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Du décibel en littérature
Liste créée par Alzie le 15/03/2015
57 livres. Thèmes et genres : littérature , roman , romans policiers et polars , bande dessinée , poésie

Un peu de bruit pour quelques livres. Échappée transgenre où le soin de conclure est laissé à Shakespeare.



1. Tapage nocturne
Yves Désy
2.00★ (1)

[...]Il y a dans ce livre suffisamment de « tapage nocturne » pour réveiller notre bonne conscience et l'initier à une nouvelle réalité : « paysage inversé où des soleils enfin guéris de / l'horizon / roulent d'assaut au verso des saisons / un rien de beauté dérangeante pour étoiler l'univers / en cas de panne. » (De quelques radiations en leurs propriétés, p. 71).[...]
2. La maison qui grince
Karrie Fransman
2.76★ (28)

[...]La maison qui grince est un conte moderne poétiquement tragique sur la vie cloisonnée citadine. L'histoire se déroule quasiment en huit clos dans cet immeuble vétuste où le tumulte étrange fantasmatique de voisins aux moeurs parfois dissolus traverse les parois insalubres, ou s'immisce en borborygmes dans les tuyauteries déglinguées... Lorsque Barbara emménage dans cet immeuble afin d'intégrer une école d'esthétisme, elle pense à un immeuble comme un autre. Mais, dans le silence de la nuit, comme un corps qui se réveille, les bruits de la demeure se mettent à craqueler, à s'amplifier dans la pénombre, à résonner dans les cloisons et les tuyauteries humides. Des gargouillis, des tintements métalliques, des halètements de copulation, des gémissements, des chants orgiaques, tout y passe.[...]
3. Ramdam à tous les étages
Yeong-Jin Oh
3.50★ (10)

Un immeuble ancien dans un quartier populaire en banlieue de Séoul. Les locataires vivent tranquillement jusqu'au jour où le nouveau propriétaire débarque. Il crée de nouveaux règlements, abuse de son statut, mais les locataires s'en moquent et continuent comme avant. Bien décidé à les virer pour les remplacer par d'autres qui feront le dos rond, le propriétaire tente tous les coups tordus, mais il se heurte à la résistance du petit groupe, initiée par Kook-Pan, l'étudiant en droit qui occupe la chambre de bonne au dernier étage, sept fois recalé au concours de la magistrature et lecteur assidu de "Femmes hebdo".
4. Bruits et sons dans notre histoire : essais sur la reconstitution du paysage sonore
Jean-Pierre Gutton
Nos ancêtres du Moyen Age ou des Temps modernes vivaient dans un environnement souvent bruyant et dans lequel les formes de communication orale avaient, pour le plus grand nombre, une autre importance que celles de l'écrit. Les cloches rythmaient bien des activités ; les pouvoirs faisaient connaître leurs décisions par des " crieurs " ; charivaris, rumeurs, invectives publiques étaient les vecteurs d'une justice populaire redoutée. L'effort d'acculturation que la monarchie et les Églises conduisent pour " policer " sujets et fidèles tend à maîtriser bruits et sons. Le paysage sonore résulte donc de considérations autant spirituelles et sociales que matérielles. Les années 1750 commencent à découvrir intimité et acoustique, mais c'est évidemment le siècle suivant qui apportera les bouleversements les plus importants : révolution industrielle, multiplication des moyens d'information, premiers instruments de conservation et de reproduction des sons. Notre temps est confronté au fléau du bruit et aux questions, techniques et politiques, posées par sa nécessaire maîtrise. L'histoire des aspects sonores du passé, pour difficile qu'elle soit, est indispensable à la compréhension de la sensibilité de nos pères comme à celle de la nôtre.
5. Joe Pickett, tome 1 : Détonations rapprochées
C.J. Box
3.73★ (261)

Récemment nommé Garde Chasse de la bourgade de Twelve Sleep, Wyoming, Joe Pickett n'est pas du genre à accepter des pots de vin ou à regarder ailleurs lorsqu'une infraction aux lois sur la chasse et la pêche est commise sous ses yeux. De fait, sa réputation n'est plus à faire depuis qu'il a été jusqu'à arrêter le gouverneur de l'Etat qui pêchait sans permis. Ce haut fait n'a évidemment pas plu à tout le monde, même si beaucoup en ont ri et n'hésitent jamais à le lui rappeler lorsqu'il se fait menaçant. Et des menaces il y en a, et c'est sur sa famille qu'elles s'exercent. Sheridan, sa fille aînée âgée de 9 neuf ans lui dit en effet avoir vu un monstre s'approcher de la maison une nuit. Sauf qu?au cours de son récit, - le monstre se serait approché du gros tas de bois pour l?hiver, puis des fenêtres de la maison -, voilà que tout d'un coup elle dit "homme" au lieu de monstre. Ce qui pouvait tenir lieu de conte pour enfants devient brusquement réel. Tellement même que quelques jours plus tard, c'est bien ce qui arrive lorsque Joe Pickett découvre effectivement étalé sur son tas de bois le cadavre d'un chasseur auquel il avait déjà eu affaire et qu?il avait verbalisé. Pourquoi ce chasseur a-t-il choisi de venir mourir chez lui ? Joe Pickett commence à enquêter et ne se satisfait guère des « solutions » apportées par la police locale à d?autres meurtres de chasseurs. D?autant plus que, dans son tas de bois, d?étranges créatures se sont mises à vivre?Signalons que, sélectionné pour l?Edgar, ce livre a reçu les prix Anthony, Macavity, Barry et Gumshoe et fait partie des meilleurs livres de 2001 pour le New York Times, des finalistes du Best Mystery du L.A. Times. Bruce Willis et la Warner Bros ont optionné le livre pour en tirer un long métrage.Comment, droit comme la justice, le garde-chasse Joe Pickett ne se satisfait guère des solutions trouvées par la police du Wyoming à un certain nombre de meurtres de chasseurs et, ce faisant, contribue à un véritable miracle écologique. --Ce texte fait référence à l'édition
6. Tohu-Bohu
Richard Jorif
3.50★ (10)

Après Le Navire Argo et Le Burelain, voici, dix ans plus tard, l'ultime épisode des aventures de Frédéric Mops.Frédéric Mops croit se conformer à son destin : il navigue à bord du navire Argo. Sous le commandement du prince Pelée, milliardaire bibliophile, il fait le tour du monde, en compagnie de six marins venus d'Espagne, du Portugal, de Bretagne, du Bourbonnais, prompts à raconter leur vie. Tandis qu'il trace son sillage, sa petite famille, sa tante Mamitate, Julien, son fils, son amie Marie-Véronique - et le chat Littré - mènent une existence qu'ils s'ingénient, et parviennent, à faire échapper à l'ordinaire. Quelle est la raison de ce voyage au long cours ? C'est pour en connaître le fin mot que Frédéric Mops consent à suivre son "protecteur", à charge pour lui de procurer la relation du périple, ce dont il s'acquitte avec la fantaisie et le vocabulaire qui lui sont propres. Au bout du compte, ce troisième épisode, le plus mouvementé des aventures de Frédéric Mops, témoigne encore du dessein primordial de Richard Jorif : célébrer la langue française et "mettre en jeu la littérature".
7. Bizarre Big-Bang
Philippe Miné
3.50★ (4)

