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Melancholia
Liste créée par art-bsurde le 16/09/2014
58 livres.



1. L'esprit de l'ivresse
Loïc Merle
2.71★ (72)

La nuit est longue où s'embrase et se soulève "la banlieue", qui bientôt marchera sur les villes et renversera le gouvernement dans une Grande Révolte trop vite désenchantée. Monsieur Chalaoui, Clara S., le Président : trois destins, trois corps, trois trajectoires individuelles transportent le lecteur dans la chair collective d'une révolution d'après la mort des idéologies. Un premier roman d'une ampleur et d'une ambition rares. (France - 2013)
2. A cappella
May Telmissany
4.17★ (8)

Mahi est une femme mariée, installée dans une vie confortable et conventionnelle. Aïda est à l’opposé : deux fois divorcée, elle élève seule son enfant et mène une vie trépidante. Les deux personnages se regardent dans un jeu de miroirs, où se confondent les temps et les lieux. (Égypte - 2012)
3. Manazuru
Hiromi Kawakami
3.49★ (296)

Une femme, sa fille, son amant ... et son mari disparu. Non pas défunt, mais mystérieusement évanoui dans la nature. Le seul indice qu'il a laissé est le mot Manazuru écrit dans son journal. Ce qui conduit sa femme à se rendre régulièrement dans la station balnéaire du même nom. Comme toujours dans les romans de Kawakami, le temps se tisse lentement et le secret des coeurs se donne à lire dans les gestes, les étreintes éphémères, la délicatesse des sensations. Mais dans Manazuru, plus que dans les autres, la présence d'un monde invisible imprègne le quotidien et bouleverse la géographie sentimentale des êtres. Là-bas, au bord de la mer, il y a le bruit de la pluie dans le ciel immense, l'éblouissement d'étincelles d'un incendie, l'envol de hérons, blancs sur des maisons en ruine : un instant de lumière à saisir, peut-être, entre apparition et disparition, souvenir et oubli, mystère de l'absence et appel de la vie. (Japon - 2006)
4. Chaos calme
Sandro Veronesi
3.72★ (1080)

Pietro Paladini est immobile. Dans l'oeil du cyclone. Il ne sort plus de sa voiture,garée au bas de l'école de sa fille,à Milan. Ce quadragénaire séduisant que la vie avait épargné vient de perdre sa femme,Lara. Il attend de souffrir,mais ce n'est pas si facile de ressentir la perte. Les amis et les anonymes viennent lui parler,l'étreindre,partager ce temps suspendu,ce " chaos calme " où il se réfugie désormais. Les collègues de travail à la veille d'une fusion financière sans précédent,un frère fumeur d'opium,une belle-soeur qui se dénude en pleine crise de nerfs,tous à un moment laissent tomber leurs masques. Tous renoncent à la comédie sociale. (Italie - 2006) [Voir le film de Antonello Grimaldi sous le titre Caos Calmo]
5. L'Invention de la solitude
Paul Auster
3.72★ (2373)

" Paul Auster est devenu écrivain parce que son père,en mourant,lui a laissé un petit héritage qui l'a soustrait à la misère. Le décès du père n'a pas seulement libéré l'écriture,il a littéralement sauvé la vie du fils. Celui-ci n'en finira jamais de payer sa dette et de rembourser en bonne prose le terrifiant cadeau du trépassé. " Là se trouve - Pascal Bruckner le note d'emblée dans sa lecture - la clef de voûte du système Auster. L'Invention de la solitude est le premier livre du jeune écrivain,c'est aussi le livre fondateur de son oeuvre,son art poétique. Dans les deux parties - Portrait d'un homme invisible (le père) et le Livre de la mémoire -,Paul Auster interroge la mémoire familiale et met en place un univers que l'on retrouvera dans chacun de ses romans. (États-Unis - 1979)
6. Un mauvais garçon
Deepti Kapoor
3.23★ (99)

Elle a vingt ans à New Delhi. Elle n’a ni père (parti vivre à Singapour), ni mère (décédée), ni repères. Sa tante, chez qui elle vit, cherche à la marier. Elle brûle d’une énergie qui n’a nulle part où aller, alors elle se plie aux conventions et garde ses pensées pour elle-même. Un jour, dans un café, il la dévisage. Plus âgé, il semble venir d’ailleurs. Il est laid, et pourtant tout chez lui attire la jeune fille. Il l’initiera au sexe, à l’alcool, aux drogues ; aux plaisirs du corps et à la noirceur de l’âme. Elle bravera les interdits et découvrira avec lui un New Delhi aussi dangereux qu’enivrant, où se côtoient l’ancestral et l’ultramoderne, la richesse et la putrescence, le profane et le sacré, et où pulse une rage de vivre que rien n’arrête. Spirale d’amour et de destruction virtuose, Un mauvais garçon est porté par une prose qui vibre de désir et de révolte, jusqu’à l’incandescence. (Inde)
7. Onze Histoires de Solitude
Richard Yates
3.76★ (175)

