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Les écrivains d'Amérique latine : les Brésiliens et les autres
Liste créée par palamede le 13/06/2014
26 livres.

L’Amérique latine est généralement définie comme l'Amérique des langues romanes (dérivées du latin), c'est-à-dire les dix-huit pays indépendants où l'on parle l'espagnol, en y ajoutant le Brésil, dont la langue officielle est le portugais.



1. Le rêve du Celte
Mario Vargas Llosa
3.89★ (642)

(Auteur péruvien). Le thème central de ce roman, conduit au rythme haletant des expéditions et des rencontres du protagoniste, est la dénonciation de la monstrueuse exploitation de l'homme par l'homme dans les forêts du Congo, alors propriété privée du roi Léopold II de Belgique, et dans l'Amazonie péruvienne, chasse gardée des comptoirs britanniques jusqu'au début du XXe siècle. Personnage controversé, intransigeant, peu commode, auteur d'un célèbre rapport sur l'Afrique qui porte son nom, l'aventurier et révolutionnaire irlandais Roger Casement (1864-1916) découvre au fil de ses voyages l'injustice sociale mais également les méfaits du colonialisme qu'il saura voir aussi dans son propre pays. Au rêve d'un monde sans colonies qui guidera son combat, viendra ainsi s'ajouter, comme son prolongement nécessaire, celui d'une Irlande indépendante. Tous les deux vont marquer la trajectoire de cet homme intègre et passionné dont l'action humanitaire deviendra vite une référence incontournable mais dont l'action politique le conduira à mourir tragiquement dans la disgrâce et l'oubli. Mario Vargas Llosa exhume ici une fascinante figure historique et, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, la replace brillamment dans son époque et dans la trame unique de son destin. Mais en même temps, il nous invite à réfléchir sur des sujets strictement contemporains comme le nationalisme, l'homophobie ou les séquelles du colonialisme européen en Afrique et en Amérique latine.
2. Cent ans de solitude
Gabriel Garcia Marquez
4.15★ (19680)

(Auteur colombien). Epopée de la fondation, de la grandeur et de la décadence du village de Macondo, et de sa plus illustre famille de pionniers, aux prises avec l'histoire cruelle et dérisoire d'une de ces républiques latino-américaines tellement invraisemblables qu'elles nous paraissent encore en marge de l'Histoire. Cent Ans de solitude est ce théâtre géant où les mythes engendrent les hommes qui à leur tour engendrent les mythes, comme chez Homère, Cervantes ou Rabelais. Chronique universelle d'un microcosme isolé du reste du monde avec sa fabuleuse genèse, l'histoire de sa dynastie, ses fléaux et ses guerres, ses constructions et ses destructions, son apocalypse.
3. Fictions
Jorge Luis Borges
4.06★ (4427)

(Auteur argentin). Sans doute y a-t-il du dilettantisme dans ces Fictions, jeux de l'esprit et exercices de style fort ingénieux. Pourtant, le pluriel signale d'emblée qu'il s'agit d'une réflexion sur la richesse foisonnante de l'imagination. Au nombre de dix-huit, ces contes fantastiques révèlent, chacun à sa manière, une ambition totalisante qui s'exprime à travers de nombreux personnages au projet démiurgique ou encore à travers La Bibliothèque de Babel, qui prétend contenir l'ensemble des livres, existants ou non. La multitude d'univers parallèles et d'effets de miroir engendrent un "délire circulaire" vertigineux, une interrogation sur la relativité du temps et de l'espace. Dans quelle dimension sommes-nous ? Qui est ce "je" qui raconte l'invasion de la cité dans La Loterie de Babylone ? En mettant en vis-à-vis le Quichotte de Ménard et celui de Cervantès, lit-on la même chose ou bien la décision de redire suffit-elle à rendre la redite impossible ? Il n'est pas certain que l'on ait envie d'être relevé du doute permanent qui nous habite au cours de cette promenade dans Le Jardin aux sentiers qui bifurquent. On accepte volontiers d'être les dupes de ces Artifices, conçus comme le tour le plus impressionnant d'un prestidigitateur exercé. --Sana Tang-Léopold Wauters
4. La solitude lumineuse
Pablo Neruda
3.71★ (468)