Big bang est devenu un terme du langage courant. Biologistes, sociologues, économistes ou politiciens l?ont emprunté aux physiciens et aux astronomes, les théologiens s'y réfèrent, les lycéens le trouvent même dans leurs manuels. Est-ce un mythe moderne ou une théorie scientifiquement établie ? La cosmologie peut-elle être une science comme les autres ? L'Univers est-il éternel ou mortel, fini ou infini, courbe ou plat, et dans combien de dimensions ? Peut-on décrire précisément son comportement durant ses premières fractions de seconde, alors que son âge n'est connu qu'à deux milliards d'années près ? Einstein a-t-il fait la plus grosse bêtise de sa vie en imaginant une « constance cosmologique », ou a-t-il anticipé les observations du troisième millénaire ? Que nous apprennent la couleur du ciel nocturne et les propriétés des particules élémentaires ? Bizarre, bizarre ! L'auteur raconte cette épopée, sans écrire d'équation, mais n'oublie pas la philosophie, l'histoire (des sciences), ni les petites histoires (des scientifiques). Philippe Miné est physicien à l'École polytechnique, directeur de recherche au CNRS, et enseignant à l'École des mines de Paris.
8. Gong
Laurent Astier
3.62★ (10)

New York, novembre 1947. Dans moins de cinq minutes, au grand stadium, va se dérouler le combat de boxe le plus attendu de l'année, opposant Mark L. Dancre, dit le Danseur, à son challenger Anton Plavel. Certains journalistes l'ont même appelé « le combat du siècle ». Mais ce combat, Plavel va le perdre. Il va se coucher, et ce sera son dernier. Tout ça parce qu'Eric Zinoli, grand ponte de la pègre, a acheté le match et lui a ordonné la défaite. Mais l'autre problème, c'est que Plavel va tomber amoureux de la femme du truand. Pour elle, il va tout remettre en question, et va vouloir changer de vie. Et la première chose à faire est de se débarrasser de tous les gens qui l'emmerdent, y compris sa femme. Quitte à perdre ce match, autant essayer de refaire sa vie...Gong est un one-shot absolument formidable, un grand film américain, entre Martin Scorsese et Brian de Palma. La mise en scène de Laurent Astier est bouleversante, à l'instar de son récit et de ses dessins. Lisez cet album avec attention, vous n'en verrez pas beaucoup comme celui-ci durant l'année.
9. Tokyo décibels
Hitonari Tsuji
3.71★ (51)

Arata est chargé par la mairie de contrôler les nuisances sonores de son quartier. Son appareil à mesurer les décibels en main, il parcourt Tokyo. Très vite se fait jour en lui l'étrange projet d'établir une carte sonore de la mégalopole. Ballotté entre Fumi, sa compagne qui s'éloigne de lui et qu'il finira par mettre sur écoute, et Mariko, sa partenaire de jeux érotiques qui répond au téléphone rose, Arata cartographie et donne forme à son trouble dans une ville devenue chambre d'échos de ses dissonances intérieures. Avec ce roman singulier et vibrant, Hitonari Tsuji déploie une Carte du Tendre où intrigues, incompréhensions, désirs passent par l'ouïe, masque et révélateur des sentiments... Hitonari Tsuji est poète, romancier, leader et chanteur d'un groupe de rock japonais, cinéaste et photographe. Il a reçu en 1997 le prix Akutagawa, prix littéraire le plus prestigieux du Japon pour La Lumière du Détroit (Mercure de France) et en 1999, le prix Femina en France pour Le Bouddha blanc (Mercure de France). Il vit à Paris.
10. Arsène Lupin : Les Huit coups de l'horloge
Maurice Leblanc
3.83★ (1355)

L'un des événements les plus incompréhensibles de l'époque qui précéda la guerre fut ce qu'on appela l'affaire de la Dame à la Hache. La solution n'en fut pas connue, et elle ne l'eût jamais été si les circonstances n'avaient pas obligé le prince Rénine - devons-nous dire Arsène Lupin ? - à s'en occuper, et si nous n'en pouvions donner aujourd'hui, d'après ses confidences, le récit authentique... Le mobile ? les cinq femmes avaient été entièrement dépouillées de leurs bijoux, porte-monnaie et objets de valeur. Mais on pouvait aussi bien attribuer le vol à des maraudeurs et à des passants, puisque les cadavres gisaient dans des endroits déserts. Devait-on supposer l'exécution d'un plan de vengeance, ou bien d'un plan destiné à détruire une série d'individus reliés les uns aux autres, bénéficiaires, par exemple, d'un héritage futur ?
11. Les carillons
Charles Dickens
3.42★ (54)

Chaque année, de 1843 à 1848, Charles Dickens (1812-1870) publie des récits de Noël qui comptent parmi ses plus grands succès. Entre contes de fées pour tous âges et critique sociale mordante, ils font entendre une voix chaleureuse et passionnée, apportant le réconfort à des contemporains abattus. Aux impératifs égoïstes et à l'imagination atrophiée de l'ère victorienne, Dickens oppose la gaîté de la fête traditionnelle, les miracles de l'imagination, les élans de la charité et du partage. Avec une indéniable efficacité, puisque aujourd'hui encore nos fêtes de fin d'année portent l'empreinte de la "philosophie de Noël" que Dickens voulait inculquer à ses lecteurs. Paru un an après le célèbre Cantique de Noël, Les Carillons détaille les angoisses et les espoirs d'un vieux porteur dont le temps se passe à attendre les commissions dans la pluie et le vent, sous le beffroi lugubre d'une église de Londres. C'est l'un des textes les plus directement engagés de Dickens, qui y réaffirme le droit des pauvres à la vie et à la dignité. Mais c'est aussi un grand moment d'invention poétique, où la fantasmagorie des ténèbres londoniennes, avec ses terreurs et ses prestiges, se concentre dans des pages d'anthologie.
12. Claquer la porte
Carmen Martín Gaite
2.67★ (14)