Écrites entre 1951 et 1961,les onze nouvelles du recueil traitent de ce mal intemporel qu'est la solitude. La grande majorité des personnages de Richard Yates est composée d'outsiders,d'incompris qui sont rejetés par la communauté qu ils tentent désespérément d intégrer. Que ce soit dans l'armée,à l'école,dans la rédaction d un journal ou dans un hôpital,ils luttent pour trouver leur place dans la société. Comme le disait l'auteur,ceux qui réussissent ne l'intéressent pas. Jamais méchant mais sans concession,il préfère pointer les failles d'hommes et de femmes ordinaires souvent victimes des circonstances. Dans ces nouvelles finement aiguisées et dont les mots sont délicatement choisis,il met aussi en lumière une époque particulière de l'Amérique. Celle où le rêve américain se réalisait enfin et,en même temps,où il commençait pour certains à sonner faux. C est l'après-guerre,la naissance des banlieues,le conformisme. Les soldats reviennent traumatisés mais sont censés agir comme si tout allait bien. Les jeunes s'accrochent difficilement aux plus basses marches de l'échelle sociale. Ils sont coincés dans des mariages insatisfaisants où la femme,si elle n'est pas secrétaire pour aider aux fins de mois difficiles,attend sagement son mari à la maison. Enfin,c'est le temps des martinis,des pianos-jazz où il règne comme un arrière-goût de l'époque fitzgeraldienne. (États-Unis)
8. Dix heures et demie du soir en été
Marguerite Duras
3.76★ (975)

C'est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d'été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur.Un crime a lieu cependant qui aurait pu,peut-être, changer le cours de ces vacances-là.Mais au fond qu'est-ce qui peut faire changer le cours des vacances ? (France - 1960)
9. Écoute la pluie
Michèle Lesbre
3.52★ (414)

« Puis le ronflement sourd de la rame qui s'approchait à grande vitesse a provoqué un frémissement parmi les rares voyageurs. Le vieil homme s'est tourné vers moi avec toujours ce sourire limpide,j'ai cru qu'il allait me demander quelque chose,mais il a sauté sur les rails comme un enfant qui enjambe un buisson,avec la même légèreté. » Avant que le vieil homme ne se jette sur la voie en lui adressant son dernier sourire,la narratrice partait rejoindre l'homme qu'elle aime à l'hôtel des Embruns. Le choc a fait tout basculer. Plutôt que d'aller à la gare,elle s'enfonce dans les rues de Paris pour une longue errance nocturne sous l'orage. Revenue chez elle au petit matin,toujours incapable d'expliquer à son amant pourquoi elle n'était pas au rendez-vous,elle murmure à son intention le récit de sa nuit blanche. (France - 2013)
10. La courte lettre pour un long adieu
Peter Handke
3.38★ (154)

Le narrateur,un écrivain autrichien,trouve à son arrivée aux États-Unis un mot de sa femme lui interdisant de la revoir. Il lui obéit,la fuit à travers les États-Unis sans cesser de s'interroger sur elle et sur lui-même et en la tenant indirectement au courant de ses déplacements. Lorsque la jeune femme,qui n'a cessé de le poursuivre,finit par le rejoindre,le couple parvient de façon inattendue et spectaculaire au bout de la haine amoureuse et se réconcilie avant de rompre. Dans ce roman d'une grande richesse,Peter Handke renoue avec le «roman de formation» de la tradition allemande. (Autriche - 1972)
11. A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du côté de chez Swann
Marcel Proust
4.11★ (20163)

L'expression roman fleuve devrait,sans connotation péjorative,désigner une oeuvre qui prend le temps de charrier mille petites particules d'impression pour les infuser dans l'esprit d'un lecteur captivé. En somme,elle devrait avoir été créée pour désigner La Recherche proustienne,qui s'ouvre avec Du côté de chez Swann et s'achève une fois Le Temps retrouvé. Dans le premier tome de ce superbe travail sur la mémoire et la métaphore,oeuvre à part entière mais aussi amorce dramatique d'un joyau de la langue française,le narrateur s'aperçoit fortuitement,à l'occasion d'un goûter composé d'une tasse de thé et d'une madeleine désormais célèbre,que les sens ont la faculté de faire ressurgir le souvenir. Grâce aux senteurs d'un buisson d'aubépines,il prend confusément conscience de la distinction entre le souvenir et la réminiscence,pour ensuite s'exercer à manier les mots comme de petits papiers japonais qui,touchés par la grâce de l'eau,se déploient en corolle pour faire place à tout un univers. Tout comme se déploie un roman fleuve à partir de cette toute petite phrase légendaire: "Longtemps,je me suis couché de bonne heure". (France - 1913)
12. À rebours
Joris-Karl Huysmans
3.85★ (2914)

La Bible de l'esprit décadent et de la " charogne " 1900. A travers le personnage de des Esseintes,Huysmans n'a pas seulement résumé,immortalisé les torpeurs,les langueurs,les névroses vénéneuses et perverses du siècle finissant. Des Esseintes est aussi un héros kierkegaardien,à la fois grotesque et pathétique,une des plus fortes figures de l'angoisse qu'ait laissées notre littérature. (France - 1884)
13. L'amour n'est pas aimé
Hector Bianciotti
4.09★ (71)

