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Puis Fouquier fait lire son acte d'accusation par un greffier et c'est comme s'il avait recopié mot pour mot le texte de l'un des innombrables pamphlets qui ont été publiés contre elle. Il y ajoute sa touche personnelle, déclamatoire, nauséabonde et emphatique et, comme toujours sous la Révolution, tout un fatras de références tirées de l'Antiquité. La seule chose qu'il ne dit pas, c'est qu'il y a avec cette coupable-là une belle fortune à confisquer. Jeanne est présentée comme une "nouvelle Aspasie" (du nom de la célèbre prostituée d'Athènes, égérie de Périclès). Elle ne s'est pas contentée de culbuter "ministres, généraux et princes de l'Eglise", elle a su, par ses "rares talents", "réveiller les sens presqu'éteints" du "tyran Louis, le quinzième du nom", ce "faible et débile despote", son "imbécile amant".



p. 450
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Particularité de ce tissu : il comporte à la fois une empreinte et une image. D’une part, l’empreinte sanguine d’un homme flagellé, crucifié, le front couronné d’un casque d’épines, le flanc percé d’un coup de lance. Et, d’autre part, l’image de ce corps, semblable à un négatif photo révélé par les clichés de Secondo Pia en 1898.

Premier problème : cette image, on le sait aujourd’hui grâce aux progrès de la science, fut produite par une roussissure de certaines barbelures des fils de lin, en dehors des zones imprégnées par le sang. De plus, elle s’est imprimée à plat, sans les déformations qu’aurait provoquées la présence d’un corps. Or, l’institut médico-légal de Turin déclare que ledit corps a séjourné une trentaine d’heures dans ce linceul – pas davantage, puisqu’on ne relève aucune trace de décomposition. Mais il certifie aussi qu’on l’en a retiré sans le moindre arrachement des fils de lin ni des caillots de sang, ce qui, vu la coagulation, est rigoureusement impossible. Et pourtant, tous les examens le confirment : l’image s’est formée dans le linge alors qu’il était vide. C’est ce que les physiciens, lors de l’étude internationale pluridisciplinaire du linge en 1978, ont appelé une impression retrait sans contact.
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ROSE BLESSEE



Les hauts lieux de pétale et de nuit

sont vacants à l'heure écartelée

où triche on ne sait quel personnage

aux yeux d'insecte - qui s'entretient



des dieux avec un cireur de lune,

mais toute l'angoisse vient d'ailleurs

quand la rose noire se dévêt

et choisit sa route vers le ciel.



(L'Aventure des choses, 1973 - Jean-Paul MESTAS)
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Elle ne méritait pas la mort que viennent de lui faire éprouver les tigres qui gouvernent la France.



p. 463
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[…] Sur toute la longueur de l’habit du pauvre Indien vient d’apparaître l’image imprimée de la Vierge Marie.

Ce ne serait qu’une belle légende d’Épinal si la tunique en question, appelée tilma, faite de fibres d’agave extrêmement fragiles (durée de vie moyenne d’un tel vêtement : une vingtaine d’années), n’était exposée à Mexico depuis près de cinq siècles, en parfait état de conservation. Vingt millions de pèlerins défilent devant elle chaque année à la basilique de Guadalupe, et elle a fait l’objet des études scientifiques les plus poussées. Aucune n’a jamais pu définir la nature ni l’origine de l’image qui s’y trouve.

Concrètement, il s’agit d’une impression recto-verso sans apprêt, ce qui déjà paraît irréalisable sur une étoffe aussi grossièrement tissée. Aucun trait de pinceau, aucun craquelé n’étant visible au microscope, il semble bien que le tissu d’agave se soit comporté comme une pellicule photo, sur laquelle l’image de la Vierge se serait imprimée des deux côtés.

Le prix Nobel de chimie Richard Kuhn a estimé, en 1936, que les pigments qui composent ses couleurs ne sont pas de nature minérale, ni végétale, ni animale. Autrement dit, comme l’a confirmé lors de sa contre expertise en 1979 Philip S. Callahan, biophysicien de l’université de Floride et expert en peinture, « l’origine de ces pigments est inconnue ».
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Mme de Montrevel écouta sur ses prouesses le récit légèrement gascon d'Edouard; puis elle le regarda avec cette longue et sainte tristesse des mères pour lesquelles la gloire n'est pas une compensation du sang qu'elle fait répandre.

