abritent des fourmilières, il fatiguait le dictionnaire familial de ses incessantes et indiscrètes investigations, affolant le lexique, éloignant les mots de leur définition, brisant les liens fragile qu'ils sécrétaient entre eux et les alliances qui se nouaient dans le secret du gros volume. »



N'oublions pas les illustrations qui ornent le récit, un peu en décalage, mais apportant un petit plus qui accentue le caractère un peu foldingue de la narration.





Un roman très plaisant, ou règne l'autodérision et le second degré, un bon moment de lecture.



#ProsperàLoeuvre #NetGalleyFrance
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Prosper à l'oeuvre

Prosper Brouillon est un écrivain à succès parisien (comprenez un écrivain qui maîtrise à la perfection les outils du marketing littéraire). Pour ce qui est de manier avec brio la plume et le sens de l'intrigue, c'est une autre histoire. Personne n'est parfait, me direz-vous... Ainsi donc, voilà Prosper à la recherche de l'inspiration pour son deuxième roman. Soucieux de se renouveler et de faire plaisir à ses lecteurs (au point d'obliger ces "rats cupides" à acheter son prochain livre), il décide de s'atteler à un nouveau genre : le roman policier. A moins qu'il ne tente le roman d'aventures avec pirates et île au trésor. Après tout, il suffirait de quelques légères retouches aux personnages et à l'intrigue qu'il a déjà ébauchés, et de lier le tout avec quelques-unes des citations et métaphores alambiquées qu'il collectionne dans son carnet de notes. Succès garanti, ne serait-ce qu'en raison des à-valoir mirobolants consentis par son éditeur, lequel entend bien ne pas perdre de plumes dans l'aventure (de flics ou de pirates, peu importe, tant qu'il est question de poule aux oeufs d'or) et forcer les lecteurs à se jeter sans trop regarder sur le nouveau Brouillon.

Ce très court roman, illustré par Jean-François Martin, est le deuxième volet des déboires de Prosper Brouillon (qui peut se lire indépendamment du premier, que je n'ai d'ailleurs pas lu). L'auteur y révèle les affres du processus de création littéraire qui torturent cet écrivain à succès bouffi de suffisance et de mépris. Eric Chevillard n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il s'agit de flinguer une certaine littérature "commerciale", et il ne lésine pas non plus sur l'ironie pour tourner ce petit monde en dérision. Satirique, excessif et jubilatoire.



En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc via Netgalley.

#ProsperàLoeuvre #NetGalleyFrance
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Dino Egger

Mais que serions nous aujourd'hui si Dino Egger avait existé ?

Il aurait tout changé et suivant l'époque où il aurait sévi , le futur n'aurait pas été le même.

Ce livre est brillant, l'écriture loufoque qui semble pouvoir s’accrocher à tout et n'importe quoi nous entraine dans un vortex des plus étourdissant. on pourrait se régaler . 30 pages , 40 si on est de bonne humeur.

Et puis , on tourne un peu en rond , personne n'existe , tout le monde existe , c'est toujours bien écrit, il y a des punchlines littéraires de haut vol , " l'objectivité du biographe l'oblige à descendre aussi bas que son personnage dans l'abjection et la vulgarité".

J'ai eu l'impression de lire un truc d'intello qui a juste cherché à me faire sentir inférieur. Il y est bien arrivé .

Voilà, on aurait sans doute pu sauver un arbre , mais si vous aimez les exercices de style ,c'est une expérience.
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Ronce-Rose

En cheminant avec Ronce-Rose, j'ai découvert la prose d'un auteur séduisant, précis et gracieux.

Ce fut un enchantement pour moi, que ce tour, ce circuit fléché et commenté du carnet par une drôle de petite fille.

Ronce-Rose, dont le prénom évoque la dualité de la naïveté et de la précocité, de l'argot et du langage châtié, de l'imaginaire et de la réalité.

Mâchefer n'est pas rentré, alors Ronce-Rose se met en route pour le rejoindre.

De cela elle ne doute pas.

Ronce-Rose croit voir Mâchefer dans chaque passant,...Et quoi de plus logique puisque Mâchefer, farceur professionnel, est un as du déguisement.

Ronce-rose verra Mâchefer à la télévision, mais ne le reconnaîtra pas...Enfin si... enfin, pas tout à fait, voire pas du tout.

Et puis il y a Scorbella la sorcière de l'histoire, celle qui rejoint le sol tant elle est courbée.

Et puis il y a le géant, l'ogre: c'est Bruce l'ami de Mâchefer;.Vous savez, celui qui a secoué le sureau pour faire tomber le chat Rascal qui voulait boulotter de la mésange mais ne pouvait plus redescendre. Bruce était avec Mâchefer, à la télé.

