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Sélection Médicis 2015
Liste créée par eckmuhl le 15/09/2015
28 livres. Thèmes et genres : prix médicis , prix littéraires , rentrée littéraire 2015

Voici la première sélection du Prix Médicis 2015, prix qui avait récompensé l'an dernier Antoine Volodine, Lilly Brett et Frédéric Pajak. Cette année, 15 romans français sont en lice contre 13 étrangers.

Les gagnants seront dévoilés le 5 novembre.



1. Titus n'aimait pas Bérénice
Nathalie Azoulai
3.39★ (820)

Quand on parle d'amour en France, Racine arrive toujours dans la conversation, à un moment ou à un autre, surtout quand il est question de chagrin, d'abandon. On ne cite pas Corneille, on cite Racine. Les gens déclament ses vers même sans les comprendre pour vous signifier une empathie, une émotion commune, une langue qui vous rapproche. Racine, c'est à la fois le patrimoine, mais quand on l'écoute bien, quand on s'y penche, c'est aussi du mystère, beaucoup de mystère. Autour de ce marbre classique et blanc, des ombres rôdent. Alors Nathalie Azoulai a eu envie d'aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d'amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd'hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin. En un mot, elle ne cesse de se demander comment un homme comme lui peut avoir écrit des choses comme ça.
2. La cache
Christophe Boltanski
3.40★ (839)

"Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes. De la petite comme de la grande histoire. Des honnêtes gens qui, selon les circonstances, peuvent se muer en criminels. De la réversibilité des hommes et de la vie. Du pire, car il est toujours sûr. Cette appréhension, ma famille me l'a transmise très tôt, presque à la naissance." Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d'une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français, mais voilà la guerre qui arrive, doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un "entre-deux", comme un clandestin ? Quel est l'héritage de la peur, mais aussi de l'excentricité, du talent et de la liberté bohème ? comment transmet-on le secret familial, le noyau d'ombre qui aurait pu tout engloutir ?
3. Histoire de l'amour et de la haine
Charles Dantzig
2.97★ (81)

Voici sept personnages avec qui nous vivons, des premières manifestations contre le « mariage pour tous » jusqu’aux dernières. Il y a Ferdinand, garçon de vingt ans blessé par la vulgarité de son père, le député Furnesse, vedette homophobe des médias et fier de l’être ; Pierre, le grand écrivain n’écrivant plus ; Ginevra, qu’il tente d’aimer ; Armand et Aron, qui vivent en couple ; Anne, si belle et victime de sa beauté ; bien d’autres encore. Tous apportent leur voix à ce concert de l’esprit où le comique le dispute à la rage. Que s’est-il passé durant cette période ? Quel esprit est entré dans Paris, si contraire à Paris ? Comment ce qu’on appelle un événement transforme-t-il la vie des hommes ? Le grand roman de l’amour au temps de la haine.
4. Effraction
Alain Defossé
2.38★ (28)

Au départ, un simple cambriolage qu’Anne Rivière voudrait considérer comme un non-événement, à peine un fait divers. Depuis quarante ans qu’elle vit seule dans son deux-pièces parisien du xixe arrondissement, c’est la première fois qu’on lui fracture une fenêtre. Elle n’en fait pas un drame. Pourtant, quelque chose s’infiltre par la vitre brisée. Une brèche s’ouvre qu’elle ne pourra plus combler. Elle regarde, témoin d’elle-même, le passé qui s’engouffre dans sa vie. Les images affluent comme les trous noirs. Quand la police lui apprend l’identité de son voleur, un jeune type du quartier, cette dame effacée à l’existence mécanique semble sortir d’un long rêve. La voilà qui arpente les rues et le cherche. Elle l’attend au tribunal, découvre son adresse et lui écrit, passe la nuit sur son palier. Et se souvient de la jeune fille qu’elle fut, qui portait un autre prénom, qui était amoureuse. Avant. Avant un épisode de sa vie qu’elle s’est employée à oublier et auquel son cambrioleur fantôme vient sans le savoir de la ramener.
5. 111
Olivier Demangel
3.50★ (15)