Le moment où le destin d'un homme se révèle,quand l'homme ne ressemble pas encore à son destin ; la nostalgie,commune à tous,d'une vie différente qui aurait pu être la nôtre ; la vanité de se croire vertueux ou coupable alors que l'on n'obéit,peut-être, qu'à une immuable nécessité ; le passé considéré comme le seul avenir de l'homme ; l'énigme de la douleur ; la mémoire qui chaque matin nous réinvente et fait passer au fil du temps,dans le flux du sang et d'un corps à un autre,les mêmes rêves, les mêmes lois : telles sont quelques-unes des obsessions ou des perplexités que les personnages de ces nouvelles partagent,avec l'espoir que les mots restent toujours capables de renouveler quelque ancienne vérité,ou un bonheur oublié. (France-Argentine - 1983)
14. Le Coeur est un chasseur solitaire
Carson McCullers
4.11★ (2941)

Habitants d'une petite ville du fin fond des États-Unis,les personnages du Coeur est un chasseur solitaire se sentent profondément seuls,abandonnés avec leurs révoltes. Subsistent cependant certains rêves. Pour Mick l'adolescente complexée,celui d'apprendre à jouer du violon qu'elle s'est confectionné,et qu'elle cache sous son lit. Biff lui,observe ses clients pour échapper à sa vie de couple bien terne. Jake rêve d'un monde plus juste. Le docteur Copeland essaie pour sa part d'oeuvrer concrètement à la réalisation de ce monde car sa couleur de peau l'expose à des brimades quotidiennes. Leur rencontre avec John Singer,sourd-muet dont le calme et la courtoisie inspirent confiance,leur permet d'entrevoir la possibilité d'être compris. (États-Unis - 1940)
15. La Table des enfants
Isabelle Hausser
3.79★ (365)

A Bad-Godesberg,petite ville allemande sur les bords du Rhin,la maison de conte de fées est encore tout ornée des décorations de Noël et peuplée de cris et de pleurs d'enfants. Dans cette demeure toujours imprégnée de la présence de sa fille,Agnès prend vraiment conscience qu'elle ne reverra plus jamais Elisabeth,morte dans un accident de voiture et qu'entre la mère et la fille la communication est définitivement rompue. C'est pour lutter contre le désespoir qu'elle essaye de comprendre qui était vraiment sa fille et de lever les mystères que celle-ci semble avoir semés à son intention. Auteur de thrillers,elle va mener une véritable enquête policière pour découvrir la vérité. Cependant,en cherchant à tracer le portrait de sa fille,c'est sa propre image que contemple Agnès,comme si Elisabeth s'était fondue en elle,et c'est son propre destin dont elle dessine les contours. (France - 2001)
16. La Côte sauvage
Jean-René Huguenin
3.76★ (359)

Dans le décor paisible de la Bretagne des grandes vacances, un drame secret se joue entre un frère et une soeur. Soleil et brume, baignades et marches dans la lande ; la douceur du paysage contraste avec la brûlure des âmes à vif : les passions sont d'autant plus fortes qu'elles n'osent se dévoiler. (France - 1960)
17. Moins que zéro
Bret Easton Ellis
3.51★ (3590)

L'histoire, un puzzle dont on ne cesse de replacer les morceaux, est celle de personnages interchangeables, jeunes gens dorés sur tranche, désoeuvrés et la tête enfarinée. L'un s'ennuie à mourir dans son loft de deux cents mètres carrés, l'autre cherche désespérément un endroit où passer la soirée et tout ce joli monde de dix-huit ans à peine se téléphone et se retrouve dans les lieux les plus chics de Los Angeles. Pour méditer, bien entendu, sur les dernières fringues à la mode ou le meilleur plan dope de la ville. Et les parents dans tout ça ? Ils sont trop occupés et stressés par leurs boulots, leurs maîtresses ou leurs psychiatres pour voir ce que devient leur charmante progéniture. Au bout du compte, on a l'impression d'un immense vide, d'une vie qui n'a plus aucun sens. Et là où l'on était d'abord agacé, on finit par être ému, puis révolté. Car c'est toute la force d'Ellis de nous faire comprendre que ce monde roule un peu trop souvent sur la jante. (États-Unis - 1985)
18. Tout ce que nous aurions pu être, toi et moi, si nous n'avions pas été toi et moi
Albert Espinosa
3.45★ (308)

Madrid, 3 heures du matin. La mère de Marcos, une célèbre chorégraphe, est morte la veille. Insomniaque, Marcos rêve de s'injecter le médicament qui lui permettra de ne plus jamais avoir besoin de dormir. Marcos a aussi un don : il voit dans les souvenirs des gens ; c'est pourquoi la police fait souvent appel à lui. Aujourd'hui, il doit examiner un « étranger » et tenter de découvrir sa véritable identité. Une rencontre qui se révélera surprenante. (Espagne - 2012)
19. Un bon jour pour mourir
Jim Harrison
3.79★ (1596)

La merveilleuse histoire d'une virée fantastique à travers l'Amérique des années 60 ! Un trio inoubliable, très Jules et Jim, prend la route,entre un joint, deux cuites et trois parties fines, pour s'en aller faire sauter un barrage du côté du Grand Canyon du Colorado. (États-Unis - 1973)
20. Et Nietzsche a pleuré
Irvin D. Yalom
4.10★ (2559)

