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Littérature nord-européenne
Liste créée par art-bsurde le 26/08/2014
56 livres.



1. Profondeurs
Henning Mankell
3.69★ (1047)

En octobre 1914, la Suède est sur le point d'entrer en guerre. Afin d'améliorer la défense des côtes du pays, le capitaine Lars Tobiasson-Svartman est chargé d'une mission secrète : contrôler les routes maritimes. Sur l'îlot d'Halsskär, il rencontre Sara Fredrika, dont il devient l'amant. (Suède - 2004)
2. Submarino
Jonas T. Bengtsson
4.10★ (74)

Trainspotting à la danoise, Submarino explore le Copenhague underground à travers les destins de deux frères en quête d'une normalité dont ils ignorent tout. Enfants des services sociaux, Nick et son frère se rencontrent à la sortie d'un foyer, le jour où leur mère décide de leur offrir un semblant de vie de famille. Très vite pourtant, elle tombe enceinte et reprend son errance de bar en bar, de passe en passe. Livrés à eux-mêmes, les deux frères s'occupent du bébé avec les moyens du bord. Quand le petit crie trop fort, ils mettent la télé à fond et sniffent de la peinture. Mais un jour le bébé ne crie plus : il est mort. Des années plus tard, Nick traîne son corps bodybuildé et rongé par l'alcool dans les bas-fonds de Copenhague. Son frère, héroïnomane, élève seul son fils et prend la tête d'une petite armée de dealers. Tous deux se débattent pour survivre à ce terrible passé et tenter d'échapper, en vain, à la marginalité. Chronique violente et sans concession, Submarino dissèque les vies de ces êtres mal nés, héritiers malgré eux d'une misère sociale dont ils ne parviennent pas à s'extraire. Un livre coup de poing auquel le cliché d'un Danemark pays-le-plus-heureux-du-monde ne résiste pas et dont on peine à sortir indemne. (Danemark - 2007) [Voir le film de Thomas Vinterberg]
3. Un hiver à Stockholm
Agneta Pleijel
2.50★ (6)

Un hiver à Stockholm pourrait être un simple roman d'amour, celui d'un amour impossible, comme tant d'autres, qui fleurissent au fil de la plume des auteurs. Il n'en est rien. D'abord parce qu'Agneta Pleijel construit son oeuvre en courts chapitres, brefs, efficaces, qui ne laissent guère de place au sentimentalisme poussiéreux. Ensuite parce que cet Hiver à Stockholm mêle l'histoire intime à l'histoire collective. L'histoire d'une femme qui, lassée d'être trompée, humiliée, quitte son mari, puis rencontre un autre homme, séduisant, naturellement séduisant. Mais pas n'importe quel homme. Emm arrive en effet de Belgrade, avec, dans ses bagages, toutes les images de la guerre. Lourds bagages s'il en est. Et l'amour de s'effacer, d'être écrasé par les hantises de l'un, les meurtrissures de l'autre, l'incapacité de révéler. (Suède - 1997)
4. Yo-yo
Steinunn Sigurdardóttir
3.20★ (42)

Martin Montag, oncologue à Berlin, réalise que l'un de ses patients est l'homme qui a abusé de lui lorsqu'il était enfant. Ce sadique l'attendait avec un yo-yo rouge vermillon pour l'attirer dans le parc de Kreuzberg. Qu'est-il supposé faire ? Soigner son violeur ? Tuer son patient ? Ou bien plutôt se tuer lui-même ? Montag partage une profonde amitié avec Martinetti, un autre de ses patients. Cet ancien vagabond cache lui aussi un secret enfoui et sombre. Les deux amis devront faire face à l'un des dilemmes les plus difficiles qui soit : condamner ou sauver le coupable. Style dépouillé, humour noir, tension psychologique extrême, Yoyo est un roman bouleversant qui pousse le lecteur dans ses retranchements. Drôle et désespéré tout à la fois, c'est un texte choc qui sonne comme un coup de poing. (Islande - 2011)
5. Piazza Bucarest
Jens Christian Grondahl
3.27★ (105)

Cela aurait pu être un simple mariage blanc permettant à Elena de fuir la Roumanie de Ceausescu. Mais Scott, un photographe de presse d'origine américaine, s'attache beaucoup plus que prévu à cette jeune femme secrète, et lorsqu'elle le quitte, après quelques mois de vie commune au Danemark, il est désemparé. Cette séparation brutale ne lui permet pas de comprendre ce qui s'est réellement passé depuis leur rencontre, à la faveur d'un reportage de Scott à Bucarest. Quelque temps après, alors que Scott s'apprête à rentrer aux États-Unis, le fils de sa première épouse lui apporte une lettre provenant de Roumanie et destinée à Elena. À la demande de Scott, il va partir à la recherche d'Elena et devenir, presque malgré lui, la première personne à qui elle fera le douloureux récit de sa vie. (Danemark - 2004)
6. Je suis un ange venu du nord
Linn Ullmann
3.56★ (76)

Médecin réputé à Stockholm, Isak Lövenstad est un homme intelligent, fort de caractère, intimidant et séduisant. Ses trois filles, de trois mères différentes, attendent impatiemment les grandes vacances pour être enfin réunies autour de ce père qui les intrigue et les impressionne. Dans les années 1970, la famille recomposée passe des étés agréables sur l'île scandinave de Hammarsö. Une catastrophe va mettre brutalement fin à ces moments idylliques. Vingt-cinq ans plus tard, les trois soeurs reviennent sur l'île. Dans une langue concise et nuancée, Linn Ullmann évoque la candeur et la culpabilité : l'envie de se souvenir et le désir d'oublier ; la sensualité et une violence à fleur de peau. (Norvège - 2005)
7. Obéir
Leena Lander
3.59★ (39)