Des hommes, des femmes, des enfants qui marchent encore et toujours, inlassablement. Depuis quand marchent-ils ? On ne le sait pas. Pourquoi marchent-ils ? On l'ignore. Où vont-ils, si tant est qu'ils aillent quelque part ! Et qui sont ces 11 observateurs qui inlassablement les suivent, les épient et notent minutieusement tous les faits et gestes des marcheurs ? Pourquoi font-ils ce travail, pour qui ? Depuis combien de temps sont-ils là, quand seront-ils relevés ? Où sommes-nous ? On l'ignore. Et bien sûr l'époque est indéterminée. Qu'adviendrait-il alors si ces marcheurs venaient à croiser un autre groupe de marcheurs, sur leur terre, leur chemin ?... Le lecteur est embringué dans cette marche rectiligne, circulaire, sans retour et complice des observateurs, il jouit de cette déchéance d'humanité qui s'exhibe sans pudeur et se massacre sans honte et sans plaisir. Mais quand l'observateur fausse la règle du jeu, cesse le carrousel. Le marcheur devient chasseur et découvre en lui une humanité cruelle. Un premier roman d'une grande force, sombrement maîtrisé.
6. Le beau temps
Maryline Desbiolles
3.10★ (29)

Maurice Jaubert, né à Nice en 1900, compositeur connu avant tout pour ses musiques de films, meurt en juin 1940 sur le front. Dans ce roman biographique qui est presque une lettre d’amour, Maryline Desbiolles, devenue niçoise, retrace la vie de cet être généreux et créatif, qui aura fréquenté les formes nouvelles de l’art, en musique (il côtoie Honegger et Messiaen) et au cinéma (il travaille avec René Clair, Marcel Carné, Jean Renoir dont il connaît bien la famille, et surtout Jean Vigo). À travers ces quarante ans d’une vie menée tambour battant, on plonge dans l’effervescence artistique des années 20 et 30, à Paris où Jaubert est allé exercer ses talents (en particulier à la salle Pleyel), mais tout autant à Nice, ville cosmopolite traversée et réveillée par toutes les avant-gardes.
7. Quand le diable sortit de la salle de bains
Sophie Divry
3.19★ (705)

Le roman se déroule à Lyon, il raconte en trois chapitres et à la première personne l’histoire d’une trentenaire, Sophie, chômeuse en fin de droits, souvent affamée, soucieuse d’écrire son livre et qui, sans crier gare, ne laisse aucun répit à son lecteur. Tout l’intérêt des péripéties hilarantes de Sophie porte bien davantage sur la façon dont l’auteur les racontent que sur les aventures elles mêmes. Nous embarquons avec fracas et drôlerie dans les turpitudes d’une jeune femme qui subit son isolement de par sa condition d’ascète forcée. Forcée par elle ou par le destin, c’est la sempiternelle question philosophique que soulève également ce roman : la place de l’homme au chômage dans notre société. Tour à tour caustique et désopilante, l’auteure ne laisse rien passer à ses personnages qu’elle utilise pour faire une critique décapante et cocasse des besoins de l’homme pour se fondre et se valoriser dans la société, la famille et le travail comme constituants indispensables à l’embourgeoisement auquel, tous finalement aspirent.
8. Ann
Fabrice Guénier
4.08★ (28)

«Petite Ann. Je me souviendrai toujours de toi comme d'une fille qui savait tout danser. Petit fantôme aux mains dans les poches. En attendant je raconte ta vie. À l'imparfait. Ce temps circulaire, éternel. Le temps du tableau, de l'icône. Les années Ann. Une balade.»
9. Les Prépondérants
Hédi Kaddour
3.46★ (615)