Je n'en dirai pas plus, sur le suc de ce beau livre bref qui sut me captiver et m'emmener où il voulait.

Cependant, je donne une demi-étoile en moins pour le dernier paragraphe (note de l'éditeur) du livre... Qui est de trop, à mes yeux.

Et je remercie le libraire de Myriagone, à Angers, qui m'a convaincu d' emmener Ronce-Rose dans ma pile, puis de le lire.

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Le vaillant petit tailleur

Comme son nom l’indique, Chevillard a relu et corrigé le conte des frères Grimm.

Je résume pour le lectorat plus jeune, bercé par Tom-Tom et Nana plutôt que par les classiques : ce pauvre petit tailleur abat son torchon et tue sept mouches d’un coup. Tout fiérot, il se coud une ceinture brodée "Sept d’un coup" et part à la conquête du monde, précédé par sa réputation de tueur.

Chevillard aime les contes, s’adresse familièrement aux frères Grimm, et partant de là il brode, lui aussi. Il enjolive, il imagine des fins alternatives, il laisse courir sa plume avec inspiration et poésie.

Il invente des défis nouveaux au petit tailleur, tel celui-ci : "Produire devant un collège d’entomologistes éminents le petit pyjama pelucheux qui leur prouvera que les papillons de nuit sont les mêmes que ceux du jour."

Le résultat est un conte revisité, truffé de réflexions sur la littérature... et de punchlines pleines d’humour.

C’est très bien écrit et très drôle, mais je l’ai trouvé un peu superficiel et un petit peu longuet par endroits.



Challenge Solidaire 2024

Challenge Départements (Vendée)

Club de lecture février 2024 : "La PAL fraîche"
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Le démarcheur

J'avais bien apprécié, et même plus, ma découverte de l'oeuvre de Eric Chevillard, en compagnie de Ronce-rose.

Même, et surtout, si je respecte la démarche du démarcheur, j'avoue que ce livre ne m'a pas vraiment captivé et ne m'a comblé qu'à moitié.

Peut-être l'effet Ronce-rose?

Le démarcheur est le deuxième opus d' Eric Chevillard, sur un thème funèbre et funéraire poussé au paroxysme... Fort bien. Fort intéressant, mais noyé dans trop de diverticules, de prolongations et de coqs-à-l'âne.

Comme si le bouquin faisait le forcing pour éblouir et perdre le lecteur!

Pour moi, la sauce n'a pas prise et la potion magique n'a pas marché! Trop de trop, dans une performance d'écrivain que je ne partage pas et qui a pu me lasser.

Tant-pis pour toi, Horusfonck, mais tu ne t'es pas trop retrouvé dans le démarcheur.

Bien sûr, il ne s'agit que de mon ressenti face à un livre qui me laisse dubitatif.

Mais, il me reste plein d'autres livres d' Eric Chevillard à lire, alors...
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Oreille rouge

L'écrivain en Afrique, tout anti-héros soit-il, qu'il se nommât Jean-Léon ici ou Oreille rouge là-bas, n'est guère parvenu à dérouiller mes zygomatiques malgré l'ironie de l'écrivain en France. L'écrivain au Mali dans les mots de l'écrivain de Minuit est pourtant épinglé comme un papillon exotique, aux ridicules ailes cloquées.



Fat à souhait, autocentré dans ses pauvres pérégrinations qui ne le conduisent qu'à peaufiner son image, n'apprenant rien à force de plaquer ce qu'il pense savoir, imperméable à tout sauf à sa propre transpiration, Oreille rouge a l'oeil voilé de celui qui ne voit que ce qu'il souhaitait trouver. Et encore, pas toujours. L'hippopotame se dérobe. L'éléphant entre dans sa valise (8 cm par 15).



De plus, le bonhomme est aussi couard que satisfait.

“Les touristes l’indisposent avec leurs gros sabots. Il va pied nus. Métaphoriquement, il va pieds nus, car il y a tout de même l’inquiétant grouillement des vipères et des scorpions dans la brousse."

Il n'est là que pour piller. Dans son carnet de moleskine noir les notes promettent le grand poème sur l'Afrique. "Tout ce qu’il est possible d’extraire, de puiser, de capturer, de cueillir, de produire en Afrique sera extrait, puisé, capturé, cueilli et produit puis précipité pêle-mêle dans son poème.”



Le retour le rend insupportable. A tous. "Ses doigts tambourinent sur les tables, sur le capot des automobiles, sur tout ce qui sonne". Tout est percussion pour lui. On doit le menotter pour qu'il cesse de nous tapoter le crâne."