En 1918, pendant la guerre civile finlandaise, une clinique d'aliénés a été transformée en tribunal militaire. C'est là qu'arrivent un soldat de la garde blanche et une prisonnière rouge, retrouvés sur une île où ils ont survécu dans des conditions difficiles. Le juge - écrivain imbu de son intelligence autant que de son pouvoir - s'évertue à faire avouer à la femme ce qui s'est passé dans l'île, ainsi que les crimes qu'elle aurait commis dans les rangs des communistes. Mais "une femme supporte bien mieux d'être humiliée que d'avoir honte d'elle-même" et la prisonnière se refuse à parler, relève le défi au risque de le payer de sa vie. Dans le décor des forêts et des anses rocheuses de la côte finlandaise, à un moment de l'histoire qui veut que l'homme soit un loup pour l'homme, quelques individus mettent en jeu les valeurs fondamentales de leur existence. De mensonges en non-dits, le juge, la prisonnière et le soldat évoluent subtilement dans un huis clos chargé de haine, d'intelligence et de séduction. (Finlande - 2003)
8. Entre ciel et terre
Jón Kalman Stefánsson
4.12★ (3163)

« Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires ». Parfois à cause des mots,on meurt de froid. Comme pour Barour, pêcheur à la morue islandais, il y a un siècle. Trop occupé à retenir des vers du Paradis Perdu de Milton, il oublie sa vareuse en partant en mer. De retour sur la terre ferme, son meilleur ami entame un périlleux voyage pour rendre à son propriétaire le livre funeste. Pour savoir aussi s'il veut continuer à vivre. Entre ciel et terre, d'une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. (Islande - 2007)
9. Elling
Ingvar Ambjørnsen
3.82★ (66)

Elling a longtemps vécu avec maman, laquelle s'occupait avec amour de ce grand garçon un peu simple qui avait toujours besoin d'elle. Mais maman est morte, et Elling, trente-quatre ans, a perdu les pédales, au point que les services sociaux ont décidé de l'interner. Le voilà dans une institution psychiatrique, contraint de partager sa chambre avec Kjell Bjarne, un gaillard qui passe son temps à manger, regarder les filles dans les magazines et regretter son précédent camarade de chambrée. Contre toute attente, le duo devient inséparable. (Norvège - 2008)
10. La séduction
Knut Faldbakken
3.22★ (48)

Glahn - jeune homme à la dérive, sans argent ni attache - croise au hasard des rues un ancien camarade militaire, Mack, un riche entrepreneur, qui va le prendre sous son aile et lui procurer un logement et un emploi de façade. Une amitié étrange, malsaine, lie les deux hommes, Glahn exerçant une sorte de charme à la puissance parfois effrayante, à la manière du héros de Théorème de Pasolini. Glahn séduit tour à tour la femme puis la fille de Mack, précipitant la famille entière vers un inéluctable drame. (Norvège - 1985)
11. Barbara
Jørgen-Frantz Jacobsen
3.78★ (84)

Du jour où Monsieur Paul, le nouveau pasteur, débarque dans le petit port de Thornshaw, au coeur des Féroé, toute la ville retient son souffle. Parce qu'à celui-là aussi - on l'imagine, on le pressent - la belle Barbara va tourner la tête. Or elle ne sait aimer longtemps sans trahir ... Barbara est un livre envoûtant, audacieux, magnifiquement provocant. Son héroïne - une Carmen nordique - offense par sa beauté même, mais, dans l'impudeur de ses passions, elle garde une ingénuité d'enfant espiègle amoureuse de la vie et de l'amour. Inoubliable portrait de femme, Barbara est à redécouvrir d'urgence comme un chef-d'oeuvre mélancolique et flamboyant. (Danemark - 1939)
12. Le Lièvre de Vatanen
Arto Paasilinna
3.71★ (4522)

Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne un dimanche soir de juin avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibérément dans la nature. (Finlande - 1993)
13. Boucle d'or
Mika Waltari
3.44★ (29)

C'est le roman " scandaleux " de l'auteur de Sinoué l'Egyptien et des Amants de Byzance : le livre circula longtemps dans la plus grande discrétion (en 1948), et choqua la Finlande encore fort puritaine de l'après-guerre ... avant de valoir à son auteur la réputation d'un " Dostoïevski finlandais ". Un récit dense et serré, qui évoque la descente aux enfers d'une belle enfant sans feu ni lieu, que sa beauté même conduit au ruisseau - c'est à dire à la prostitution et au crime. Et la condamnation brutale d'une bourgeoisie fondée non tant sur le culte de l'or, prétexte à toutes les violences, que sur celui des apparences - source de tous les mensonges. (Finlande - 1946)
14. Pas facile de voler des chevaux
Per Petterson
3.81★ (323)

A soixante-six ans, Trond Sander se retire dans une petite maison près d'un lac, au nord-est de la Norvège. Il a le sentiment que son rêve de quiétude et de solitude est en passe de se réaliser, mais un soir il fait la connaissance de son voisin Lars. Cette rencontre le replonge dans l'été de ses quinze ans, en 1948. À cette époque, en vacances seul avec son père, il retrouve son camarade Jon. Ensemble, ils " volent des chevaux " pour de petites échappées. Une fois pourtant cela se termine mal : il tombe de cheval et se blesse, puis assiste, impuissant, à une étrange explosion de rage et de violence chez Jon. Trond se souvient de l'effroyable accident survenu dans la famille de Jon, du passé insoupçonné de son père, révélé par un voisin ; il ne se doutait pas alors que les événements dramatiques survenus pendant la Seconde Guerre mondiale allaient jeter leur ombre sur sa propre famille et lui ravir son père. (Norvège - 2006)
15. Le valet de Sade
Nikolaj Frobenius
3.53★ (254)

Nous sommes au XVIIIe siècle, un enfant au regard terrifiant vient de naître à Honfleur. Il se nomme Latour, sa naissance est la conséquence d'un viol. Bou-Bou, sa mère, l'élève avec tendresse, d'autant que cet enfant est étrange : il ne ressent pas la douleur. (Norvège - 1998)
16. La Société des Jeunes Pianistes
Ketil Bjørnstad
3.70★ (578)

