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Chaque jour syllabe après syllabe mot après mot c’est pour savoir que tu écris pour répondre à cet appel à cet écho tu ne sais pas d’où venu mais il est là comme le bout d’un fil à peine visible que tu tires un peu et il bouge il résiste il faut laisser venir doucement ne pas le casser et tu ne comprends pas pourquoi ici alors que tu t’y attends le moins pourquoi comme ça aujourd’hui à ce rythme que tu maîtrises mal parce qu’il t’emporte ou te traverse vers ce que tu ignores comme un chemin que tu traces sans le suivre puisqu’il n’existe pas et que tu le fais avec tes pas avec tes mots tes images le paysage qui vient à ta rencontre tu ne sais rien et tu sais que quelque chose t’attend c’est comme un matin plein de lumière un silence ou un visage qui se penche mais c’est le soleil tu ne peux pas le voir ou cette blancheur tu marches à la rencontre tu as un corps si léger qu’il est le monde il y a la montagne comme une main l’air qui passe une colline de fraîcheur il y a dans chaque mot une brûlure et tu dis tu es cet air cette colline tu es la vie contre la mort et tu brûles je n’écris pas pour demain pour dans cent ans mais pour maintenant pour que le oui traverse le non que le non soit la force du oui j’écris pour résister à ces voix qui parlent dans ma voix je les entends elles sont là qui pondent leurs mots dans ma bouche et je bave ça grouille bêtises truismes clichés j’écris pour les cracher m’arracher la langue qu’encore et encore ce soit la brûlure de ce que j’ignore de ce qui n’en finit pas de commencer quelqu’un au début du siècle a dit le mot n’est pas étymologie mais un pur miracle et il s’y connaissait lui l’homme-paroles le maître es miroirs aux mille reflets où le monde un instant a brillé et qui é dit aussi qu’écrire c’est la vie qui prend conscience d’elle-même fourmis nébuleuses cailloux électrons une pyramide une chaise oubliée un après-midi dans une rue déserte le geste comme dédoublé d’une main sur le papier qui trace sa propre image tout ensemble à la fois dans le même éclair ton corps mon corps ni toi ni moi tu me brûles j’écris pour faire durer cette brûlure pour savoir que je te vois que je te touche et que nous sommes le même devenir
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Entre corps et pensée





Vingt-deux heures



Dix heures. Les chiens aboient comme si on entendait l’envers brutal du silence. Comme si montait de la terre une violence de voix acharnée à mettre en pièces le calme à peine conquis de la nuit. De temps à autre ils se taisent et c’est, sans fin, un clignotement muet, un bourdonnement de bouches, quelque chose comme des lèvres entrouvertes, des mots sans suite qui s’éparpillent. Et puis les cris recommencent. Ils disent l’heure des dents, de la salive, la brûlure, le noir qui s’est mis à luire, une obscure transaction de racines et de ténèbres, l’invisible connivence de l’étoile et du charbon.



Vingt-quatre heures, l’été
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–C'est fragile. Chaque jour de paix est un miracle. N'oublie pas cette pensée. Où que tu sois, au au plus profond de ta tristesse, elle t'aidera à sourire.
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Tu sais que la maladie d'Alzheimer évolue en causant l'oubli des choses du passé proche puis l'effritement des souvenirs anciens et la perte progressive de certaines fonctions langagières. Or, les études conduites par des chercheuses canadiennes, une équipe à Toronto et une à Montréal, ont révélé que, chez les personnes multilingues, les troubles langagiers affectent en priorité les langues tardivement acquises.
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Ecrire est le désir le plus haut, à l'égal de voler.
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Sa petite sœur ! Sa petite sœur morte ! Il serre le poing alors que des envies de meurtre l’envahissent. « Quand j’aurai trouvé le trou d’cul qui a orchestré ça, je jure qu’il va payer ! Je vais le pendre par les couilles, lui arracher la peau avec un couteau rouillé et verser de l’eau de javel sur ses plaies ! » Peter voit rouge, son sang bouille dans ses veines. Il transpire à grosses gouttes, et sa respiration se fait haletante.
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Très peu de personnes avaient remis en cause les paroles des Élèvés. Moi même, j'avais accepté ce qu'ils me disaient sans vraiment me pencher sur mes doutes. C'était plus que de la soumission. Cette ignorance avait été voulue

...

C'était la preuve que j'avais fait partie du problème à plus d'un titre. J'avais été un rouage dans ce système qui avait brutalisé des centaines d'innocents, moi y compris.
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La justice obéit souvent à ces entraînements de conviction qui font qu'on oblige les événements à se plier à l'explication première qu'on en a donnée.
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même s’ils étaient séparés dans l’espace, ils étaient ensemble dans le temps.
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Énigme coriace que les rêves.

Certains voient en eu des messages crypté adressés par l’inconscient, quand d’autres estiment qu’il consistuent une réalité parallèle.