Oh ! bien ingrat est l'enfant qui a vu ce regard se fixer sur lui, et qui ne se rappelle pas éternellement de ce regard !
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Des compilations MP3 de Céline Dion, Roxette, Madonna, Mylène Farmer, Jennifer Lopez, Aqua ou E-Rotic et des films de Xavier Dolan en MPEG-4 recopiés chez le copain qui possédait un graveur de disques, le titre inscrit au feutre bleu permanent. Des boîtiers rayés empilés dans des cartons attendant leur tour d’être anéantis dans l’humidité des « escargots en métal », ces petits hangars que tout le monde faisait construire dans les années 1990 pour y ranger sa voiture, ses pots de cornichons et tout le superflu de la vie.
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sépare, il faut que le père mnette beaucoup du sien. Tel n'a été le cas. En I9I4, nous étions à peu près brouillés. Mais, à l'occasion de la guerre, nous avons farnille une afaire de convenances. Et je reviens, après treize mois d'absence et une blessure, avec les meilleures dispositions, I'union nationale. Les dangers que j'allais co encore quassez sceptique sur leS possibilités de Dotre parfait. Tu es bien remis ? Ça va! II2 étendu jusqu'à la COurir en faisaient Nous nous asseyons à table, chacun à SOn ancienne place, etj'observe que rien ici n'est changé. Mon père me questionne: n'a pas -En effet, tu as bonne mine. Cette vie t'a développé. - Encore une de tes idées! ns, Il me regarde à la dérobée, et je me rends compte, a a dont sa main pétrit son pain, que quelque chose lui déplat. J'en suis vite informé : Comment t'es-tu arrangé pour n'avoir pas un seul galon? - Je n'y tiens pas, dis-je pour couper court. Quand mon père fait allusion à ce qu'il appelle mes idées, c'est toujours mauvais signe. Mais il tient à la sienne et pour- suit : -Il n'y a pas de quoi! -Les fils de Charpentier, à peu près de ton âge, sont l'un sergent et l'autre adjudant, et leur père en est fier. -Oh! naturellement, tu es au-dessus de ça!... Ah! on peut dire que tu ne t'es jamais forcé pour faire plaisir à personne! Ma seur, qui craint une discussion où nous ne céderions ni I'un ni l'autre, intervient et détourne la conversation. Ils s'en- tretiennent, en dehors de moi, de la marche de la maison, de leurs amis, d'invitations, de visites, que sais-je... Ils ont les mêmes petits soucis qu'en I9I4, et il me semble, à les entendre, que je les ai quittés hier. Ils n'ont pas l'air de se douter de ce qui se passe à quelques centaines de kilomètres. Et mon père prétend que l'égoisme est de mon côté! Cela n'a dailleurs aucune importance. Je suis ici pour sept joursen canton- nement d'alerte. Mais ces êtres pour qui je me bats (car enfin, ce n'est pas pour moil) me sont comme étrangers. Ils ne sont même pas curieux de la guerre. Mon père ne saurait condes cendre à minterroger : ce serait reconnaître qu'un nls peut en savoir plus que son père sur certains chose lui paraît inimaginable, tellement elle choque ses habi- tudes d'autorité. points. Cette
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S'il fallait le considérer comme un ennemi mortel, il occupait un rang bien supérieur au démon de Goethe, verbeux et faible, en fin de compte. Il assumait le corps et les traits de notre nature mortelle, mais il dissimulait la sienne - se révélait un Méphistophélès profondément réticent.
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Alors j’en reviens à la question cruciale : les fantômes d’Einstein et de Tesla sont-ils vraiment apparus aux deux médiums ? Et est-ce un véritable revenant qui a bien voulu se laisser immortaliser, ou est-ce l’image mentale à laquelle la photographe l’associait qui s’est imprimée dans son smartphone – à la manière des psychophotographies réalisées en laboratoire par Ted Serios ? Ce qui ne plaide pas en faveur de cette dernière hypothèse, c’est que Geneviève Delpech, avant que l’entité ne se « montre » à elle le 19 décembre 2015, ne connaissait ni le visage ni le nom de Nikola Tesla.

C’est moi qui ai suggéré cette identité, quand elle m’a décrit l’inconnu surgi au pied de son lit. On pourrait alors m’incriminer en soupçonnant un phénomène de projection télépathique. Mais, au moment où Tesla lui est apparu la première fois, il était totalement absent de mes pensées – à la différence d’Einstein, qui m’obsède depuis tant d’années. Cela dit, j’avais éprouvé des mois plus tôt l’envie de travailler un jour sur Tesla, mais ce n’était qu’un vague projet qui n’avait pas encore pris corps. Pour peu que j’emploie cette dernière expression au pied de la lettre, alors oui, peut-être suis-je l’émetteur inconscient de trois apparitions successives – mon père, Albert et Nikola.

