Parler en mangeant est un ouvrage universitaire collectif, constitué de 14 chapitres et présenté chronologiquement. Il débute cinq siècles avant JC avec le fameux banquet de Platon, et se termine avec la conversation de bistrots. Les passages qui ont retenu mon attention de cet ouvrage foisonnant qui évoque la tradition littéraire des propos de table de l’Antiquité à nos jours. Grimod de la Reynière organisait des dîners philosophiques avec plusieurs convives pour fonder ” la littérature gourmande”. Il considérait le repas comme un spectacle. Le chapitre qui m’a intéressé est celui de “ Scènes de table et tranches de vie”. Il s’ouvre sur l'épaisseur romanesque des propos de table chez Proust. Dans la recherche, les conversations mondaines à table sont nombreuses, les propos échangés ont plus de valeur que les mets servis sont théâtralisés. Dans l’univers de Virginia Woolf, il est question des propos tenus à table autour d’un bœuf en daube dans son roman Promenade au phare, la conversation du discours intérieur, la parole mondaine et la parole poétique.
Chez Annie Ernaux, les scènes de repas collectifs sont un motif majeur et récurrent dans ses romans. Les échanges à table sont les reflets du milieu social, de son époque et de la condition de la femme etc..
Cet ouvrage fait suite à un colloque qui s’est déroulé à Strasbourg en 2019. Il est complet, intéressant, dense et pas facile d’accès pour la simple lectrice que je suis.
Commenter  J’apprécie         00
Inévitablement inégal – il s’agit d’actes de colloque et d’articles traduits pour certains – l’ensemble est plutôt intéressant. Malheureusement, j’ai trouvé que les sujets étaient au final très limités ; surtout porté sur la politique actuelle, notamment sur Israël ou le judaïsme et l’Islam, plutôt que de s’intéresser au côté sociologique plus vaste ou aux sociétés – je dis cela mais au final c’est ce que présente le titre du texte. Néanmoins les études étaient intéressantes, les conclusions parfois un peu brouillonnes, mais l’ensemble était très documenté. L’ouvrage en lui-même est également un plaisir à prendre en main, autant dans l’accessibilité et la lecture, que dans la qualité du papier. C’était une bonne découverte où j’ai appris des choses et qui m’a poussé à me renseigner sur d’autres – mention spéciale sur le sujet de l’anthropophagie en Chine que j’ai trouvé très réussi.
Merci aux éditions PuS et à Babelio pour l’opportunité.
Commenter  J’apprécie         00
Merci à babelio pour l'envoi de ce livre.
C'est une étude de cas, il ne faut donc pas s'attendre à quelque chose de très prenant.
J'avoue avoir été un peu déçue car je m'attendais à apprendre les coutumes alimentaires et la signification de certains aliments ou plats des différentes populations et cultures à travers le monde. Ce ne fut pas la cas. Le sujet traite ici uniquement de politique, parfois trop, au point d'en oublier le lien avec le rapport à l'alimentation. JE ne dis pas, il y a des parallèles intéressant, mais j'ai plus l'impression que les auteurs ont cherché à s'emparer d'un sujet dont les gens se soucient beaucoup en ce moment (leur alimentation) , pour pouvoir parler de politiques étrangères et de religions, notamment dans des pays où cela reste un sujet pointilleux....
Il n'en reste pas moins que les recherches sont approfondies, je salue donc le travail réalisé mais j'aurais aimé que l'étude doit davantage portée sur les rites des populations que sur les politiques.
Commenter  J’apprécie         30