..."Dames de compagnie, assistantes de vie, auxiliaires de vie, etc"...Tout un panel de vocabulaire, de mots multiples pour cerner des emplois complexes, subtils, indispensables autour de "nos aînés"...
Les métiers de "services à la personne" qui explosent en besoins et demandes, vu la longévité de nos vies qui s'accroit...sans omettre des réticences toujours vivaces pour prendre soin de nos "anciens, fragilisés"...
Des circonstances diverses et personnelles me font à nouveau croiser ce" monde de l'ombre"....Curieusement une auxiliaire de vie doit assumer un éventail de tâches des plus polyvalentes , de la simple intendance à l'écoute, une présence active et bienveillante, être et rester le lien essentiel, souvent le seul subsistant, qui relie la personne âgée à la vie et au monde extérieur...un vrai travail qui se trouve à la lisière de la vie active et sociale, comme dans un no man's land, un territoire hors du temps... tâches, emplois trop souvent dédaignés ou du moins considérés avec un grain de condescendance par les dits "actifs" !...
Une liste qui vient compléter une autre sélection que j'ai établie récemment sur les seniors et grands seniors, avec "Ecoute-moi vieillir"....J'achève un roman fort intéressant mais dérangeant, à tel point que l'ayant commencé en 2011, je n'en ai repris la lecture que présentement. Il s'agit du premier roman de Delphine Coulin "Les traces". Un ton étonnant entre la tendresse et un humour très grinçant qui s'envole de la bouche de la narratrice, auxiliaire de vie, qui éprouve de l'affection pour les "vieillards" dont elle s'occupe depuis des années, et en même temps, elle fulmine, "rouspète" intérieurement contre eux, comme pour tenir à distance le "vieillissement et la peur de la mort"....qui la frappent de plein fouet, d'autant plus qu'elle vit seule, et songe inévitablement à sa "propre fin"...
"Pour chacun, lever, toilette, repas, coucher, moi tourbillonnant autour d'eux et eux, si lents, qui ne faisaient rien (...) Etrange, cette obsession des heures pour ceux à qui il restait peu de temps à vivre (...)
On n'avait déjà plus besoin d'eux pour enseigner les métiers ou la sagesse, cela faisait longtemps qu'on avait compris que les vieux sont pareils que nous mais en plus malheureux et en plus impuissants, à l'ère du productif et du rentable les vieux n'avaient plus de place."(p.45)
**** le 19 décembre 2014