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Le Castor Astral [corriger]

Le Castor astral est une maison d`édition française fondée en 1975. Elle est spécialisée dans l`édition de livres de musique, de littérature, poésie et essais. Elle a notamment publié le prix Nobel de littérature 2011 Thomas Tranströmer

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Dernières critiques
Choses qu'on dit la nuit entre deux villes

Un petit livre de moins de cent pages à lire surtout pour la musique des mots de Francis Dannemark que je découvre petit à petit.



Une longue conversation entre deux personnes Léna et Wolf qui se rencontrent, une nuit, sur une plage. Ils ont des amis en commun, sont tous les deux témoins à un prochain mariage qui ne se fera peut-être pas.



Deux êtres, un peu blessés par la vie, qui se confient l'un à l'autre en pansant quelques blessures. L'amour nait lentement, il aurait pu s'installer, mais, il reviendra sans doute plus tard, ailleurs, avec d'autres personnes.



Un livre à lire en une fois.
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Quand le Dormeur s'éveillera

Isbister, jeune peintre en villégiature à Boscastle, part à pied faire le tour de la baie de Pentargen, quand, au détour d’un chemin, il rencontre un certain Graham qui lui raconte que depuis six jours et six nuits, il n’arrive plus du tout à dormir. Il en devient dépressif et pas très loin du suicide. Il ne veut pas prendre de somnifères. Il a beau s’épuiser à faire du sport, cela n’arrange rien. Il trouve même que l’exercice physique ne fait qu’aggraver les choses en ajoutant de la fatigue physique à la détresse morale. Il lui avoue également vivre en solitaire, sans femme ni enfants. Il s’en faut de peu qu’il ne se décide à sauter de la falaise pour en finir. Peu de temps après, il tombe dans une sorte de catalepsie et n’arrive plus à se réveiller cette fois. Il ne reprendra vraiment conscience que presque trois siècles plus tard dans un monde tout à fait différent, particulièrement étrange, en pleine révolution. La violence, la guerre et l’agitation règnent partout. Un des puissants, Ostrog, lui annonce qu’il est une sorte d’élu, que le peuple le révère et n’attend qu’un mot de lui. Il serait le « Maître » et possèderait une considérable fortune…

« Quand le dormeur s’éveillera » est un roman de science-fiction un brin fantastique datant de 1898, bien écrit et encore intéressant à lire même à notre époque. L’intrigue basée sur une plongée dans un monde troublé et quasi absurde après une interminable durée de sommeil est assez étonnante. La chute est surprenante quoique logique au bout du compte. Le lecteur sera surtout intéressé par les intuitions de Wells sur l’avenir de nos sociétés. Il a la prémonition de la montée des totalitarismes (nazisme, fascisme, communisme), de l’affaiblissement des religions et de la spiritualité au profit de l’individualisme, de l’hédonisme et du culte de l’argent-roi. Il sourira sans doute de l’émerveillement de Wells face aux premières machines volantes et s’étonnera sans doute de découvrir que celui-ci ne voyait d’autre avenir pour l’humanité que dans un gouvernement unique au niveau mondial. À noter de nombreuses réflexions sur la sottise des masses, leur incapacité à s’organiser vraiment, leur propension à se laisser mener, berner, manipuler par des leaders pas forcément recommandables. Mérite le détour bien que ce ne soit pas et de loin le meilleur opus de Wells.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Temps réel du poème

A la fois poétesse, écrivaine, dramaturge essayiste et éditrice, la québécoise Nicole Brossard est une militante pour la cause féministe.

L’auteure est une résistante qui travaille le langage jusqu’à l’os. Il faut en tenir compte pour pouvoir entrer dans sa poésie, une poésie exigeante, créatrice et qui mêle tous les genres.



« Je le sais aux verbes qu’il me manque

Ma vie s’est endormie »

Dans le contour très précis

De la tête d’un os long. »



La poétesse a aussi été une voyageuse et ces atmosphères d’autres lieux imprègnent sa poésie. Elle convoque parfois, au détour d’une phrase, une autre culture.

L’écriture est aussi un voyage. Chaque pays, chaque ville traversés offrent des sensations différentes.

« A Palerme, la chute lente du temps ocre » tandis qu’« à Dresde, un matin de suie, de gare et de musée ». A Madrid, on croise le souvenir de Goya tout en cherchant « la simplicité du verbe. »



Elle se raconte en disant « je » mais elle parle aussi de « nous » car elle partage ce creusement de la langue avec ses lecteurs. Pour elle, les mots nous donnent des sensations, les mots épousent le corps et les syllabes ont « saveur l’olive et d’apéro ». Cette façon d’aborder le langage le rend présent et réel, parfois charnel.

Elle dit aussi :

« La littérature est façon d’être

Une manière de traduire je suis. »



Dans « le dos indocile des mots », elle joue sur les allitérations, déclinant l’alphabet sans se préoccuper du sens des mots. Le résultat est surprenant, voire détonnant. Jugez plutôt :

« Cendres carnivores de cervelles et de cornées

Le cœur cogne corail criblé de chagrin

Or je me suis consolée :

Cosmos chuchotement de constellations. »



Le long poème « Après les mots » explore la langue à travers le corps, l’amour, la vie dans le bruissement du monde.

« après : comment du bout des lèvres

Répartir l’idée du vaste monde

A l’intérieur de ce qui fut

Nous, cheveux ou caresses… »



Dans cette anthologie foisonnante, Nicole Brossard propose des poèmes écrits à des périodes différentes. Mais tous tendent vers les mystères de l’existence, et ce qui fait notre humanité.

Ce peut être assez déconcertant, ou au contraire, d’une grande limpidité. Je reconnais ne pas avoir apprécié tous les poèmes, mais un grand nombre a retenu mon attention et ma curiosité.

Une poétesse que je découvre, et, bien que parfois ardue, j’ai aimé cette lecture.



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