" La Société des Jeunes Pianistes ", c'est le nom que se sont donné un groupe d'adolescents passionnées, à Oslo à la fin des années soixante. A la fois amis et rivaux, ils ont en commun l'amour de la musique ; pourtant, un seul remportera les concours du Jeune Maestro. Tous vont subir une terrible pression de leur entourage, mais surtout d'eux-mêmes. La Société des Jeunes Pianistes est un roman initiatique, un concert émouvant, une mélodie grave et subtile sur le désir, la vie et la mort. (Norvège - 2004)
17. Blanche et Marie
Per Olov Enquist
3.16★ (201)

Très jeune, Blanche Wittman fut enfermée à l'hôpital de la Salpêtrière, où officiait le professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie des femmes. C'est Blanche que l'on voit sur un tableau, lascivement effondrée dans les bras d'un assistant, offerte aux regards d'hommes tels que Strindberg, Freud ou Jung. Derrière elle, une brouette, dans laquelle on l'a amenée endormie. Des années plus tard, devenue l'assistante de Marie Curie, Blanche, brûlée par la radioactivité, sera amputée des deux jambes et d'un bras et se retrouvera dans une caisse en bois. Dans ses carnets, Blanche parle de fluide magique, de rapport entre radium, beauté, rayonnement de mort et d'amour. (Suède - 2006)
18. Zona Frigida
Anne B. Ragde
3.62★ (779)

Embarquement pour le Spitzberg ! Cette " zona frigida ", étendue froide et aride, semble peu propice aux vacances qu'a décidé de s'offrir Béa. À moins que la jeune caricaturiste ne soit venue chercher, entre deux litres d'alcool, une mystérieuse délivrance ... La croisière bascule bientôt dans un redoutable huis clos où s'abat, glacial, l'esprit de vengeance. (Norvège - 1995)
19. Les Ponts
Tarjei Vesaas
3.80★ (130)

Où suis-je ? Torvil porta la main à son front. Il transpirait. Il n'y avait pas la moindre trace de gelée blanche. Il s'agitait, il était en sueur. L'obscurité régnait dans la chambre. A tâtons il chercha son bracelet-montre sur la table. Il le trouva et cela lui fit du bien, car chaque chose reprenait sa place. Au moins, il était dans son propre lit et pouvait penser. Il se demanda : rien n'est vrai de tout cela ? Nous n'avons pas été dans la forêt non plus ? Il n'y avait rien de caché sous quelque branchage ? Ces pensées étaient réconfortantes. En fait, elles ne servaient à rien. (Norvège - 1966)
20. La part de l'homme
Kari Hotakainen
3.54★ (106)

Au XXIème siècle, on ne vend plus son âme au diable, mais sa vie à un écrivain en panne d'inspiration. Pour sept mille euros, Salme Malmikunnas est prête à briser les tabous et braver les mensonges, dévoilant tout de son existence : carrière de mercière, mari mutique, bonheurs, regrets, échecs et enfants ... Mais est-ce tout, vraiment ? (Finlande - 2011)
21. Absolution
Olafur Jóhann Olafsson
3.20★ (24)

L'Islandais Peter Peterson, émigré jeune aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, arrive à l'automne de sa vie. Après deux mariages malheureux - ses enfants sont "la preuve vivante d'une erreur"-, il habite New York dans un luxueux appartement avec pour compagne, domestique et secrétaire dévouée une jeune Cambodgienne, et se définit lui-même comme un capitaine d'industrie et esthète dégénéré. Peter Peterson est torturé par le cauchemar récurrent d'un crime passionnel qu'il aurait commis cinquante ans plus tôt par dépit amoureux, un crime qui a eu une influence décisive sur son existence entière. Sur le tard, il décide d'écrire ses Mémoires, sorte de confession qui relate son enfance paisible dans une famille bourgeoise de Reykjavik, ses année d'étudiant au Danemark sous l'occupation nazie et son impitoyable ascension d'homme d'affaires immigré à New York. Le récit sans indulgence reflète sa paranoïa, son sens de la manipulation, son orgueil, son cynisme insensé et son humour désabusé. Ces Mémoires rédigés en islandais sont traduits en anglais par un compatriote de Peterson après la mort de ce dernier. Au fil des pages, le traducteur est fasciné par ce personnage hors du commun auquel il s'identifie en l'imprégnant de sa propre sensibilité, et dont le "petit crime" sera révélé par un incroyable coup de théâtre. Absolution est une brillante anatomie de l'obsession, du désir et de l'illusion. (Islande - 1991)
22. Béla Bartok contre le Troisième Reich
Kjell Espmark
4.25★ (11)

Car c'est à lui qu'ils ont confié tout leur trésor musical, la quintessence de siècles de vicissitudes et de joies, de souffrances et de fraternité - mais aussi de savantes manoeuvres, destinées à tromper les sanguinaires cohortes d'envahisseurs qui n'ont cessé de traverser leur village dans un triomphant bruit de sabots. C'est lui, Bartok, qui connaît leur passé, et qui peut ainsi comprendre le chant de ceux qui meurent et de ceux qui sont morts. C'est lui qui peut donner voix dans sa musique à toute la vie anéantie par les nouveaux envahisseurs, dont la cruauté n'est pas moindre. (Suède - 2004)
23. Musique funèbre
Lars Gustafsson
3.75★ (26)

Il émane de Musique funèbre un charme troublant. C'est un roman sur la force des choses, sur trois destins entre lesquels le hasard et la nécessité n'ont tissé qu'un réseau à peine visible d'occasions manquées et de malentendus. Jan Bohman, le narrateur, jadis espoir de la littérature suédoise exilé en Afrique et arrêté pour avoir fait passer clandestinement deux hommes en Guinée-Bissau, se souvient de son amour de jeunesse, Anne-Marie Nohme, de leur ami commun Hasse, devenu plus tard expert en physique nucléaire. De la rencontre, de la séparation, de " l'absence " de ces personnages se dégage une méditation sur les vies possibles, l'étrangeté du moi, le vertige du réel. (Suède - 1983)
24. La lune s'enfuit
Rax Rinnekangas
3.62★ (73)