En 1922, une équipe de tournage débarque à Nahbès, petite ville du Maghreb. Cette intrusion hollywoodienne, synonyme de modernité et de de liberté, bouleverse le quotidien des habitants et avive les tensions entre les notables traditionnels, les colons français et les jeunes nationalistes. De la collusion entre ces mondes et ces cultures naissent des destins et des histoires d'amour.
10. Les désoeuvrés
Aram Kebabdjian
3.80★ (32)

La sainte religion de la culture triomphe dans la Cité. Les autorités ont construit, sur les quais de la Maleine, une résidence où les artistes travaillent sans soucis matériels. Mike Bromberg invente des moustiques-papillons, Amin Carmichael installe des routes qui ne mènent nulle part, Lucinda Hernández a conçu une machine à mauvais temps. Il y en a bien d’autres, déjà prestigieux ou prometteurs : ils répandent la bonne parole, accomplissent des miracles, élèvent les âmes. Chaque chapitre porte le nom d’une œuvre. Aram Kebabdjian les a toutes inventées, ainsi que les noms, les vies, les principes esthétiques de leurs créateurs. Certains s’imposent : leur cote monte, les musées leur consacrent des expositions. D’autres sont victimes de leurs démons intérieurs, de leur trop grand succès ou de tortueux complots. Dans les vernissages se pressent galeristes, critiques d’art, collectionneurs et fonctionnaires de la culture.
11. Anomalie des zones profondes du cerveau
Laure Limongi
3.00★ (39)

« C’est une sorte de migraine colossale nourrie aux OGM et qui aurait bu toute l’eau de Fukushima. Un monstre déchaîné que vous ne voulez vraiment pas fréquenter. Elle touche une à trois personnes pour mille. L’un de ses surnoms sympathiques est “la migraine du suicide”. Sans nier son statut d’épreuve, il s’agit de vivre la maladie comme une aventure, de toucher à la douleur sans pathos mais avec la plus intense douceur : elle est, après tout, le dénominateur commun aux êtres vivants. Ou comment se réapproprier son corps dans sa magnifique imperfection. Et si, à la suite d’un Montaigne, nous redéfinissions la santé comme acceptation souveraine de la maladie ? »
12. Pirates
Fabrice Loi
3.48★ (61)

"J'avais été envoyé au Togo, en 1986, pour protéger in extremis Gnassingbé Eyadema, dictateur en place (et père de Faure Eyadema, mis en place depuis) d'une attaque venue du Ghana voisin. Le pays devait accueillir François Mitterrand au sommet franco-africain, un mois plus tard. Il fallait sécuriser la zone en urgence. Je suis parti en mission avec mes hommes dans le nord-ouest du pays, près d'un camp pénitentiaire, à la frontière du Ghana, où Eyadema envoyait pourrir ses opposants. Nous avons été parachutés au-dessus de villages en banco perdus comme des îles, cernés d'épineux, noyés dans la poussière de la saison sèche. Les habitants, hébétés, nous regardaient dégringoler dans leurs brûlis. La crainte nous précédait. Alors que nous envahissions leurs villages, ces paysans nous pensaient sûrement pires que des diables. Cependant, jamais nous n'avons ressenti d'hostilité." Tony Palacio, forain, trompettiste de jazz, quitte la loterie familiale et monte à Marseille, port rêvé. Entre survie et petits trafics, il rencontre un ancien militaire repenti, Max Opale, devenu expert en balistique. Opale, tour à tour ami, mentor et rival, initie Tony à la violence dans une enquête liée aux pirates qui rançonnent les navires au large de la Somalie. Tony aimera aussi Awa, la femme d'Opale, soprano Sud-Africaine, qui lui donnera le goût de l'opéra, et plus encore : elle lui apprendra que tous les mondes ne se valent pas. Au-delà du destin tragique de Tony, homme libre, Pirates dessine un portrait de Marseille, ville splendide, tendre et brisée, et des déshérités d'ici et d'ailleurs. C'est enfin l'histoire d'un mystère africain, et des conflits contemporains, aux guerres fragmentées qui ne disent pas leur nom. Un roman sur nos idéaux et sur les liens qui unissent musique, poésie et politique.
13. Le metteur en scène polonais
Antoine Mouton
3.44★ (53)

