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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Voilà un livre, publié en 1960, qui a été vendu à des millions d'exemplaires et que je ne connaissais pas.

Je l'ai rencontré à plusieurs reprises sur différents blogs puisqu'il a été "livre voyageur" pendant un bon moment. Il ne m'inspirait pas, je pense à cause de ce drôle de titre.



Il faut savoir que l'oiseau moqueur existe réellement. Appelé aussi "moqueur polyglotte", on le retrouve en Amérique du Nord et au Mexique. C'est un oiseau qui imite le chant des autres oiseaux.



Ma deuxième rencontre avec le bouquin s'est passée dans "La couleur des sentiments". C'est à ce moment que je me suis dit que je devais acheter ce célèbre roman (pour être un peu moins ignorant peut-être).



Il ne fera pas partie de mes gros coups de cœur mais je pense qu'il me restera un bon moment en mémoire.



Rien d'extraordinaire dans ce livre et pourtant on accroche, on accroche aux personnages, à l'histoire, au style de l'auteur.



Scout est une petite fille qui découvre peu à peu la vie. C'est elle, la narratrice de l'histoire. Elle observe les gens et le monde avec ses yeux d'enfant et le fait découvrir aux lecteurs.



Scout vit avec son frère ainé et son père (leur mère est décédée). Une cuisinière noire s'occupe des enfants lorsque le père, avocat, est au travail.



Le père, Atticus Finch, est un homme très droit qui inculque ses propres valeurs à ses enfants et qui leur montre sans cesse le bon exemple.



"Il m'arrive de penser que je suis un très mauvais père, mais ils n'ont que moi. Jem regarde d'abord comment je me comporte avant de regarder quelqu'un d'autre. J'ai essayé de vivre de façon à pouvoir soutenir son regard...



Si mes enfants ne me font pas confiance, ils ne feront confiance à personne."



3 ans de la vie de la famille Finch sont relatés dans ce livre qui oscille entre le conte pour enfants et le roman initiatique.



Scout observe ses voisins. L'un d'entre eux l'intrigue beaucoup parce qu'il ne l'a jamais vu. Cet homme reste enfermé dans sa maison depuis de nombreuses années. Une voisine est une véritable langue de vipère, une autre, un peu une grand-mère pour les deux frères.



Et puis un jour, la famille Finch est montrée du doigt. Atticus va défendre un noir accusé d'avoir violé une blanche. Nous sommes en Alabama, en 1930, et la ségrégation raciale est toujours d'actualité.



Un noir ne gagnera jamais un procès contre un blanc. Le combat est perdu d'avance mais Atticus, en avocat intègre et en homme droit fera tout ce qu'il peut pour éviter la prison à l'accusé même s'il doit en souffrir.



Le procès ne prend qu'une partie du récit. Il fait partie de la vie de Scout qui le raconte avec ses mots et ses incompréhensions du monde de l'adulte.



Un livre que je qualifierais de bizarre dans le style. En effet, c'est la voix d'un enfant que l'on entend, le roman semble destiné à un public enfantin, ce qui n'est sans doute pas le cas.



Un tout petit bémol : les réflexions et les paroles des deux frères ne peuvent pas toujours être attribuées à des enfants de cet âge (ce qui est souvent le cas dans les romans).



Bref, un livre intéressant, que je vous conseille si vous ne l'avez pas encore lu, un peu long (450 pages qui ne se lisent pas très vite). J'ai mis 2 semaines pour le lire. Il est rare que je mette autant de temps pour lire un livre. Il faut dire que les travaux de jardinage ne permettent pas de lire en même temps.




Lien : http://phildes.canalblog.com..
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Roman poignant et captivant. J'ai bien envie d'en regarder l'adaptation mais j'ai aussi envie d'en conserver l'image que j'en ai construite. Une dénonciation de la ségrégation noire assez différente de ce qu'on peut lire ailleurs. Le tout vu à travers les yeux d'un enfant ce qui rend la lecture assez facile
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Jane Eyre

"Jane Eyre" ... Je connais depuis une éternité. Enfin, c'est à moitié vrai ce que je dis car j'avais reçu un livre appelé Jane Eyre dans une édition "enfantine" qui n'était que l'adaptation du vrai roman. Mais j'adorais ... Ce n'est que vers vingt ans que je me suis procuré une première édition complète dans "le livre de poche" remplacée par une deuxième plus récente chez GF (traduction Marion Gilbert et Madeleine Duvivier) ainsi que la version originale (chez Oxford's Classics). Et j'ai pu constater des différences, des simplifications assez mineures toutefois quand même entre GF et la version originale. Et j'ai toujours et encore adoré. Et aujourd'hui où je viens de finir de relire le roman (en français …), je ressens toujours cette même émotion.





