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Quatuor du Yorkshire tome 2 sur 4

Daniel Lemoine (Traducteur)
EAN : 9782743613815
424 pages
Payot et Rivages (04/03/2005)
4.07/5   127 notes
Résumé :
Si 1977 est l’année du jubilé de la reine d’Angleterre, c’est aussi celle de l’affolement pour tous ceux qui assimilent le sept au chiffre de l’apocalypse. Ils n’osent plus sortir de chez eux. Il y a dans la région de Leeds "un million de petites apocalypses et des tas de putains de comptes qui se règlent". Le plus inquiétant, celui qui terrorise tout le Yorkshire est connu sous le nom de L’Éventreur. En quelques années, il s’est rendu coupable d’une dizaine de meur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Un bon cru 77… et anglais par-dessus le marché !

Âpre, corsé, intense ! Pas de vieillissement traditionnel en fût de chêne pourtant ! Non, notez plutôt une note terreuse. Relevez ce goût de champignon, de sous-bois, de feuilles séchées…

Vous avez deviné la couleur ? Blanc, rouge, rosé ?

Rouge, bien entendu... le rouge sang des victimes de l'éventreur du Yokshire dont David Peace exhume les corps mutilés en cette année 1977.

S'inspirant de l'histoire vraie de « l'éventreur du Yorkshire », le dénommé Sutcliffe qui avait assassiné treize femmes et agressé sept autres entre 1975 et 1980 dans le nord de l'Angleterre, David Peace, y consacre le deuxième roman de sa tétralogie « Red Riding Quartet » en pleine connaissance de cause car Peace a vécu dans sa jeunesse non loin des quartiers traqués par le tueur en série.

Pour ma première lecture de Peace en « 1974 », j'étais resté quelque peu sur ma faim avec cette histoire macabre et très complexe de disparitions d'enfants. Malgré tout, je désirais poursuivre ma découverte de cet auteur anglais dont le style en phrases courtes et sans concession était frappant et très personnel.

Retour à Leeds, trois ans plus tard. Mai 1977.

David Peace a troqué le rôle du héros confié dans « 1974 » au jeune reporter criminel Edward Dunford à deux autres personnages déjà rencontrés précédemment :
- Bob Fraser, un sergent dans la police de Leeds littéralement envouté par une jeune prostituée Janice Ryan alors qu'il vit avec sa femme Louise et son garçon Bobby.
- Jack Whitehead, reporter criminel confirmé à l'Evening Post, traumatisé par la perte de Carol Williams, se réfugie dans l'alcool et les prostitués, dont une certaine Ka Su Peng.

En alternance, nos deux héros vont chercher la trace du tueur en série, dans le cadre de l'enquête officielle pour le sergent Fraser et dans le cadre d'une investigation journaliste pour le reporter Whitehead. Chacun des deux personnages possède son propre réseau de connaissances et sa méthode personnelle pour traquer l'éventreur. Touchés personnellement par la perte ou l'agression de certaines victimes, leurs routes vont se croiser inexorablement…

En s'appuyant sur des narrateurs différents, comme dans le formidable roman déjanté de Marc Behm « Et ne cherche pas à savoir », David Peace délivre, sur la base de chapitres plus ou moins courts mais systématiquement alternés, un récit vivant et intense.

Contrairement à des romans comme « le poète », Peace ne donne pas la parole au tueur directement hormis par les lettres succinctes qu'il envoie aux médias. L'auteur préfère s'intéresser aux deux personnages principaux et aux relations qu'ils exercent avec la police, les parents ou amis des victimes ou encore avec les personnes ayant eu un rapport avec des meurtres passés.
L'univers de la prostitution, de la corruption ou encore de la torture dans la police est dépeint avec une telle noirceur et violence qu'il est difficile de ne pas être touché par le récit. Par moment, j'ai retrouvé ces situations macabres et ces personnages drôlement « torturés » comme dans les romans de Robin Cook.

Pour conclure, j'ai préféré le cru « 1977 » au précédent pour son histoire plus accessible et sa construction plutôt intéressante même si les nombreux passages en italique restent trop souvent énigmatiques et un peu superflus. La fin du roman est plutôt surprenante pour un polar et je me suis posé la question si certaines réponses à mes interrogations figuraient dans les deux autres tomes de la série. Mystère, mystère…

Néanmoins, avant de découvrir la suite que l'on m'a fortement conseillé, Robin Cook (1) reste selon moi dans la littérature anglaise à un niveau supérieur dans le genre glauque, noir et pessimiste comme jamais sur la nature humaine.

