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La planète des singes

Il est notoire que cette œuvre peut être lue comme de science-fiction ou comme une fable philosophique.



La première des deux lectures déroule un véritable star trek dont ne sont pas absentes des considérations avisées de dynamique, un espace-temps relativiste, un abordage d’un monde surprenant, d’autant plus surprenant par le caractère relatif de sa nouveauté, sans oublier des présentations d’avancées technologiques qui encore aujourd’hui, sont sérieusement à l’étude.



La seconde de ces deux lectures, que bien des exégètes ont suggéré de mettre en perspective avec la captivité de Pierre Boulle pris dans les filets des forces de l’Axe en Asie, semble évoquer le caractère éventuellement arbitraire de la domination d’un groupe sur un autre.



Un troisième fil cousin du second peut être trouvé et se manifeste à travers les considérations évolutionnistes lors d’une discussion entre le protagoniste principale et son interlocutrice native de Soror: le fil des certitudes hâtives, y compris en Sciences de la Vie.



Ne nous y trompons pas : l’ingénieur Pierre Boulle n’est pas charlatan de sciences, n’en déplaise aux faux cœurs purs de l’Enseignement qu’ils squattent, détracteurs fanatiques de toute science-fiction qui vont parfois jusqu’à inventer de fausses preuves telles que des lignes jamais écrites qu’auraient écrites leurs cibles chaussées de palmes trop peu académiques, pour entretenir la fausseté selon laquelle la science-fiction serait un poison pour la science, et ne pourrait jamais la stimuler.



Et si certains se croient déçus que le livre ne colle pas à la perfection avec les sympathiques adaptations télévisées, qui certes méritent également fort bien de ne pas être écartées de la vue de jeunes ou moins jeunes publics, qu’ils se relèvent bien vite de cette sensation trompeuse :

La Planète des Singes est née de Pierre Boulle.

Gloire française. Suivie d’un instant de communion franco-états-unienne, à l’image de l’éclaireuse à la coiffe à rayons dressés.

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La planète des singes

Qui n’a jamais entendu parler de La planète des singes (soit le film, soit le roman) ? Peu de monde. J’ai été un tout petit peu, juste un tout petit peu déçue. Pas parce que j’ai grand-chose à reprocher à ce roman, de bonne facture, facile à lire, etc...mais il n’est pas du tout à la hauteur de sa célébrité. Sans spoiler le début, ainsi que la fin, qui donnent le contexte général, sont absolument excellents, et en plus très différents du film, ce qui fait que le lecteur reste surpris, même si la fin du film est plus forte encore. C’est plein d’humour, y compris l’improbable éprouvette pour ramasser les messages jetés dans l’espace !

Par contre la partie centrale, le coeur du récit, le message cueillie par l’éprouvette, est terriblement vieillotte, j’ai eu l’impression de lire un texte écrit au XIXème siècle, tant par le style, que par la mentalité du narrateur. Les similitudes entre l’univers simiesque et l’univers terrestre d’Ulysse sont caricaturales et invraisemblables, l’évolution du professeur Antelle est une caricature tout aussi invraisemblable, la condescendance d’Ulysse pour les humains de la planète des singes est imbuvable. Pourtant il y a aussi des trouvailles : la découverte d’une poupée à l’image d’un humain, les parallèles, nombreux, avec la ségrégation raciale chez les hommes. Au moins cela a-t-il l’intérêt d’obliger le lecteur à déplacer son regard : les débats entre singes ont des airs de controverse de Valladolid simiesque, les expérimentations animales sont remises en question. Mais quelle écriture vieillotte, à un point que je me suis demandée si c’était volontaire, pour rendre compte du décalage temporel entre émission et réception du message. C’est possible, mais cet aspect a plutôt mal vieilli.

Evidemment on peut y voir juste (c'est déjà pas mal) une critique de notre univers, façon Voltaire ou Montesquieu, très réussie, mais en même temps, il cherche à être encore plus que cela. Peut-être que c'était trop ambitieux pour un livre si court.

Un livre intéressant, très riche, mais pas un coup de coeur, ni, j’en ai peur, un vrai classique. Je lui souhaite quand même de rester toujours aussi populaire, et lu, il le mérite.
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La ronde de nuit

Le début du roman est compliqué, le lecteur croule sous le nombre de personnages aux noms parfois improbables, c’est confus, décousu, et en même temps fascinant. Le lecteur devine, perçoit, plus qu’il ne comprend qu’il a affaire à un groupe plus ou moins mafieux et collabo. L’atmosphère est particulièrement bien rendue, on sent tout le côté interlope et sulfureux de cet univers de noctambules du Paris de l’Occupation.

Le narrateur, qui reste anonyme, même si à moment donné il se dit fils de l’escroc d’avant-guerre, Stavitsky, est un jeune homme très ordinaire, qui se laisse porter par les événements de façon assez aléatoire, sans grande motivation. Perdu, il est incapable de choisir entre deux camps, entre occupants et résistants. A force de tergiversation, il se retrouve à la fois Swing Troubadour pour les uns, chargé d’infiltrer un réseau de résistants et Princesse de Lamballe pour les autres, chargé d’organiser un attentat dans les locaux des collabos. Assailli de pensées contradictoires, il finit par dénoncer les résistants et se dénoncer ensuite aux collabos.

Je ne peux pas dire que j’ai aimé ce roman, bien trop complexe à mon goût. Mais cette façon de rentrer dans la tête du personnage, et de percevoir ce qui l’entoure de façon hallucinatoire, m’a fascinée. Les références à une ronde vertigineuse, ou à des manèges de foire sont à l’image de l’état mental du personnage, qui finit par ne plus vraiment savoir ni qui il est, ni où il en est.

Intéressant donc, tant par la forme que par le fond, mais pas mon Modiano préféré.
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