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la nature dans la littérature japonaise
Liste créée par zellereb le 29/10/2015
22 livres.

Sans chapeau

une averse d’hiver tombe sur moi

- et alors ?

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Pour entendre le coucou

j’ai maculé mes oreilles

d’encens

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Basho Matsuo

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Dans la culture de nos amis japonais, le rapport avec la nature est très ancré, et cela se reflète dans leur littérature bien-sûr. Les haïkus en sont le plus bel exemple. En littérature japonaise, voici donc une liste de livres qui parlent, entre autre, de nature.

Bonne découverte !

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Illustration : Hokusai

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8/12/2015



1. Park Life
Shuichi Yoshida
3.12★ (350)

Ce petit roman est une bouffée d'air pur dans la vie affairée et raisonnable des citoyens du XXIe siècle que nous sommes. Un air venu du parc de Hibiya à Tokyo, où l'on pénètre sur les pas d'un jeune employé légèrement excentrique, et soudain "l'exhalaison de terre et d'herbe vous chatouille les narines". Là, il croise une triathlonienne consommatrice de bains moussants, rencontre un vieil homme qui fait voler un capricieux aérostat rouge, rêve, médite, s'exerce à chambouler la perspective pour y voir le monde autrement. Il arrive que s'y nouent des idylles, à peine plus tangibles que le bruissement des pigeons qui s'envolent. Ce récit a le charme des parenthèses qui s'ouvrent parfois dans la vie pour laisser entrer l'enchantement, comme un léger vertige teinté de déraison. La ville n'est pas loin, les buildings cernent l'horizon, mais dans cet espace clos et protégé, se jouent les menues aventures qui donnent son goût unique à l'existence, la petite musique d'un grand parc au coeur d'une immense capitale. Park Life a été couronné en 2002 du prix Akutagawa, le Goncourt japonais
2. La Sumida
Kafū Nagai
3.92★ (74)

Dans la forte et subtile étude dont il fait suivre son excellente traduction du roman de Nagaï Kafû, Pierre Faure définit ainsi le sens de La Sumida : déploration d'un «Meiji qui n'a pas tenu les promesses de ses débuts et qui, en voulant greffer un corps étranger sur un tronc qu'il a déraciné, a engendré une crise profonde qui est le drame du Japon moderne ; c'est ce déchirement de l'être japonais moderne que l'on peut deviner ainsi entre les lignes de La Sumida et qui confère à ses accents une résonance si désolée». D'où l'organisation de cette histoire délicate, ténue, mais très savamment bâtie, à la japonaise. Afin d'exprimer formellement son refus d'un Meiji pour qui le bouc de Napoléon III et la discipline prussienne représentaient la civilisation, Nagaï Kafû construit son livre sur le retour cyclique des saisons (ce que reprendra plus tard Kawabata dans son Kyôto), un peu comme le poème des saisons : le haïku ou haïkaï.C'est aussi le roman de l'adolescence, de l'éveil, dans une société en crise grave, dévorée déjà par la technique, le rendement, et qui relègue au second plan la poésie, la galanterie, le théâtre de kabuki, où le héros verrait les seuls recours contre ce monde âpre et hideux. Nous lisons ici la complainte romanesque d'une civilisation moribonde, celle d'Edo que Tôkyô va supplanter sur place.
3. La rivière aux lucioles
Teru Miyamoto
3.31★ (89)

La rivière aux lucioles et Le fleuve de boue : deux romans jumeaux, deux récits de l'enfance dans les quartiers populaires d'Osaka et de Toyama, "d'un lyrisme tel qu'on n'en avait pas vu depuis longtemps" dans la littérature japonaise contemporaine (Yasushi Inoue). Lyrisme contenu dans les limites du rythme d'une phrase sertie d'images et de mots propres à lui donner la résonance d'un chant ancien ou la fraîcheur du haïku. Pays de l'enfance, de jeux et d'amitiés, pays de rêves et de correspondances secrètes. Pays de neige et d'eau, paysages d'ombre et de lumière, rencontres longuement rêvées par des enfants : celle d'une carpe sous le soleil de plein été ou de lucioles venues par myriades s'accoupler pour une nuit au bord d'un torrent perdu.
4. La Danseuse d'Izu
Yasunari Kawabata
3.65★ (716)