Lassi passe l'été à Latvazla, village de Finlande, chez les parents adoptifs de son père. Avec leurs enfants, Sonja et Léo, il partage une amitié incandescente qui se muera, cet été-là, en un amour à trois, puissant, inventif, émerveillé, naturellement sexuel. Par la magie d'un érotisme lumineux deux garçons et une fille se croient alors immortels. Mais la mort rôde sous le ciel brûlant du mois de juillet. Une fin d'après-midi la tragédie surgit : Sonja tombe d'une charrette et s'empale sur un pieu. Soudain, pour Lassi et Léo, tout prend un aspect fantomatique, jours et nuits, personnes et bêtes. L'incommunication s'installe entre les deux adolescents, leur douleur progresse et colonise leurs pensées et leurs forces, d?autant plus qu'un inquiétant fermier, Lotvonen, cherche, par allusions et ironie, à leur faire avouer que la mort de Sonja n'est pas due à un accident. Léo s'enfonce dans une insondable dépression ; Lassi, lui, choisit de vivre envers et contre tout. (Finlande - 1991)
25. Pendant qu'il te regarde tu es la Vierge Marie
Gudrun Eva Mínervudóttir
3.19★ (80)

Qu'il s'agisse de prendre un bain après un concert, de manger de la pâtée pour chats, d'adopter un ficus, de prendre Dieu pour amant ou d'ôter de la gorge d'un garçon la boule qui l'étrangle, le quotidien islandais de la narratrice ne manque pas de sel. Ni de piquant. Voici des nouvelles courtes, souvent écrites à la première personne ; des histoires d'amour, de haine, de fantômes, de règlements de comptes avec les autres ou avec soi-même. L'humour, la candeur douce-amère qui se dégage de l'oeuvre toute entière ainsi qu'une distance prise par rapport aux personnages laissent à penser qu'on peut tirer des leçons de ce qui nous est raconté, qu'il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Le charme subtilement empoisonné d'une prose qui, sous des dehors de ne pas y toucher, sème une étrange confusion dans l'âme. (Islande - 2008)
26. Sur la paupière de mon père
Sjón
3.45★ (60)

Fuyant l'Allemagne hitlérienne, Léo Löwe se retrouve à bord du paquebot Godafoss en route pour l'Islande. Dans la boîte à chapeau qu'il conserve précieusement sommeille un petit garçon d'argile qu'il espère éveiller à la vie. Afin d'y parvenir, Léo doit réussir toute une série d'épreuves : apprendre l'islandais, traire chaque jour une chèvre pour baigner l'enfant, demander la nationalité auprès d'un fonctionnaire qui l'interroge sur le régime alimentaire des loups-garous et s'adjoindre les services d'un cuisinier-espion russe et d'un théologien noir américain également champion de lutte. (Islande - 2001)
27. Paula ou L'éloge de la vérité
Torgny Lindgren
3.50★ (28)

Alors que le paisible Theodor, encadreur de son métier, met par hasard la main sur la Madone à la dague - un tableau qui va déclencher de sinistres convoitises -, un impresario s'approprie Paula, la toute jeune protégée de Theodor, et en fait une ... madone du rock. De cette symétrie opposant les deux madones, et à travers mille péripéties où faussaires, faiseurs de stars, journalistes à sensation, agents du fisc et même Schopenhauer sont convoqués, Torgny Lindgren se sert pour conduire une interrogation époustouflante, haletante, sur la notion de vérité. (Suède - 1991)
28. Terezin plage
Morten Brask
3.88★ (95)

Dès son arrivée en 1943 à Terezín, Daniel Faigel, le narrateur du roman, découvre la réalité de ce lieu souvent présenté comme un « camp modèle » par les nazis. Ville fortifiée située aux environs de Prague, Terezín fut transformée en ghetto par les nazis en 1941. Afin de rassurer l'opinion publique sur le sort réservé aux Juifs, la propagande eut l'idée de présenter ce camp comme une ville modèle accueillant les Juifs célèbres (artistes, scientifiques, etc.) ou âgés. En réalité, Terezín servait de camp de transit vers les camps d'extermination comme Auschwitz. Les conditions de vie y étaient déplorables, et ceux qui échappaient aux déportations mouraient souvent de faim ou de maladie. En 1943, les premiers Juifs danois arrivèrent à Terezín. En 1944, la Croix-Rouge danoise demanda à visiter le camp afin de s'assurer des conditions de détention de ses ressortissants. Les Allemands entreprirent alors une opération d'« embellissement » destinée à tromper la délégation danoise sur la réalité du quotidien dans le camp. Des fleurs furent plantées, une fausse école créée, un terrain de sport aménagé, les façades des maisons repeintes. Les habitants de Terezín durent prendre part à la mascarade, en participant notamment à un concert témoignant de la vie culturelle du camp. Une fois la Croix-Rouge rassurée sur le sort réservé aux Juifs, les déportations s'intensifièrent ... (Danemark - 2007)
29. Deuil
Gudbergur Bergsson
2.88★ (34)

Quand on arrive au bout du chemin et qu'on n'a plus pour horizon que la disparition ou l'éternité, vers où se tourner? Dans la solitude de sa maison, témoin de tant de moments uniques, le héros de ce texte se souvient de sa vie, son veuvage précoce, sa relation très particulière avec les femmes, les enfants, les amis, les voisins, son travail. Le silence n'est trouble que par le sifflement de la bouilloire, musique de fond pour accompagner l'adieu d'un vieil homme solitaire à son existence. Un homme enchaîné à un destin inéluctable et qui sait que seul l'amour fou (ou le dés amour) est capable de passer la frontière qui sépare la vie de la mort. L'auteur porte un regard provocant su la vieillesse et sur la vie quotidienne, apparemment anodine, que chacun parcourt à sa façon. (Islande - 2010)
30. Noir Paradis
Rosa Liksom
2.80★ (26)

