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[1934] Premier recueil incluant les nouvelles suivantes : "Août" / "La visitation" / "Les oiseaux" / "Les mannequins" / "Traité des mannequins, ou la Seconde Genèse" / "Fin du traité des mannequins" / "Nemrod" / "Monsieur Charles" / "Les boutiques de cannelle" / "La rue des Crocodiles" / "Les cafards" / "La bourrasque" / "La nuit de la Grande Saison". _______________________________________________________________________________________ " Au mois de juillet, mon père partait aux eaux et nous laissait, ma mère, mon frère aîné et moi, en pâture aux journées d'été, blanches de feu et enivrantes. Nous feuilletions, étourdis de lumière, le grand livre des vacances, dont chaque page scintillait de soleil et conservait tout en son fond, sucrée jusqu'à la pâmoison, la pulpe des poires dorées. " [Bruno SCHULZ, "Août", premier texte du recueil "Les boutiques de cannelle" ("Skepy Cynamonowe"), 1934 - traduction de Georges Lisowski]

[1937] Second (et dernier) recueil incluant les nouvelles suivantes : "Le Livre" / "L'époque de génie" / "Le printemps" / "La nuit de juillet" / "Mon père devient sapeur-pompier" / "L'autre automne" / "La morte-saison" / "Le sanatorium au croque-mort" / "Dodo" / "Jojo" / "Le retraité" / "La solitude" / "La dernière fuite de mon père" _______________________________________________________________________________________ " Le Livre... Jadis, au petit matin de mon enfance, à la première aube de ma vie, sa douce lumière éclairait l'horizon. Il reposait glorieux sur le bureau de mon père qui, plongé en lui, frottait en silence, patiemment, d'un doigt huméctéde salive le dos des feuillets jusqu'à ce que le papier aveugle s'embrumât, se brouillât, réveillât le troublant pressentiment. Soudain, le papier tombait en miettes, dévoilant un bord ocellé, et mon regard défaillant glissait dans le monde vierge des couleurs divines, dans l'humidité merveilleuse de couleurs limpides. Ô écailles brusquement tombées des yeux, ô invasion de clarté, ô doux printemps, ô père... Parfois mon père se détachait du Livre et s'éloignait. Je restais seul, alors le vent traversait les pages et les images se levaient. Et quand je le feuilletais, un frisson parcourait les colonnes du texte, laissant s'échapper d'entre les lettres des vols d'hirondelles et d'alouettes. Une page après l'autre s'envolait ainsi, s'éparpillant, se fondant doucement dans le paysage qu'elles imprégnaient de couleurs. Parfois le Livre dormait et le vent soufflait sur lui doucement comme sur une rose à cent pétales, ouvrant la corolle, ouvrant une à une les paupières, écartant un à un les pétales de velours, aeugles et endormis, qui dans leur noyau cachaient la graine d'azur, la moelle chatoyante, le nid piaillant de colibris." [Bruno SCHULZ, "Le Livre", premier texte du recueil "Le sanatorium au croque-mort" ("Sanatorium pod Klepsydra", 1937) -- traduit par Thérèse Douchy]

[1937] Les XXXIX chapitres de cette longue nouvelle, aussi météorique qu'échevelée (troisième du second recueil de Schulz) : "le Printemps" formera plus tard la trame du superbe film de Wojciech Jerzy HAS, "La Clepsydre" ("Sanatorium pod Klepsydra"), une incursion originale — à l'inventivité cinématographique exceptionnelle — dans l'oeuvre onirique si indomptable et inclassable (réputée "inadaptable") de Bruno Schulz... _______________________________________________________________________________________ " En ces nuits d'avant le printemps, vastes et sauvages, recouvertes d'un ciel immense, encore sévères et inodorantes, conduisant à travers les accidents du firmament vers les déserts étoilés, mon père m'emmenait dîner dans le jardin d'un petit restaurant. [...] Nous marchions dans la lumière humide des réverbères qui clinquaient sous les coups du vent, à travers la grande place voûtée, seuls, écrasés par l'immensité des labyrinthes célestes [...] ; Père levait vers le ciel son visage inondé d'une faible clarté et regardait avec un chagrin amer le gravier des étoiles disséminées, les tourbillons répandus. " [Bruno SCHULZ, "Le Printemps" - nouvelle du recueil "Le sanatorium au croque-mort" ("Sanatorium pod Klepsydra", 1937) - traduction de Thérèse Douchy]

[1932-1941] ... soit une infime partie de la correspondance sauvée du poète prosateur & graphiste, depuis une lettre à Stefan Szuman (24 juillet 1932) aux dix-huit lettres à Anna Plockier (1895-1941), celle qui fut la dernière partenaire épistolaire de Bruno Schulz : l'ultime missive de l'artiste date du 13 novembre 1941...

INTEGRALE de l'Oeuvre écrite.

L'oeuvre graphique (mine de plomb et encre) "sauvée" de l'écrivain/graveur et professeur de dessin Bruno Schulz (1892-1942)

Le plus passionnant (et touchant) ouvrage biographique paru à ce jour autour de l'oeuvre de l'immense écrivain de Drohobycz : écrit par Jerzy Ficowski, poète lui-même et qui restera le plus fin connaisseur de l'oeuvre écrite et graphique de Bruno Schulz. Paru en Pologne en 2002 (traduction française : Les Editions Noir et Blanc, 2004)