Il ne serait pas exact de dire que le principe de synthèse de la société moderne est la production matérielle en tant que telle, en effet, lorsqu'une production n'est pas « rentable » en termes de valorisation du travail mort accumulé (« valeur »), elle est abandonnée. Cependant, l'accumulation de la valeur ne fonctionne pas sans un accroissement continuel de la production de biens d'usage. C'est pourquoi le capitalisme est la seule société qui a proclamé la productivité matérielle comme le bien suprême. En dérive le bien connu caractère « matérialiste » de la société moderne qui, pris comme facteur isolé, est la cible préférée de toute critique purement moraliste à son égard. En vérité, ce n'est qu' indirectement, par le biais de l'autovalorisation de la valeur, que dans la société capitaliste les exigences de la production matérielle prévalent sur toutes les considérations sociales, esthétiques, religieuses, morales, etc., tandis que dans d'autres sociétés on pouvait, au contraire, sacrifier la productivité matérielle à ce genre de préoccupations.
« Je pensais que je n’avais rien à apprendre des gardiens, miaula-t-il, pensif. Mais, eux, ils ont appris à vivre avec le changement. Il serait peut-être plus simple pour nous d’accepter le présent tel qu’il est plutôt que de chercher à retrouver notre vie d’avant. »
- Tu me googles là ?
- Je veux juste être sûre que t'es ni un serial killer ni un Podcaster.
On est tous un peu des imposteurs, quand il s'agit d'éduquer des enfants.
Je t'aime bien plus que ce que tu imagines. Et je sais, quoi que tu penses, que tu m'aimes en retour.
J’ai longtemps cru qu’il me détestait. C’était une erreur, à ce que m’a dit mon père, quelques années plus tard. Il m’aimait bien, pépé. Il me trouvait du caractère. Mais il faisait partie de ces gens à qui ça écorcherait la gueule de dire un mot gentil, de faire un compliment.
Mon père essayer de mettre ça sur le compte de sa génération.
— Avant, c’était comme ça, qu’est-ce que tu veux que je te dise ! Les gens étaient pudiques. On ne passait pas son temps à se frotter le dos ou à se lécher la poire.
Tu parles.
Pépé n’était qu’un acariâtre, un vieux râleur. J’ai dû hérité de ses gènes.
Je suis pareil que lui, un constipé du cœur.
source : difunttichronicles.com
La mort nous fait penser à la mort, par association d’idées, je suppose. Celle des autres nous ramène à la nôtre, à celle de nos proches, à l’éventualité de notre disparition. Cette « éventualité » qui est notre seule certitude, mais que l’on traite avec un curieux scepticisme, comme si on pouvait se permettre d’en douter. On vit tous en sachant qu’on marche vers la mort. On fait comme si de rien n’était. Mais il suffit d’un accident sur le bord de la route, d’un parent qui nous quitte, d’un téléphone qui sonne au milieu de la nuit, d’un médecin qui tire la gueule en regardant nos analyses, et elle revient, la mort, cette vieille salope. Elle nous met la main sur l’épaule, nous fout des frissons dans le dos.
source : difunttichronicles.com
Pour moi, il a toujours été le petit.
Petit con, petit emmerdeur, petit crétin cafteur, petit merdeux.
Petit frère.
Vivante trahison de mes parents, qui avaient jugé bon de le fabriquer sans penser à me consulter, alors qu’ils m’avaient, moi, et que ça aurait dû suffire à faire leur bonheur.
Qui dire la douleur des frères et sœurs aînés, contraints de partager les Carambar, les épaules du père, les bisous de la mère, la banquette arrière de la bagnole, la trottinette et le vélo ? Qui dira à quel point c’est frustrant de devenir, du jour au lendemain, ou presque, et sans l’avoir voulu, celui qui doit donner le bon exemple ?
Pourtant, j’ai pris mon rôle à cœur, Hervé peut témoigner. J’ai tout fait pour lui apprendre la vie, la vraie, à coups de croche-pattes, de trahisons et de poils à gratter. Grâce à moi son enfance a été un très long bizutage.
J’étais le grand frère insupportable.
Je suis le vieux frère impénétrable.
Vu notre âge, c’est pour la vie, désormais, je le crains.
source : difunttichronicles.com
Ma sœur dit que lorsqu'on a un bébé, on n'est plus capable de se soucier du reste.