Un drogué au Valium, un obsédé de propreté, un week-end de folie passé à boire et à forniquer, une femme et sa fille qui se gavent de chocolat, un couple de vieux enchâssés dans leur crasse, un violeur impuissant, une nationaliste fiévreuse, un pasteur qui tient sa femme en laisse ; et ce n'est là qu'un faible aperçu du catalogue humain de la très efficace Rosa Liksom. En trois grandes rubriques comme tirées d'un quotidien - " Société ", " Étranger ", " Économie et sport " -, ce sont plus de quarante nouvelles, resserrées à l'extrême, qui décrivent, avec un humour souvent incisif, un pays de glace et de sang, pays du bout d'un monde, la lointaine Finlande. (Finlande - 1989)
31. Smilla et l'Amour de la neige
Peter Høeg
3.67★ (603)

Difficile pour Smilla Jaspersen de croire en la mort accidentelle d'Esajas. Impossible même parce que Smilla ne croit pas qu'un enfant atteint de vertiges chroniques puisse sauter du toit d'un immeuble. Parce qu'elle s'était prise d'affection pour ce gamin groenlandais, délaissé par sa mère. Parce que Smilla est groenlandaise, elle aussi, et que sa mère, esquimaude, lui avait appris "l'amour de la neige". Et que la neige ne ment pas, contrairement aux hommes. Commence alors pour cette femme solitaire et obstinée une quête pour la vérité et l'honneur qui l'amènera sur les traces d'un bateau en route pour les terres arctiques, à la découverte d'une infâme machination qui risque de lui coûter la vie. (Danemark - 1992)
32. La nuit volée
Torborg Nedreaas
3.93★ (88)

Le temps d'une nuit, une femme délivre à un parfait inconnu sa bouleversante confession. A cet homme croisé dans une gare, elle va ouvrir son âme, libérant, alors que défilent les heures, les verres d'alcool et les cigarettes, une parole trop longtemps retenue, en un flot parfois chaotique, d'une terrible franchise. Ce récit d'un destin brisé, emblématique des difficultés de la condition féminine au milieu du XXe siècle, est aussi celui de l'éveil d'une conscience intelligente, la jeune femme se bat pour comprendre les origines sociales des violences qui broient les individus, donnant à ce poignant roman d'amour une dimension fortement politique. (Norvège - 1950)
33. Sphinx
Christine Falkenland
2.55★ (25)

Une quadragénaire au bord de la folie devient complètement obsédée par la nouvelle compagne de son ex-mari. Rongée par l’envie et la solitude, elle se met à lui écrire des lettres dans lesquelles elle lui fait part de ses idées noires et de ses pensées les plus intimes. Elle espère ainsi s’insinuer dans le cocon familial et y inoculer son mal. C’est le début d’une correspondance purgative à sens unique dont l’issue s’annonce fatale ... (Suède - 2011)
34. L'été dernier
Niels Fredrik Dahl
3.62★ (31)

De retour dans la maison de campagne qui abrita leur idylle, un homme raconte sa passion pour la femme qui fut celle de sa vie. Qu'à leur âge, après d'autres relations, ils aient pu s'aimer avec une telle intensité lui paraissait inespéré, incompréhensible. Il aimait Siri avec tendresse et ardeur, il aimait son intellect autant que son corps. L'amour parfait. L'idylle cependant n'a pas duré. Retrouvant les lieux du déchirement, il se plonge dans ce qui s'est passé l'été dernier, quand, dans l'atmosphère délicieuse des promenades, des soirées paisibles au bord du lac ou sur la côte, il a découvert qu'existait une autre Siri, qu'elle n'était peut-être pas entièrement sienne. Elle avait certainement un amant, un de leurs voisins. Les petits signes étaient révélateurs. Il a senti qu'une distance s'installait, remarqué des traces de pas devant la fenêtre. Mais le narrateur garde sa jalousie pour lui, semble s'y complaire, miné par l'angoisse de ne plus suffire à Siri. Dans la maison désormais vide et froide, il essaie de trouver des indices, des preuves que ses soupçons étaient fondés. Une nuit, on vient lui demander son aide, le voisin suspect a disparu, il faut lancer des recherches. Avec concision et justesse, Niels Fredrik Dahl entre dans la peau et la tête d'un homme qui ne cache rien de lui-même, qui ose dire autant les besoins de son corps que ceux de son âme. Un homme sûr de lui mais en même temps déchiré et complètement incertain. (Norvège - 2003)
35. Les Chiens de Thessalonique
Kjell Askildsen
3.44★ (12)

Un homme, une femme dans une maison isolée et rien autour d'eux ou presque, la nature vide et sauvage des fjords, ou le désert urbain des lotissements norvégiens. De l'alcool, des cigarettes et des fantômes ; père, mère et amant disparus, tels sont les éléments de leur univers quotidien. Les couples de Kjell Askildsen, qu'ils soient frère et sœur, mari et femme, ont tous un secret, un mystère qui les habite. Lorsque, le vin aidant, se délient les langues et les esprits, c'est le drame. Mais un drame sourd qui n'a de destinataire que sa propre victime. Les disputes avortées ébranlent à peine les instants de quiétude apparente, repas de famille et après-midi entre amis. Dans un style incisif et épuré, proche de celui d'un Raymond Carver, Kjell Askildsen met en scène des familles prises au piège de l'étouffante impossibilité de communiquer. (Norvège - 1996)
36. Scène de chasse en blanc
Mats Wägeus
3.39★ (22)