Venise, 1882. La belle et impétueuse Lou Salomé somme le Dr Breuer de rencontrer Friedrich Nietzsche. Encore inconnu du grand public, le philosophe traverse une crise profonde due à ses relations orageuses avec Lou Salomé et à l'échec de leur ménage à trois avec Paul Rée. Friedrich Nietzsche ou le désespoir d'un philosophe. Le Dr Breuer, l'un des fondateurs de la psychanalyse. Un pacte secret, orchestré par Lou Salomé, sous le regard du jeune Sigmund Freud. Tout est là pour une magistrale partie d'échecs entre un patient extraordinaire et son talentueux médecin. Mais qui est le maître ? Qui est l'élève ? Qui soigne qui ? Et c'est à une nouvelle naissance de la psychanalyse, intense, drôle et machiavélique, que nous convie Irvin Yalom. (États-Unis - 1992)
21. Melancholia
Ryû Murakami
3.53★ (302)

Yazaki se confie à Michiko, une journaliste japonaise installée à New York. Pourquoi a-t-il été SDF ? Quelle est la nature de la passion jalouse et dévorante qui l'a lié à Reiko et dont il prétend avoir réussi à guérir ? Quel rôle a joué sa rencontre avec Johnson, un autre sans-logis, qui, en phase terminale d'un sida, finit par se suicider ? Réflexion sur les métaphores du désir, de la jouissance et de la souffrance, Melancholia décrit le lent processus de fascination exercé par le récit de Yazaki sur Michiko. Mais sous l'apparente sincérité des propos de Yazaki se cache la possibilité d'un nouveau piège, l'occasion d'un jeu pervers redoublé, comme en témoigne le coup de théâtre des dernières pages qui plongent brutalement le lecteur dans l'horreur. (Japon - 2000)
22. En lisant Tourgueniev
William Trevor
4.03★ (265)

(Suggestion de Fanfanouche24 , merci bcp ! :) ) Le sujet invisible de ce roman pourrait bien être le paradoxe irlandais : il se peut en effet que la vertu première des hommes tranquilles de la verte Erin soit, précisément, l'intranquillité. Comment expliquer la douloureuse coexistence, sur cette terre fertile comme aucune autre en fous et en poètes, d'un imaginaire épris de toutes les fièvres, de toutes les audaces, de tous les délires, et d'une pesanteur sociale appelée à freiner tous les élans ? Ainsi allons-nous suivre, au fil de brefs chapitres alternés, le destin de la pâle et touchante Marie-Louise qui finit ses jours dans une clinique psychiatrique, tandis que nous reviennent par bouffées les souvenirs d'un passé qui refuse de se laisser oublier. Jeune fille de la campagne, elle épouse un médiocre et subit jour après jour le sadisme sournois de son entourage bien-pensant. Elle ne se révolte pas, et cultive dans la solitude de son coeur meurtri la mémoire d'un amour manqué : celui qu'elle voua dès l'enfance à un sien cousin qui l'initia à la beauté des choses - en lisant Tourgueniev. (Irlande - 1993)
23. Les marais
Dominique Rolin
4.09★ (34)

(Suggestion de Madameduberry, merci !) Entre les murs d'une sombre bâtisse, Madame Tord et ses cinq enfants subissent quotidiennement la tyrannie d'un patriarche en mal de reconnaissance. Seuls Ludegarde, Alban et la petite Barbe, plus indépendants, tentent d'échapper à l'atmosphère oppressante de la maison Tord en se réfugiant dans un monde imaginaire aux dimensions insolites.C'était sans compter la force du destin qui brise les rêves de liberté de chacun et finit par ramener les âmes téméraires dans les pas de leurs ancêtres. (Belgique - 1939/40)
24. Rêveries du promeneur solitaire
Jean-Jacques Rousseau
3.67★ (5276)

"Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même." Après le temps des Confessions vient celui des Rêveries, où Jean-Jacques retrouve la plénitude de soi et engage par l'écriture une réflexion sur l'introspection et les limites de la reconstitution du passé. (Suisse - 1778)
25. L'appel de la rivière
Ketil Bjørnstad
3.79★ (89)

Éprouvé par la mort de son grand amour, Anja Skoog, le jeune Aksel Vinding se met à douter de sa future carrière de pianiste. Dans le même temps, il se lance dans une relation avec Marianne Skoog,la mère d'Anja. L'Appel de la rivière est à la fois un roman sur les choix existentiels, les dilemmes moraux et un récit sur la place de l'art dans nos vies. Mais c'est surtout un magnifique roman sur la passion, le deuil et le chagrin. (Norvège - 2007)
26. L'encre de la mélancolie
Jean Starobinski
4.40★ (120)

« À la fin d'une période où j'ai été médecin (1957-1968) à l'hôpital psychiatrique de Cery, près de Lausanne, il m'avait semblé opportun de jeter un regard sur l'histoire millénaire de la mélancolie et de ses traitements. L'ère des nouvelles thérapeutiques médicamenteuses venait de s'ouvrir. Après une licence ès lettres classiques à l'université de Genève, j'avais entrepris en 1942 des études conduisant au diplôme de médecin. La double activité médicale et littéraire se prolongea au cours des années 1953-1956 passées à l'Université Johns Hopkins de Baltimore. Je relate ces diverses étapes de mes jeunes années pour dissiper un malentendu. Je suis souvent considéré comme un médecin défroqué, passé à la critique et à l'histoire littéraires. À la vérité, mes travaux furent entremêlés. L'enseignement d'histoire des idées qui me fut confié à Genève en 1958 s'est poursuivi de façon ininterrompue sur des sujets qui touchaient à l'histoire de la médecine, et plus particulièrement de la psychopathologie. » Ce livre reprend la thèse de Jean Starobinski, merveilleux texte d'histoire de la littérature, et propose d'éclairer les figures prises par la mélancolie au cours des siècles, les formes dans lesquelles la souffrance psychique a été interprétée. Elle fut liée à d'anciens mythes, à toute une imagination matérielle (la bile noire, sèche et froide), à la spéculation astrologique, à divers systèmes médicaux qui ont laissé jusqu'à aujourd'hui d'innombrables traces dans les littératures et les arts. (France - 2012)
27. Contes cruels
Auguste de Villiers de l'Isle-Adam
3.91★ (1135)