Prix Nobel de littérature en 1968, Yasunari Kawabata ne révéla peut-être jamais aussi bien que dans les cinq nouvelles de La Danseuse d'Izu la poésie, l'élégance, le raffinement exquis et la cruauté du japon. Est-ce là ce « délicat remue-ménage de l'âme » dont parlait le romancier et critique Jean Freustié ? Chacun de ces récits semble porter en lui une ombre douloureuse qui est comme la face cachée de la destinée. Un vieillard s'enlise dans la compagnie d'oiseaux, un invalide contemple le monde dans un miroir, et ce miroir lui renvoie d'abord son propre visage dans une sorte de tête à tête avec la mort... Rechercher le bonheur est aussi vain et aussi désespéré qu'apprivoiser une jeune danseuse, un couple de roitelets ou le reflet de la lune dans l'eau. Voici cinq textes limpides et mélancoliques, aussi pudiques sans doute dans l'expression que troublants dans les thèmes.
5. L'ombre des fleurs
Shôhei Ôoka
3.86★ (55)

C'est un magnifique portrait de femme que donne Ôoka dans ce célèbre roman. Face à la désinvolture égoïste des hommes qui partagent ses nuits dans les bars de Ginza ou les maisons de rendez-vous, Yôko ne retrouvera la paix que dans le renoncement à la vie.
6. Bambou-bleu et autres contes
Osamu Dazaï
4.00★ (19)

Dans les nouvelles inédites proposées ici, Osamu Dazai se livre à une libre réécriture de contes traditionnels chinois et européens. Dans Bambou-bleu par exemple, Yü Rong est un jeune lettré, pauvre, orphelin, qui n'a que Confucius à la bouche, et qui espère devenir un mandarin. Son oncle l'oblige à se marier à une mégère hideuse. Un jour, il contemple les nuées de corbeaux et murmure: " Ah, si je pouvais me changer en corbeau, loin de ce monde inhumain ". Toute la fantaisie de Dazai, son humour, son ironie et une grande virtuosité romanesque
7. La vigne des morts sur le col des Dieux décharnés
Akiyuki Nosaka
4.02★ (71)

L?auteur de La tombe des lucioles, Les Pornographes et du plus récent Le Dessin au sable, nous donne ici deux magnifiques textes d?une grande beauté poétique, deux modèles de l?art de la narration selon Nosaka, où l?érotisme célèbre les noces du merveilleux et du délire. Il nous raconte une saga traversée par l?histoire du siècle : la grandeur et la décadence d?une famille régnant entre mer et montagne dans l?île de Kyushu. Cela commence le plus innocemment du monde quand la fille de la famille, follement éprise des fleurs de la vigne des morts qui pousse sur les tombes, entraîne, avec sa propre fille, le village dans une orgie incestueuse. Dans la nuit des décombres, la petite marchande d?allumettes vend la flamme éphémère d?une allumette frottée sous sa robe,en rêvant secrètement que - étincelle de rêve -,parmi ses clients-voyeurs,surgira bientôt pour l?étreindre le père chéri qu elle n?a jamais connu.
8. La soeur qui portait des fleurs
Natsuki Ikezawa
3.96★ (35)

ezawa s'est inspiré de faits réels survenus dans les années 1980 pour élaborer la trame de ce roman qui célèbre la force rédemptrice des liens fraternels. Un jeune peintre japonais, Tetsurô, voyage dans le paradis tropical de Bali, en quête d'inspiration. Happé par une rencontre féminine néfaste, il devient héroïnomane et se retrouve en prison en Indonésie pour détention de stupéfiants, charge passible de la peine de mort dans ce pays. Sa s?ur, avec qui il partage depuis l'enfance une complicité sans faille, va lui porter secours de manière opiniâtre et dévouée. Bravant les avocats véreux et les juges corrompus, dans un pays qui n'est pas le sien, Kaoru devra se fondre dans les pratiques locales et s'inspirer de la dévotion et des prières balinaises, pour trouver la force de sauver Tetsurô.
9. Hiroshima, fleurs d'été
Tamiki Hara
4.03★ (163)

C'est une expérience limite, une plongée dans l'horreur, que retrace le poète Tamiki Hara (1905-1951) dans trois nouvelles réunies sous le titre de l'une d'entre elles, Fleurs d'été. Ces textes furent à l'origine d'un genre littéraire (la " littérature de la bombe atomique ", Genbaku bungaku), qui, en raison de la censure dont il fut l'objet de la part des forces d'occupation américaines, ne connut son essor qu'au début des années 1950. (...) Hara avait quitté sa ville natale de Hiroshima pour étudier à Tokyo, où il devint un jeune écrivain brillant. Il y revint à la suite de la mort de sa femme en 1944 pour y connaître l'épreuve du bombardément. Pour cet homme délicat, le monde avait déjà perdu son sens. Il lui fallait témoigner : " je dois laisser tout cela par écrit, me dis-je en moi-même. " Lorsque ce fut fait, il se suicida en se jetant sous un train, en 1951. (...) --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
10. Chroniques de l'oiseau à ressort
Haruki Murakami
4.14★ (3425)

