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Une note médiane pour un ressenti partagé.

J’avais vu (et été bouleversée) par le film et je n’ai pas hésité en voyant le livre à la bibliothèque.



Le sujet, l’aventure de Chris McCandless en solitaire, loin du consumérisme, est passionnante ; mais la construction de ce livre est curieuse.



L’auteur n’est pas Chris, qui est décédé. L’auteur est Jon Krakauer, un journaliste qui a rédigé un article au sujet de l’épopée tragique de Chris ; article qui a beaucoup fait parler de lui et engendré de nombreuses réactions, une avalanche de courriers. Un éditeur a alors proposé à Jon Krakauer d’en faire un livre.



Le livre est étrangement structuré. Un chapitre sur les tribulations de Chris en Arizona, un chapitre sur le moment où Jon rencontre la famille de Chris après l’annonce de sa mort, un chapitre sur une expédition personnelle de Jon qui escalade un pic en Alaska, un chapitre sur Chris… ça m’a semblé décousu. Je pense qu’en fait, l’auteur n’avait pas la matière pour faire un roman et a brodé avec des anecdotes personnelles, par exemple.

J’aurais préféré, je pense, un docu-fiction. Inventer un journal intime, narrer le voyage en point de vue interne, ou en tous cas, comme une épopée et pas comme une espèce de patchwork d’articles de journaux. Bien sûr, ça aurait impliqué de prêter à Chris McCandless des mots et des intentions, ce que sa famille n’a sans doute pas souhaité. En quelque sorte, c’est ce que Sean Penn a mis en scène dans son film : il a inventé des rencontres et des anecdotes pour donner au parcours de l’Aventurier un fil rouge.



Malgré cette réserve, j’ai apprécié cette lecture parce que j’ai été transportée par l’expérience en solitaire en Alaska, ce que ça me donnait à voir des paysages et des ambiances, des gens rencontrés.

Je trouve une ressemblance avec « Indian Creek » de Pete Fromm où un étudiant part vivre 6 mois sous une tente en plein hiver dans le Montana.



Ce livre est du pur jus nature writing et trouverait sa place au sein du catalogue Gallmeister, avec ces autres auteurs auxquels il fait sans cesse référence : Thoreau (Walden, désobéissance civile), Haines (les étoiles, la neige et le feu), Abbey (le gang de la clé à molette), John Muir.



Bon maintenant, j’ai envie de revoir le film.

Et de lire des livres d’explorateurs en Alaska.

On m'a présenté ce roman comme étant le "1984" féministe. Et effectivement, de la même façon, j'ai eu beaucoup de mal à le lire.



Non pas que l'histoire soit inintéressante, elle serait plutôt trop bien écrite. C'est dur, très dur et c'est hautement plausible. C'est surtout tristement d'actualité, dans les pays dits "développés" où les droits des femmes sont en recul et où, quand la natalité baisse, on leur fait porter cette responsabilité.

Le système politique est extrêmement bien pensé avec son système de castes (que les puissants transgressent, bien évidemment) même si sa finalité est affreuse, d'un point de vue féminin s'entend.



La totalité de l'oeuvre est particulièrement angoissante et pourtant il est difficile de ne pas aller au bout du roman... Un chef d'oeuvre !

En commençant ce livre, je suis sortie de ma zone de confort car ce n'est pas du tout mon genre de prédilection.

Dans cette dystonie, on va suivre le quotidien de cette servante habillée tout de rouge. Son corps est mis à disposition de son commandant dans le seule but de donner naissance à un enfant.

Cette ambiance est glaçante et nous permet de nous interrogé sur nos libertés. Qui manipule qui, qui fait parti du complot, qui est un "résistant" ? Plein de questions qui nous torturent la tête !

J'ai cependant trouvé certains passages un peu plus longuets.