Oui mais… Si le nom de l'écrivain voyageur importe peu (les marchandises maliennes), celui de l'écrivain de Paris m'importe davantage: Chevillard n'est pas Echenoz. Ironique, certes mais d'une ironie émoussée. La formule se délaie, s'obscurcit, peine. Il me manque cette fulgurance echenozienne, la nonchalance du dandy, le lapidaire brillant.

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L'autofictif selon Proust

Non, l'autofictif n'est pas la voiture de Batman, ni aucune auto qui déboule en plein milieu d'une phrase proustienne.

Les autos, fictives ou non, ça roule, comme une mécanique autorégulée.

L'autofiction est donc un exercice routinier, quotidien, mécanique, machinal quasi automatique. Trois notes, trois fragments par jour, tous les jours selon la prescription, paf sur internet et de l'internet repaf dans un bouquin.

L'autofictif est par définition fictif, un lui-même qui n'existe pas, un narrateur fictif, un écrivain fictif en chair et en os, opinions et ironie comprises.

L'autofictif se raconte, s'autoraconte donc, s'autodidacte, s'autorégule, s'autoportraitise, s'autorise un peu, s'autocritique parfois, s'automnal souvent, s'auto tout court toujours.

Et de quoi parle-t-il l'écrivain fictif ?

Cela parle de tout et... de tout, tout ce qui pousse, tout ce qui reste en suspension dans l'air, tout ce qui retombe, de l'écriture qui s'envole et des pages qui se remplissent.

Autosuffisant à peine, autocomplaisant un peu, autonyme autorisé sans complexe mais bien entendu autocompatissant. Trois fois par jour ! Paf dans un bouquin qui vient s'aligner à côté de l'autre bouquin.

Et si l'auteur ou son éditeur tombent sur cette critique, le texte s'autodétruira dans les dix secondes... dans un grand autodafé.

Mais que vient faire Proust dont c'est le centenaire là-dedans ? Bonne question ! Une autocontradiction ?
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L'explosion de la tortue

Noyé au fond de l'aquarium. J'accuse le journaliste (que je ne nommerai pas) qui nous a recommandé ce livre de ne pas avoir franchi la page 30 car s'il avait été au-delà, il n'en aurait pas fait des caisses et réussi à convaincre des naïves comme moi de débourser 18,50 euros pour ce qui reste un exercice de style virtuose mais vain. Peut-être ce journaliste est-il à l'origine du pari qui a conduit Chevillard à nous parler d'une carapace de tortue sur 250 pages ? « Allez Éric, t'es pas cap ? » Malheureusement si, il est cap, très cap même ! L'auteur est un érudit qui manie l'absurde et le sarcasme avec brio. Son écriture est soignée, ses aphorismes souvent géniaux mais le début de ce récit ressemble à une bande-annonce de film mensongère, parce qu'elle y dévoile les seuls gags d'un film sans intérêt. On s'ennuie à mourir avec cette tortue, dieu qu'on s'ennuie ! Et que la tortue soit prétexte à nous parler d'un écrivain raté ou de souvenirs d'enfances n'arrange rien. Ce qui sauve cette tortue du naufrage, c'est l'humour pince-sans-rire de Chevillard, maître à penser d'une génération d'auteurs et d'humoristes qu'il a dû inspirer pour le meilleur (ex : Chris Esquerre, Tanguy Pastureau) ou pour le pire (ex : Arnaud le Guilcher, Fabrice Caro quand il fait du roman). Quitte à se délecter du seul plaisir de l'esprit, au détriment de la narration, alors autant lire le jamais égalé Dictionnaire du pire de Stéphane Legrand. Le livre de Chevillard m'agace parce qu'il est représentatif d'une arnaque littéraire contemporaine : les ricanements et les excès d'enthousiasme pour quelques mots bien tournés. Ça ne suffit pas pour faire un livre, et encore moins pour provoquer une telle publicité, au détriment d'auteurs moins connus qui mériteraient plus d'attention. le seul avantage de ce bouquin, c'est qu'on peut le commencer à n'importe quelle page, on ne perd rien de l'intrigue.

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Juste ciel

Y a-t-il une vie après la mort ? On n'en sait rien, mais ce n'est pas une raison pour ne pas écrire dessus. Comme d'autres avant lui, Eric Chevillard relève le défi avec la mort d'Albert Moindre, homme quelconque qui se voit propulsé dans ce qui ressemble au purgatoire après avoir été percuté par une fourgonnette de livraison.