Le fils d'Amparo Miranda, dessinatrice de mode vivant à New York, écrit un scénario inspiré par la vie de sa mère. Celle-ci décide alors de retourner en Espagne, pour la première fois depuis quarante ans, dans la ville où elle a grandi. Dans la rue de son enfance, Amparo ne retrouve pas toujours ses souvenirs mais devient témoin d'autres destins, d'autres choix de vie. Amparo n'est pas seulement revenue en Espagne pour se réapproprier une partie de son histoire mais pour voir clair en elle. Pour reconstituer quelques fragments perdus et mettre des mots sur les silences de sa vie, sur des événements du passé auxquels elle ne s'était jamais confrontée. Servi par une prose lumineuse, ce roman de maturité et d'introspection est une véritable ode à l'intimité féminine et amoureuse.
13. Le Vent qui gémit
Tony Hillerman
3.90★ (196)

Bernadette Manuelito, jeune enquêtrice de la police tribale navajo, découvre le cadavre d?un homme dans un pick-up abandonné. Mais, très influencée par sa culture d?origine, elle réagit en indienne et néglige certains éléments pour en privilégier d?autres. C?est ainsi qu?elle se méprend sur la cause du décès. Ce début d?enquête raté lui sera reproché par ses supérieurs et en particulier par le sergent Jim Chee. C?est ainsi que Bernie décide de travailler en franc-tireur? un mort qui renvoie à une vieille affaire, une mine d?or fantôme, une étrange plainte portée par le vent, sans compter de belles histoires de couples, tels sont les ingrédients de ce roman où se déploient la sensibilité romanesque d?Hillerman et son talent magique de conteur.
14. Toux (la)
Walter Vogt
4.00★ (1)

Husten est la première fiction publiée par Walter Vogt, en 1965, alors qu'il était encore radiologue, et non psychiatre comme par la suite. Ce recueil de nouvelles a paru chez Diogenes, avec des illustrations de Peter Wezel. Sous-titré Histoires vraisemblables et invraisemblables, le livre contient une quinzaine de récits de longueur fort variable. On y décèle déjà quelques thèmes de Vogt: caricature de la médecine (le professeur Wüthrich, héros du premier roman qui rendra l'auteur célèbre en Suisse alémanique, y fait une apparition); anticléricalisme; dérision, critique sociale... et cet humour grinçant qui deviendra la signature de Vogt.
15. Black Bazar
Alain Mabanckou
3.52★ (600)

Le héros de Black Bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d'écrivain au détour d'un chagrin d'amour. Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l'entoure.  Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants, illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine.  Un roman à la verve endiablée, tournant le dos aux convenances et aux idées reçues, par l'une des voix majeures de la littérature francophone actuelle.
16. Bruit de fond
Don DeLillo
3.77★ (410)

Les voitures passent à toute vitesse en dessous de nous, elles viennent de l'ouest où se dresse la colonne de feu. Nous les regardons comme si elles pouvaient nous donner un indice, comme si leur surface polie contenait quelques parcelles de ces couchers de soleil, un lustre particulier, une pellicule de poussière révélatrice. La voix des gens, celle des speakers à la radio ne s'élève jamais au-dessus d'un murmure. Nous baignons dans quelque chose de doré, dans un air d'une douceur étrange. Des gens promènent leurs chiens, des enfants roulent à vélo, un homme, avec un téléobjectif monté sur son appareil de photo, attend le grand moment. Ce n'est que lorsque la nuit est tombée que les insectes grincent dans la chaleur, que nous nous dispersons lentement, timidement, poliment, voiture après voiture, rendus à nous-mêmes et à notre solitude. Les hommes vêtus de combinaisons de Mylex et portant des masques jaunes sont encore dans les parages. Ils rassemblent leurs terribles données en dirigeant leurs instruments de mesures en direction du ciel et de la terre. 
17. Les tondeuses à gazon
Stephanie Doyon
3.29★ (35)

A Cedar Hole, ville peuplée de loosers apathiques et dénués d'imagination, si quelqu'un sort du lot tout le monde s'affole. Le chemin de fer a cessé de desservir l'endroit et le concours de tondeuses à gazon est l'évènement annuel le plus attendu. Deux garçons dont la rivalité naît lors de ce concours vont cependant modifier la donne : Francis, surnommé "patate" (anglais "spud") par neuf soeurs dont il est le souffre-douleur, décide de changer le cours de son destin ; Robert, enfant unique et sage d'un couple d'ouvriers, s'imagine, quant à lui, en preux chevalier de la cité. Des années et des péripéties plus tard, le héros de l'histoire n'est pas celui qu'on croit.
18. Les cloches
Iris Murdoch
3.80★ (48)

Les cloches sont celles de l'abbaye bénédictine anglicane proche du manoir d'Imber que la grande romancière peuple d'une faune singulière : Paul, archéologue délaissé par sa femme Dora ; Michael, le seigneur des lieux ; Nick, jeune encore et déjà alcoolique ; Toby, dix-huit ans, troublé par la belle Dora ; Catherine, s?ur de Nick, petite sainte en puissance, mais dont les charmes ne laissent pas indifférent... Curieuse et pittoresque farandole. 
19. Cloches et sonailles
Claude Quartier
La cloche est l'un des plus vieux instruments sonores que nous connaissions. Dans les territoires où les troupeaux d'élevage sont conduits dans des pâturages collectifs, les paysans attachent des cloches au cou des animaux : elles servent à l'identification des individus appartenant à un troupeau particulier, à la localisation des bêtes et à la cohésion du troupeau. C'est sur ce type de cloches destinées au bétail, aussi appelées sonnailles, que se concentre ce livre. Pour raconter leur histoire, remontant à l'Antiquité, leur fonction utilitaire et sociale, la diversité de leurs formes et des motifs qui y sont représentés, Claude Quartier est allé à la rencontre d'éleveurs, mais aussi des artisans du feu, des forgerons et des fondeurs, des sociologues et des historiens. Sonnailles paysannes, cloches en bronze et toupins d'apparat... L'auteur nous conte les cloches par région, de la Suisse romande à la Suisse alémanique et italienne, jusqu'aux terres environnantes. Il analyse la présence des cloches dans l'art et les histoires populaires, les proverbes, sans oublier leur importance dans les poyas ou les désalpes. Les collectionneurs et musées ont mis à disposition leurs plus beaux objets et des images rares pour illustrer cet ouvrage. Celui-ci débouche sur le présent en s'intéressant aux cloches modernes et à la place de la cloche dans la "suissitude". Bel exemple de la culture paysanne et alpine, les cloches sont devenues un véritable symbole de la tradition helvétique, d'où leur extraordinaire popularité, en Suisse mais aussi au niveau international.
20. Le bruit des choses qui tombent
Juan Gabriel Vásquez
3.79★ (341)