Deux personnages que j’avais déjà traités par écrit, et un troisième qui demandait à l’être. Fallait-il, pour désactiver mon scepticisme, que des médiums m’empruntent à leur insu des images intérieures, des supports visuels de nature à mieux « faire passer » les informations qui m’étaient destinées ? Je ne sais pas. Et je dois dire que je ne déteste point cette forme d’ignorance. J’aime que tout soit possible. Je me méfie de ce qui a l’air certain.
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À dix heures quarante-cinq le 12 août 2022, par un vendredi matin ensoleillé dans le nord de l’État de New York, j’ai été attaqué et j’ai failli être assassiné par un jeune homme armé d’un couteau juste après être monté sur scène dans l’amphithéâtre de Chautauqua pour y parler de l’importance de préserver la sécurité des écrivains.



J’étais accompagné de Henry Reese, cofondateur avec son épouse Diane Samuels du projet de Pittsburgh Ville Refuge, qui donne asile à un certain nombre d’écrivains en danger dans leur propre pays. Henry et moi étions venus à Chautauqua parler de la création en Amérique de lieux sûrs destinés à des écrivains venus d’ailleurs et de mon engagement dès les prémices de ce projet. Cela faisait partie d’un programme d’une semaine de manifestations organisées par l’Institution de Chautauqua intitulé « Plus qu’un refuge. Redéfinir l’accueil américain ».



Nous n’avons jamais eu cette conversation. Et je n’allais pas tarder à découvrir que, ce jour-là, l’amphithéâtre n’était pas pour moi un lieu sûr.



Je revois encore l’instant au ralenti. Mes yeux suivent la course de l’homme qui jaillit du public et vient vers moi. Je distingue chaque pas de sa course effrénée. Je me vois me lever et me tourner vers lui. (Je continue à lui faire face. Je ne lui ai jamais tourné le dos. Je n’ai aucune blessure dans le dos.) Je lève la main gauche dans un geste d’autodéfense. Il y plonge le couteau.

Ensuite je reçois de nombreux coups, au cou, à la poitrine, à l’œil, partout. Je sens que mes jambes me lâchent et je m’écroule.
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"Nous n'avons été ni meilleurs ni pires que les autres, Elia. Nous avons essayé. C'est tout. De toutes nos forces, nous avons essayé. Chaque génération essaie. Construire quelque chose. Consolider ce que l'on possède. Ou l'agrandir. Prendre soin des siens. Chacun essaie de faire au mieux. Il n'y a rien à faire d'autre que d'essayer. Mais il ne faut rien attendre de la fin de la course. Tu sais ce qu'il y a, à la fin de la course ? La vieillesse. Rien d'autre. Alors écoute, Elia, écoute ton vieil oncle Faelucc' qui ne sait rien de rien et n'a pas fait d'études. Il faut profiter de sueur. C'est ce que je dis, moi. Car ce sont les plus beaux moments de la vie. Quand tu te bats pour quelque chose, quand tu travailles jour et nuit comme un damné et que tu n'as plus le temps de voir ta femme et tes enfants, quand tu sues pour construire ce que tu désires, tu vis les plus beaux moments de ta vie. Crois-moi. Rien ne valait pour ta mère, tes oncles et moi les années où nous n'avions rien, pas un sou en poche, et où nous nous sommes battus pour le bureau de tabac. C'était des années dures. Mais pour chacun d'entre nous, ce furent les plus beaux instants de notre vie. Tout à construire et un appétit de lion. Il faut profiter de la sueur, Elia. Souviens-toi de cela. Après, tout finit si vite, crois-moi."
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Il paraissait accommoder sa conversation à la structure morale des autres - comme on raconte parfois que les esprits assument la forme des mortels.
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Je mesure, bien entendu, combien le témoignage qui va suivre pourra sembler extraordinaire, surréaliste, improbable. Mais, outre les pièces à conviction qui l’étayent, il n’est pas sans précédent au sein de ma corporation. Il s’inscrit, sinon dans une tradition, du moins dans une continuité somme toute assez logique, dès lors qu’un auteur s’est donné pour passion, pour métier, pour devoir de transmettre à ses contemporains les émotions qui l’animent, l’assaillent, l’intriguent ou le taraudent. Bref, je suis loin d’être le premier romancier à relayer des sentiments et des informations en provenance supposée de l’au-delà. Toutefois Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Arthur Conan Doyle ou Jean Cocteau, pour ne citer que les plus connus et les plus militants, l’ont fait généralement par le biais des tables tournantes ou de l’écriture automatique, ce qui n’est pas mon cas. […]