Dans l’un ou l’autre cas, leur signification nous apparaît bien souvent lorsque nous nous y attendons le moins…
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La jeune fille berçait sa tristesse en jouant les valses de Chopin. Son jeu nerveux, vibrant, personnel en dégageait avec force l'inquiétude haletante : sous ses doigts, plus ardents qu'exercés, un tumulte de rythmes violents, de sons et de cris qui par moments semblaient des voix humaines, exprimaient les tempêtes d'une âme démontée.



Quatrième partie

Chapitre I
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-Je scanne son quotient mental et regardez, je n'obtiens que des zéros !
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Poème, débris ou indice d’un travail à faire. On ramasse, on termine, on ferme, on boucle, pour en finir. Au bout, c’est encore tellement en avant que cela effraie.
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Livre. Au hasard, là, dans l’entre-deux et l’attente d’un mouvement qui l’entraîne, l’emporte ou le rapporte, bulle d’air, ballot de lignes ému par l’œil ou un corps venu à sa rencontre, lui-même dérivant sans forces sinon celles, floues, entre passé et attente.



Très peu d’œuvres-seuils. Bien plus souvent des pièges, et leur génie est sombre, seul.



Ne te méjuge pas, tu as le premier rôle. Sans toi, tout dort, disponible, éteint.
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Le mouvement devenu liasse de feuilles, trace à partir de quoi on essaie de le revoir, de le retrouver. Si on y parvient, ou même seulement si on croit y parvenir, les pages vibrent un peu, par une sorte de vie autonome. On s’étonne de même devant la couleur tenace d’une fleur séchée.



Durer. Il faut une patience d’ange pour mâcher un mot, absorber complètement une couleur. Le plus souvent, on a lu, on a vu. Trop peu patients, occupés, devenus incapables de lourdeur, de lenteur vive, d’épaisseur. Mots alignés sombres sur la page, colonnes de bêtes chenillant et laissant derrière elles quelle bave qui brille ?
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Amélie Nothomb
Au détour d'une version, j'appris qu'Hermès, le dieu messager aux pieds ailés, pouvait être qualifié de psychopompe. Le psychopompe était celui qui accompagnait les âmes des morts dans leur voyage.
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Cette odeur de bocal, de bonbons vieux, que finissent par prendre les plus beaux livres. Dans l’instant de découvrir, on peut connaître une joie déliée, mais de façon sûre, plus ou moins vite, les pages deviennent monument, tas, balise d’une nostalgie. Millions de pages lues depuis l’enfance. Volumes serrés en murs ou bien laissées en vrac encombrant la table, la pièce. Encore loin d’en finir. Passion sue dérisoire, mais parfois se produisent des rencontres comme si brusquement la langue ou la vue renaissaient. Rares, mais justifiant le reste d’un coup. Du génie, devant, net, et qui brûlerait pur.
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On attend malgré tout un livre qui en finisse, une peinture qui finisse la peinture… On ne retient guère que ceux et celles qui nous ont approché de ce point. Il y a peu d’histoire dans tout cela, peu d’assurance, plutôt de violentes rencontres à certains moments, et l’intuition très forte de voir pourquoi écrire, encore.



Et puis un peu de temps et tout se dilue, l’œuvre aussi se transforme sous l’œil, et ce n’est plus ni aussi exact ni aussi puissant.



Mur blanc. Devant. Il ferme, on s’obstine. Des parpaings chaulés autour d’un jardin. Mur paroi.
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L'Archange lumineux a des caractères communs avec Apollon, et "Tombelaine", en son nom, avec la parèdre de l'Apollon gaulois : Belisama. Il est impossible, en effet, de voir dans "Tombelaine" autre chose qu'une Tombe de Belisama.

Le fait, en soi indéniable, est que la Vierge a eu sa chapelle au Moyen-âge à Tombelaine, et sous le vocable de "Notre-Dame-la-gisante-de-Tombelaine", qui, avec ce mot de "gisante", évoque assez la sépulture. La mère de Jésus a succédé là, comme en tant d'autres endroits déjà mentionnés, à une déesse ancienne.
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Des morts, il reste parfois des toiles, des livres, de l’histoire, des souvenirs… Et après ? Quand nous ne sommes plus là pour nous prêter aux toiles, aux livres, aux histoires, aux souvenirs… Nous sommes déjà tellement encombrés. Même la langue ou les couleurs, après… De la vie au blanc, des livres au blanc, et rien. On croit ajouter, mais nous sommes déjà dans la dissolution calme, très lente, évidente pourtant, mais si lente qu’on peut croire. La vie, la mort, les choses. Tout est comme simple, direct. Mais ce goût sans langue derrière la vie la mort l’amour les choses. Ce qui meurt : il nous reste tout ce qui meurt sur les bras.



Livre et sang et amour et enfant et œuvre et révolte et droit et guerre et dieu et livre et justice et art et livre et joie et meurtre et livre et dormir et beauté, temps, mort, amitié, peur, et espoir et livre… et cuisine, vin et fleurs.
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