(Auteur chilien). En 1928, Pablo Neruda est nommé consul à Colombo, Ceylan, puis à Singapour et Batavia. Accompagné de Kiria, sa fidèle mangouste, le poète chilien découvre les odeurs et les couleurs des rues asiatiques, les plaisirs et cauchemars de l'opium, la chasse à l'éléphant, le sourire paisible des Bouddhas... Neruda livre ses souvenirs colorés et poétiques d'un Orient colonial et se révèle comme un homme passionné, curieux de tout et de tous, et un merveilleux conteur.
5. Monsieur le Président
Miguel Angel Asturias
4.04★ (246)

(Auteur guatémaltèque). Malgré le refus de Miguel Angel Asturias d'être considéré comme un auteur engagé, Monsieur le Président est tout entier habité par cette volonté de dénoncer l'inhumanité, la bestialité et l'injustice d'un régime dictatorial. Une barbarie qui trouve sa genèse dans l'assassinat d'un homme de main du pouvoir par un simple d'esprit, souffre-douleur de celui-ci. Ce crime déclenche bientôt une répression sanglante... Si le livre d'Asturias est habité de personnages isolés comme l'infirme Moustique ou ce couple, Camila et Michel Visage d'Ange, qui représente l'amour et l'espoir, le peuple dans son ensemble est le seul et unique personnage de ce roman. Le peuple, à la fois vivant et combatif, victime et compromis. Dans un style unique que Roger Caillois qualifie de "réalisme halluciné", Asturias s'inspire des mythes mayas et des classiques espagnols pour dresser le tableau d'une oppression politique et redonner la parole à ceux qui ne l'ont pas. Monsieur le Président, publié bien avant la vague d'oeuvres à succès qui firent reconnaître la littérature hispano-américaine en Europe, est le roman maître de Miguel Angel Asturias. --Hector Chavez
6. La Mort d'Artemio Cruz
Carlos Fuentes
3.66★ (280)

(Auteur mexicain). Artemio Cruz, député, propriétaire d'un grand journal de Mexico, est brutalement atteint d'une grave maladie. Ce personnage puissant, qui a exploité à son profit des moeurs politiques corrompues dont les grands bouleversements sociaux favorisent l'épanouissement, s'efforce, sur la frontière de la mort, d'établir le bilan de sa vie désormais achevée. Combattant de la Révolution, il a passionnément aimé, à vingt ans, une jeune fille, Regina, qu'il a retrouvée massacrée après un combat. Ce choc a marqué toute son existence, et l'idéal de sa jeunesse a fait place à une implacable volonté de puissance. Mais est-ce seulement de ce fait qu'a surgi l'Artemio Cruz de la réussite ? Une peinture sans concessions d'une bourgeoisie issue d'une Révolution dont elle a trahi l'esprit. Mais aussi une méditation sur le destin de l'homme coincé entre la liberté et la fatalité.
7. La maison aux esprits
Isabel Allende
4.18★ (5518)

(Auteure chilienne). Une grande saga familiale dans une contrée qui ressemble à s'y méprendre au Chili. Entre les différentes générations, entre la branche des maîtres et celle des bâtards, entre le patriarche, les femmes de la maison, les domestiques, les paysans du domaine, se nouent et se dénouent des relations marquées par l'absolu de l'amour, la familiarité de la mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reflètent et résument les vicissitudes d'un pays passé en quelques décennies des rythmes ruraux et des traditions paysannes aux affrontements fratricides et à la férocité des tyrannies modernes. Isabel Allende a quitté le Chili après le coup d'Etat militaire. La Maison aux esprits, son premier roman, tantôt enchanteur, tantôt mordant, est à inscrire parmi les révélations de la littérature latino-américaine d'aujourd'hui.
8. Oeuvres Poétiques
Octavio Paz
4.60★ (24)

(Auteur mexicain). Octavio Paz est considéré comme l'un des plus grands poètes de la culture latino-américaine. Son oeuvre est considérable. Elle contient des inspirations multiples, une rencontre entre des cultures mondiales afin d'élaborer une cosmogonie personnelle et originale.
9. Les Détectives sauvages
Roberto Bolaño
4.19★ (1083)