Un beau jour, la vie de Toru Okada, jeune banlieusard sans emploi, bascule pour de bon. Tout commence avec les coups de téléphone équivoques d'une mystérieuse inconnue ; puis le chat, qui s'échappe ; et le chant hypnotisant d'un oiseau perché non loin de là. Le rêve, l'aventure, la bifurcation soudaine d'une existence toute tracée : est-on prêt, une fois dans sa vie, à tenter l'abordage des frontières inédites ?
11. Le goût des orties
Junichirô Tanizaki
3.87★ (159)

Le personnage central de ce roman écrit en 1928 est un Japonais occidentalisé, déraciné, ayant rompu avec la tradition culturelle et religieuse de son pays. À la fin du roman, nous devinons que Kaname, tiraillé entre le passé et l'avenir, opte pour le passé.
12. Mornes saisons
Haruo Satô
4.14★ (46)

Quittant la ville, un homme tente de s'installer à la campagne pour retrouver la paix intérieure. Mais très vite, tout autour de lui se fait menaçant : les paysans, roublards ou jaloux, la nature elle-même, quand il se met à pleuvoir sans discontinuer. Bientôt des hallucinations s'emparent de son esprit.
13. Tio du Pacifique
Natsuki Ikezawa
3.83★ (44)

Tio a une douzaine d'années et vit dans une île. Une île du Pacifique "qui a la forme d'une papaye qu'on aurait coupée en deux dans le sens de la hauteur". Entre la plage et la barrière de corail, le volcan et la jungle, il nous parle de l'importance de certaines rencontres, de trésors cachés et de légendes : sous l'oeil curieux du petit garçon, difficile d'échapper à l'intrusion de l'étrange et du merveilleux qui magnifient la réalité.
14. Soundtrack
Hideo Furukawa
3.70★ (224)

Fin du XXe siècle. Deux enfants, un garçon et une fille, se retrouvent échoués sur une île déserte dans le Pacifique. En deux années, ils développent des techniques de survie et de communion avec la nature, proches du chamanisme. Devenus grands et rendus à la civilisation, ils découvrent un Tokyo transformé par le réchauffement climatique et l'immigration environnementale. Envahi par une végétation tropicale et des colonies de corbeaux à gros bec. Où ils vont devoir survivre sur les décombres de la société des hommes. Ce roman d'une puissance imaginaire stupéfiante, à l'écriture fiévreuse comme un long solo de guitare rock, emprunte les codes de la science-fiction pour mieux dynamiter la fiction tout court. Sa forme est celle d'une spirale qui se resserre et tourne de plus en plus vite. Pour Furukawa la littérature est une arme, une tornade qui emporte tout, et Soundtrack le roman fondateur de toute son ?uvre.
15. Les grenouilles samouraï de l'étang de Gengi
Hino Kazunari
4.27★ (27)

Inspiré de l'épopée du Heiké Monogatari, qui décrit les combats des clans Gengi et Heiké pour le pouvoir au Japon, cet album poétique met en scène Grand-Père Crapaud qui raconte aux grenouilles et aux grenouillettes la lutte des rainettes samouraïs face au chat Monémoti. Grâce à la ruse d'un jeune musicien, le chat sera vaincu.
16. Kyôto
Yasunari Kawabata
3.92★ (770)

Kyôto, qui fut écrit en 1962, est sans doute l'oeuvre de Kawabata qui explique le mieux son suicide, dix ans plus tard - comme d'ailleurs le suicide de tant d'écrivains et de grands intellectuels japonais postérieurs à la révolution " (autrement dit : l'européanisation forcenée) de l'ère Meiji. Kyôto raconte l'histoire de deux jumelles, très tôt orphelines, qui ont été élevées séparément. Elles ne se retrouvent qu'une fois devenues jeunes filles. Mais elles ont été formées par des milieux à ce point différents que, d'elles-mêmes, elles décident de ne plus se revoir. Au-delà de ce thème très simple, c'est tout le drame du Japon moderne qui est le sujet de Kyôto : l'européanisation puis, après Hiroshima, l'américanisation accélérée d'une société qui avait jusqu'alors vécu sur des bases sociales, culturelles et morales entièrement autres. C'est la décadence, la mercantilisation et l'enlaidissement irrémédiables de l'ancienne capitale de l'Empire du Soleil levant que ce grand roman sobre et pur nous permet de comprendre. Dès lors, la dimension universelle du Kyôto de Kawabata n'échappera à personne.
17. Le citron
Motojiro Kajii
3.57★ (153)