« Noir et cher scélérat, à toute heure, je lis les Contes, depuis bien des jours ; j'ai bu le philtre goutte à goutte ... Tu as mis en cette oeuvre une somme de Beauté extraordinaire. La langue vraiment d'un dieu partout ! Plusieurs de tes nouvelles sont d'une poésie inouïe et que personne n'atteindra : toutes, étonnantes » (Mallarmé à Viliers de l'Isle-Adam). (France - 1883)
28. L'envol du héron
Katharina Hagena
3.27★ (177)

Ellen est somnologue et souffre cruellement d'insomnie. Tandis que les rames du métro de Hambourg vibrent sous ses pieds, elle pense à son pays natal, entre Rhin et usine de gravier, aux secrets de sa famille, aux hommes de sa vie, à ce qu'elle a aimé et perdu, à sa fille Orla qu'elle veut à la fois protéger du monde et aider à devenir une femme libre. Marthe chante dans la même chorale qu'Ellen. Il y a bien longtemps, son fils Lutz a disparu sans laisser de traces. Depuis, elle observe le monde qui l'entoure avec l'immobilité silencieuse du héron gris. Elle observe particulièrement Ellen et sa fille. Et son désir de justice grandit. (Allemagne - 2012)
29. Les Anges vagabonds
Jack Kerouac
3.88★ (690)

" Un jour, à Mexico j'ai emmené chez moi cinq fumeurs de " thé " qui me vendaient la camelote, mais ils se révélèrent être des voleurs. Ils me chipèrent mon couteau scout pendant que j'avais le dos tourné. Je ne dis rien, bien que je m'en fusse aperçu. A un moment donné, le chef est resté trente secondes bien sonnées derrière moi sans ouvrir la bouche et l'idée m'est alors venue qu'il allait me poignarder ... " (États-Unis - 1965)
30. La carte et le territoire
Michel Houellebecq
3.71★ (9058)

Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l'histoire, il commencerait peut-être par vous parler d'une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. (France - 2010)
31. La Ballade de l'impossible
Haruki Murakami
4.04★ (4993)

Dans un avion, une chanson ramène Watanabe à ses souvenirs. Son amour de lycée pour Naoko, hantée comme lui par le suicide de leur ami Kizuki. Puis sa rencontre avec une jeune fille, Midori, qui combat ses démons en affrontant la vie. Hommage aux amours enfuies, le premier roman culte d'Haruki Murakami fait resurgir la violence et la poésie de l'adolescence. (Japon - 1987) [Voir le film de Tran An-Hung]
32. Les chaussures italiennes
Henning Mankell
3.91★ (10688)

Fredrik Welin vit reclus sur une île de la Baltique. A soixante-six ans, sans femme ni amis, il a pour seule activité une baignade quotidienne dans un trou de glace. L'intrusion d'Harriet, l'amour de jeunesse abandonnée quarante ans plus tôt, brise sa routine. Mourante, elle exige qu'il tienne une promesse : lui montrer un lac forestier. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient de recommencer. (Suède - 2006)
33. Remonter l'Orénoque
Mathias Enard
3.54★ (147)

Dans les corps qu'ils ouvrent, les patients qu'ils soignent, et jusque dans leur amitié, deux chirurgiens cherchent, comme à tâtons, une vérité qui justifierait leur propre existence. Youri opère sous les yeux de Joana, la jeune infirmière qu'Ignacio convoite ; au coeur d'un été caniculaire et d'un hôpital en pleine déliquescence, l'un se perd dans la passion comme l'autre dans l'alcool et la folie. Ils pousseront Joana à les fuir, à entreprendre un long voyage au Venezuela : remonter le grand fleuve Orénoque sera pour elle l'occasion de démêler, depuis le ventre tiède d'un cargo, l'écheveau de leurs vies. Au fil de ce voyage vers l'Amazonie, le deuxième roman de Mathias Enard nous emporte au centre d'un triangle amoureux dont les sommets seraient la naissance, le corps et le désir, tous trois si ténus qu'ils ne sont peut-être que des reflets sur les eaux boueuses d'une rivière mythique. (France - 2005) [Voir le film de Marion Laines sous le titre A coeur ouvert]
34. Histoire de la solitude et des solitaires
Georges Minois
4.00★ (53)