A l'origine, une idée simple : que se passerait-il si un livre changeait tandis qu'on ne le lit pas ? Idée a priori plaisante, mais qui rendra fou le metteur en scène polonais, auquel un directeur de théâtre parisien a confié la tâche d'adapter pour la scène le roman d'un auteur autrichien, roman dont les personnages et les situations disparaissent d'une lecture à l'autre. Les répétitions parisiennes sont catastrophiques : un interprète alcoolique traduit pour les comédiens français les invectives du metteur en scène polonais, un comédien engagé n'a pas été distribué, le spectacle durera huit heures, le budget a été largement dépassé, une grosse armoire trône au milieu du plateau... Le récit tente de réunir les éléments ayant conduit le metteur en scène polonais à se comporter de la sorte. Nous traversons ainsi différentes époques à ses côtés : la mise en scène des Démons de Dostoïevski dans un stade de football en Pologne ; Qu'il s'agisse de l'actrice française, du directeur du théâtre, de la femme du metteur en scène polonais ou d'un philosophe grec logé dans le même hôtel, tous ces personnages sont autant de figures qui se révèlent comme dans un jeu de cartes, abattues sur la table, aussitôt recouvertes, et remises en jeu pour le coup final. Entre eux et le metteur en scène polonais, il n'y a plus de discussion possible, seulement quelques oeufs durs. Dans la poche du metteur en scène polonais se niche une impressionnante quantité d'oeufs durs, que ceux qui devraient négocier, parlementer ou sermonner, préfèrent soudain partager avec lui plutôt que de lui faire le moindre reproche. Ce roman peut être lu comme un conte, prenant pour décor le milieu du théâtre, afin d'ouvrir à un état des lieux européen plutôt fantasque - c'est l'humour qui prédomine ici. Il s'agit également d'une quête. Celle d'un homme devenu détective de ses propres pensées, dont les défaillances sont autant de ressorts comiques ou dramatiques, permettant des sauts extravagants dans le temps et dans la logique.
14. 2084 - La fin du monde
Boualem Sansal
3.18★ (3177)

L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion…
15. D'après une histoire vraie
Delphine de Vigan
3.88★ (11467)

"Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu'un écrivain ne devrait jamais croiser."
16. Et ne reste que des cendres
Oya Baydar
3.91★ (86)

Ne reste que des cendres. Des cendres chaudes, brûlantes, des poussières incandescentes au goût âcre : les vestiges des feux allumés par toute une génération qui croyait pouvoir enrayer le mécanisme infernal des dictatures militaires et des fanatismes. Une génération de révolutionnaires, de militants, parmi lesquels la flamboyante Ülkü. Personnage obsédant, amoureuse éperdue, elle traverse la tête haute et le cœur battant les tourmentes politiques et sociales qui ont secoué la Turquie depuis les années 70. Elle qui a vécu dans sa chair la torture et les deuils ; dans son cœur : la passion, la fascination et la lâcheté des hommes.
17. L'Imposteur
Javier Cercas
3.79★ (606)

En juin 2005, l’histoire d’un paisible nonagénaire barcelonais fait le tour du monde : Enric Marco, le charismatique président de l’Amicale de Mauthausen, qui pendant des décennies a porté la parole des survivants espagnols de l’Holocauste, n’a jamais connu les camps nazis. Et l’Espagne d’affronter sa plus grande imposture, et Javier Cercas sa plus audacieuse création littéraire.
18. Le maître des apparences
Jane Gardam
3.52★ (108)

