J’avais commencé ma chronique, en présentant, comme je le fais habituellement, la situation initiale. J’ai supprimé mon texte, car je me suis aperçue qu’en agissant ainsi, je révélais des détails absents de la quatrième de couverture et qu’il était préférable de les découvrir en ouvrant le livre.
Aussi, je vais simplement vous présenter le personnage principal. Elle s’appelle Hannah Herbst et elle est experte en décryptage d’expressions faciales. Le moindre mouvement de vos sourcils la renseigne sur vos véritables pensées. Ses compétences sont un atout précieux pour la police. Cependant, elle souffre d’un syndrome rare : après une anesthésie, sa mémoire proche s’efface. Elle vient de subir une opération et elle ne se souvient pas qu’elle poursuivait un serial killer, ni que sa famille a été massacrée. Elle visionne une vidéo d’une femme s’accusant des meurtres. Or, c’est elle qui s’exprime dans l’enregistrement.
La liseuse de visages est un suspense au rythme endiablé, aux rebondissements machiavéliques et nos déductions pourraient être symbolisées par un « grand huit » : montée en pression, descente ahurissante, virages sensationnels et loopings à retourner le cerveau. Même les moments « calmes » sont à couper le souffle, car ils se concluent par un retournement oppressant et angoissant. Notre soulagement est de courte durée : nous enchaînons les erreurs d’interprétation. La tension psychologique est puissante. Chaque mot compte, chaque silence est menaçant et chaque révélation est bluffante. Chacune de nos certitudes est empreinte de méfiance et de peur. Dès que nous reprenons notre respiration, nos yeux s’écarquillent, l’air nous manque et l’angoisse nous rattrape. Notre confiance est malmenée, notre instinct a perdu tout repère et le final, que je n’avais pas anticipé, nous assomme. C’est un coup de cœur pour moi.
Au fait, comment se portent vos amygdales ?
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