J'entends d'ici certains commentateurs experts me rétorquer (avec sûrement un brin de gentille ironie) : mais comment est-ce possible, Jean ? Jane Eyre avait la foi vissée au corps, celle qui déplace les montagnes ! Eh bien oui, je suis pris en flagrant délit de contradiction ! D'ailleurs, réglons ce problème tout de suite en disant que je "sais" remettre les choses dans le contexte de l'époque d'une religion anglicane très développée et ancrée dans les mentalités, d'autant que les pasteurs pouvaient créer une famille et qu'une possibilité et non des moindres pour une jeune fille était de devenir l'épouse d'un pasteur. De plus , Jane Eyre n'avait guère dans ses moments les plus critiques que cet horizon-là, cet idéal-là pour se raccrocher aux branches ou demander de l'aide, ce que je peux parfaitement concevoir et admettre.





Je mets souvent en perspective les deux romans de Charlotte et Emily Brontë à savoir Jane Eyre et Wutherings Heights où les deux héros ou héroïne, Jane et Heathcliff, finalement, ont des destins qui se ressemblent. Même si j'aime aussi beaucoup le roman d'Emily, car j'aime beaucoup le personnage sauvage de Heathcliff, je donnerai toujours la préférence au roman de Charlotte Brontë car elle accorde à Jane et à Rochester (le pendant d'Heathcliff) la possibilité d'accéder au bonheur.





C'est curieux de voir que les deux héroïnes Catherine Earnshaw et Jane Eyre ont des comportements face à Heathcliff et Rochester assez analogues. De voir aussi que Heathcliff et Rochester sont des hommes, un peu brut de fonderie, analogues aussi.

Là où diffèrent les deux romans, c'est que "Jane Eyre" est un chemin initiatique qui forge, à la dure, le caractère de Jane et lui donnera le courage d'affronter, avec succès, les obstacles, nombreux, de sa route.

D'ailleurs, le roman "Jane Eyre", qui, comme tout le monde sait, est construit comme une autobiographie, est saisissant dans l'évolution du ton employé par la romancière, entre la petite fille du début à la femme qui a gagné son pouvoir de décision ou son autonomie à la fin en passant par l'étape d'institutrice de la pupille de Rochester.

Le personnage de Jane évolue tout au long du roman mais le caractère fondamental, lui, reste inchangé : aucune compromission que ce soit par amour ou par haine ou pour obtenir un quelconque avantage. Aucune vanité.





Les évocations des personnages qu'il s'agisse d'Helene Burns ou de Rochester sont très réussies. Rochester en homme viril, pas beau, soupe au lait mais capable de douceur et de tendresse.

Est-ce que vous me trouvez beau ? Non ! répondra Jane.

L'opposition Rochester /Saint-John Rivers est tout aussi saisissante dans la bouche de Jane. Saint-John est beau, séduisant, fin, intellectuellement brillant mais pourvu d'une âme calculatrice et froide : Jane ne peut l'aimer comme un mari. Alors qu'on sent que Rochester est humain, incandescent, chaud comme la braise.

La beauté de l'homme au sens esthétique du terme n'est pas dans les critères de choix de Charlotte Brontë : la beauté de Saint-John et de Blanche Ingram masque les vraies personnalités qui peuvent se trouver vaniteuses ou frivoles ou insensibles.





Il y a des passages qui confinent au merveilleux, par exemple l'amitié entre Jane et Helene Burns ou la première rencontre entre Jane et Rochester sur la route verglacée. Sans oublier, bien entendu le bouleversant retour de Jane à la fin et sa délicatesse et son empathie absolues face à Rochester. Ah, j'oubliais aussi l'amusante scène où Rochester se déguise en bohémienne ... Ces passages-là, je les lis lentement pour mieux les absorber et je prends même plaisir à les relire (au cas fort improbable où je n'aurais pas tout-à-fait compris et où j'aurais sauté une ligne).





Je ne sais pas si je l'ai dit mais j'aime beaucoup ce livre, me replonger régulièrement dans son atmosphère, m'imprégner et me substituer aux personnages du roman.

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