Je me suis contenté de recevoir de manière croisée, par deux intermédiaires aux facultés médiumniques et à la fiabilité reconnues, des messages d’une précision inouïe sur lesquels j’ai ensuite enquêté. Et, à la différence de mes grands devanciers, méthodiquement obsédés par le spiritisme, je n’ai rien provoqué. Je n’attendais pas de réponse, je n’avais pas sollicité de contact avec l’au-delà pour demander de leurs nouvelles à mes chers disparus – j’en avais déjà reçu, merci, cela me suffisait et je leur fichais la paix. […]

Me voici donc interpellé, pris à témoin, envoyé sur des pistes, orienté vers des chercheurs inconnus de moi, des découvertes à couper le souffle ou à dormir debout, ballotté entre des secrets terrifiants enfouis dans le passé et un avenir prometteur que les grands lobbies énergétiques se sont fait un devoir d’enterrer.
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[...] on prétend que certaines personnes nerveuses se jettent dans des précipices par peur morbide d'y tomber.
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Quelque chose en lui m'effrayait - quelque chose de méchant qui le faisait ressembler à un sorcier en train de méditer un horrible dessein que je ne comprenais pas.
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« Aux olympiades de la mauvaise fois, après un triomphe, Isabel de Saint-Gil aurait été disqualifiée pour professionnalisme. »
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Sa stupidité se révélait parfaitement étanche.
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Par une chaude fin d’après-midi, François Mitterrand me propose de faire quelques pas dans le parc de l’Élysée. Nous sommes en juin 1994, Édouard Balladur s’est installé à Matignon un an auparavant. Pour le moment, au Château, l’effervescence règne avec la préparation de la visite de Bill Clinton dans le cadre d’entretiens bilatéraux entre la France et les États-Unis.

Cette invitation du chef de l’État à traverser ce jardin à l’anglaise d’un vert éclatant doit être appréciée à sa juste valeur ; même si les membres de son cabinet ont, en théorie, toute latitude pour se promener sous ses frondaisons, nul ne se risque, en pratique, à exercer ce privilège. Sans doute parce qu’inconsciemment, nous pensons tous que cet endroit relève du domaine réservé. Le chef de l’État affectionne ce parc et tout particulièrement ses nouveaux occupants : un couple de colverts qui a élu domicile près du perron gauche du bâtiment élyséen.

En remontant l’allée, le président de la République me parle de Bill Clinton. Il est un des rares chefs d’État à avoir aussitôt apprécié un président américain que les observateurs dépeignaient complaisamment au début de son mandat comme un homme peinant à décider, tout juste sorti de son Arkansas natal. Les réunions organisées avec ses conseillers duraient quatre à cinq heures, disait-on, et se concluaient… par de nouvelles réunions. Mais aux yeux de François Mitterrand, Clinton avait, au contraire, le mérite de se poser et de poser beaucoup de bonnes questions. Le jugement mitterrandien était fondé puisque quelques mois après son installation à la Maison Blanche – par un de ces retournements majeurs que l’Histoire affectionne –, le monde entier avait découvert l’image d’un Bill Clinton invitant Yitzhak Rabin et Yasser Arafat à sceller par une poignée de main symbolique les accords d’Oslo entre les Israéliens et les Palestiniens. Comme le rappellera dix ans plus tard Uri Savir, qui fut le chef de la délégation israélienne lors de la négociation de ces accords, la France à cette époque a joué un rôle significatif, notamment après la conférence de Paris et la visite d’État de François Mitterrand en Israël.

Le président de la République passe des macro-enjeux permettant de ramener la paix au Proche-Orient, à la politique française en évoquant Charles Pasqua. Le ministre de l’Intérieur est un allié précieux pour Édouard Balladur. Le chef de l’État décortique le souverainisme de celui qui a le goût du verbe haut et le savoir-faire des coups bas, le style et le stylet.
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Petit à petit, année après année, le local avait pris forme et vie. Comme si ce lieu froid, fait de vieilles pierres, se nourrissait de la sueur des hommes pour éclore. Plus ils travaillaient et plus le tabac était beau. Les hommes sentent cela. Qu'il s'agisse d'un commerce, d'un champ ou d'une barque, il existe un lien obscur entre l'homme et son outil, fait de respect et de haine. On en prend soin. On l'entoure de mille attentions et on l'insulte dans ses nuits. Il vous use. Il vous casse en deux. Il vous vole vos dimanches et votre vie de famille, mais pour rien au monde on ne s'en séparerait.
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