À quarante ans, Antonio Yammara dresse le bilan de sa vie et revient sur sa relation, brève mais lourde de conséquences, avec Ricardo Laverde, un homme laconique et secret qu?il a autrefois fréquenté dans une salle de billard du centre de Bogota.  Un soir alors qu?ils marchent dans la rue, deux hommes à moto abattent Laverde et blessent grièvement Antonio. Traumatisé, ce dernier voit son rapport au monde se détériorer chaque jour davantage malgré l?amour qu?il porte aux siens.  Deux ans après l?attentat, il reçoit un appel téléphonique d?une femme qui dit s?appeler Maya et être la fille de Laverde. Comprenant alors que pour pouvoir se débarrasser de son angoisse il doit affronter l?énigme de Laverde et de sa mort, il va trouver Maya. Ensemble, ils remontent le fil du passé et de la mémoire, jusqu?aux années 1970 où l?un et l?autre ont grandi dans l?ombre du commerce mortifère de la drogue et la violence des cartels qui ont mené la Colombie au bord de l?abîme. La prose lumineuse et sereine de Juan Gabriel Vásquez aborde le problème des traces laissées par l?Histoire dans la psyché d?une génération contrainte de payer pour les crimes de celle qui l?a précédée
21. Fracas
Pascale Kramer
3.60★ (10)

Il y eut deux sonneries, puis un petit voyant rouge s'alluma sur le poste du séjour, comme une perle poussée aux reflets du jardin dans les vitres. Son père avait dû décrocher dans le bureau. Valérie attendit de savoir si c'était Justin, puis se retourna vers le rocher dont la présence lui causa une stupeur presque vierge. Lendemain de déluge dans la villa californienne des parents de Valérie. Les éboulements ont dévasté la région. En équilibre instable, un gros rocher menace de s'écraser dans le jardin. Venue aider pour le week-end, Valérie observe l'étrange comportement de sa mère effaçant méthodiquement les traces de la catastrophe sous l'oeil distrait de son mari. Si le danger qui plane sur la famille est bien réel, il vient d'autres séismes, plus intimes, déclenchés dans la matinée par le coup de fil annonçant l'accident de Cindy, la jeune fille qui garde les neveux de Valérie... et l'arrivée de son frère.
22. Le bruit et la fureur
William Faulkner
3.99★ (7111)

C'est avec cet ouvrage explosif que William Faulkner fut révélé au public et à la critique. Auteur de la moiteur étouffante du sud des États-Unis, Faulkner a réellement bouleversé l'académisme narratif en plaçant son récit sous le signe du monologue intérieur, un monologue d'abord "confié" à un simple d'esprit passablement dépassé par les événements qui se déroulent autour de lui. Confusément, les images qui lui parviennent font remonter ses souvenirs: il brosse de façon impressionniste et chaotique l'histoire douloureuse de sa famille. Vient ensuite le moment d'écouter les confessions de Quentin, son frère, exposant les raisons qui le pousseront à se donner la mort. D'amours déçues en déchirements, la fratrie (qui compte un troisième membre ayant lui aussi son monologue) se désagrège. Jouant subtilement avec les différences de registres en passant d'un personnage à l'autre, Faulkner conclut en tant que narrateur extérieur ce roman violent, où chacun se débat tant bien que mal sans réellement pouvoir se soustraire à un destin funeste. -- Lenaïc Gravis & Jocelyn Blériot--
23. À cor et à cri
Michel Leiris
3.81★ (17)

Souvenirs de cris, résonances de mots, évocations de tableaux, parisiens ou exotiques, peignant un éternel étonnement devant la langue, aux temps de sa découverte comme à ceux d'une maturité travaillée par la question de la parole... Il faut réfléchir au cri pour comprendre pourquoi on parle : trou, déchirure, "ensauvagement de la voix", même familier, il nous éprouve et nous effraie. Il nous enjoint de parler. Parler, c'est "tresser un lien", surmonter les affres quotidiennes, c'est "emporter les mauvais gravas" qui nous oppressent. Mais il y a parler et parler : on peut informer, ordonner, demander ; on peut aussi converser pour le plaisir ou encore combiner des phrases pour en faire chanter les mots, en soi-même et en l'autre. Chanter, phraser, balbutier... retrouver la voix et la chaleur d'un corps sous le vêtement des mots, n'est-ce pas là l'ultime visée de l'être parlant ? Parler donc, écrire, écrire, écrire, pour habiller ses cris et rendre corps aux mots, par la poésie et par une originale ethnologie intérieure : telle a été l'urgence à laquelle a paré Michel Leiris (1901-1990) en composant, en 1988, ce petit ouvrage très profond. --Émilio Balturi
25. Fanfare
Aude Picault
3.59★ (92)

Comme chaque année, des centaines d'étudiants se donnent rendez-vous pour le rassemblement de fanfares des Beaux-Arts. Dans cette grande joute musicale déjantée il s'agit de jouer déguisé, boire et tenir le rythme toute la nuit. Chacun semble avoir ses raisons de venir ici, et pourtant, au milieude ce cortège, Alda cherche quelles sont les siennes, entre peine de coeur et quête de soi.
26. Première sonnerie de trompette contre le monstrueux régiment des femmes
Eric McCormack
5.00★ (9)

Le roman retrace le parcours tourmenté d'un homme, Andrew Halfnight, de la naissance jusqu'à l'âge adulte. C'est une plongée au coeur du cauchemar qui prend les accents épiques d'un voyage initiatique au bout duquel le narrateur renaît à lui-même. McCormack entraîne le lecteur des collines brumeuses de l'Ecosse minière à l'immensité de la mer, puis dans le décor d'opérette d'une île des Tropiques, et enfin au Canada, dans un paysage évocateur de l'Ecosse natale du narrateur. Comme autant d'épisodes légendaires d'une longue odyssée, les récits s'entrecroisent, repris tour à tour par différentes voix, pour tisser autour du narrateur un piège effrayant où les cauchemars se confondent avec la réalité. Au fil de ce périple hallucinatoire hanté de figures féminines terrifiantes ou envoûtantes, traversé d'échos, où les apparences sont constamment trompeuses, le narrateur lutte contre l'anéantissement en tentant d'échapper à l'armée des ombres du passé.
27. Le tambour
Günter Grass
3.97★ (2555)