Maintenant, j'attends avec impatience d'être contredit avec le prochain opus « 1980 » et je ne me gênerai pas alors pour vous le faire savoir !

(1) « J'étais Dora Suarez » ou « Les mois d'avril sont meurtriers » de Robin Cook.
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Autant le premier roman « 1974 » était difficile, noire et étrange.
Autant celui là est oppressant, rempli d'obsession et de folie. Un ouvrage malgré tout qui me donne envie de continuer…
je crois que plus c'est étrange, plus je suis intrigué et plus je veux connaître la suite.
Un ouvrage à ne pas mettre dans toute les mains, tellement il est sombre, rempli de vulgarité et d'horreur.
Je ne connaissais pas David Peace mais je pense que c'est un auteur que je vais finir par apprécier.
Moi qui recherche des lectures hors du commun par rapport à leurs écrits, leurs récits et leurs intrigues. Là je fus servis !

Bonne lecture !

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On continue avec David Peace, le disciple british d'Ellroy, en dix fois plus trash, lubrique et noir, sans l'espoir et la rédemption. Ce deuxième tome de sa tétralogie sur le Yorkshire rentre enfin dans le vif du sujet, le fameux Éventreur, et promet un roman noir beaucoup plus ellroyien, où les femmes sont omniprésentes à la fois dans le texte, et dans les préoccupations des personnages. Là-dessus, on est gâtés!! Scènes sexuelles à gogo, ultra bien écrites (j'ai mes critères :p) et les deux protagonistes, comme Edward Dunford de 1974, sont complètement dérangés, jusqu'aux hallucinations et rêves déjantés, semi-prémonitoires et énigmatiques. L'exercice de stream-of-consciousness sauce polar déjà tenté par Peace, avec son style tellement sec, est ici merveilleusement mieux utilisé. On a droit à une pléthore de jeux rythmiques, de répétitions qui vous rentrent dans la tête comme du Rage Against The Machine, des mélopées littéraires jouant sur l'anaphore, la cataphore, les reprises... Avec en bonus, cette fois, ponctuellement, l'excès inverse des phrases ultra brèves chères à Peace, des passages joyciens, où la phrase court sur une page, voire plus, dans la frénésie de l'esprit!! Ces moments-là, en dehors du tout dernier, trop bordélique et inégal, sont exceptionnels, et là, les amateurs de littérature se régalent. Bref, vous m'avez compris, Peace a énormément progressé sur le plan stylistique, il garde son identité, mais c'est loin d'être aussi aride que 1974. Et comme Ellroy, il se paye le luxe d'avoir un traducteur français génial, Daniel Lemoine, qui s'est creusé la tête pour nous rendre tout ça!! En un mot comme en cent, avec ce livre, Peace est vraiment devenu un écrivain.

J'ai mentionné plus haut les protagonistes, alors parlons-en : encore une fois, tel Ellroy, Peace a ses personnages récurrents au cours d'une même saga. Ainsi, on retrouve le flic Bob Fraser, qui avait aidé Dunford précédemment, et le journaliste Jack Whitehead, insupportable Gontran Bonheur bellâtre à qui tout réussissait. Sauf qu'évidemment, trois ans et un tome après, plus rien à voir : le premier est tiraillé entre sa vie de famille et son amour passionnel pour la prostituée Janice (rappelle un certain Lloyd Hopkins hein), le second est devenu une loque alcoolique hantée par les hallucinations d'une obscure défunte. Bien plus passionnants que Dunford, ils nous font retrouver avec plaisir pas mal de références à 1974 même si l'on est cette fois face à une autre menace, et voir à quel point ils ont été transformés est aussi intéressant. L'intrigue policière de 1977 possède étonnamment quelques ramifications avec la précédente, et l'on comprend alors que la tétralogie sera une grande affaire sur neuf ans et quatre opus, au contraire d'Ellroy où tout était plus distinct.

On dévore le roman, Peace ménage un suspense de fou, et une ambiance horrifique, jusqu'aux 3/4. Le destin de Fraser et Whitehead sombre, comme il se doit, mention spéciale pour celui de Fraser, tout ce qui lui arrive tombe comme un véritable couperet pour le lecteur. On a beau cette fois être déjà au courant des pourritures qui sévissent dans les arcanes grâce à la fin du premier tome, on se fait avoir comme un Bourvil quand les ennuis (ou l'art de l'euphémisme) finissent par s'abattre!