Débarrassé de la sensation, du mouvement et du poids de la gravité, Albert n'a pas pour autant abandonné son moi intérieur, ce qu'on appelle l'esprit. Il observe, regarde ce qui s'offre à lui. Serait-ce l'occasion d'accéder aux vérités essentielles et aux mystères les plus impénétrables de la condition humaine ? Pas vraiment. Là où d'autres auteurs engageraient leur héros dans une série d’événements ou de questionnement métaphysiques de nature à guider sa conscience vers une paix de l'âme, E. Chevillard adopte une position différente.

Sous des abords méditatifs, ce roman ne raconte en fin de compte rien de plus que ce qu'il montre. Il y a bien en permanence une introspection immédiate du fait de sa condition nouvelle, l'idée d'atteindre le sens de sa propre vie pour qui sait l'entrevoir. Mais avec une plume tonique, l'auteur préfère déconstruire la dimension spirituelle ou métaphysique au profit d'une lecture légère et superficielle. C'est drôle, distractif le temps d'un voyage en train.

C'est en fait le genre de roman dont on ne sait pas quoi dire, ça se lit sans surprise, ni déplaisir non plus.

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Oreille rouge

Un écrivain est invité à résider et écrire au Mali, mais le monsieur est casanier ; pas question de partir. Oui, mais comment résister au plaisir de lancer négligemment dans la conversation : « Peut-être vais-je aller en Afrique au début de l’année prochaine, je ne sais pas encore. Je me tâte. »

Bref, il reçoit son passeport, fait ses vaccins et part.

C’est de la fiction, mais ce n’est pas un roman. Ça parle d’écrivain et d’écriture, mais ce n’est pas un essai. C’est un texte humoristique, ironique, mais qui m’a plus ennuyée qu’autre chose.

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Ronce-Rose

Ce livre je l’ai probablement choisi sur son titre, évocateur de conte. Et ce titre va bien à ce texte tout à hauteur d’enfant. Ronce-Rose, la narratrice, qui ne nous dit pas son âge, a dans les 6 à 8 ans, elle sait lire et écrire, est dotée d’une imagination débridée, d’une vision du monde très particulière et d’une langue (enfin, d’une plume) bien pendue. J’ai adoré les premiers chapitres, pleins de poésie simple et de trouvailles verbales. Puis je me suis lassée de ce moulin à paroles. Heureusement un événement dans la vie de Ronce-Rose vient relancer l’intérêt. Le lecteur, adulte, a, de son côté, une idée de ce qui a pu se passer. Ronce-Rose, pas du tout. Elle part donc à la recherche de Mâchefer qui a disparu. Mais voilà que dans l’ensemble, à part dans quelques passages (à l’hôpital, dans les vignes ou dans le château) je me suis plutôt ennuyée, et en plus je ne voyais pas où l’auteur voulait nous mener. Et je n’ai pas apprécié la fin, pas à la hauteur de la plume ! Ronce-Rose évoque inévitablement Zazie dans le métro, mais aussi Room. D’excellents livres, mais sa quête à elle, à la fois maline, futée et pleine d’innocence et de naïveté se termine platement. L’épilogue ne compense pas cette impression que l’auteur n’a pas su comment finir son histoire. Dommage avec une histoire touchante et si bien écrite ! Je comprends que cela ne pouvait pas bien finir et qu’il n’a pas voulu que ça finisse très mal, comme dans la réalité, mais là c’est raté. Et d’autant plus avec l’ajout du bref épilogue qui ne fait qu’ajouter à ma perplexité.
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L'Auteur et Moi

En ce qui me concerne, je n'ai pas du tout accroché avec cet ouvrage. J'étais bien consciente su'il fallait le lire au deuxième degré mais j'ai beau l'avoir lu au troisième, voire même au quatrième degré, ça n'a pas passé et je suis contente de l'avoir enfin terminé (j'ai horreur d'abandonner un livre que j'ai commencé, même si pour ce dernier, j'aurais très bien pu me le permettre car c'est mon mari qui me l'a emprunté à la médiathèque, croyant me distraire un peu...pas de vol, ça n'a pas marché. Cela m'a même plutôt plus ennuyé qu'autre chose).



Il y a dans ce récit en réalité trois narrateurs : le "Moi" du livre, "l'auteur" qui se trouve représenté dans ce dernier et enfin l'auteur du livre car cet ouvrage comprend quelques éléments biographiques d'une part et puis aussi, et surtout, parce que les deux premiers n'existeraient pas sans le troisième d'autre part. Tout commence par une banale histoire de gratin de chou-fleur à la béchamel que le narrateur (Blaise) a en horreur et contre lequel il échangerait bien volontiers, contre tout l'or du monde, une bonne truite aux amandes.

