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EAN : 9782203370067
38 pages
Casterman (07/10/2004)
3.71/5   77 notes
Résumé :
Spiegelman, qui vit à New York, a commencé à travailler à ce livre juste après l'attentat du 11 septembre 2001 contre les tours new-yorkaise du World Trade Center. Et il n'est évidemment pas indifférent que son travail paraisse en album, très symboliquement là aussi, trois ans pile après ces attentats, alors que la campagne électorale présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite.

L'ouvrage de Spiegelman est un véritable livre-objet, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai beaucoup aimé cet album, aussi je reprends ici une brève fiche de lecture de novembre 2010, avec l'espoir de susciter des curiosités, car cet artiste le mérite bien. Il sait raviver le devoir de mémoire et dénoncer l'inhumain.

Il s'agit, avec « In the Shadow of No Towers » d'une BD publiée entre 2002 et 2003 dans Die Zeit, Courrier International et The Independent. L'album, grand format (34,8 x 24,1 cm) a été publié à compte d'auteur en 2004.

C'est une réflexion sur les attentats du 11/09/2001 et l'impact qu'ils ont eu sur le comportement des Américains, l'artiste compris. « Je voulais refaire de la BD, après tout, ma muse s'appelle Désastre ! ». Ainsi, lui, qui n'aurait jamais porté un T-shirt « I ♥ NY », il éprouva soudain de la tendresse pour ses rues familières et vulnérables.

J'ai enfin noté « dropping the other shoe », expression idiomatique américaine utilisée pour exprimer l'attente d'un événement prévisible et théoriquement inéluctable. Après le gant de Kant, la chaussure (seconde) du « vaudeville étymologique » de cet album mémorable.
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Le talentueux dessinateur de Maus était à Manhattan le 11 septembre. Ses enfants étaient à l'école au pied des tours.
Cet album commence donc par nous livrer "son" 11 septembre, la panique, l'incrédulité, le besoin incoercible d'aller chercher les enfants pour rassembler la famille.
Ensuite, Spiegelman, qui en connait un bout en matière de traumatisme, a réfléchi et observé, et nous donne son point de vue très, très critique sur la guerre en Irak et la politique américaine en général.
Et pour ce faire il convoque, dans la seconde partie de cet album, les héros de comics du début de siècle - le 20è je précise : Pim Pam Poum, Little Nemo, Happy Hooligan... une certaine idée des États-Unis.
Le tout dans un album qui est d'abord un curieux objet, aux pages cartonnées comme un livre pour enfants, à lire en hauteur dans une mise en page évoquant les unes de presse.
Il a livré ces chroniques à la presse, justement, et nous explique sa difficulté, sa lenteur à dessiner ; d'où le nombre de pages très réduit au final, de cet ouvrage.
Challenge Bande dessinée 2022
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Spiegelman, new-yorkais du Sub-Manahattan a vécu "en live" les attentats du 11 septembre 2001.
Son album de grosses pages cartonnées, comme les livres pour enfants, nous fait partager le traumatisme qui fut le sien.
Spiegelman raconte au lecteur, sa difficulté extrême à reproduire la destruction des tours jumelles. Il nous fait partager son désespoir et une sorte de certitude dans une fin du monde proche. Il l'offre avec la sobriété de son dessin talentueux à l'aune de ses sentiments tumultueux.
Spiegelman fait appel, ensuite, aux grandes planches des dessinateurs américains du début du XXe siècle, dans certaines desquelles il entrevoit une sorte de prémonition.
La vision de Spiegelman est à la fois structurée et syncopée, chaotique comme la situation de ce 11 septembre 2001. Elle apparaît comme singulière, parfois hallucinée.
A l'ombre des tours mortes est donc un album à lire, à fouiller et à relire.

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Cet album, édité par Casterman, regroupe les planches dessinées par Art Spiegelman publiées dans la presse en 2003 -2004 ( le journal allemand Die Zeit, Courrier International et l'anglais The Independant ) ayant pour sujet les attaques sur les tours du World Trade Center à New-York en septembre 2001. Très engagés, parce que très critiques vis-à-vis de la politique guerrière du président G.W. Bush à la suite des attentats, ces dessins furent d'abord refusés par la presse américaine.

Impressionnante BD.

L'objet livre en premier lieu : grand format, entièrement cartonné, presque chacune des 38 pages en double page est à lire en hauteur en tournant l'album d'un quart de tour.

La lecture confirme, c'est du lourd.

Comme dans l'indispensable Maus, récompensé du Prix Pulitzer, Art Spiegelman se met en scène. On y retrouve la force du propos qui mêle histoire familiale - l'auteur est new-yorkais et sa fille était scolarisée dans un établissement situé aux pieds des tours - émotions et réflexions personnelles à une vision sociale acérée. Les bouleversements et les conséquences des attentats sur les comportements et mentalités de la population américaine sont rendus avec un humour tragique, tout en auto-dérision. Comme dans Maus, l'artiste utilise autant les mots que les images pour exprimer un traumatisme. Ou plutôt des traumatismes parce que la guerre qui s'ensuivit contre l'Irak le remplit d'horreur - " Terrorisé tant par al Qaïda que par son propre gouvernement " -.