Grégor, Henrik et le narrateur se retrouvent pour une partie de chasse. Ce sont des amis, des passionnés de " l'art de donner la mort ". Le soir, après avoir battu ensemble les froides forêts nordiques, ils se livrent à d'étranges rites autour de leurs tableaux de chasse Les proies se faisant rares, le désir de chasser efface une à une les dernières traces de valeurs morales. Dans le silence glacé du monde blanc, les trois amis décident de se constituer eux-mêmes gibier ... Scène de chasse en blanc est un livre d'une beauté glaçante, à l'effrayante logique, soutenu par une langue, un style savants, d'une extrême rigueur. (Suède - 1986)
37. La noyée
Therese Bohman
2.79★ (42)

Un huis clos familial lourd de secrets ... Au plein coeur d'un été caniculaire, Marina se rend en vacances chez sa soeur Stella qui vit à la campagne avec son compagnon, Gabriel, un écrivain. Elle va explorer cette grande et vieille maison, son jardin envahi de plantes grimpantes, de fleurs rares, comestibles ou toxiques. Une végétation de toute sorte, qui foisonne et se révèle pleinement dans cette chaleur humide, où l'on suffoque, où l'on peine à respirer. Au fil des jours s'installe entre les deux soeurs un état de tension et d'angoisse : Marina se persuade que la relation amoureuse entre sa soeur et Gabriel est une impasse ; Stella garde un lourd secret qu'elle n'arrive pas à partager. Dans cette atmosphère torride et étouffante naît entre Gabriel et Marina une attirance physique irrésistible. Insidieusement, de ce triangle amoureux va surgir le drame. Ecrit dans un style raffiné et captivant, ce roman nous donne accès à l'intimité de trois personnages dont la tension dramatique est palpable. Un roman subtil, entre séduction, silence et trahisons. (Suède - 2010)
38. La femme lion
Erik Fosnes Hansen
3.56★ (46)

Eva naît dans une petite ville de la province norvégienne. Sa mère meurt en lui donnant naissance et son père s'aperçoit épouvanté que le nourrisson est recouvert de poils. Elle grandit enfermée à la maison, elle apprend le morse et dévore les livres. Après qu'une feuilletoniste a révélé son existence, elle est livrée à la cruauté et à la perversité du monde qui l'entoure. (Norvège - 2006)
39. Les guerres de Lisa
Anne-Cathrine Riebnitzsky
3.64★ (30)

De retour de mission en Afghanistan pour l’armée danoise, dans l’avion qui la ramène au Danemark, Lisa se retrouve aux côtés d’Andreas, médecin, à qui elle décide de raconter l’histoire de sa vie. Une histoire familiale lourde à ­porter : une mère manipulatrice et dépressive, un père violent, la tentative de suicide de sa jeune sœur… Mais aussi l’histoire de quatre frères et sœurs liés par un même combat : survivre — à la guerre comme dans la vie. (Danemark - 2013)
40. La sagesse des fous
Einar Karason
3.14★ (36)

Une maison blanche, seule, égarée au milieu de la Lande caillouteuse d'Islande. C'est là qu'a commencé L'histoire du clan Killian. Sigfus, le grand-père, y débarque. Il cherche de l'or. Il deviendra " Fusi la récupe ", vendeur de pièces détachées de Laekjarbakki. La suite, les vies de la fratrie, leurs rivalités, leurs amours, c'est son petit-fils écrivain qui nous la raconte... (Islande - 1992)
41. Le testament des gouttes de pluie
Einar Mar Gudmundsson
3.17★ (97)

Dans la banlieue de Reykjavik, un sellier bourru réunit en son atelier des pêcheurs, compagnons de boisson, et prend place dans son fauteuil aux bras sculptés. Un pasteur prête une oreille distraite à sa femme qui raconte son rêve. Le dernier fermier de la ville et son chien noir attendent ... Le gardien du jardin des plantes, lui, sait que c'est là, juste après le carré des simples, que la part d'ombre du quartier s'avance ... Soudain un terrible orage, une véritable tempête s'abat sur l'île et sur une Reykjavik grelottante à la limite du monde. Magique, limpide, cristallin, Le testament des gouttes de pluie est comme un opéra sensuel, comme une odeur de terre après l'orage. (Islande - 1986)
42. Un mirage finlandais
Kjell Westö
3.52★ (165)

Le Club du mercredi avait commencé, des gloussements virils lui parvinrent dès qu'elle monta l'escalier en pierre. Matilda distingua la voix de Thune, celle de Grönroos, et d'autres aussi. Elle se figea. Matilda est une sténodactylo hors pair. Elle travaille à Helsinki pour l'avocat Claes Thune. Ce soir de mars 1938, le Club du mercredi - un groupe de gentlemen qui se retrouvent chaque mois pour refaire le monde - est réuni dans le cabinet de son patron. Soudain, Matilda reconnaît la voix d'un homme qu'elle aurait préféré oublier. La vengeance n'est-elle pas un plat qui se mange froid ? Kjell Westö signe un remarquable roman à suspense avec, en toile de fond, une Finlande méconnue, écartelée entre l'Union soviétique et l'Allemagne. (Finlande/Suède - 2013)
43. L'oeil du léopard
Henning Mankell
3.72★ (805)

Années 1950. Dans une bourgade du Norrland, Hans Olofson, adolescent élevé par un père rustre et alcoolique, perd ses deux seuls vrais amis. Bouleversé, Hans décide de réaliser le rêve de l’un d’eux : aller en Zambie, sur les traces d’un missionnaire suédois. 1969. L’Afrique le fascine et l’effraie. Dans la jeune république indépendante de Zambie en proie à la violence, Hans rencontre des colonisateurs emprisonnés dans leur racisme, et des Noirs obéissants qui cultivent la haine des Blancs. Hans accepte d’aider une Anglaise à diriger sa ferme de production d’œufs, puis reprend l’exploitation à son compte. Espérant ainsi échapper à l’engrenage de la violence raciale, il tente alors de mettre en application ses idéaux de justice sociale et humaine. (Suède - 1990)
44. Une maison de poupée
Henrik Ibsen
3.98★ (1946)