Filth fut pendant des années un avocat international de renom à Hong Kong. Mais il fut aussi un de ces enfants appelés « Orphelins du Raj » né dans l’empire britannique en Malaisie et rapatrié tout jeune en Angleterre pour être éduqué. En déroulant sa vie ainsi que celle de sa femme Betty, Jane Gardam nous raconte la gloire de l’empire, la Seconde Guerre mondiale jusqu’au début du XXIe siècle. Mais elle réussit aussi à éclairer la complexité de son héros que l’on appelle alternativement Eddie, le juge, fevvers, Filth, le maître de l’Inner Temple et sir Edward Feathers.
19. Encore
Hakan Günday
3.78★ (279)

« Les clandestins montaient dans la caisse du camion et, après un voyage de deux cents kilomètres, ils montaient à bord des bateaux et se perdaient dans la nuit... » Gazâ vit sur les bords de la mer Egée. Il a 9 ans quand, à peine sorti de l'école, il devient passeur de clandestins. Il travaille avec son père Ahad, ainsi que les frères Harmin et Dordor, commandants des bateaux qui emmènent les migrants en Grèce. Pendant des années, Gazâ et Ahad entreposent dans un dépôt cette marchandise humaine, ces individus qui viennent de parcourir plusieurs milliers de kilomètres. Jusqu'au jour où Gazâ cause la mort d'un jeune Afghan du nom de Cuma, le seul être humain qui ait fait preuve d'un peu d'humanité envers lui. Dès lors, dans ce monde violent et désabusé, Gâza ne cesse de penser à Cuma et conserve précieusement la grenouille en papier qu'il lui avait donnée ? ce qui n'empêche pas Gazâ de transformer le dépôt en terrain d'observation des dynamiques de domination et de devenir le tortionnaire des clandestins qui ont le malheur de tomber entre ses mains. Cependant, un soir, tout bascule et c'est désormais à lui de trouver comment survivre...
20. Un mauvais garçon
Deepti Kapoor
3.23★ (99)

Elle a vingt ans à New Delhi. Elle n’a ni père (parti vivre à Singapour), ni mère (décédée), ni repères. Sa tante, chez qui elle vit, cherche à la marier. Elle brûle d’une énergie qui n’a nulle part où aller, alors elle se plie aux conventions et garde ses pensées pour elle-même. Un jour, dans un café, il la dévisage. Plus âgé, il semble venir d’ailleurs. Il est laid, et pourtant tout chez lui attire la jeune fille. Il l’initiera au sexe, à l’alcool, aux drogues ; aux plaisirs du corps et à la noirceur de l’âme. Elle bravera les interdits et découvrira avec lui un New Delhi aussi dangereux qu’enivrant, où se côtoient l’ancestral et l’ultramoderne, la richesse et la putrescence, le profane et le sacré, et où pulse une rage de vivre que rien n’arrête. Spirale d’amour et de destruction virtuose, Un mauvais garçon est porté par une prose qui vibre de désir et de révolte, jusqu’à l’incandescence.
21. Les folles espérances
Alessandro Mari
3.64★ (84)

Colombino, orphelin un peu simple recueilli par un curé dans la campagne lombarde, désespérément amoureux d'une femme que son rang ne lui permet pas d'épouser, part sur les routes pour demander conseil au Pape ; Lisander, peintre milanais à la vie dissolue, est déterminé à faire fortune coûte que coûte grâce au daguerréotype ; Leda, enfermée dans un couvent, attend le secours de son amant porté disparu, et trouvera son salut dans une activité d'espionne et de séductrice en Grande Bretagne ; enfin, un certain Dom José, de son vrai nom Garibaldi, combattant pour l'indépendance du Brésil, trouve l'amour mais doit rentrer en Europe pour continuer la lutte en Italie... Quatre personnages unis par la même quête de liberté et d'amour dans une odyssée éblouissante, portée par un souffle épique digne des meilleurs romanciers du 19e siècle, et un style à la fois lyrique et brut, résolument moderne. Une ode à l'espérance et à la ferveur de la jeunesse.
22. Illska
Eiríkur Örn Norddahl
3.40★ (271)