La solitude est un des paradoxes majeurs de notre monde d'hyper-communication : elle fait peur - au point d'être déclarée « grande cause nationale » en France en 2011 - et fascine en même temps, comme en témoigne la recherche d'exploits solitaires, de retraites volontaires hors d'un monde surpeuplé. On la fuit et on la désire à la fois. Cette ambivalence prend aujourd'hui une dimension nouvelle : l'opposition entre convivialité et isolement est accrue par le rôle des nouvelles technologies de communication et des réseaux sociaux. Mais ce phénomène n'est que l'aboutissement d'une longue histoire qui débute dans l'Antiquité, où les intellectuels avaient déjà posé les termes de l'alternative : l'homme « animal social » et l'amoureux des charmes bucoliques. « Il n'est pas bon que l'homme soit seul », dit la Bible, et pourtant le judéo-christianisme exalte la vie solitaire des ermites et des moines ; à l'époque classique, les « solitaires » de Port-Royal et les « promeneurs » rousseauistes s'opposent aux « honnêtes hommes » des salons ; au XIXe siècle, les romantiques exaltent la solitude et fuient les villes ; les « solos » du XXIe siècle vantent les avantages de leur indépendance, tandis que les ravages de la solitude des plus âgés sont dénoncés comme un fléau social. Solitude physique et psychologique, solitude subie et volontaire, refuge et malédiction : ce livre retrace in fine l'histoire des ambivalences de la condition humaine. (France - 2013)
35. Des ballerines de Papicha (L'envers des autres)
Kaouther Adimi
3.64★ (239)

Alger, centre-ville,début du XXIe siècle. Adel et Yasmine, frère et soeur, étaient proches, enfants. Ils ont grandi, changé, ils n'arrivent plus à se parler. Ils s'aiment en silence, entre une mère acrimonieuse et une aînée échouée là avec sa famille, qui peint à longueur de journée comme on s'invente un ailleurs. Au pied de l'immeuble, du haut des balcons et jusque chez eux, on les observe, on commente : ils sont différents, trop beaux et peut-être un peu trop libres, c'est insupportable. Dans une société étriquée par les convenances, dans un pays qu'on quitte plus facilement qu'on ne l'aime, être simplement soi-même est un luxe auquel la jeunesse n'a pas droit ... Porté par une construction polyphonique croisant des voix qui ne se rencontrent jamais, L'envers des autres est un roman sensible, violent et lucide, dont la noirceur n'est adoucie que par les naïves rêveries d'une fillette en ballerines de toile. (Algérie - 2009)
36. L'Homme sans postérité
Adalbert Stifter
3.89★ (337)

Le plus déroutant peut-être de tous les romans de Stifter, qui fut lui-même la figure la plus singulière, la plus énigmatique du post-romantisme allemand. Un adolescent rend visite à son oncle, un vieux célibataire endurci qui vit cloîtré dans un étrange domaine : sur une île au milieu d'un lac perdu dans les montagnes. L'oncle parle peu, n'a pas l'air commode. À la fin du séjour, et sans que rien entre eux soit clairement formulé, il aura légué à son jeune hôte son bien le plus précieux : l'esprit de solitude. Tout en feignant de n'évoquer que la vie la plus ordinaire, Stifter nous convie sans en avoir l'air à écouter entre les mots la voix de la différence, de l'infrangible singularité des êtres : voix du désir éperdu d'« être soi » envers et contre tout - c'est-à-dire envers et contre la société des hommes. Dès lors s'explique-t-on l'admiration qu'un Nietzsche à pu porter à cette oeuvre. (Autriche - 1844)
37. La vie rêvée des plantes
Seung-U Lee
3.88★ (440)

Énigmatique et pénétrante, La vie rêvée des plantes irradie d'un mélange déroutant de délicatesse et de violence bestiale. Contraint d'espionner sa propre mère pour un mystérieux commanditaire, Kihyon est confronté à d'obscurs secrets de famille. Par tous les moyens, il tente de réparer les blessures du passé, entre un père réfugié dans la culture des plantes et un grand frère adoré et jalousé, amputé des deux jambes à l'armée. La folle passion de Kihyon pour l'ancienne petite amie de son frère complique la situation ... (Corée - 2007)
38. La Musique du hasard
Paul Auster
4.02★ (2288)

Jim Nashe, pompier à Boston, hérite de deux cent mille dollars d'un père qu'il n'a pas revu depuis trente ans. Il décide alors de quitter son métier et sa famille pour traverser les États-Unis en voiture. Se laissant guider par le hasard, Nashe rencontre Pozzi, dit Jackpot, un joueur de poker professionnel. Jim et Jack, deux héros "égarés", scelleront leur destin au cours d'une partie de poker contre deux millionnaires excentriques. (États-Unis - 1990)
39. Le Loup des steppes
Hermann Hesse
4.12★ (10938)

A force de renier ce qui constitue le bonheur quotidien des hommes, Harry Haller se sent devenu un "loup des steppes" inapte à frayer avec ses semblables, de plus en plus solitaire et voué à l'isolement. Il n'entrevoit qu'une solution ; se tuer, mais la peur de la mort l'empêche soudain de rentrer chez lui mettre son dessein à exécution. Il rencontre alors Hermine, son homologue féminin qui a choisi la pratique de ces plaisirs que lui-même a fuis. Elle le contraint à en faire l'apprentissage : c'est une véritable initiation à la vie, une quête troublante pour découvrir le difficile équilibre entre le corps et l'esprit sans lequel l'homme ne peut atteindre sa plénitude. (Allemagne - 1927)
40. Au-delà du lac
Peter Stamm
3.85★ (56)