Pour tout dire, j'aime les citrons. J'aime leur couleur pure, comme celle de la peinture. Il y a une connivence immédiate entre Kajii et les choses. Regarder est pour lui " la seule manière vivante de vivre ". Kajii Motojirô (1901-1932) est l'un des écrivains les plus attachants et les plus singuliers du Japon.
18. Héliotropes
Ryoko Sekiguchi
Ce livre propose une structure inspirée de la forme poétique de la muwashshah pratiquée dans l?Andalousie arabe du Moyen Âge, et notamment de sa kharja, « sortie » du poème résolue par l?insertion de la voix d?un autre, d?une voix autre, pour aborder dans le même geste la question de la « fin du poème ». Comment sortir d?un poème ? Comment un poème peut-il parvenir à sa fin ? Le thème du jardin déploie une réflexion sur les noms scientifiques des plantes. Les noms savants des plantes, leurs noms latins, ne sont qu?exceptionnellement prononcés, comme s?ils prenaient leurs distances avec les langues parlées pour demeurer dans une altérité irréductible. En convoquant les noms propres qui n?ont jamais été appelés, il s?agit de rendre leur place aux rangs de la nature, de les décrire sans réduire la part d?incompréhensible qu?ils recèlent afin d?en préserver la distance. » Je passe la parole à l?Autre » ; cette formule caractéristique de muwashshah serait un bon modèle pour réunir les questionnements proposés ici.
19. Le tumulte des flots
Yukio Mishima
3.85★ (576)

- Hatsue ! cria le garçon. - Saute par-dessus le feu. Si tu sautes par-dessus..., dit la fille d'une voix claire et forte. Le garçon n'hésita pas. Le corps nu, que la flamme illuminait, il prit son élan sur la pointe des pieds et bondit au travers du feu. En un clin d'oeil il se trouva droit en face de la fille. Sa poitrine toucha légèrement les seins de Hatsue.
20. La Tombe des lucioles
Akiyuki Nosaka
3.97★ (1475)

C'est avec ces deux récits admirables et particulièrement bouleversants, couronnés en 1968 par le prix Naoki, l'une des plus hautes distinctions littéraires, que Nosaka conquit la notoriété. Peu de temps auparavant, Mishima avait applaudi à son premier roman : "Les Pornographes", roman scélérat enjoué comme un ciel de midi au-dessus d'un dépotoir. La Tombe des lucioles, visionnaire et poignant : l'histoire d'un frère et d'une soeur qui s'aiment et vagabondent dans l'enfer des incendies tandis que la guerre fait rage et que la faim tue. Voici une prose étonnante, ample, longue, proustienne dans le sens qu'elle réussit à concentrer en une seule phrase des couleurs, odeurs et dialogues, mais prose très violente, secouée de mots d'argot, d'expressions crues, qui trouvent ici une beauté poétique et nouvelle, d'images quasi insoutenables - prose parcourue d'éclairs.
21. Interminablement la pluie
Kafū Nagai
3.53★ (127)

"Interminablement la pluie est sans conteste l'un des chefs-d'oeuvre, non seulement de l'oeuvre de Kafû, mais de la littérature japonaise de l'entre-deux-guerre" écrivait Pierre Faure. Par petites touches de confidences esquissées en dissertations sur les plaisirs de la vie, dans un lyrisme contenu, Kafû verse au coeur du lecteur un univers fait de poésie et d'élégance classique, d'érudition et de rêveries inépuisables. Attentif à mille détails, à d'éphémères intimités, au timbre d'une voix, à des jeux de lumière au détour d'un regard ou d'un souvenir, il décrit avec amour et nostalgie ce Japon ancien, ce monde fugitif du plaisir que Pierre Faure, son interprète idéal, nous fait partager.
22. Nuée d'oiseaux blancs
Yasunari Kawabata
3.97★ (417)

Ce qui distingue Kawabata, ce sensualiste, c'est d'arriver à envelopper ses personnages d'une sorte de buée légère et tendre tout en gardant au récit une ligne très lisse, très nette, il fait naître d'étranges rapports entre ses amants... Ses romans sont dominés par le blanc et nous sommes gagnés par cet éblouissement, par cette lumière incomparable, à ce point que nous avons tendance à oublier un fait majeur : le blanc, s'il est au Japon, comme en Occident, le symbole de la pureté. Il est aussi la couleur funéraire, et pour bien comprendre Kawabata, il faut sans cesse penser que la vie, et la vie la plus physiquement amoureuse, la plus sensuelle, comporte toujours cet arrière-plan métaphysique le destin mortel de l'homme, jamais nommé et cependant apparent. - Robert Sabatier, le Figaro littéraire (1968)
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