(Auteur chilien). Livre du chaos, livre aussi de l'amitié, de la passion, Les Détectives sauvages brasse des éléments de la vie errante de Roberto Bolaño et de son ami Mario Santiago Papasquiaro, qu'il transfigure en une épopée ouverte, lyrique, triste et joyeuse de destins qui ont incarné la poésie. La critique internationale a comparé ce roman polyphonique aux grands livres de Cortazar, de Garcia Marquez, de Pynchon. Cette oeuvre marque avec force l'arrivée de nouveaux écrivains latino-américains qui sont des héritiers hérétiques des grands auteurs du XXe siècle.
10. Les armes secrètes
Julio Cortázar
3.98★ (755)

(Auteur argentin). Il fut une époque où je pensais beaucoup aux axolotls. J'allais les voir à l'aquarium du Jardin des plantes et je passais des heures à les regarder, à observer leur immobilité, leurs mouvements obscurs. Et maintenant je suis un axolotl. La première phrase de la nouvelle Les Axolotls est à l'image de l'ensemble du recueil de Julio Cortázar, qui propose un panel de textes plus ou moins brefs, en équilibre sur le fil distinguant la fiction de la réalité, le rêve de l'état de veille. Le fantastique, décrit par Cortázar comme "l'autre côté des choses", est toujours en prise avec le réel, où il étend son empire, modifiant le temps et l'espace, les lois de la nature et la logique. Ainsi un homme ne sait-il pas ce qui se cache derrière son besoin d'observer ces poissons fascinants, les axolotls... tout comme ce photographe ne sait pas jusqu'où va le mener sa capacité à observer ceux qui l'entourent. De même cette biographie romancée du saxophoniste Charlie Parker intitulée L'Homme à l'affût qui nous propose le destin d'un homme qui recherche, dans sa quête métaphysique, une ouverture vers un ailleurs... mais lequel ? Avec Les Armes secrètes, Julio Cortázar confirme son talent et accède au succès. Le réalisateur Antonioni tirera d'ailleurs de la nouvelle Les Fils de la Vierge le film Blow-up. --Hector Chavez
11. L'invention de Morel
Adolfo Bioy Casares
3.79★ (1255)

(Auteur argentin). Le sujet de ce roman que Borges, dans sa préface, estimait être l'un des plus ingénieux des lettres modernes, demeure toujours d'une originalité hors pair. Dans une île déserte, un justiciable en fuite découvre des choses fantastiques. Répétées à l'infini, les images des anciens habitants de l'île parcourent le paysage, figées dans un discours éternel. L'amour du fugitif envers un des mystérieux personnages le conduira à découvrir Morel et sa machine infernale, puis à intégrer son monde.
12. Le Partage des eaux
Alejo Carpentier
4.03★ (540)

(Auteur cubain). New York ou le chaudron, étouffant et asphyxiant, de la civilisation, l'ennui et la déperdition de la vie citadine. Un musicien, emprisonné dans cette espace clos, se consume. Il caresse l'espoir de partir, entretient dans sa conscience l'idée d'un ailleurs tellurique. Dans cet espoir d'absolu, il fuit avec une femme, Mouche, vers la forêt vierge du Venezuela. Il va découvrir cet espace premier qui le ramène aux racines du monde et s'y abandonner totalement sans savoir que le pire est devant lui, qu'il devra se battre pour rester dans ce paradis perdu... Le roman d'Alejo Carpentier, auteur cubain de père breton et de mère russe, marie avec bonheur la conscience de deux mondes : l'Europe, sa terre d'exil, et le continent américain, sa terre natale. Son livre est un chant aux phrases lentes et suaves qui nous conte le désir d'un homme d'entreprendre cette remontée, dans le temps et dans l'espace, vers les terres vierges. --Hector Chavez
13. Bahia de tous les saints
Jorge Amado
3.95★ (812)

(Auteur brésilien). Dans le Brésil du Nord-Est, le picaresque Antonio Balduino incarne la peine et les rêves du peuple noir. Enfant perdu, mauvais garçon, boxeur professionnel, initié des "macumbas", travailleur sur les plantations de tabac, docker, employé de cirque, Antonio cherche toujours "le chemin de la maison". Il a des amours - irréelles - avec la blanche Lindinalva et une liaison avec la trépidante Rosenda Roseda. Une grève lui permettra de découvrir ce qu'est la solidarité et donnera un sens à sa vie : la lutte pour la libération.
14. L'Alchimiste
Paulo Coelho
3.81★ (85390)