Avec ces dix récits, ancrés dans la région du lac de Constance, Peter Stamm renoue avec le genre de la nouvelle, dans lequel il excelle. Variations autour du couple et de la solitude, ces textes conçus comme des instantanés photographiques cadrent un moment de vie sans jamais imposer de jugement ou de résolution définitive : ils capturent quelques pensées et événements flottants au sein d'existences en perpétuel état de tension et d'incertitude. (Suisse - 2011)
41. Tonio Kröger
Thomas Mann
3.77★ (1202)

Jeune écrivain prisonnier de l'introspection et de sa réflexion sur son art, Tonio Kröger est fasciné par son contraire : ceux qui vivent sans réfléchir, abandonnés à leurs instincts vitaux, comme son camarade Hans et la belle Ingeborge, dont il s'éprend. L'art et la pensée seraient-ils morbides ? La vraie vie réside-t-elle dans la sérénité heureuse et terre-à-terre des gens " normaux " ? (Allemagne - 1903)
42. La Fille sans qualités
Juli Zeh
3.57★ (339)

Au début des années 2000, dans un lycée allemand de la dernière chance, le jeu pervers de deux élèves s'est terminé dans un bain de sang. Désemparée, l'avocate à laquelle on a confié l'affaire entreprend d'écrire l'histoire des trois protagonistes, leur rencontre, les prémices du jeu, son déroulement jusqu'à l'irruption de la violence. Ada (quatorze ans) et Alev (dix-huit ans) sont nés pendant la guerre du Golfe ; ils ont grandi avec les images du conflit des Balkans et celles du 11 Septembre ou des attentats de Madrid. Ada, enfant autoproclamée du nihilisme, incarne l'air du temps ; c'est une "fille sans qualités", qui place l'efficacité au-dessus de toute autre vertu et n'éprouve aucune estime pour les adultes. (Allemgane - 2004)
43. Plonger
Christophe Ono-dit-Biot
3.65★ (2085)

Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau. Une provocation. Une invocation. À écrire ce livre, pour toi, mon fils. » Un homme enquête sur la femme qu'il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. Quand le roman s'ouvre, on l'appelle pour lui dire qu'on l'a retrouvée morte, sur une plage, près des vagues, vraisemblablement noyée, dans un pays lointain au paysage minéral qui pourrait être l'Arabie. Elle était artiste, elle s'appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour - leur rencontre, les débuts puis l'ascension de Paz dans le monde de l'art, la naissance de l'enfant - et essaie d'élucider les raisons qui ont précipité sa fin. (France - 2013)
44. Une trop bruyante solitude
Bohumil Hrabal
3.87★ (1075)

Une trop bruyante solitude, d'abord diffusé en 1976 à Prague sous forme de "samizdat" (publication clandestine), est sans doute le livre qui a valu au grand écrivain tchèque le plus de notoriété. majestueux cri de révolte lancé à l'assaut des sociétés totalitaires, l'histoire du narrateur, ouvrier dans une usine de vieux papiers destinés au recyclage, n'est pas sans faire penser - mutatis mutandis - au 1984 d'Orwell. Car notre héros, instruit presque malgré lui par la lecture des ouvrages interdits destinés au pilon (la Bible, le Talmud, les écrits de Lao-tseu entre autres), va faire renaître ces chefs-d'œuvres sous la forme d'une autre œuvre d'art (qui n'est pas sans rappeler les travaux d'un Jiri Kolar) : les pages broyées sont transformées en balles de papier décoratives ! Divers incidents et personnages tragicomiques viennent émailler cette fable sensible et émouvante qui invite le lecteur à une aimable réflexion sur le moderne, digne à la fois de nos philosophes des Lumières et des meilleurs esprits libertins. "Je ne suis venu au monde que pour écrire Une trop bruyante solitude", confiait Bohumil Hrabal.
45. Là-bas, sans bruit, tombe un pétale
Yun Ch'oe
3.50★ (36)

Après des années de séparation et d’exil, un fils retrouve son père et tente de lui arracher l’explication de ses trahisons passées. Hantée par la mort de sa mère lors d’une manifestation, une jeune fille en fuite sombre dans la dé-chéance et la folie. Durant un hiver de misère et de solitude, une étu-diante fait la connaissance d’un imprimeur contes-tataire et participe à ses activités clandestines. Si la tragique histoire récente de la Corée sert de toile de fond à ces trois récits de Ch’oe Yun, c’est pour mieux mettre en relief l’universelle souffrance humaine. Sobres et désespérés, violents dans les sentiments mais délicats dans l’écriture, ces courts textes excellent à exprimer l’indicible — celui de la terreur, de la rancune, de la douleur, de l’incompréhension, de la folie. (Corée)
47. A coeur ouvert
Abdo Wazen
4.00★ (2)

Dans ce bouleversant récit, écrit après une opération chirurgicale à coeur ouvert, l'auteur explore l'étroite frontière entre vie et trépas. Lui reviennent les souvenirs qui l'ont envahi, sur son lit d'hôpital, des nombreux moments où il a côtoyé la mort. La sienne, d'abord, quand une balle perdue lui a un jour transpercé l'épaule, ou quand une maladie contagieuse a failli l'emporter, ou encore chaque fois qu'il a été tenté de se suicider. Celles aussi, plus douloureuses, de ses proches, son père décédé alors qu'il était un petit enfant, puis sa soeur, et tant d'hommes et de femmes tués durant la longue guerre du Liban. Défilent entre-temps des visages dessinés avec tendresse : une mère aimante, née pour être mère avant d'être femme, un premier amour forcément sans issue, une jeune femme noire avec laquelle il eut sa première expérience sexuelle. Des réminiscences littéraires apparaissent sous la forme de transparentes allusions à la Bible et au dialogue entre Adam et l'Ange, selon Milton, ainsi qu'à Baudelaire, Rimbaud et Pessoa. Avec, de bout en bout, la figure du Christ qui semble bénir sa nouvelle naissance et le rétablir dans sa pureté première. Mémoires intimes, méditations métaphysiques, quête spirituelle, À coeur ouvert est tout cela à la fois, dans une langue limpide, élégamment transposée en français. (Liban)
48. La tentation du vide : Shunyata
Christos Chryssopoulos
2.41★ (40)