Il faut aussi applaudir l'écriture des scènes d'interrogatoire déjà plébiscitées dans 1974. Peace a vraiment l'art de les rendre terrifiantes, sadiques, avec des techniques de lavages de cerveau et d'humiliation qui vous laissent bouche-bée. Les inserts du show radiophonique en début de chapitre étaient aussi savoureux de cynisme, et de témoignage de la dure réalité qui pesait sur ce pays et cette région, à cette époque.

Malgré tout cela, pourquoi juste 4 étoiles, me direz-vous? Parce que quand même, Peace reste le disciple, on est encore loin du grandiose d'Ellroy dans le Quatuor de L.A., j'ai eu l'impression d'être à mi-chemin entre les Lloyd Hopkins et la tétralogie mythique d'Ellroy. Et puis la fin m'a déçu, tellement tout le reste était super, du coup, ça influe sur la vision globale. Peace ne fait que délayer le dénouement du destin de Fraser, n'a pas su entrevoir le bon moment pour la porte de sortie grandiloquente, ce que ne rate jamais son modèle. La dernière image que l'on en garde n'est ainsi pas à la hauteur de toute la montée en puissance du roman. De même, comme dit plus haut, l'ultime déroulé joycien de l'esprit de Whitehead est un trop grand bazar, par moments réussi, à d'autres, incompréhensible (même si c'est voulu, ça reste énervant). Enfin, les réponses apportées par ce tome sur le mystère de l'Éventreur restent trop ambigües, tout demeure trop en suspens. Certes, on se doute qu'on en saura plus dans les deux prochains, que cette tétralogie est vraiment une seule histoire en 4 parties (once again, contrairement à celle d'Ellroy), mais on reste du coup frustré, sur notre faim. Le roman policier, par essence, est un exercice refermé sur lui-même, même s'il fait partie d'un cycle. C'est donc un comble de le voir se finir en points de suspension et en points d'interrogation, comme une promesse non tenue, qu'importe le retardement. Les outils utilisés par le révérend, par contre, c'est une super idée. Et le coup du canapé au milieu du champ, quelle horrible scène, pas près de l'oublier... Peace a tout ce génie ellroyien en lui, mais laisser le mystère sur une énigme ou un perso, y a rien qui tape plus sur les nerfs dans ce genre littéraire!

Je dévorerai les suites bientôt!! Bien apprécié les mentions de Peter Hunter, prochain perso principal, qui accentuent encore le fil qui semble maintenir la saga et sa cohésion... Reste que je me pose quand même des questions... À force de lire du policier, et surtout, des classiques, suis-je devenu plus exigeant et ronchon qu'avant? Ah la la...
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A force de ronger son os on attaque la moelle. L'hallucination de la lecture masquerait presque tout le reste. Écriture magnifique et obsessionnelle, mantra des bas-fonds de l'âme humaine. Aucune gloire, aucune pitié pour les innocents et les faibles. Leeds est toujours odieuse, sa population boit son sang et celui-ci est empoisonné. Peace écrit de longs cauchemars sans reprendre son souffle. Je ne parlerai pas de son parallélisme avec Ellroy, il est évident. La violence, le sexe, l'ordure, le feu d'artifice du roman noir. de quoi ravir les amateurs et peut-être de les enfumer un peu aussi ? J'aime beaucoup David Peace et en même temps… Quelque chose m'empêche de rester coite devant cette écriture poétique, belle, absconse. il y a la saveur d'inachevé frustrante, qui peut être vue comme un beau défi et une astuce malicieuse, élaborée. Dans cet aquarium d'eau sale peu importe l'histoire en fait, les personnages sont au service de l'écriture, du style, presque d'une incantation linguistique qui veut ravir et essorer les sentiments.
1977 – l'Apocalypse – le royaume des fous. Les hommes et femmes dans ce roman sont des loques, des paumés, des tarés et David Peace à la différence d'Ellroy leur enlève leur auréole. Point de pardon, point d'échappatoire par le haut. Les canapés sont des linceuls, les fantômes des harpies virulentes hantant les nuits et les jours, les policiers des monstres de papier qui se débattent entre leur vilénie personnelle et professionnelle. Peut-être Fraser mérite notre empathie ? Peut-être.
Les livres de David Peace se dévorent mais il arrive un moment où l'on tombe dans un trou et puis plus rien, comme si la noirceur extrême vous avait rincé le cerveau. Une absence vous saisit mais il faut bien remonter à la surface pour continuer la lecture et terminer ce qui ne l'est pas. L'inachevable infamie humaine…
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« There's no future in England's dreaming. » Les Sex Pistols secouent le royaume britannique avec leur « God Save the Queen ». Ce roman commence fin mai 1977, le jour de la sortie du disque, au moment où débutent les cérémonies du Jubilé d'argent* de la reine Elizabeth II. Nous retrouvons deux personnages croisés dans l'opus précédent : Jack Whitehead, le grand reporter qu'Eddie Dunford** souhaitait concurrencer, et Robert Fraser, le policier à qui Dunford a confié le fruit de ses recherches avant de disparaître. La citation tirée de l'Ancien Testament placée en exergue est explicite : « Si le méchant / revient de sa méchanceté /et pratique la droiture et la justice, / il fera vivre son âme. » Ce sont donc deux personnages marqués par les événements qui se sont déroulés en 1974 qui se trouvent désormais en quête de rachat, voire de rédemption. Ils suivent tous deux l'enquête sur l'Éventreur du Yorkshire, l'un en tant que journaliste, l'autre en tant que policier. Cette affaire – des prostituées sont sauvagement assassinées par un tueur en série - a une résonance particulièrement douloureuse pour ces deux hommes aux consciences déchirées. Mais comme Dunford avant eux, ils vont devoir affronter des policiers corrompus prêts à tuer pour maintenir leur système crapuleux. Et si l'enquête sur l'Eventreur ne progresse pas, ils se montrent experts en ratonnades, interrogatoires musclés et magouilles en tout genre. Ils bénéficient de l'omerta de leur direction et des mensonges de la presse. le Royaume a beau être en crise, les charognards se régalent de son cadavre industriel et Sa Majesté organise des festivités dont le coût se chiffre en millions de livres.