Tout commence là-dessus et, puis, ce dernier entreprend un long voyage à la suite d'une fourmi, car il n'a plus de toit, et se retrouve bien vite accompagné de Pimoé, une jeune femme rencontrée sur la route, d'un tamanoir et enfin de Charlie, un petit enfant qui, intrigué par le tamanoir, a échappé à la vigilance de sa mère. Tous suivent donc cette fourmi dans le seul but de savoir où elle se dirige et c'est au cours de cette longue pérégrination que Blaise va se confier sur ce qui fut une partie de sa vie.



Entre temps, l'auteur (celui du livre et non pas Eric Chevillard) va sans cesse intervenir dans la narration de son personnage avec de longues notes en bas de pages (si vous préférez, il y a en quelque sorte dans cet ouvrage deux livres en un, ce qui est assez déroutant car on a vite fait de perdre le fil, il faudrait en réalité le lire en deux fois ou alors le relire, ce que je ne m'aventurerai certainement pas à faire). L'on reconnaît cependant assez facilement de quelle histoire il s'agit puisque Blaise narre son récit à la première personne tandis que pour l'auteur, il intervient toujours (ou très fréquemment à la troisième personne du singulier.



Pour conclure, je veux bien croire, comme le dit l'auteur (le vrai, cette fois, Eric Chevillard) qu'il s'agit ici d'une satire ironique de la littérature et non pas d'un simple roman humoristique, je n'ai vraiment pas accroché avec cet ouvrage, qui se lit néanmoins très vie.

Vous n'avez rien compris à ma critique ? Tans mieux ! C'est un peu l'impression que j'ai eue en lisant ce livre !
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L'autofictif prend un coach : Journal 2010-..

Je poursuis la lecture d'"Autofictif"... d'Eric Chevillard... en faisant mes emprunts à ma médiathèque....Un état d'esprit toujours attractif, caustique....aux nombreux tons, et couleurs !



Pépites, aphorismes, regards critiques ou d'autodérision sur le quotidien et sur lui-même, sur son travail, ses doutes, difficultés d'écrivain dans cette société déconcertante, aux multiples miroirs aux alouettes !!...



"22 juin 2011

Assailli de toutes parts, l'écrivain dans sa retraite pour se défendre et riposter ne dispose que des volumes qu'il élabore puis lance avec force par sa fenêtre sur les hordes ennemies qui progressent beaucoup plus rapidement hélas que ses travaux d'écriture - si bien qu'il doit maintenant se replier dans sa salle de bains avec l'espoir d'y achever à temps son nouveau livre pour les mettre en déroute. Mais déjà des coups sourds ébranlent sa porte et justement les mots lui manquent. (p. 181)"
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Mourir m'enrhume

45ème de la liste du journal Le Monde. Son titre m’a interpellé. Lu jusqu’au bout car seulement 114 pages. Un homme à l’agonie, entouré d’une femme qui le nourrit et d’une gamine qui le distrait. Pas compris grand chose aux délires d’animaux. Premières pages, je cite : « Maintenant, je sais que les cygnes sont des chameaux avec de l’eau jusqu’aux couilles. » Le style de tout le livre est à peu près comme cela. Pas mon genre de lecture, à moins d’avoir un décodeur.
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L'explosion de la tortue

Éric chevillard nous revient au meilleur de sa forme. Avec «L’explosion de la tortue», il nous livre une fable caustique sur la nature et sur la mort, qui est avant tout une réhabilitation de la littérature.



Dans ma grande sagesse, j’ai pu résister à toute les demandes – souvent insistantes – de me fils à acquérir des animaux domestiques. J’ai eu moi-même un chien qui a fini sous un 4x4 et m’a laissé traumatisé pour longtemps. Comme le narrateur de ce roman caustique, j’ai toutefois cédé pour quelques poissons exotiques qui ont finalement pris la même direction que Némo, via les toilettes après une mort aussi soudaine que silencieuse, et pour une tortue qui partage notre quotidien depuis près d’une dizaine d’années et qui, de son pas de sénateur, semble devoir affronter la vie avec confiance. Il faut dire qu’avant chaque départ en vacances, c’est le branle-bas de combat pour la confier à un proche. Nous nous autorisons de temps en temps à la laisser seule durant un week-end prolongé. Les miettes de culpabilité étant vite ramassées lorsque nous constatons, à notre retour, qu’elle a parfaitement supporté sa solitude.

Mais j’imagine bien qu’après un mois d’absence, comme c’est le cas dans ce roman, la tortue n’ait pas pu résister, surtout quand il s’agit du modèle «tortue de Floride» qui a besoin d’eau. La voici donc décalcifiée, crevant dans les mains de son maître. L’explosion de la tortue va permettre à Éric Chevillard, après Juste ciel (2015) et Ronce-Rose (2017), de nous offrir quelques réflexions sur cet incident chargé de bien plus de symbolique qu’une analyse sommaire ne peut le laisser croire.