Un pamphlet. Les planches expriment avec virulence son désarroi, son angoisse et sa colère - "J'ai cru perdre la vie le 11 septembre...J'ai perdu la raison peu après, et finalement, j'ai perdu tout ce qui me restait en foi de l'Amérique quand cette cabale s'est déclenchée " -. Les termes, les sarcasmes, dont il use pour qualifier le président Bush, sa politique " coloniale " relayée par les médias - "rédemption, préemption " - et le patriotisme exacerbé de ses compatriotes sont d'une violence au-delà de la caricature.

" - Mais fallait-il vraiment que ce soit des drapeaux américains cocardiers qui émergent des braises du Ground Zero ? " [ on voit alors le personnages qui plonge à terre façon autruche, se cachant la tête sous le drapeau étoilé ] - Je devrais me sentir en sécurité la-dessous, mais - bon sang ! - j'y vois rien ! "

- " Je revois encore très nettement les horreurs de Ground Zero le 11 septembre...2002. J'ai vu, de mes yeux vu, le bombardement d'objets kitsch en vente ce jour-là..."

Art Spielgelman mêle aussi les genres et les formats de la BD, utilisant différentes techniques. Je ne suis pas suffisamment compétente pour en écrire l'exposé. Il y a des montages photographiques, de l'infographie, des effets de tons vintage, des strips, des affiches, des bandes verticales, l'ensemble est d'une extrême densité, percutant. le style des anciens comics sont à l'honneur, pique culturelle en parodie autant qu'en hommage. La reprise de ces références que je ne maîtrise pas, notamment la (re)connaissance des héros, n'a absolument pas gêné ma lecture puisque c'est la forme et l'esprit de la BD qui délivrent le message. Puis, justement, l'album se clôt sur une double-page de texte, évidemment intitulée le supplément illustré, dans laquelle Art Spiegelman revient sur la naissance de la BD de presse au début du siècle, racontant l'historique de ces suppléments et présentant les personnages récurrents que l'on découvre sur les sept planches qui suivent.

Impressionnée.

Art Spiegelman a été, de 1992 à 2002, dessinateur et journaliste pour le New Yorker qui publia, quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, cette couverture noire.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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L'auteur Art Spiegelmann semble atteint du syndrome James Cameron. Après l'immense succès rencontré par rapport à son oeuvre culte Maus, plus rien ou presque… J'ai toujours considéré que c'était dommage qu'un génie se repose sur ses lauriers sans renouveler un nouvel exploit. Je continue de penser qu'un vrai artiste, c'est celui qui produit dans une certaine période donnée « quelques » oeuvres cultes.

Ici, il aura fallu les attentats terroristes les plus meurtriers au monde, pour que l'auteur se réveille. Il explique qu'il a besoin de dessiner ce qu'il ressent pour exorciser son traumatisme car il se promenait avec son épouse au moment de l'effondrement des tours et qu'il a dû vite récupérer sa fille dans l'école située non loin des bâtiments. C'est louable que de mettre son talent en hommage à ce qui s'est passé. Mais c'est tellement maladroit dans l'approche et finalement également dans son concept.

Par ailleurs, cet ouvrage qui ressemble à un bel objet à collectionner ou à un premier bouquin pour bébé (au choix) se veut une critique féroce de la politique menée par Bush. Je n'ai pas senti d'attaques virulentes digne du film Fahrenheit 9/11 de Michael Moore que j'avais beaucoup apprécié soi dit en passant.

Mélanger les premières bd paru au début du XXème siècle comme Pim Pam Poum avec le tragique évènement du 11 Septembre ne m'a pas paru très judicieux. Au total, je me dis que pour l'instant, j'ai plutôt était déçu par les bd ayant pour sujet le 11 Septembre. Aucune jusqu'ici n'arrive véritablement à retranscrire avec un minimum d'impartialité tout ce qui s'est passé pour donner un caractère universaliste.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'ai vu des pigeons hébétés rester immobiles sur les trottoirs de Lower Manhattan pendant des jours après les explosions du 11-9-2001. Ça va faire deux ans, et la plupart des New-Yorkais semblent être revenus à leur train-train quotidien... mais, sous la surface, nous ne sommes tous encore qu'une bande de pigeons hébétés...
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Je porte un badge pour la paix depuis le 12 septembre 2001 ...à l'envers , comme le pavillon d'un bateau qui coule .
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Aucun animal autre que l'artiste n'a été maltraité durant la réalisation de cette bande dessinée.
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Rien de tel que la fin du monde pour rapprocher les gens...

Mais fallait-il vraiment que ce soit des drapeaux américains cocardiers qui émergent des braises de Ground Zero?

Pourquoi pas...un globe??!
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Rien ne vous effacera jamais de la mémoire du temps.
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Videos de Art Spiegelman (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Art Spiegelman
À l'occasion de l'exposition consacrée à l'oeuvre de Chris Ware, la Bpi propose une rencontre qui évoquera le travail de l'artiste et ses sources d'inspiration dans l'histoire de la bande dessinée. Si Chris Ware a une connaissance fine de l'histoire de la bande dessinée, de Rodolphe Töpffer – qu'il considère comme l'inventeur de la BD au milieu du XIXe siècle -, à Charles Schulz, Art Spiegelman ou Robert Crumb, il observe aussi avec attention la jeune création contemporaine.
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, les dossiers en lien avec la rencontre : https://balises.bpi.fr/dossier/chris-ware/ https://balises.bpi.fr/dossier/chris-ware-architecte/
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