D'abord jolie poupée cajolée et préservée au beau temps de son enfance, Nora est devenue l'adorable petit merle chanteur toujours gai aux yeux d'Helmer, son mari. En effet, elle danse, rit et chante, et emplit sa maison d'une joie enfantine. Pourtant, au-delà de la charmante frivolité toute féminine propre à séduire son mari, se dessine un caractère volontaire, une femme disposée aux plus grands sacrifices par amour. Davantage sensible aux inflexions du coeur qu'aux discours raisonnables, Nora poursuit le fol espoir d'une idylle réciproque capable de transcender les conventions sociales et l'ordre établi. Mais, dans la Norvège des années 1870, où l'on se doit d'être épouse et mère avant d'être femme, de telles aspirations paraissent de vaines promesses. Qu'importe si la faute de Nora fut commise par amour, Helmer ne peut lui pardonner l'opprobre qui désormais menace la famille. (Norvège - 1879)
45. L'art de voyager léger et autres nouvelles
Tove Jansson
3.07★ (93)

Du premier Noël de l’enfance au dernier été passé sur une île dans le golfe de Finlande, toute la vie d’une femme est rassemblée dans ces quinze nouvelles publiées pour la première fois en France. Avec cette chronique d’une vie passée au plus proche de la nature et des saisons qui passent, dans un style pur où l’étrangeté perce souvent sous l’apparente simplicité, « Tove Jansson fait presque disparaître la narration dans ce que Hegel appelait ʺla prose du mondeʺ, la beauté du quotidien » (The Times). (Finlande)
46. Syster
Bengt Ohlsson
3.39★ (77)

« La sœur de Marjorie disparut un vendredi, début mai. » Ce jour-là, Miriam n’est pas rentrée de l’école, mais on l’a vue marcher, là-bas, du côté de la colline… Si ses parents sont angoissés, Marjorie, elle, semble hors d’atteinte, indifférente, insondable. Ou… peut-être se réjouit-elle un peu, un tout petit peu de cette disparition car, après tout, il y avait parfois des jours où elle ne l’aimait pas trop, sa grande sœur Miriam… Alors, pour l’éloigner d’une ambiance saturée de désespoir, sa tante Ilse l’héberge. Et, de jour en jour, tente de l’aider à voir un peu plus clair en elle, à distinguer l’amour de la haine, la jalousie de la générosité, l’aveuglement de la lucidité. En somme, elle apprend à Marjorie à grandir et à assumer ses contradictions. Véritable tour de force, Syster restitue à la perfection le regard multiple, voire parcellaire, que tout être pose sur ses proches, sur les paysages et sur le monde. (Suède - 2009)
47. Débarquement
Riikka Ala-Harja
3.29★ (13)

Julie est guide touristique sur les lieux du débarquement. Elle se bat sur plusieurs fronts à la fois et dans sa tête tout se mélange, les jeunes soldats américains fauchés sur les plages normandes, le combat de sa fille Emma contre la leucémie, la séparation avec son mari Henri. Les sentiments de solitude, d'impuissance et de culpabilité rendent plus lumineuse encore la réminiscence des jours heureux. Débarquement est la chronique d'un combat. (Finlande - 2012)
48. Des gens heureux
Paivi Alasalmi
3.75★ (5)

Deux destins parallèles, deux vies en alternance: Marianne, consultante en entreprise, qui a épousé Jali, son double, pour s'installer bourgeoisement dans l’existence des « gens heureux »; Ritva, la responsable d’un petit musée que sa peur de l’autre, ses angoisses obsessionnelles, ses phobies vouent à la solitude. Jusqu’au jour où, son chemin croisant celui de Jali, l’horreur s’installe. Dans cette Finlande moderne mais immuablement soumise à la loi des saisons, la rassurante quotidienneté des habitudes et des rites ne saurait empêcher le destin de basculer. Le banal n’est jamais loin du tragique, la cruauté n’échappe pas au grotesque et le vernis de l’homme civilisé ne met pas longtemps à se craqueler. (Finlande - 1997)
49. Ester ou la passion pure
Lena Andersson
3.43★ (27)

« Elle se dit : c'est le moment de dire non et de m'éloigner la tête haute. Elle se dit : c'est le moment de partir sans me retourner. Elle lui emboîta le pas. » Pourquoi n'appelle-t-il pas ? Est-il submergé de travail ? Est-il chez l'autre femme, celle de Malmö ? Depuis sa rencontre avec Hugo Rask, un artiste célèbre, Ester Nilsson ne dort plus, ne lit plus, ne vit plus. Elle attend. Son cerveau enfiévré analyse, encore et encore, chacune de ses actions. Elle est incapable de faire face aux situations les plus anodines : peut-elle inviter Hugo à dîner même si elle n'a qu'une seule et unique chaise ? Doit-elle enlever son manteau quand elle passe chez lui à l'improviste ? Tout semble lui échapper, pourtant une chose est sûre : la raison est soluble dans la passion. (Suède - 2013)
50. La liberté nous a conduits ici
Gunnar Ardelius
2.86★ (19)

Avec un sens aigu de la prémonition, Gunnar Ardelius nous offre, dans La Liberté nous a conduits ici, une réflexion intelligente et sensible sur les dommages environnementaux et sociaux causés par l'exploitation inconsidérée des ressources naturelles du Tiers-Monde dans les années 1960. À travers les aventures d'une famille suédoise expatriée au Libéria, au prisme de leurs réflexions désabusées ou exaltées, il explore une page de l'histoire récente, en mettant l'accent sur le rôle difficile que devra jouer la nouvelle génération. Il nous met en garde contre l'application aveugle de modèles et de solutions préfabriqués. (Suède - 2012)
51. Tête de chien
Morten Ramsland
3.81★ (68)