Le récit a un rythme très nerveux : peu de descriptions, dialogues percutants, phrases courtes, sauts à la ligne. Cela nous permet de suivre les flux de conscience des deux personnages enfermés dans leurs angoisses et leurs traumatismes. S'il y a des passages déroutants, le roman n'est pas aussi confus que le volet précédent. Une oeuvre très sombre, hallucinatoire, servie par un style percutant, qui s'achève sur ce slogan des Sex Pistols : « No Future ».



* fêtes organisées pour le 25ème anniversaire de son accession au trône
** le protagoniste du roman "1974"
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Au cercle de la presse, on noyait notre chagrin.
Georges disait :
- Le problème, avec les courses, c’est que c’est comme le sexe : des préliminaires formidables, mais c’est terminé en deux minutes trente-six secondes et quarante-quatre dixièmes.
- Parle pour toi, dit Gaz.
- Sauf si on est français, fit Steph avec un clin d’œil.


Je précise que Steph est le diminutif de Stéphanie dans le roman, une anglaise qui a dû avoir une expérience heureuse avec la gent masculine française ! C'est une interprétation parmi d'autres...
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Je posai un genou au bord du siège, la portière toujours ouverte.
Elle remonta la robe noire, tendit les mains vers moi.
Puis je la sautai sur la banquette arrière, déchargeai sur son ventre, essuyai le foutre déposé sur l’intérieur de sa robe avec ma manche et la serrai, la serrai dans mes bras tandis qu’elle pleurait, là, sur la banquette arrière de ma voiture, son collant et sa culotte suspendus à une cheville, là, sur le terrain de jeu, sous la lune du Jubilé, alors que les feux d’artifice et les feux de joie éclairaient le ciel brun et, tandis qu’un autre feu d’artifice silencieux tombait en tournoyant jusqu’à la Terre, elle demanda :
- Qu’est-ce que ça veut dire, Jubilé ?
- C’est juif. Tous les cinquante ans, il y avait une année de réhabilitation, une période d’absolution et de pardon des péchés, la fin de la pénitence, donc c’était une période de fête.
- De jubilation ?
- Ouais.
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J'emmerde Oldman.
J'emmerde Noble.
J'emmerde Rudkin.
J'emmerde Ellis.
J'emmerde Donny Fairclough.
J'emmerde ce con d'Éventreur.
J'emmerde Louise.
Je les emmerde tous.
Elle est partie :
Je suis parti.

Pour un enfer.

Frapper à des portes, frapper sur des gens, bousiller des portes, bousiller des gens, en la cherchant, en me cherchant.

Un enfer de feux d'artifice.