Résumé éditeur Résumé membres > Lire > Modifier > Historique Événement dans l’histoire mondiale : Agnès et Omar se rencontrent par un dimanche matin glacial dans la queue des taxis au centre-ville de Reykjavik. Agnès rencontre aussi Arnor, un néonazi cultivé, pour sa thèse sur l’extrême droite contemporaine. Trois ans, un enfant et une crise de jalousie plus tard, Omar brûle entièrement leur maison et quitte le pays. L’histoire commence en réalité bien avant, au cours de l’été 1941, quand les Einsatzgruppen, aidés par la population locale, massacrent tous les Juifs de la petite ville lituanienne de Jurbarkas. Deux arrière-grands-pères d’Agnès sont pris dans la tourmente – l’un d’eux tue l’autre – et, trois générations plus tard, Agnès est obsédée par le sujet. Illska parle de l’Holocauste et d’amour, d’Islande et de Lituanie, d’Agnès qui se perd en elle-même, d’Agnès qui ne sait pas qui est le père de son enfant, d’Agnès qui aime Omar qui aime Agnès qui aime Arnor. Dans un jeu vertigineux, Norđdahl interroge le fascisme et ses avatars contemporains avec une étonnante maîtrise de la narration. Illska est un livre surprenant et immense écrit par un homme jeune, mais appelé à devenir un grand, sans doute un très grand écrivain.
23. Vie et Mort de Sophie Stark
Anna North
3.44★ (162)

Sophie Stark est une réalisatrice de génie. Jeune femme inadaptée à la vie quotidienne, elle transcende sa timidité derrière la caméra. Et pour réaliser ce qu’elle considère comme le film parfait, peu importe le prix à payer. Pour elle, mais surtout pour ses proches. Elle n'hésite pas à pousser ses acteurs dans leurs derniers retranchements, exploitant leurs peurs les plus intimes pour obtenir, l'espace d'une seconde, l'expression tant désirée. Tour à tour séductrice, attachante, manipulatrice, elle ne peut s'empêcher de sacrifier les gens qu'elle aime au nom de l'art. Ceux qui ont compté dans sa vie - Robbie, son petit frère ; Allison sa muse et maîtresse ; Daniel, son flirt d’adolescente ; Jacob, son mari ; George, le producteur hollywoodien et Ben, critique de cinéma - prennent la parole à tour de rôle pour raconter « leur » Sophie, faisant émerger la femme derrière l'artiste. Sophie est une femme-enfant terriblement seule, incapable d'affronter le monde qui l'entoure sans se dissimuler derrière son appareil photo, puis derrière sa caméra. Semblant dénuée d'empathie, elle ne communique jamais aussi bien que par le biais de son art : « C'est difficile pour moi de parler de l'amour. Je pense que je le fais à travers mes films. » Et dans ce cas, comment concilier intégrité et succès, amour et création ?
24. Paris sur l'avenir
Nathaniel Rich
2.96★ (34)

New York, dans un futur proche. Mitchell Zukor est engagé par FutureWorld. Son travail consiste à établir en détail les pires scénarios possibles pour les vendre aux sociétés clientes afin de les indemniser contre toute catastrophe. Mais Mitchell perd peu à peu contact avec la réalité. Quand l'un de ses scénarios catastrophes se produit à Manhattan, il est le seul à en profiter.
25. Une vie entière
Robert Seethaler
3.87★ (456)

Héros du Tabac Tresniek, le jeune Franz Huchel débarquait de ses montagnes et venait apprendre la vie dans la Vienne des années trente. Andreas Egger, le personnage principal du nouveau roman de Robert Seethaler, effectue le parcours inverse : c'est de la ville qu'il est amené, enfant, dans ces montagnes où il va passer "une vie entière". Aucun adulte bienveillant pour lui expliquer le monde. Il est recueilli par une brute qui l'estropie, et se constitue seul son éthique personnelle. Quand il se soustrait enfin à la tyrannie de son patron, ce n'est pas pour travailler comme lui la terre, les yeux baissés : "Un homme doit vivre la tête haute", déclare-t-il à Marie, la jeune fille dont il est amoureux. Aussi prend-il part à l'aventure des téléphériques, qui vont ouvrir sa vallée à la modernité, avant d'être envoyé en 1942 sur le front de l'Est, dans les montagnes du Caucase. A son retour, "les géraniums ont remplacé les croix gammées aux fenêtres du village" et les étables vidées de leurs bêtes abritent les skis des touristes... Pris par l'intensité poétique des images, par la vérité de ce personnage de montagnard terriblement humain, et par une langue sobre et rythmée où chaque mot est pesé, on ne lâche pas ce bref roman d'une vie "minuscule".
26. D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds
Jón Kalman Stefánsson
3.80★ (1317)