Car, pour le narrateur, ce décès prématuré est à mettre en parallèle avec son travail de biographe et de critique. Mais quel rapport avec Phoebe – tel était le nom de la tortue – me direz-vous? Prenez Henry David Thoreau. Que fit-il le 17 novembre 1850? L’homme des bois nous le raconte: «Cet après-midi, j’ai trouvé dans un champ de seigle hivernal un œuf de tortue, blanc et elliptique comme un caillou, ce pour quoi je l’avais pris, puis je l’ai brisé. La petite tortue était parfaitement formée, jusqu’à la colonne vertébrale que l’on voyait distinctement. (…) Si la littérature ne s’empare pas de ces histoires de tortues précocement anéanties, tuées par un brave homme qui n’avait pourtant pas l’intention de leur donner la mort, alors on voit mal de quoi elle pourrait se soucier et quelle est sa légitimité.»

Prenez aussi Louis-Constantin Novat, l’écrivain contemporain de Thoreau, dont notre narrateur a découvert l’œuvre et entend la faire mieux connaître. Au fil de son exploration, il va trouver de nombreux faits troublants. Mais «mieux vaut fermer les yeux sur ces coïncidences si l’on refuse d’admettre qu’un Dieu moqueur est à la manœuvre et que nous sommes des marionnettes accrochées au ciel par des fils tendus qui frisottent juste un peu au niveau du pubis.»

On l’aura compris, Éric Chevillard s’amuse une fois de plus – et nous avec lui – à dérouler le fil de ses obsessions. L’explosion de la tortue, c’est aussi l’explosion de la littérature dans ce qu’elle a de plus inventif. Derrière Phoebe se cache la création, le pouvoir des mots laissés sur la papier, l’idée de postérité, de «poids» des œuvres. Jusqu’à cette superbe invention, «l’Agence», dont je vous laisse découvrir la mission ô combien importante pour les écrivains en quête de reconnaissance.


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L'explosion de la tortue

Mon premier Chevillard : L'Explosion de la tortue. Je vous le dis tout de suite, je ne suis spécialiste ni de l'auteur, ni de l'animal (j'ai bien eu chiens, chats, hamsters, lapins et poissons rouges mais aucun n'a explosé, Dieu soit loué!)

Donc, j'avance en terre inconnue. Les cinquante premières pages me régalent : humour absurde, langue inventive, poétique, jeux de mots audacieux, phrases ciselées. Avec, en plus, un petit air de ne pas y toucher…

De petits paragraphes relatent une histoire qui aurait pu (dû, même) ne pas être un sujet de roman. Une micro-histoire. Une absence d'histoire. Le personnage principal n'est rien, c'est-à-dire une tortue de Floride achetée quai de la Mégisserie par un narrateur dorénavant désemparé qui ne sait à qui confier sa bestiole avant de partir en vacances. « C'est à cela qu'on reconnaît que l'on n'a pas de vrais amis. » Remarque très juste s'il en est. « Nous partions sur les routes, nous voulions voyager léger. Phoebe nous aurait ralentis. Nous ne sommes déjà pas des lièvres. Phoebe et ses courtes pattes torves. Phoebe et son rocher. Phoebe et ses deux litres d'eau. » Qu'aurait écrit La Fontaine là-dessus ? On s'interroge.

Pourquoi ce pauvre garçon, sensible à la cause animale, s'est-il lancé dans cet achat incongru ? « Ce serait un petit spectacle permanent, reposant, totalement dépourvu d'enjeux contemporains… Un élément de décoration, une présence infime, silencieuse, un détail du vaste monde qui, par métonymie, l'évoquerait tout entier sans nous encombrer de ses collines. »

Mais l'on se lasse du néant.

Il pouvait encore la ramener dans son milieu d'origine : les marais de Floride. C'est ce que des gens bien auraient fait. Mais pas lui. (Sans mettre en doute l'intégrité du narrateur.)

Une autre idée lui vient : « La rendre sans exiger de remboursement. Nous n'en voulons plus. Reprenez-la. Elle n'est pas propre. Elle ne parle pas. Elle a mordu le facteur. »

C'est malhonnête. Elle n'avait rien fait la pauvre bête, et bientôt, c'est précisément ce qu'on allait lui reprocher ! Quelle mauvaise foi !