Oskar, héros et narrateur, s'exprime tantôt à la première personne du singulier, tantôt à la troisième. Il est interné dans un asile psychiatrique et, après avoir affirmé certaines choses, les reformule sous l'angle d'un éclairage légèrement différent. Le Tambour est donc, à l'image du personnage principal, un roman où règnent l'équivoque et l'ambigu. Oskar évoque ses souvenirs et nous fait prendre connaissance de manière intime de la montée et de la chute du nazisme dans la ville de Dantzig. Publié en 1958, prix du Meilleur Livre étranger en 1961, Le Tambour paraît au moment où l'Allemagne tâche de faire amende honorable de son passé encore proche et douloureux. Le roman est donc une bombe littéraire. Il l'est à bien d'autres égards : Oskar, à l'âge de trois ans, refuse de grandir, et c'est donc à travers les yeux d'un nain qui feint l'imbécillité que Grass, père du réalisme magique, entame sa Trilogie de Dantzig. Mêlant avec provocation le burlesque au pathétique, il nous offre une vision baroque des années noires durant lesquelles Oskar rythme les événements de son tambour, aune des sentiments des adultes sans méfiance face à ce petit génie de la dissimulation. --Sana Tang-Léopold Wauters
29. Barouffe à Chioggia
Carlo Goldoni
3.22★ (29)

TONI Bon ! fais porter tes rougets au Lustrissime si tu veux les lui faire porter. Mais qu'est-ce que tu crois ? Que si tu avais besoin de quelque chose, il bougerait seulement de sa chaise ? Quand il te verra, il te mettra la main sur l'épaule : Bravo, Beppe, je te remercie, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Mais si toi tu lui dis : Lustrissime, j'aurais besoin de ci ou de ça, il a oublié tes rougets : ta figure ne lui dit rien ; il ne te connaît plus, ni comme son compère, ni comme son prochain, ni comme rien du tout en ce monde. " À Chioggia, par un matin d'automne où l'orage menace. Le sirocco doit ramener du Sud les pêcheurs qui sont en mer dix mois par an. Assises devant leurs portes, épouses et promises les attendent en travaillant nerveusement à leur dentelle: les hommes auront-ils échappé aux dangers de la mer, la pêche aura-t-elle été bonne et se seront-ils pourvu à l'escale de provisions et de cadeaux ? Et les promis, auront-ils acheté la bague qui les engagera définitivement à leur promise ? D'ordinaire, la période des fiançailles est le printemps; mais à Chioggia, seule la fin de l'automne voir revenir les hommes, dans l'urgence de rattraper un printemps d'absence. Or voici que s'en mêle Toffolo, orphelin et jeune homme en trop. Une taquinerie, un malentendu grossi par des médisances, la jalousie des amoureux: disputes et bagarres explosent, entraînant dans leur mouvement le bienveillant Isidoro, représentant de la justice vénitienne... La fête finale l'écartera pour célébrer les deux mariages prévus et un troisième inattendu, le quartier réconcilié et l'ordre renouvelé, la relève des générations et l'intégration au monde des pêcheurs du jeune homme en trop.
30. Du bruit
Joy Sorman
3.17★ (63)

" Faire du bruit. Matière bruyante, poisseuse, abrasive, qui colle au visage. Le rap de NTM. C'est le chant des villes, son pouls saccadé, les soubresauts des mouvements de foule, ce sont les sirènes, les flashes des gyrophares, les vrombissements des travaux, les accidents, les crissements de pneus. Kool Shen et Joey Starr retournent à I envoyeur les spasmes de la ville, les dissonances du béton. On ne fait pas plus moderne que le rap, plus industriel, plus historique ; c'est le poumon qui absorbe et recrache les bruits du monde ici et maintenant. Le clou du réel enfoncé dans nos oreilles. " Du bruit retrace le parcours du groupe le plus subversif' des années 1990, NTM. Un témoignage physique et vibrant.
31. Du barouf dans le potage
Nikita Mandryka
3.00★ (1)

Mandryka le créateur du « Concombre masqué », l'un des chef-d'oeuvre de la bande dessinée, fondateur de « L'Écho des Savanes » avec Gotlib et Bretécher, fait son grand retour avec une nouvelle aventure potagère. Un concombre, un chou-rave, un canard, vous avez tous les ingrédients d?une fable savoureuse et philosophique. Mandryka recommande la lecture de ses Concombres depuis l'âge le plus tendre. Il a toujours ménagé deux niveaux de lecture, un pour les petits, un pour les autres. « J'aime raconter des choses philosophiques, abstraites, de façon amusante. Décrypter les images de l'inconscient en faisant rire ».
32. L'orage
Anne Brouillard
4.23★ (30)

Quand le temps se gâte... Une histoire sans paroles pour dire l'orage, ses parfums, ses bruits, ses lumières et se rappeler ses parfums.
33. La famille Courtney, tome 6 : Coups de tonnerre
Wilbur Smith
3.73★ (62)

1899. Après quatre années de chasse dans la brousse avec son fils Dirk, Sean Courtney revient à Pretoria à la tête d'une véritable fortune : un convoi de chariots chargés des défenses de cinq cents éléphants. Ses retrouvailles avec la civilisation sont tumultueuses : la guerre vient en effet d'éclater, opposant les colons hollandais d'Afrique du Sud, les Boers, aux nouveaux venus britanniques, qui rêvent de s'emparer des richesses inouïes de ce nouvel eldorado. C'est aux côtés de ces derniers que Sean Courtney s'engage. Dans cette période sombre, les conflits familiaux, notamment avec son frère jumeau Garrick, se révéleront plus cruels encore que toutes les batailles qu'il aura à mener. Un roman palpitant de guerre, d'amour, de haine entre frères, entre amis, entre père et fils, entre mari et femme qui confirme Wilbur Smith au rang de grand maître du roman d'aventures historique.
35. Le Grondement de la montagne
Yasunari Kawabata
3.88★ (738)

Dans l'air inerte d'une nuit d'été, un vieil homme entend - ou croit entendre - le grondement de la montagne. Ce rugissement venu du coeur de la terre, lui seul semble le percevoir comme la révélation de sa mort prochaine. Notable, en apparence calme et rangé, le vieil homme cache une personnalité hypersensible, inquiète, troublée par une vie intérieure agitée. Songes, réminiscences, prémonitions l'absorbent plus que le monde qui l'entoure et dont il se détache progressivement. Seules les splendeurs fugitives de la nature, les Arabesques émouvantes des oiseaux et la silhouette blanche et délicate de sa jeune belle-fille parviennent à le distraire de son obsession de la mort. Le style de Kawabata s'apparente aux peintures d'Extrême-Orient où la trajectoire d'une ligne courbe arrive à recréer la profondeur d'un paysage. Avec le Grondement de la montagne, l'auteur confronte son personnage hanté par la vieillesse, la mort, le rêve impossible d'un érotisme lumineux, aux grands moments de sa vie, à ses déceptions, ses échecs, l'écoulement des saisons ou la beauté éphémère d'un cerisier en fleur par un matin d'hiver.
36. Charivari
Nancy Mitford
3.23★ (151)