(Auteur brésilien). Santiago, un jeune berger andalou, part à la recherche d'un trésor enfoui au pied des Pyramides. Lorsqu'il rencontre l'Alchimiste dans le désert, celui-ci lui apprend à écouter son coeur, à lire les signes du destin et, par-dessus tout, à aller au bout de son rêve. Merveilleux conte philosophique destiné à l'enfant qui sommeille en chaque être, ce livre a déjà marqué une génération de lecteurs.
15. Le Llano en flammes / El Llano en llamas
Juan Rulfo
4.08★ (403)

(Auteur mexicain). En écrivant "On nous a donné la terre", "Macario" ou "La nuit où on l'a laissé seul", Rulfo invente un langage qui n'appartient qu'à lui seul, comme l'ont fait Giono, Céline ou Faulkner à partir de leur connaissance de la guerre ou du racisme. La langue de Rulfo porte en elle tout son passé, l'histoire de son enfance. Comme l'a dit son ami des débuts, Efrén Hernandez, Juan Rulfo est un "escritor nato", un écrivain-né. Son oralité n'est pas une transcription, elle est un art, qui incube le réel et le réinvente. C'est cette appropriation qui donne à son écriture la force de la vérité. Le Llano en flammes brûle dans la mémoire universelle, chacun de ses récits laisse en nous une marque indélébile, qui dit mieux que tout l'absurdité irréductible de l'histoire humaine, et fait naître la ferveur de l'émotion, notre seul espoir de rédemption." J.M.G. Le Clézio
16. Le vieux qui lisait des romans d'amour
Luis Sepúlveda
4.02★ (10718)

(Auteur chilien). Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d'hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les Indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l'antidote au redoutable venin de la vieillesse : il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent d'amour, le vrai, celui qui fait souffrir. Partagé entre la chasse et sa passion pour les romans, le vieux nous entraîne dans ce livre plein de charme dont le souvenir ne nous quitte plus.
17. Une histoire de la lecture
Alberto Manguel
4.15★ (1070)

(Auteur argentino-canadien). "L'astronome qui lit une carte d'étoiles disparues ; le tisserand qui lit les dessins complexes d'un tapis en cours de tissage ; les parents qui lisent sur le visage du bébé des signes de joie, de peur ou d'étonnement ; l'amant qui lit à l'aveuglette le corps aimé, la nuit sous les draps (...) - tous partagent avec le lecteur de livres l'art de déchiffrer et de traduire des signes." Index abondant et curieux de la lecture ! Ses commencements, ses mystères, ses jeux, ses moeurs... De Babylone à la civilisation maya, des générations de savants ont tenté de devenir des lecteurs d'écritures. Lire l'avenir, lire des images, écouter lire, lire en silence... De Caligula qui ordonna de brûler tous les ouvrages d'Homère au génial Oscar Wilde, chaque récit est une histoire folle, merveilleuse, émouvante. D'une anecdote à l'autre, ce livre, chronique minutieuse des lecteurs et de leurs passions, nous transporte dans un univers quasi mythique.
18. Quand plus rien n'aura d'importance
Juan Carlos Onetti
3.81★ (68)

(Auteur uruguayien). Dans le pays imaginaire de Santa Maria, sur le chantier d'un barrage, un homme à la dérive tient son journal où il consigne ses désirs pour la mulâtresse Eufrasia et sa prétendue fille Elvira en sombrant tout doucement dans l'enfer. Le roman testament d'Onetti.
19. La Vie exagérée de Martin Romana
Alfredo Bryce-Echenique
3.82★ (76)

(Auteur chilien). Il arrive qu'un écrivain, sans jamais parler de l'enfance directement, nous jette droit dans l'atrocité avec un roman sur l'âge adulte, qui étrangement ne dit que l'enfance, la course effrénée vers un paradis à l'envers. Il est très difficile de chroniquer l'énorme roman de Bryce-Echenique (plus de 670 pages). Il a l'impétuosité des torrents et l'analyser serait aussi audacieux que d'arrêter le cours de l'eau. Il faudrait dire mai 68, la colonie sud-américaine à Paris, l'Espagne, la sexualité, l'errance, les dérisions de la politique... tout cela dans une seule gorgée infinie.
20. Ilona vient avec la pluie
Alvaro Mutis
4.05★ (188)