Il faut trouver une solution pour cet être accroché à son rocher :« on aurait dit une moule », « elle nageait sans grâce, comme un sabot… On aurait dit le dernier des cornichons. »

Se casser la tête pour un animal qui n'y met pas un peu du sien, c'est pénible : « Phoebe ne semblait exister que pour passer le temps. Il ne lui arrivait rien. Elle ne prenait aucune initiative. On ne lui supposait aucune pensée, aucune imagination. Elle se contentait d'être, pétrifiée dans l'infinitif, ignorant toute conjugaison. » Les gens qui ne font pas d'effort, zut alors ! Pourquoi on en ferait pour eux, hein ?

Et pourtant, notre généreux et dévoué narrateur a l'idée assez géniale de placer l'aquarium dans une baignoire pleine d'eau : moins de risque d'évaporation (il fait très chaud maintenant l'été…) Il ajoute (quel altruisme!) un canard en plastique rose, de la poudre de crevette et ne ferme pas totalement les volets, pour le jour... et au risque de se faire cambrioler (mais quand on aime…)

ET CRAC : au retour, tandis qu'il s'empare de l'animal du bout des doigts (presque une caresse), la carapace craque sous son doigt (l'allitération laisse supposer qu'une carapace est faite pour craquer...) « Il y avait eu un petit bruit de promenade en forêt. Un bruit léger de fuite. Un bruit bref. Une courte promenade. » La carapace déshydratée, décalcifiée A CÉDÉ (misère!) La tortue n'est pas encore morte mais le sera bientôt.

Voilà l'histoire : 53 pages sur la tortue.

J'ai souri (sans mauvais jeu de mots, ah, ah) souvent. J'ai beaucoup admiré cette prose poétique, un brin précieuse et comme détachée, de celui qui dit des choses essentielles, existentielles même en passant. Bon, c'est bien, tu t'es bien amusée mais il te faut redescendre sur terre ma cocotte, et te creuser un peu les méninges !

Et j'ai effectivement commencé à m'interroger.

Sympathique et bien vue cette petite histoire de reptile, pas plus courant que ça dans la littérature... Mais de quoi me cause-t-il au fond Chevillard ? On sait bien que qui dit "tortue" dit "fable", et qui dit "fable" dit "sens" : que pouvait-il bien se cacher derrière ce petit divertissement aux allures absurdes ? Et se cachait-il même quelque chose ? Fallait-il y voir seulement une leçon de morale écologique, une dénonciation de la désinvolture avec laquelle les hommes traitent la nature ?

Terminé l'amusement, il allait falloir que je pense un peu. Et là, franchement, je n'en menais pas large.

Et, pour tout vous dire, ça n'allait pas vraiment s'arranger. Mais le moral était bon, je vous rassure.

Je poursuis donc ma lecture...

Page 54 donc, commence une nouvelle petite histoire au sujet d'un pauvre gamin de collège harcelé par d'autres - dont le narrateur - et surnommé « petit Bab », comprenez petit babouin.

Nous passons ensuite et sans crier gare à l'évocation d'Anton, vendeur à l'Arche de Noé, (lieu où a été achetée Phoebe) où les trafics d'animaux, paraît-il, sont courants...

Encore apparemment plus incongru, page 75, le narrateur se plaint de s'être fait voler la vedette au sujet d'un écrivain du XIXe siècle, oublié de tous : un certain Louis-Constantin Novat. En effet, un érudit du nom d'Yves Malatesta lui a piqué un travail dont il était chargé sur l'édition des œuvres posthumes de ce L-C Novat. Zut ! Et, CLAC. Le beau projet s'écroule. Ça fait mal. La tortue aussi a dû avoir mal, très mal même. Notre narrateur ne va cependant pas renoncer complètement à un projet qui lui tient à coeur : « moderniser » quelques œuvres qu'il détient dudit Novat et signer cette « nouvelle » production de son propre nom. Et nous voilà plongés dans le détail des écrits de L-C Novat, dont voici quelques titres : « Trois oeufs », « L'Anguille sous roche », « Queue coupée »… Je suis sur mes gardes… C'est quoi cet enfumage ? Je n'y vois plus rien...

Je fais la fière, je poursuis ma lecture mais je suis larguée. Tête haute, hors de l'eau. Mais sur la pointe des pieds. C'est QUOI le rapport ??? B…..L !

Des leurres, ces digressions à la c .. ? Des fausses pistes ? Il se fout de ma g….. ce Chevillard. Il faut que je reste vigilante, il me trimbale, c'est sûr. Je relis, fais demi-tour, compare, confronte, entoure, barre, surligne en jaune, en rose, en vert, jette le livre - qui ressemble à un perroquet des îles - rageusement, le reprends hâtivement...

Deux nuits d'insomnie et trois jours foutus plus tard…



J'Y SUIS !!! Enfin, je crois y être...