Je sors de sa chambre, traverse le couloir, ouvre la porte, Keith pas là, Karen sur le lit, qui lève la tête, m'adresse un regard signifiant : "Encore, bordel..." et je la tire hors du lit, sur le plancher, juste une culotte rose, les nichons à l'air, je lui hurle au visage :
- Elle est partie, elle a pris ses affaires, où elle est allée?
Et elle est sous moi, les mains sur le visage, et je la gifle de toutes mes forces parce que si quelqu'un sait où est Janice, c'est Karen Burns, blanche, vingt-trois ans, prostituée déjà condamnée, droguée, mère de deux enfants, et je la gifle à nouveau puis je regarde ses lèvres et son nez ensanglantés, traînées de sang sur son menton et son cou, ses nichons et ses bras, et je lui retire sa culotte rose, je la traîne à nouveau jusqu'au lit, ouvre mon pantalon et la lui mets, et elle ne se débat même pas, se contente de changer de position sur le lit, alors je sors et elle me regarde, maintenant, et je la gifle à nouveau, je la retourne, et elle se débat, dit qu'on n'est pas obligés de faire ça comme ça, mais je lui presse le visage sur le drap sale, lève ma queue et la lui fourre dans le cul, et elle hurle, et ça me fait mal, mais je continue jusqu'au moment où je décharge et me laisse tomber sur le plancher, elle gisant sur le lit, du sperme et du sang coulant sur ses cuisses, le cul devant mon visage, et je me relève et je recommence et, cette fois, ça ne fait pas mal, elle reste silencieuse, je décharge et je m'en vais.
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Je m'assis et je tentai de lire, mais je pensais à elle, pensais à elle, pensais à Elle, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à ses cheveux, pensais à ses oreilles, pensais à ses yeux, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à ses lèvres, pensais à ses dents, pensais à sa langue, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à son cou, pensais à ses clavicules, pensais à ses épaules, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à ses seins, pensais à sa peau, pensais à ses mamelons, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à son estomac, pensais à son ventre, pensais à son vagin, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à ses cuisses, pensais à la peau, pensais aux poils, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à sa pisse, pensais à sa merde, pensais à ses parties cachées, suppliais Carol de rester là où elle était, pensais à elle, pensais à elle, pensais à elle, et suppliais.
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Puis il l'abat sur la porte verte et il y a des éclats de bois partout ; il la lève à nouveau et recommence, Rudkin donne un coup de latte et on entre, moi mort de trouille au cas où ce putain de fusil pèterait, mais me marrant presque quand on voit un des gars de Prentice avec son gros cul coincé dans l'encadrement de la fenêtre de la cuisine, ni dedans ni dehors, et nous voilà dans l'escalier où Steve Barton, M.Maladie-du-sommeil en personne, se trouve, vêtu du costume noir qu'il portait à sa naissance, se frottant les cheveux et se grattant les noix, puis se chiant dessus dans les cinq secondes qu'il lui faut pour piger qui on est, moi et ma putain de hache, au moment où je monte l'escalier, injuriant ce foutu connard, Rudkin, Ellis et les deux canons du fusil derrière moi, décompressant après quatre heures dans cette putain de voiture, dans ce trou du cul banalisé de l'enfer, pas de téléphone, pas de Janice, rien, dans cette voiture à attendre ce putain d'ordre, et je cogne Barton au ventre, si bien qu'il se plie en deux et bascule dans l'escalier, dans les bras de Rudkin et Ellis qui l'aident d'un coup de pied et d'un coup de poing, puis se jettent aussitôt sur lui, parce qu'ils ne veulent pas que Craven ou Prentice arrivent avant ; je les rejoindrais mais la cousine ou la tante de Barton, ou sa mère, ou je ne sais quel membre de sa putain de tribu qui le cachait, sort la tête par l'entrebâillement d'une porte, et je lui serre un nichon, lui passe la main sur la chatte, la repousse dans la chambre où un bébé s'est mis à pleurer, et la femme a trop peur pour aller près de lui, car elle ne pense qu'à se cacher, croit qu'elle va se faire violer, et c'est ce que je veux qu'elle croie, parce qu'elle restera dans la chambre et nous laissera tranquilles, mais il faut qu'elle fasse taire ce putain de bébé, parce qu'il me fait penser à Bobby et qu'à cause de ça je le hais, je la hais, je hais Bobby, je hais Louise, je hais tous les habitants de ce putain de monde, sauf Janice, mais surtout parce qu'à cause de ça je me hais moi-même.
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