(Auteur colombien). C'est à Panama que Maqroll le Gabier, aventurier immortel et personnage emblématique de l'oeuvre d'Alvaro Mutis, retrouve par hasard Ilona, qui a le don d'apparaître dans les endroits les plus inattendus et les plus reculés, par un temps invariablement pluvieux... Elle est la complice de Maqroll, une aventurière à sa mesure ; comme lui, elle sait que la vie est faite de hasards qui ne mènent nulle part mais qu'il faut néanmoins vivre intensément jusqu'à leurs ultimes conséquences. En vieux amants qu'à chaque rencontre le désir réunit, ils montent un lupanar de luxe à seule fin de gagner de l'argent et d'échapper au port qui les retient prisonniers. Mais comme toujours chez Mutis, cette nouvelle tentative pour atteindre un but incertain se soldera par l'échec. Ce second volet des Entreprises et tribulations de Maqroll le Gabier met en scène une parenthèse dans le voyage sans fin de cet anti-héros, où sexe et mort se confondent pour affirmer une fois de plus que la vie est un perpétuel inachèvement.
21. Le tunnel
Ernesto Sabato
3.82★ (877)

(Auteur argentin). Juan Pablo Castel est artiste peintre et meurtrier. C'est son histoire qu'il va dépeindre depuis sa cellule. Un autoportrait tout en taches sombres, bardé par endroit de couleurs violentes, d'éclairs de lucidité, que ni sa conscience ni les faits ne peuvent contenir. Un autoportrait au fusain, noir et gris, avec du rouge. Ce rouge qui prendra bientôt plusieurs significations, au fil de son témoignage et de sa volonté de se comprendre : le rouge de la passion et le rouge du sang. Car, dès le départ, Juan Pablo Castel nous dévoile tout. Il est l'assassin de la femme qu'il continue à aimer, malgré la mort, plus que sa vie. Derrière un pseudo roman policier à l'intrigue dévoilée se cache un ouvrage à l'ambition téméraire : nous donner à voir toute la pensée de l'auteur, son humanisme, sa vision du monde moderne, son existentialisme. À la fois réflexion sur la solitude de l'artiste et sur l'incapacité de son personnage à communiquer, cet livre est aussi une touchante mise en écriture de la passion amoureuse, lucide et cruelle. Premier roman de l'écrivain argentin Ernesto Sábato, Le Tunnel fut salué à sa parution, en 1948, comme un ouvrage majeur par Albert Camus et Graham Greene. --Hector Chavez
22. Le baiser de la femme-araignée
Manuel Puig
4.05★ (387)

(Auteur argentin). Molina l'homosexuel, arrêté pour attentat à la pudeur, parle, et Valentin, le militant de gauche en cheville avec des groupements politiques clandestins, écoute. Derrière les murs et les barreaux de la prison de Villa Devoto, le dialogue est leur seule échappatoire. Molina raconte à Valentin les films qu'il a vus, quand la liberté n'était pas un mirage lointain, et de tous les détails dont il se souvient. Les récits merveilleux, les histoires étranges, le suspense, les stars aux visages d'anges. L'imagination dans la nuit poussiéreuse de leur cellule est comme un avant-goût de la liberté qui les attend, peut-être. Mais malgré la complicité qui lie les deux hommes, Molina n'a pas encore fait tomber le masque... Dans l'ensemble de son oeuvre, Manuel Puig ne cache pas sa passion pour le cinéma, notamment pour les films hollywoodiens d'avant-guerre. Dans Le Baiser de la femme-araignée, il entremêle avec génie l'histoire de ses personnages et les récits du prisonnier Molina. Revendication tonitruante pour la culture populaire, ce livre donne au cinéma le pouvoir de chasser l'angoisse, la peur et pourquoi pas... la mort. --Hector Chavez
23. Mémoires posthumes de Bras Cubas
Joaquim Maria Machado de Assis
3.85★ (176)