(Ma grand-mère disait, de moi et d'autres aussi j'espère: elle comprend vite mais faut lui expliquer longtemps !)

De quoi me parle Chevillard depuis le début sinon... de LITTÉRATURE ? Bah oui ! Évidemment bien sûr, grosse neuneu que je suis ! Je n'y ai vu que DU FEU. La métaphore de la tortue était là, sous mon nez ! Il fallait la réhydrater cette tortue, lui injecter un petit quelque chose pour qu'elle renaisse, modifier l'allure régulière de sa carapace pour qu'elle ne soit plus tout à fait la même…

N'est-ce pas ce que font les auteurs, TOUS ? Ils « réhydratent » les textes anciens, dont ils sont nourris, au point de ne même plus être conscients qu'ils ne sont pas tout à fait à l'origine de « Ce fut comme une apparition... » ou de « Longtemps... » Oui, écrire, c'est insuffler du nouveau, de la modernité, ramener à la vie, varier le motif, changer l'aspect… Un sang neuf, une énergie nouvelle, une explosion qui décoiffe (pour parler d'une tortue, il y a mieux!)

Il faut savoir tuer le père, (C'est toujours la même chose!), sortir de l'état de pierre, de l'immobilité, de la paralysie, de l'inertie, du convenu, de la platitude, du lieu commun. Agir. Réagir. Combattre même. Être violent. Donner un coup de pied dans la fourmilière. CRAC. Pour repartir vers du vivant, du mouvement, de l'air vif.

Il fallait tordre le cou de la tortue (d'aucuns l'avaient fait avec l'alexandrin, non?), la faire péter. L'exploser. PAN !

Et m'apparaissait clairement toute une série de réécritures du même motif, toute une série de mises en abyme de ma tortue de Floride qu'il fallait réanimer (ou faire crever) au plus vite pour passer à autre chose... Et je vis tous les jeux d'échos et de correspondances dont le texte fourmille (une illumination, ça arrive !)

TOUS ? J'avais tout compris ? Non, loin de là, évidemment. Mais c'était déjà ça. (Il fallait que je dorme un peu maintenant!)

J'étais bluffée.

Le propos de Chevillard était PERFORMATIF : quand dire, c'est faire ! Ah, il m'avait bernée l'animal ! Il l'avait fait devant moi et je n'avais RIEN VU ! Bien joué !

Il n'a pas tort Chevillard, rien ne se perd, tout se transforme…

Finalement, cette tortue, elle est immortelle !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Le vaillant petit tailleur

Eric Chevillard s'attaque dans ce roman paru en 2003 au célèbre conte des frères Grimm. Enfin, célèbre c'est vite dit. Je ne le connaissais pas et pour l'occasion de cette lecture, qui implique des variations à l'infini sur le thème comme l'auteur sait en proposer, j'ai préalablement pris connaissance du canevas original des aventures de ce petit tailleur entreprenant.



La manière d'Eric Chevillard, si on l'apprécie, n'a pas beaucoup changé au fil des années. J'ai de nouveau été rapidement conquis par ces pages pleines de rebondissements, de non-sens, de passages jubilatoires, de rapprochements inattendus.



Au-delà de ce conte en particulier l'auteur nous emmène dans des réflexions drolatiques sur ce genre littéraire, en appelle à Bruno Bettelheim et son classique "psychanalyse des contes de fées". Mais ce sont bien les mouches qui ont la première place, ce qui n'est que justice puisque ce sont elles les premières victimes du Vaillant Petit Tailleur à la réputation de matamore ultime !
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L'arche Titanic

Aepyornis.



Eric Chevillard passe une nuit dans la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle.



A quoi pourrait bien penser un écrivain, si on le laissait seul la nuit dans un musée ? Eric Chevillard se prête à l'expérience cette nuit du 5 novembre 2019. Le cadre est somptueux, rien de moins que la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle.



Eric Chevillard passe une nuit agitée. Les animaux s'animent, les espèces disparues reprennent vie et viennent s'en prendre à l'infortuné écrivain. En parallèle un rêve étrange tourmente l'écrivain lors de ses rares périodes de sommeil.



Cela n'empêche pas l'auteur de se poser diverses questions: comment les taxidermistes conservent-ils les animaux ? Plus important encore, faut-il faire de même avec les humains ? L'homme est-il devenu une arme de destruction massive d’espèces animales et végétales ? Mais tous ces questionnements ne cacheraient-ils pas la vraie raison pour laquelle l'auteur s'est fait enfermé pour une nuit ?



Bref, j'ai passé une excellente nuit au Muséum d'histoire naturelle.
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