Moi je me soucie d'avoir des glaçons bien sphériques.
TESTAMENT QUOTIDIEN
Je raconte une gare un fleuve une guitare
Une mansarde vague un arbre un matin nu
Haute mélancolie de la pluie sur la mer
Une seconde à peine de conscience ardente
Je raconte à voix ivre le rouge et le noir
Fenêtre délirante ouverte sur le large
O mon identité soumise aux quatre vents
Cortège quotidien dont retombe la cendre
Je vous dirai un pan de mur un gazomètre
Un cheval maigre une lessive sur un fil
Et comment s’acheva le voyage d’Ulysse
Sur une île perdue dans la fumée d’hiver
Je vous dirai encor une hirondelle morte
Un crime en banlieue nord le bleu d’une anémone
Je vous dirai encor une aube d’amour triste
Et le jour fermera ses volets de nuages
En vain je traduirai le cri du mâchefer
Le spasme du poisson qu’on jette sur l’évier
En vain le bruissement de l’herbe après la pluie
La parole s’envole et l’angoisse demeure
Enfant instantané de l’ombre et du soleil
N’ai-je vécu en tout que ce peu de clarté
Une seconde à peine de mémoire ardente
Toute une éternité de légende inavouable
Il me faut un bar tragique, un décor déprimant. Un véritable trou noir émotionnel. Il me faut... Nom de Dieu, c'est de l'Helvetica ?
C’est maintenant que je commence ce que j’aurais pu commencer il y a déjà dix ans. Mais je suis heureux de n’avoir pas attendu encore vingt ans.
Quand Naoh, fils du léopard, ramena son compagnon Gaw, qu'il avait repris aux Dévoreurs d'Hommes ,le feu brûlait clair et pur dans sa cage, sous la garde de Nam (La vie chez les Mammouths)
C'est passionnant. Le déroulement est fluide et clair, L'auteur a-t-il dû retravailler son scénario comme le fit G. Lucas pour ce beau résultat ? :-)
Le dessin en apparence assez dépouillé, est parfait et d'une précision remarquable. Les personnages connus sont d'une ressemblance stupéfiante. Attitudes et les mouvements très bien rendus. Bravo !
Pour les fan, ceux qui ont vécu l'époque, et les autres : c'est un livre indispensable. Car c'est la création d'une oeuvre majeure de notre époque qui nous est conté avec talent.
On découvre aussi l'étonnante personnalité de Georges Lucas, obstiné, prêt à tout supporter, prenant des risques insensés, pour donner vie à son rêve, seul contre tous. Combien auraient abandonné ? C'est grâce à ce caractère hors du commun, que le monde peut aujourd'hui jouir de cette oeuvre mythique.
Dommage seulement que les auteurs n'aient pas cité une des sources non avouée pour plusieurs visuels : les albums de Valérian (par Jean-Claude Mézières).
-J’ai longtemps rêvé de trouver un lieu où être moi-même. De rencontre quelqu’un qui verrait celle que je suis vraiment et non celle qui joue le rôle que l’on attend d’elle. D’être… aimée.
-Et maintenant?
Du bout des doigts, je lui frôle la pommette.
-De tes yeux. De ta voix dans le noir chuchotant mon prénom.
-Si tu étais mort, le peuple du Bois d’ombres ne serait plus de ce monde.
Il enfonce les mains dans ses poches, en cherchant mon regard.
-Pour une Princesse élevée à la cour, je te trouve… délicieusement naïve.
-Pour un homme issu du mal en personne, je comprends que tu sois blasé.
Mereneith Evangeline XII d’Aryd, Princesse puînée d’une longue lignée de jumelles royales – l’une destinée à régner, la seconde à lui servir de doublure en cas de danger.
Autrement dit, tout ce temps, je le passe à attendre la mort.
Elle pleurait pour elle-même, sa solitude, sa culpabilité et sa peur d'affronter ce qui l'attendait au château endormi.
A quoi sert la musique, si ce n'est à être partagée ? Je ne connais rien qui égale sa capacité à reformuler nos chagrins dans une langue supportable.
Maintenant, dans le petit salon, il reste ce qui reste quand il ne reste rien.
CHAPITRE VIII
Winckler, 1