Dans une petite ville de la côte ouest des États-Unis, quatorze adolescents se suicident lors de la même nuit, sans que rien n'ait pu laisser présager un drame pareil. Que s'est-il passé ? Le FBI enquête, mais les indices qui sont donnés à lire relèvent davantage de préoccupations métaphysiques que criminelles... Un roman fragmenté, profond et mystérieux comme l'au-delà. (Grèce - 1999)
49. Chambre 2
Julie Bonnie
3.48★ (679)

Une maternité. Chaque porte ouvre sur l'expérience singulière d'une femme tout juste accouchée. Sensible, vulnérable, Béatrice, qui travaille là, reçoit de plein fouet ces moments extrêmes. Les chambres 2 et 4 ou encore 7 et 12 ravivent son passé de danseuse nue sillonnant les routes à la lumière des projecteurs et au son des violons. Ainsi réapparaissent Gabor, Paolo et d'autres encore, compagnons d'une vie à laquelle Béatrice a renoncé pour devenir normale. Jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus supporter la violence du quotidien de l'hôpital. Un hommage poignant au corps des femmes, et un regard impitoyable sur ce qu'on lui impose. (France - 2013)
51. A l'ouest du monde
Kenneth Steven
3.88★ (21)

Saint-Kilda est un minuscule archipel battu par les vents aux confins du monde connu, à l'extrême ouest de l'Écosse. Une terre sans un arbre, sauvage, misérable, où vivent les Gillies, famille disciplinée, repliée au sein d'une communauté austère. Brutalement la mort des parents puis le départ de l'île viennent bouleverser l'ordre des choses. Lainé et narrateur, Roddy, échoue sur le continent sans pouvoir trouver sa place dans le clan familial en lambeaux. L'émouvant itinéraire d'un homme déraciné, orphelin de son île, en quête de nouveaux repères. (Écosse)
52. Idylle avec chien qui se noie
Michael Köhlmeier
3.60★ (43)

Deux hommes se promènent le long du Rhin, plongés dans une discussion sur la littérature. L'un est écrivain, l'autre son éditeur. On est au coeur de l'hiver, l'ancien bras du fictive est gelé, pourtant le foehn souffle, annonciateur du printemps. De loin, les promeneurs aperçoivent soudain un grand chien noir qui court à leur rencontre sur la glace, mais elle cède sous son poids et il tombe à l'eau. Pendant que son ami part chercher du secours, l'écrivain rampe jusqu'au chien qui s'agrippe à sa manche. Très vite, il comprend qu'il risque de sombrer avec lui. Pourquoi ne renonce-t-il pas, pourquoi refuse-t-il, au mépris de sa vie, de laisser le dernier mot à la mort. (Autriche)
53. Les caractéristiques de l'espèce
Nathan Sellyn
3.67★ (19)

Salué par une presse unanime, Nathan Sellyn fait une entrée remarquée en littérature avec ce recueil de nouvelles. Energiques, provocantes, dérangeantes, elles évoquent autant les frasques de la jeunesse dorée de Vancouver que la découverte de l'homosexualité et de l'homophobie par un adolescent, ou la destruction d'un couple gavé de téléréalité... Modernes, furieusement contemporains, son style et son univers subjuguent par leur vibration particulière. (Canada - 2006)
54. Au nom de la terre
Vergilio Ferreira
4.38★ (12)

Un vieil homme invalide (il a été amputé) se trouve du jour au lendemain relégué dans une maison de retraite de Lisbonne où l'a conduit sa fille, son enfant préférée. Sa femme est morte au terme d'un lent déclin physique et mental. Il l'a assistée avec une ferveur constante. C'est à cette femme qu'il s'adresse maintenant dans une longue missive, comme une conversation imaginaire où passé et présent se chevauchent dans l'absolu de la mémoire. Au fil des souvenirs, il la ressuscite dans la beauté rayonnante de sa jeunesse, fixe dans l'éternité un corps glorieux tandis que le sien s'achemine vers sa ruine, devient un objet ballotté de main en main. Au nom de la terre, admirable rencontre d'une lucidité absolue et d'un lyrisme grave, est un livre que l'on reçoit comme un choc. Un livre à la fois pudique et obscène comme l'est la vérité nue sur cette zone incertaine qu'on appelle la vieillesse. Sur ce qui fait qu'insidieusement la vie nous quitte - les êtres, les choses, notre propre corps. Mais c'est aussi, en contre-chant, un lumineux hymne à l'amour que nous fait entendre Vergílio Ferreira avec une sérénité conquise. (Portugal - 1990)
57. Crue
Philippe Forest
3.13★ (178)

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