Paru en 1935, ce roman n'a pas été réimprimé pendant près de soixante-dix ans. Ceci à la demande de Nancy Mitford elle-même, qui souhaitait mettre un terme à la brouille que sa publication avait provoquée avec ses soeurs. Unity et Diana lui reprochaient en effet la caricature à peine masquée qu'elle faisait du mari de Diana sous les traits du charismatique et très nationaliste Capitaine Jack. Car, derrière ce qui est au premier abord une comédie enlevée, portée par le meilleur de l'humour anglais, transparaît une critique mordante des moeurs de la bonne société britannique, sur fond d'avènement du fascisme. Publié pour la première fois en français, Charivari demeure un régal de lecture et offre un témoignage décalé sur l'atmosphère de l'entre-deux-guerres en Angleterre.
37. Tumulte
André du Bouchet
4.00★ (5)

Quatorzième ouvrage d?André du Bouchet à nos éditions, ce court groupe de poèmes singuliers, illusions d?un espace stable à partir d?un jeu de tensions, ?parole de rupture?, aux limites des notes d?un journal lacunaire, vient s?inscrire dans le prolongement de l??uvre du poète.
38. Hurler à la lune
Marc Behm
3.78★ (37)

Ayant appris que Marc Behm, qu'il adore et dont il a publié une partie de l?oeuvre en Espagne, avait écrit plusieurs nouvelles, mais pas suffisamment pour constituer un recueil, Paco Ignacio Taibo II s'est offert avec enthousiasme pour « compléter » ledit recueil. Ce que Marc Behm a volontiers accepté. Voici donc des nouvelles qui sont le fruit de deux des voix les plus originales et les plus « anarchistes » du polar. Marc Behm y retrouve quelques-unes de ses héroïnes, Paco y ressuscite le héros de Chandler, Philip Marlowe. Une rencontre insolite, poétique et « décoiffante », à l'image des deux auteurs.
39. Rire dans la nuit
Vladimir Nabokov
4.03★ (75)

Voici un roman de Vladimir Nabokov inédit en français. Mécontent de la traduction anglaise de {Chambre obscure} qui était la version initiale de {Rire dans la nuit}, Vladimir Nabokov, exilé aux Etats-Unis, décida en 1937 de se traduire lui-même. Ce défi linguistique donna une oeuvre nouvelle et transformée, à "la précision absolue", évidente comme un axiome au pessimisme froid : "Il était une fois à Berlin, en Allemagne, un homme qui s'appelait Albinus. Il était riche, respectable et heureux. Un jour il abandonna sa femme pour une jeune maîtresse ; il aimait ; n'était pas aimé ; et sa vie s'acheva en catastrophe." Sous l'apparence d'un mélodrame berlinois, d'une comédie de moeurs, à trois, où l'on trompe et où l'on est trompé, Nabokov fait jouer la mécanique implacable de sa démonstration. L'amour est-il aveugle ? Oui, répond le démiurge Nabokov. La variation sur l'adultère devient alors une cruelle parodie où Gogol et Tolstoï passent comme des ombres. Le roman s'élargit en une fable intemporelle, les couleurs de la vie se fanent et se fondent bientôt dans une {nuit noire sans lune}. Pourtant, dans l'obscurité quelqu'un rit. Rire dans la nuit est la deuxième version de Chambre obscure (1933), écrite en 1938 et remaniée en 1965.
40. Explosion
Diana Vivarelli
3.00★ (1)

Explosion Une bombe nous attendait à la gare Une bomba ci aspettava in stazione Version bilingue Entre fictions et documentaire, scènes autobiographiques et vérité historique, l'histoire de quatre amis, blessés lors de l?attentat fasciste du 2 août 1980 à la gare de Bologne. Les terroristes Francesca Mambro et Valerio Fioravanti, responsables matériels de l'attentat, jugés et condamnés par la justice après des années de procès, sont aujourd'hui libres. Comment est-ce possible, dans une démocratie européenne ? Qui tire les ficelles ? Et pourquoi devrions-nous oublier, faire le vide dans nos mémoires ? Un texte engagé, essentiel, sur la mémoire et la politique italienne des années de plomb : services secrets déviés, bandes mafieuses, groupes d'extrême droite? Parole de résistance contre la parole médiatique, orchestrée, manipulée, qui parle du passé mais qui montre du doigt notre présent en nous soulignant à quel point l?oubli est le berceau de toutes les exactions à venir.
41. Le bruit du temps
Ossip Mandelstam
3.92★ (141)

Ce livre, paru en 1925, est bien plus qu'une autobiographie. Mandelstam y observe avec une acuité sans indulgence ce passé qu'il veut éloigner. Car sa mémoire n'est pas amie, mais ennemie du temps. Les quatorze esquisses qui composent cet ensemble " impressionniste" de souvenirs arrachés à la nuit de l'oubli sont parmi les plus belles pages en prose du grand poète russe. Fragments d'un monde englouti dans le tourbillon révolutionnaire, elles restituent, mieux que ne le feraient les compilations des érudits ou les analyses des historiens, le ton subtil d'une fin de règne qui prend, avec le recul des événements et les enseignements de l'expérience, des allures de Belle Epoque. On saisit mieux, à l'écoute de ce " bruit" d'un temps révolu, la secrète et inimitable substance dont était faite la Russie du début du siècle dernier, apparemment engourdie et mystérieusement palpitante.
42. Des bruits dans la tête
Drago Jancar
3.97★ (41)

"Keber était un nom que cet été-là, dans les antiques cellules de M, on prononçait avec respect ; la nuit, des histoires murmurées sur sa vie couraient de bouche à oreille et le souffle des voleurs, des faussaires et des violeurs ordinaires s'arrêtait : Keber, son béret vert sur la tête, avait dormi au Vietnam parmi les cadavres, il avait traversé les océans en bateau, à Saint-Domingue il avait fait trembler des généraux en caleçon, en Russie des femmes avaient tenté de se suicider pour lui ; quand, sur la base d'une trahison, les policiers étaient venus l'arrêter à la suite d'un vol réussi à la poste, ils avaient amené un bataillon entier, bloqué tout un quartier de Ljubljana et surveillé toutes les sorties de la ville. Cependant ni ça ni d'autres actions fameuses n'auraient été auréolées de tant de gloire si Keber n'avait pas été celui qui avait provoqué le grand soulèvement de Livada. Keber était sans conteste le premier et le dernier héros de la chronique encore jamais écrite de la célèbre révolte".
43. Le ramier
André Gide
3.48★ (71)

