Toute civilisation a tendance à créer du mythe à partir de la réalité. Les cultures européennes ont ainsi érigé les chevaliers en figures étendard d’un certain état d’esprit. La culture japonaise a largement mis en avant la figure du samouraï et ainsi de suite. La culture étasunienne a ceci de particulier qu’elle est plus récente, dès lors les grandes figures de cette civilisation ont été plus largement diffusées auprès d’un large public et, très vite, dans des médiums qui imprègnent encore davantage l’imaginaire collectif. En effet, les trappeurs, aventuriers et pionniers, s’ils ont d’abord fait l’objet d’une tradition orale et littéraire, se sont vite vus emparés par le cinéma, médium universel s’il en est. Ainsi, les Davy Crockett, Wyatt Earp, Billy the kid et autres Custer se sont largement diffusés dans l’imaginaire collectif, et pas seulement américain. Ceci dit, il est toujours intéressant de dépasser la construction mythique de ces figures et de revenir à leur réalité. L’ouvrage de Farid Ameur propose une vingtaine de portraits de héros et légendes du Far West.
L’ouvrage est pertinemment découpé en 3 parties : « la piste de l’Ouest » qui va s’intéresser aux aventuriers, explorateurs, trappeurs, « la loi et l’ordre » qui va évoquer des bandits et des hommes de lois célèbres et enfin « sur le sentier de la guerre » qui dresse le portrait de plusieurs grands chefs amérindiens ainsi que de Custer.
Ce qui m’a frappée en premier lieu lors de ma lecture, c’est que les destins réels de ces personnalités sont romanesques à souhait. La construction mythique autour de ces figures ne s’est pas vraiment faites en ajoutant des péripéties à leurs vies mais plutôt dans la peinture de leurs caractères. En effet, ce sont là des vies pleines d’aventures, trépidantes sans qu’il soit besoin d’en rajouter. Et les récits de ces destinées se lisent comme des romans. C’est tout simplement délicieux à lire. C’est même souvent trop court. Par exemple, une dizaine de pages pour évoquer l’épopée de Lewis et Clark, c’est clairement trop peu.
Lorsqu’on lit ce genre d’ouvrage, on espère toujours apprendre des choses. Là aussi, c’est une réussite. Si certains portraits ne m’ont pas surpris, Custer était bien un gros nase, d’autres m’ont amené à voir certaines légendes de l’Ouest sous un autre jour. Ainsi, je voyais Kit Carson comme un tueur d’indiens sans scrupules. La réalité est bien différente. Certes, Carson a bien participé aux guerres indiennes, et donc tué pas mal de gens, mais ce n’était pas sans répugnance. Il a même voulu présenter sa démission qui a été refusée par ses supérieurs. Par ailleurs, à la fin de sa vie, il est même allé plaider la cause des indiens Utes auprès du Président. Comme quoi, les choses ne sont jamais simples (sauf dans le cas de Custer). Autre exemple, je savais déjà que Wyatt Earp n’était pas l’incarnation de la justice présentée dans « Règlements de comptes à OK Corral » de Sturges, je le voyais plutôt comme un vigilante brutal, comme il est présenté dans « 7 secondes en enfer » du même Sturges. En fait, il semble que c’était même un type qui était souvent du mauvais côté de la loi, un escroc en somme et que le conflit avec les Clanton ressemblait plus à une guerre de gangs rivaux qu’à l’exercice d’une justice expéditive façon Dirty Harry du Far West.
J’ai passé un super moment avec ce livre. Il y a dans les vies de ces grandes figures historiques un souffle d’aventure inimitable. A l’issue de cette lecture, j’ai bien envie de poursuivre ma découverte de certaines figures. Je prévois de lire cette année le récit de l’expédition de Lewis et Clark et je compte bien me procurer la bio de Sitting Bull par Farid Ameur. J’aimerais beaucoup aussi trouver une bio de Kit Carson.
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Née à San Francisco, Augusta est une élève calme et studieuse, sa mère attendant d'elle l'excellence.
Le divorce de ses parents, les déménagements des États-Unis à l'Allemagne puis en Suisse, avant d'arriver en France, les quatre années d'internats, auront forgé son caractère, son autonomie, son assurance.
Pourtant, pour la bourgeoisie aisée de l'époque, la normalité n'est pas le travail pour une femme, aussi brillantes ses études soient-elles.
Les combats seront nombreux pour tenter d'exister dans ce milieu d'hommes hostiles ou faussement indifférents, comme si elle n'existait pas ou qu'elle fut un obstacle.
Endurcie, mais tout en gardant son humanité, elle ne cesse de repousser ses limites, toujours dans la crainte de voir ses ennemis se délecter de ses possibles échecs.
En pleine période de fourmillement pour la médecine, Augusta ne désire pas se contenter d'un rôle d'observatrice, elle repousse les limites en devenant la première femme internet malgré l'interdiction liée à son sexe, et la forte polémique que cela crée, divisant ainsi la France.
Plus rien ne l'arrête, elle identifie une nouvelle pathologie qui porte désormais son nom, devient première femme neurologue, développe de nouveaux travaux liés au cerveau...
Dresse avec minutie et passion le portrait d'une femme incroyable, celle d'une combattante, à qui l'on doit beaucoup, autant pour ses nombreux travaux médicaux qui restent encore aujourd'hui une référence, que par les changements qu'elle aura initiés pour le droit des femmes.
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