«Elle est plus belle que tout ce qu’il a pu voir et rêver jusque-là, à cet instant, il ne se souvient de rien qui puisse soutenir la comparaison, sans doute devrait-il couper court à tout ça, faire preuve d’un peu de courage et de virilité, pourtant il ne fait rien, comme s’il se débattait avec un ennemi plus grand que lui, plus fort aussi, c’est insupportable, il serre à nouveau les poings, récitant inconsciemment son poème d’amour. Elle s’en rend compte et lui dit, si je dénoue mes cheveux, alors tu sauras que je suis nue sous ma robe, alors tu sauras que je t'aime.» Ari regarde le diplôme d’honneur décerné à son grand-père, le célèbre capitaine et armateur Oddur, alors que son avion entame sa descente vers l’aéroport de Keflavík. Son père lui a fait parvenir un colis plein de souvenirs qui le poussent à quitter sa maison d'édition danoise pour rentrer en Islande. Mais s’il ne le sait pas encore, c’est vers sa mémoire qu’Ari se dirige, la mémoire de ses grands-parents et de leur vie de pêcheurs du Norðfjörður, de son enfance à Keflavík, dans cette ville «qui n’existe pas», et vers le souvenir de sa mère décédée.
27. La fiancée de Bruno Schulz
Agata Tuszynska
3.94★ (29)

« Józefina Szeliska, dite Juna, fut entre 1933 et 1937 la fiancée de Bruno Schulz, peintre et écrivain de génie, âme tourmentée, assassiné en 1942 dans sa ville natale de Drohobycz, en Pologne. Elle fut sa compagne et sa muse. Mais Bruno Schulz était incapable d’aimer, sinon de vivre. Accaparé par sa seule véritable passion – son œuvre –, il devait inexorablement s’éloigner de Juna, et du monde. Elle ne l’oublia jamais, et continua de vivre avec son fantôme jusqu’à sa propre disparition, en 1991. De cette histoire, elle ne dit rien, à personne, pendant près d’un demi-siècle. Après guerre, à la rubrique “état-civil” des formulaires, elle écrivait : “seule”. Voilà pour les faits. Tout le reste n’est que le jeu de l’histoire, de la mémoire et de l’imagination. » – A. T.
28. Carthage
Joyce Carol Oates
4.02★ (770)

Tout semble aller comme il se doit dans la petite ville de Carthage en ce début de juillet 2005, si ce n’est que Juliet Mayfield, la ravissante fille de l’ancien maire a, pour des raisons peu claires, rompu ses fiançailles avec le caporal Brett Kincaid, héros de retour de la guerre d’Irak. Un héros très entamé dans sa chair et dans sa tête, dont pourtant Cressida, la jeune sœur rebelle de Juliet, est secrètement amoureuse. Or, ce soir-là, Cressida disparaît, ne laissant en fait de traces que quelques gouttes de son sang dans la jeep de Brett. Qui devient alors le suspect numéro 1 et, contre toute attente, avoue le meurtre… Sept ans après, un étrange personnage surgit qui va peut-être résoudre l’impossible mystère. C’est ce que vise Joyce Carol Oates qui est sur tous les fronts : violence, guerre, dérangement des esprits et des corps, amour, haine. Et même exploration inédite des couloirs de la mort… Un roman puissant et captivant.
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