Le 28 juillet 1907, André Gide, qui séjournait dans la propriété de son ami Eugène Rouart à Bagnols-de-Grenade, non loin de Toulouse, fait la rencontre d'un jeune homme, Ferdinand, fils d'un valet de ferme. Avec celui qu'il surnommera le "Ramier", en raison d'une sorte de roucoulement qu'il produisait en faisant l'amour, l'écrivain presque quadragénaire va vivre une nuit d'extase dont il sortira "plus jeune de dix ans". A chaud, il écrira le récit lyrique et minutieux de cet épisode, et le fera lire à quelques proches, dont Jacques Copeau. Plusieurs fois, Gide reviendra à Bagnols et se préoccupera du sort du jeune Ferdinand, qui mourra en 1910. Mais son Ramier, il ne le publiera jamais. On ignore pourquoi, peut-être est-ce par prudence. Près d'un siècle après qu'il a été écrit, voici donc, retrouvé récemment par Catherine Gide dans les dossiers de son père, ce Ramier: rarement Gide se sera montré aussi libre, aussi spontané.
44. Remue-ménage
Eric Laurrent
3.25★ (21)

Éric Laurrent publie aujourd'hui son quatrième roman, après ses débuts, en 1995, avec Coup de foudre. Remue-ménage se présente à la fois comme une ingénieuse histoire d'amour et une superbe illustration du rôle premier de l'écriture, cette grande oubliée des furieux affrontements du dernier automne littéraire. Façon de prouver que le champ littéraire ne se limite pas au petit territoire tapageur des « déprimistes ».
45. Eclats de voix : Une anthropologie des voix
David Le Breton
4.00★ (32)

Une anthropologie de la voix consiste dans ce paradoxe de ne plus écouter la parole mais la qualité de sa formulation, ses vibrations sonores, affectives, ses singularités. Non plus s'arrêter sur le sens des mots mais sur la tessiture de la voix. Détachée de la parole, la vocalité se donne comme émission subtile d?un corps, elle nous touche, nous bouleverse ou nous irrite, elle est d'emblée un lieu de désir ou de méfiance. Objet de fantasme, elle suffit parfois à susciter l'amour ou la haine envers une personne inconnue entendue seulement à distance à la radio ou au téléphone. Aucune science n'en épuise l'interrogation, même si l'acoustique, la phonétique ou la linguistique essaient de la résorber dans leur savoir. Elle fuit de partout, elle ne se laisse pas circonvenir. L'émotion liée à l'écoute d'une voix ne tient pas à ses propriétés acoustiques mais à son impact sur le désir de celui qui écoute. Il en va de même du visage, les deux éléments les plus intimes, les plus singularisés de l'humain et ceux qui se dérobent le plus. En donnant chair au langage, la voix le donne à entendre. Quand elle disparaît la parole s'efface aussi car elle n'existe pas sans la voix qui lui donne corps. La voix qui nous importe ici est celle de la vie quotidienne, celle qui fait sens et dont l?influence marque nos existences. Il s'agit ici de frayer le chemin à une anthropologie sensible et d'explorer le mi-dire de la voix.
46. Les Pleurs
Marc Cholodenko
« Je voudrais être Rimbaud et je voudrais ne l'être pas. Pourquoi avoir écrit si peu et ensuite tant, et bêtement souffert ? Est-il possible d'écrire comme lui et de ne pas souffrir comme lui ? Je ne crois pas être la seule à m'être posée la question parce que je ne suis pas la seule non plus à vouloir le peu qu'il a donné et refuser toutce qu'il a perdu. »Ainsi écrit Andréa Bajarsky, si jeune, si belle, si douée. Et qui pourtant, tout au long de ces pages, celles de son journal, comme celles qui retranscrivent les sentiments de ses proches, va peu à peu sombrer dans la folie ? trop d'intelligence ? trop de sensibilité ? trop d'orgueil ?
47. Eclats de voix
Yves Hughes
3.18★ (24)

Panique à la Maison de la radio ! Rosalie Douvet, l'animatrice vedette d'une émission de nuit, est retrouvée assassinée dans les couloirs de France Inter. Émoi parmi les fans de la jeune femme. Qui pouvait bien en vouloir à Rosalie ? Auditeur désaxé, collègue jalouse, admirateur éconduit, paparazzi rancunier ? La liste des suspects est longue et les indices infimes. En charge de l'affaire : Yann Gray, capitaine de la PJ. Signes particuliers : une balle logée dans la tête à l'origine d'hallucinations olfactives, quelques TOCs et un passé familial douloureux? De quoi se jeter à corps perdu dans l'enquête, du labyrinthe de la Maison de Radio France aux chambres de l'hôpital Sainte-Anne en passant par les rédactions des journaux à scandales. Un irrésistible roman noir parisien qui nous plonge dans des ambiances à la Simenon avec un mélange de drôlerie et de noirceur. Une enquête au rythme des voix. Dont une aura le dernier mot...
48. Les sanglots longs
Gilles Perrault
4.00★ (23)

Neuf nouvelles, dont les sujets sont variés. La dernière journée d'un homme et d'une femme avant la descente dans la ville souterraine censée les protéger de l'attaque nucléaire imminente. Les retrouvailles, après la guerre, d'un résistant et de son bourreau allemand. La mort d'un héros. Le rapport d'un sadisme éploré qu'un officier SS adresse à ses supérieurs après le triomphe définitif du nazisme. La quête douloureuse et passionnée d'un garçon de vingt ans pour découvrir la vérité sur la mort de son père, qui appartenait à un réseau de résistance. La plupart de ces nouvelles ont donc pour toile de fond la guerre, la résistance, ou leurs réminiscences. Les personnages sont des traîtres ou des héros, avec une ligne de partage parfois bien difficile à tracer. Balzac écrivait: " Un personnage de roman, c'est n'importe qui pris dans la rue et que les circonstances obligent à aller au bout de lui-même. " Mais qui peut prétendre savoir ce qu'il découvrira au terme du voyage?
49. Des Écrits pour des Cris
Antonio de Sousa
5.00★ (1)

Antonio De Sousa est un auteur français, d'origine portugaise, né à Leiria au Portugal. "J'ai rencontré des êtres qui ont un besoin presque jouissif de livrer leurs émotions aux autres. J'en ai rencontré d'autres qui se morfondent, sans lutter, sur une simple souffrance. D'autres, enfin, m'ont stupéfait en exprimant leurs émotions par des cris. Moi, j'ai un besoin à la fois psychologique et physique de figer les émotions sur des écrits. J'écris les cris. L'écriture est, pour moi, une addiction qui ne se soigne pas, car elle procure du bien être."
50. Le tam-tam du sage
Hyacinthe Vulliez
4.00★ (4)

Poèmes et proverbes africains Toutes la sagesse africaine s'exprime dans ce recueil qui ouvre la collection "terre de Feu" à de nouveaux horizons. Pour la première fois publiés en aussi grand nombre, plus de 300 proverbes des quatre coins de l?Afrique Noire (avec indication de leur origines), accompagnés par une trentaine de poèmes et récits d'auteurs africains dont L.S Senghor, D. Diop, B. Dadié, etc. H. Vulliez, qui présente ces proverbes, les a personnellement recueillis au cours de ces six dernières années passées en Afrique.
51. Le bruit de la neige
Gilles Lapouge
4.17★ (12)