(Auteur brésilien). "Et voyez maintenant avec quelle dextérité, avec quel art, j'effectue la plus grande des transitions de ce livre. Voyez : mon délire commença en présence de Virgilio ; Virgilia fut mon grand péché de jeunesse ; il n'y a pas de jeunesse sans enfonce ; l'enfance suppose la naissance : et voici comment nous arrivons sans effort au 20 octobre 1805, jour de ma naissance. Vous avez vu ? Aucun raccord apparent, rien qui puisse détourner et troubler l'attention du lecteur rien. Le livre offre ainsi tous les avantages de la méthode, sans en avoir la rigidité. Moi en vérité, il était temps." Enlevé à la vie par une pneumonie due à une idée fixe, Bràs Cubas fait le récit posthume de sa vie. Un texte subtil et drôle, écrit par un auteur dont le génie classique teinté de nihilisme préfigure l'exploitation moderne de l'inconscient.
24. L'Enfant des colonels
Fernando Marias
3.61★ (59)

(Auteur brésilien). Cet immense roman, baroque et foisonnant, entremêle trois récits et trois itinéraires, de l'Europe de la Seconde Guerre mondiale à un pays imaginaire d'Amérique latine de nos jours, pour une réflexion sur les racines du mal et sur l'éprouvant combat de l'être humain dans sa recherche de l'amour et de la paix.
25. Enfer
Patricia Melo
4.00★ (77)

(Auteure brésilienne). L'enfer existe sur Terre ; il a pour nom Berimbau, une des favelas de Rio, et pour damnés, les misérables qui y vivent ? bandits, prostituées, femmes de ménage ou cireurs de chaussures. Si certains d'entre eux se résignent à accepter leur misère, trouvant des palliatifs dans la religion, la drogue ou les feuilletons américains, d'autres se révoltent, prêts à tout pour tenter d'échapper au déterminisme social. Petit Roi est l'incarnation de ces insoumis : véritable Énée moderne, le jeune héros cherche la voie pour sortir de l'impasse et détenir le pouvoir et l'argent. Mais les amis, les amours et les armes auxquels il a recours sont des alliés bien peu fiables ; et la chute n'est jamais bien loin?Dans ce roman enfiévré, Patrícia Melo, auteur de L'Éloge du Mensonge, brosse le tableau désespérément sombre des quartiers défavorisés de Rio de Janeiro ; chaque bouffée d'espoir, aussi minime soit-elle, est systématiquement viciée par un désenchantement permanent, au point de frôler plus d'une fois l'exagération. Mais si exagération il y a, elle sert le projet de l'auteur : rendre sensibles la misère intolérable de ces bas-fonds, le déni d'humanité, le processus inéluctable qui mène à une brutalité condamnable et compréhensible tout à la fois, autant de facteurs qui trouvent écho dans la langue chaotique et agressive ; à mille lieues du politiquement correct, un tel choix permet de mimer les déflagrations de violence et de susciter le choc chez un lecteur habitué au confort. -Nathalie Gouiffès
26. La Cité de Dieu
Paulo Lins
3.71★ (277)

(Auteur brésilien). "Les nouveaux occupants apportèrent les ordures, les boîtes de conserve, les chiens bâtards, les lambeaux de rage de coups de feu, la pauvreté pour vouloir s'enrichir, les yeux pour ne jamais voir, ne jamais dire, jamais, les yeux et le cran pour faire face à la vie, déjouer la mort, rafraîchir la rage, ensanglanter des destins, faire la guerre et être tatoué." La Cité de Dieu ne se situe pas au-delà de la voûte céleste mais au Brésil, quelque part dans l'inconscient de Rio de Janeiro ; loin du Christ rédempteur, des plages de Copacabana et du carnaval. A travers les destinées éphémères, intenses, violentes de Dam, de Zé Rikiki, du Canard, de P'tite Mangue, de Beau-José et de bien d'autres adolescents, Paulo Lins raconte l'évolution, sur trois décennies, d'une favela gangrenée par les trafics de drogue et la guerre des gangs. Lins se fait à la fois le photographe très précis d'un monde à part, mais aussi son poète et compose une tragédie urbaine exceptionnelle puissance.
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