Editions Amsterdam [corriger]

"Je préférerais ne pas". Avant même les grands totalitarismes, Melville prône l'esprit de résistance face à l'absurdité. Même si le texte est très précurseur, on trouve en Russie des textes du même type, moins subversifs peut-être, mais qui critiquent avec drôlerie une vie administrative devenue folle. Je pense notamment au Lieutenant Kijé, être de papier qui connaît une véritable existence administrative à cause d'une faute d'orthographe ou encore à certains récits de Gogol.

Livre intéressant mais assez mal articulé. Un vocabulaire très universitaire pour un sujet - justement - inclusif. Des exemples variés et bien choisis mais des parties du livre qui se répètent sans avancer, avec les mêmes arguments. Je ne suis pas sûre que ce soit réellement une "introduction" tant le ton demande d'avoir un gros bagage culturel et universitaire ; mais on referme pourtant le livre sans avoir l'impression de cerner en profondeur l'intersectionnalité - on a cependant découvert des initiatives intéressantes à travers le monde.



Je pense cependant que l'ouvrage peut être pertinent pour un exercice d'arpentage : le livre se découpe facilement et l'exercice permettra la mise en commun des nombreuses informations - tout en soulageant les lecteurs du style assez lourd et en évitant les nombreuses répétitions entre les parties.

Cette BD se présente comme une biographie de Rosa Luxemburg et je dirais que ce n'est pas exactement ce que c'est.



Je dirais que c'est plutôt quelque chose comme un pamphlet, ou un cours d'introduction au marxisme. (Je ne dis pas "pamphlet" dans un sens péjoratif.)



Beaucoup d'espace est utilisé pour parler de théorie économique. On y voit Rosa à son bureau qui écrit, et le texte prend la page pour nous faire lire ce qu'elle y couche. Ou bien elle enseigne à une classe, avec exactement le même résultat. Une fois, l'autrice de la BD vient elle-même remplacer Luxemburg pour nous expliquer en quoi la théorie marxiste est encore valable aujourd'hui, et comment les prédictions de Luxemburg étaient vraies, si on y pense.



Ce n'est pas mal. Et la vulgarisation est bien faite et accessible même jusque dans les détails plus techniques de la plus-value et de la baisse tendancielle du taux de profit. C'est juste le genre de chose qu'il est préférable de savoir avant de se lancer dans l'œuvre.



Le côté historique est un peu délaissé (sauf peut être vers la fin où j'en ai appris énormément sur l'immédiatement-après de la Grande Guerre, en Allemagne.



Sur le côté purement "biographique", on suit bien les aventures amoureuses de Luxemburg dans la première moitié de la BD. Puis une note de l'autrice nous apprend qu'il est problématique réduire les personnages historiques feminins à leur vie amoureuse et sexuelle et qu'il n'en sera donc plus question. Le reste du livre se préoccupe donc davantage de nous en fait une grande héroïne romantique sans fautes ni torts.



Bref, une suite de choix que je trouve plutôt étranges qui brisent un peu l'immersion de la lecture. Mais la BD demeure au final plutôt informative et pédagogique.