Pour le romancier des "Folies Koenisgsmark", l'érudition ne s'oppose pas au plaisir, ni l'étude au divertissement. Voyager au Brésil ou ans les Alpes-de-autre-Provence, se perdre dans l'Histoire et dans les livres - des sagas islandaises à Giono, de Knut Hamsun à la bible - ne sont qu'une seule et même façon de savourer la vie. En une quinzaine de chapitres, il nous propose ici de partager quelques-uns des trésors rapportés d'une vie entière de voyages, que ce soit au bout du monde ou dans sa bibliothèque. Les sujets les pus divers sont abordés : Stevenson et son âne aussi bien que l'écologisme moderne, la Grande Armée fuyant l'hiver russe ou les destructions de livres, papyrus et manuscrits à travers les âges. Qu'il nous parle d'histoire ou de mythologies, de littérature ou d'idées, Gilles Lapouge enchante, surprend, amuse, stimule, nous livrant en somme l'autoportrait d'un "curieux" au sens humaniste du terme, encyclopédique et sensible. Un régal.
52. Le bruit subtil de la prose
Giorgio Manganelli
4.00★ (4)

«Rondes et insaisissables gouttes de mercure, les récits éludent et déçoivent ; ils sont un soupir, un jeu de mots, un accord maladroit de vielle stridente, une ponctuation proprement sans mots qui précèdent et qui suivent, un point d'exclamation, une interrogation, et surtout ils ne sont pas monothéistes ; ils professent un athéisme minuscule, qui n'est pas inaccessible à des incursions de dieux frêles et effrontés, ou de déesses provocantes et lascives - à la condition qu'ils soient mortels, éphémères, faux, très frêles, désorientés.» Giorgio Manganelli.
53. Ce peu de bruits
Philippe Jaccottet
4.21★ (47)

«(Ce peu de bruits qui parviennent encore jusqu'au coeur, coeur de presque fantôme. Ce peu de pas risqués encore vers le monde dont on dirait qu'il s'éloigne, quand c'est plutôt le coeur qui le fait, de mauvais gré. Pas de plainte là-dessus toutefois, rien qui couvrirait les ultimes rumeurs ; pas une seule larme qui brouillerait la vue du ciel de plus en plus lointain. Paroles mal maîtrisées, mal agencées, paroles répétitives, pour accompagner encore le voyageur comme une ombre de ruisseau.)»
54. Entre les bruits
Belinda Cannone
3.53★ (64)

Jeanne a l'ouïe si fine qu'elle entend tout. Le crissement des griffes d'une souris dans la maison voisine. Ou le gémissement d'une renarde au fond de la forêt. Ou le flic-flac de la pluie sur les feuilles d'un arbre éloigné. Toutes ces choses l'inquiètent plus qu'elles ne l'émerveillent. Jeanne a onze ans. Elle aimerait comprendre ce qui lui arrive. Jodel est un homme qui possède le même don - talent ? handicap ? - que Jeanne. Lorsqu'ils se rencontrent, il décide de lui apprendre à maîtriser cette faculté étrange qu'ils ont en commun. Une merveilleuse amitié naît entre eux, une amitié joyeuse et studieuse. Mais, très vite, tout se complique : une musicienne amoureuse, un fait divers sordide, les Renseignements généraux, un groupe de marginaux, un criminel de guerre non repenti font tour à tour irruption dans cette histoire parfaitement logique et totalement rocambolesque. C'est que nous sommes dans un conte, ou plutôt une fable moderne. Et que l'auteur de cette fable, qui a pour objet la rumeur du monde, ne renonce à rien pour se faire entendre. Féerique, érotique, politique, ce roman qui mêle tous les genres est aussi une exploration du désordre.
55. Beaucoup de bruit pour rien
William Shakespeare
4.15★ (2825)

Don Pédro Je veux te conter comment Béatrice louait ton esprit l'autre jour. Je disais que tu avais l'esprit fin. " C'est vrai, a-t-elle répondu, il l'a minuscule. " - " Non, repris-je, je veux dire, un grand esprit. " - " Exact, dit-elle, un grand, gros esprit. " - " Point, dis-je, un bon esprit. " - " Très juste, dit-elle, il ne fait de mal à personne. " - " C'est un esprit réfléchi. " - " Exactement, dit-elle, c'est le reflet d'un esprit. " - " En outre, il possède plusieurs langues. " - " Ça, je le crois, dit-elle, car il ma juré lundi soir une chose qu'il m'a démentie mardi matin. Ce qui montre qu'il a la langue double, autrement dit deux paroles. " C'est ainsi qu'une heure durant, elle a pris à rebours tes qualités... et pourtant, elle a fini par conclure avec un soupir que tu étais l'homme le plus accompli d'Italie.
56. L'Art des bruits (nouvelle édition)
Luigi Russolo
3.50★ (17)

Daté de 1913, L'Art des bruits, sous-titré "Manifeste futuriste", impressionne par son anticipation des nouvelles formes de musique qui règnent aujourd'hui : partant du principe que les sons purs ont fait leur temps, il affirme que la musique nouvelle devra régler harmoniquement et rythmiquement des bruits très variés. 
57. Tintamarre ! Instruments de musique dans l'art, 1860-1910
Frédéric Frank
Catalogue officiel de l'exposition Tintamarre ! Instruments de musique dans l'art, 1860-1910 au musée des impressionnismes de Giverny du 24 mars au 2 juillet 2017. Les débuts de l'impressionnisme coïncident avec l'arrivée de nouveaux instruments de musique et une présence de plus en plus forte de la musique dans le quotidien, avec l'ouverture notamment des cafés-concerts, des bals ou des opéras. Manet, Degas, Renoir, Morisot, Whistler, Toulouse-Lautrec, Bonnard ont été à la fois témoins et acteurs de ces changements à l'ère du développement des loisirs. Parallèlement, l'émergence de cette nouvelle peinture correspond à l'avènement d'une nouvelle musique . Une rupture s'opère avec les codes de la tradition et un vent de modernité et de liberté souffle sur la musique. Les peintres défendent cette évolution dans leurs oeuvres. Les quelques soixante oeuvres présentées racontent cette histoire d'une musique de plus en plus présente dans la peinture. Les représentations publiques - fanfares, cirques, cabarets, orchestres, opéras, fêtes - côtoient des scènes plus intimes comme la musique au salon ou les leçons de musique. Cette exposition illustre les relations étroites qui s'affirment à cette époque entre peintres et musiciens.
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