Un livre intéressant. Une vue d'ensemble globale sur la vie de ce palace dans la capitale occupée où vivent toutes sortes d'individus interlopes. Il y a l'ossature, mais la musculature est un peu défaillante : beaucoup d'anecdotes sont évoquées, trop peut- être, la quantité, ici, est préjudiciable à la qualité, j'aurais aimé voir certains faits précis ayant eu pour cadre le Ritz plus étayés, mais il est vrai que l'auteure a été confrontée à de grandes difficultés pour retrouver la documentation souhaitée , par exemple, elle n'a pas pu dénicher aux archives nationales les registres hebdomadaires du palace et autres documents certainement détruits car compromettants pour la suite de l'Histoire …
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Quelle délectation intellectuelle que ce livre. Travaillant dans le milieu hôtelier et ayant pour période historique favorite la deuxième guerre mondiale, ce livre était fait pour moi !
Mais on en apprend tellement plus ! Sur le conflit, sur les différents protagonistes et leur rôle respectif, mais aussi sur les personnes et leurs actes qui ont marqué des tournants décisifs dans cette guerre.
Entre conflits amoureux, conflits d'intérêts et drôles d'histoires, je suis absolument ravie d'avoir lu ce livre. J'aime apprendre, et là j'ai été servie !
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Le Ritz pendant la guerre, sera un foyer d’espionnage et de résistance. Dans les cuisines, certains employés formeront au péril de leur vie un réseau résistant qui transmettra des informations à l’extérieur de la capitale. D’autres cacheront des fugitifs dans des chambres secrètes sous les combles. Le barman d’origine juive fera passer des messages codés à la Résistance allemande, et c’est autour de ses célèbres cocktails, sous le nez de la Gestapo, que prendra forme un complot pour assassiner Adolf Hitler
Au Ritz, cependant, même les abris antiaériens sont de première class. Les caves sont équipées de tapis de fourrure et de sac de couchage Hermès, et le pétillant Noël Coward – un temps affecté à Paris au bureau britannique de la propagande pendant la « drôle de guerre » - ne pouvait réprimer un éclat ès qu’il se remémorait ls domestiques de Coco Chanel qui suivaient le pas de la couturière en portant son masque à gaz sur un coussin de satin.
Lors des premières journées parisiennes, Göring s’achète entre autres objet de convoitise un bâton de maréchal en or serti de diamants, commandé dans les plus brefs délais à la maison Cartier et qu’il paye à un prix dérisoire. On l’apercevra pendant l’été monter et descendre avec grandiloquence le grand escalier du Ritz, en tenue bizarre, l’esprit embrumé par la drogue, faisant tournoyer son bâton comme une majorette éméchée.
Hermann Göring s’est fait prescrire un traitement comportant de longs bains pour atténuer les symptômes du manque. Là, au Ritz, le médecin vient « immerger » Göring dans une baignoire, lui faire des piqûres, puis l’immerger à nouveau des heures durant, se souviendront les employés. Il fallait apporter au docteur des piles de serviettes et beaucoup de nourriture, parce que le procédé donnait à Göring une faim de loup.
Pour toutes les chambres qu’ils occupent au Ritz, les Allemands imposent une réduction de 90 % - ils payeront pour chacune en moyenne 25 francs par jour. Et à titre « d’invités » du peuple français, ils transmettront sans sourciller l’addition au gouvernement de Vichy.
Author Series | Tilar J. Mazzeo | Sisters in Resistance