Asger Eriksson finira par savoir comment son grand-père Askild a traversé la guerre, et comment il a séduit sa grand-mère Bjork, malgré l'opposition des parents de la jeune fille, riches armateurs à Bergen, en Norvège. Il nous parlera des boîtes de conserve de Bjork, remplies de l'air de sa ville natale, dont elle aura besoin une fois loin de chez elle, et des grandes oreilles de son propre père Niels qui lui permettent d'entendre des choses inouïes... Des années trente à nos jours, son récit embrasse les bonheurs et les malheurs d'une famille comptant plus d'un personnage loufoque en son sein, et entraîne le lecteur dans une saga étourdissante. (Danemark - 2005)
52. Des hommes ordinaires
Kjartan Fløgstad
3.14★ (38)

Alors qu'Otto Nebelung enterre son compagnon d'armes Paul Damaskus, ancien nazi, il se souvient de leur amitié. Un lycée bourgeois dans les années 1930 à Munich. Heidegger est professeur, Gebhard Himmler proviseur et l'élite tout entière voit Adolf Hitler comme un prophète. Puis la guerre éclate, au nom de l'Ordre nouveau qui érige l'homme aryen en être supérieur et condamne les êtres inférieurs à l'exil ou à la mort. 1950 : les nazis sont jugés, mais Otto et Paul, comme tant d'autres, parviennent à réintégrer de hautes fonctions au sein de l'administration allemande. 1960, en Norvège : le jeune Alf Magnus Mayen décide de rentrer dans la police pour faire régner l'ordre et réparer l'irréparable. En pleine guerre froide, l'ennemi communiste est partout. Grense Jakobselv, frontière entre la Norvège et l'Union Soviétique, devient un lieu stratégique qu'il faut protéger à tout prix. Mais dans cette lutte acharnée pour la vérité, où se trouve finalement la frontière entre le bien et le mal ? Kjartan Fløgstad nous livre un texte passionnant et documenté sur les deux idéologies qui ont dominé le XXe siècle. En nous plongeant dans la conscience d'hommes persuadés d'avoir oeuvré pour le Bien, il nous permet d'entrapercevoir la folie tapie au fond de chaque homme ordinaire. (Norvège - 2012)
53. Illska
Eiríkur Örn Norddahl
3.39★ (270)

Événement dans l’histoire mondiale : Agnès et Omar se rencontrent par un dimanche matin glacial dans la queue des taxis au centre-ville de Reykjavik. Agnès rencontre aussi Arnor, un néonazi cultivé, pour sa thèse sur l’extrême droite contemporaine. Trois ans, un enfant et une crise de jalousie plus tard, Omar brûle entièrement leur maison et quitte le pays. L’histoire commence en réalité bien avant, au cours de l’été 1941, quand les Einsatzgruppen, aidés par la population locale, massacrent tous les Juifs de la petite ville lituanienne de Jurbarkas. Deux arrière-grands-pères d’Agnès sont pris dans la tourmente – l’un d’eux tue l’autre – et, trois générations plus tard, Agnès est obsédée par le sujet. Illska parle de l’Holocauste et d’amour, d’Islande et de Lituanie, d’Agnès qui se perd en elle-même, d’Agnès qui ne sait pas qui est le père de son enfant, d’Agnès qui aime Omar qui aime Agnès qui aime Arnor. Dans un jeu vertigineux, Norđdahl interroge le fascisme et ses avatars contemporains avec une étonnante maîtrise de la narration. Illska est un livre surprenant et immense écrit par un homme jeune, mais appelé à devenir un grand, sans doute un très grand écrivain. (Islande - 2012)
54. J'ai toujours ton coeur avec moi
Soffia Bjarnadottir
3.25★ (191)

Phénix excentrique tant de fois ressurgi de ses cendres, Siggý n’est plus. Elle qui n’a jamais été là pour personne a légué à sa fille Hildur son mal étrange et une petite maison jaune sur l’île de Flatey. Une lettre de sa mère pour seul viatique, Hildur s’embarque vers ce point minuscule perdu dans l’océan. Avec pour ange tutélaire l’homme aux yeux vairons. Et une foule de souvenirs sans pareils – les extravagances de Siggý et de son voisin Kafka, les mantras de grand-mère Láretta contre les idées noires, l’appel des phoques sacrés ou les fantômes de la rue Klapparstígur... Qui tous portent la promesse d'une singulière renaissance. Comme une consolation venue d’ailleurs, J’ai toujours ton cœur avec moi est la belle chronique de ces quelques jours sans boussole – mélancolique, insolite et décalée. (Islande - 2014)
55. La pièce
Jonas Karlsson
4.05★ (331)

La première neige est tombée sur Stockholm et Björn vient d’être muté à l’Administration. Mégalomane sur les bords, Björn a une opinion démesurée de son rôle. Arrogant et psychorigide, il est loin de faire l’unanimité parmi ses collègues. Mais Björn n’est pas là pour fraterniser ou bavarder inutilement, il est là pour travailler et montrer le bon exemple à ceux qui n’ont peut-être pas, comme lui, la bureaucratie dans le sang. Un jour, il découvre une porte entre l’ascenseur et les toilettes. Elle ouvre sur un bureau inoccupé où règne un ordre parfait. Cette pièce lui procure une sensation singulière de calme et de bien-être, et il commence à s’y réfugier aussi souvent qu’il le peut pour se ressourcer. Mais un malaise grandissant se répand au sein du service. Pourquoi le nouveau venu reste-t-il toujours planté en plein milieu du couloir à fixer le mur ? (Suède)
56. La valse de Valeyri
Guðmundur Andri Thorsson
3.20★ (84)

La valse de Valeyri se lit comme un roman polyphonique. Seize destins sont évoqués en autant de chapitres, dans une parfaite unité de temps et de lieu : nous sommes à Valeyri, un village de pêcheurs islandais, pendant un après-midi de la Saint-Jean. (Islande)
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