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Pierre Mac Orlan (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782302005679
112 pages
Soleil (27/05/2009)
3.85/5   99 notes
Résumé :
Un homme vieillissant fait la lecture du roman de sa jeunesse. Il y évoque sa participation au monde des gentilshommes de fortune du XVIIIe siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Qu'aurait donc bien pu penser Pierre Mac Orlan de ce que Riff Reb's a fait de son "Etoile Matutine" ?
Lui qui a publié son chef d'oeuvre en 1920, qui l'a trituré et repensé durant de nombreuses années, qui l'a complété une première fois en 1927, une seconde en 1934 et finalement terminé sous forme de brouillon en 1955 ?
En ce qui me concerne, j'aime à penser que le mythe de la chute, enfermant l'homme et le verbe dans le même cycle infernal, a aussi créé la Littérature.
Et la Littérature est ici, dans l'adaptation de Riff Reb's, partie prenante.
Elle n'a, dans la transposition, rien perdu, ni de sa force, ni de sa beauté.
C'est pour que le démon cesse de le tourmenter que l'humain prend la plume.
Car il cache souvent derrière lui quelque sombre secret.
Un vieil homme, ici, a pris la plume pour raconter l'enfant qu'il était, le crime qu'il a commis et sa ténébreuse destinée ...
L'album de Riff Reb's est magnifique.
Il est paru en 2009, et il est le premier d'une série splendide.
Il annonce d'autres réalisations difficiles, mais toutes jusqu'ici réussies : "le loups des mers", "hommes à la mer" et un premier tome reprenant "le vagabond des étoiles" de Jacques London.
La quatrième de couverture de l'album est signée par Francis Lacassin.
Qui donc mieux que lui aurait pu le faire ?
Mais, ceci étant dit, la référence, même posthume et prestigieuse, n'est rien sans le talent.
Le dessin, l'écriture, la mise en couleur, tout le travail de Riff Reb's colle, comme une vieille peau sur un squelette de pendu, au récit de Pierre Mac Orlan.
Ici, peu ou pas de place pour le fulgurant récit de mer.
Foin du romantisme accroché au gentilhomme de fortune !
La désespérance ne cède qu'au désenchantement.
Depuis longtemps, jamais peut-être, la bande dessinée ne s'était aussi brillamment, aussi fidèlement dans son esprit, emparé d'un grand roman maritime.
J'avais toujours pensé que le récit de Pierre Mac Orlan aurait fait un grand film noir et salé.
Après avoir lu, et relu, cet album, je ne suis plus certain qu'une adaption cinématographique, même réussie, puisse rajouter au propos.
Car, il me semble que cet album résonne comme un épilogue au périple, un épilogue que sans nul doute Pierre Mac Orlan aurait aimé.
Aussi, souhaitons bon vent, bonne mer à Mr Riff Reb's, qu'il nous offre encore de nombreuses splendides traversées ...

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1718. A tout juste 14 ans, ce jeune breton orphelin vit dans la misère, entouré de vieillards obscènes, se nourrissant de tout ce qui bouge, aussi bien les mulots que les lézards. Tandis qu'une jeune paysanne lui apporte de quoi se nourrir convenablement, lui voudrait bien goûter autre chose que son pain. Mais, la jeune fille se refuse à lui. Pris d'un élan soudain, il l'étrangle pour avoir son dû. Se vantant auprès des bouseux de son geste, ces derniers veulent le livrer à la maréchaussée. Ne se doutant pas de la violence de son crime, il s'enfuit dans la nuit venteuse et pluvieuse...
C'est dans une auberge de Brest qu'il s'est fait oublier pendant un an. Il aide les servantes, bercé par les chants et les récits des marins. Un soir où il raconte sa mésaventure à l'un d'eux, celui-ci lui propose de rejoindre l'équipage de son navire. Heureux de pouvoir servir le Roi, il jubile déjà à l'idée de naviguer. Engagé comme mousse à bord de l'Etoile Matutine, il fait la connaissance de Mac Graw, en qui il découvrit un vrai père, et le capitaine George Merry...

Ce récit de Pierre Mac Orlan est somptueusement mis en image par Riff Reb's. Tourmenté par son passé, ce vieil homme qui, jadis, navigua en eaux troubles, se livre sans pudeur. L'on est pris dans les filets de cette vie agitée, riche en rencontres et en événements. L'on croise ici et là des boucaniers, des pirates, des marins cruels, sanguinaires et voleurs, un capitaine arrogant. De Brest à Porto Bello, l'épopée fut fantastique et dépaysante. Riff Reb's nous plonge dans un récit inquiétant et obscur, d'une force et d'une intensité incroyables. Porté par un trait puissant, une mise en page dynamique et des couleurs bichromatiques sombres, ce récit nous submerge totalement.

Bienvenue à bord de l'Etoile Matutine !
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J'ai présenté avant-hier ma lecture du roman de Pierre Mac Orlan - À bord de L'Étoile Matutine -.
J'ai expliqué pourquoi ce retour aux sources.
Pour rappel, ayant vécu l'expérience de la lecture de l'ouvrage de Lola Lafon - Quand tu écouteras cette chanson -, ouvrage au coeur duquel la figure centrale est celle d'Anne Frank... sans m'être préalablement interrogé sur ce que le temps ( plus de cinquante ans ) m'avait permis de conserver du - Journal d'Anne Franck -, j'ai compris après lecture que j'aurais dû remettre à jour ce qu'Anne et les siens avaient vécu au quotidien durant leur enfermement, qui était cette adolescente iconisée par Hollywood et un lointain après-guerre qui avait voulu stariser Anne sans réellement lui donner la parole, tout au moins en lui imposant certains codes respectueux d'une certaine morale, et désireux d'assurer une rentabilité financière maximale au " Journal ", à ses produits dérivés et à son héroïne...
Voulant découvrir la transposition en BD du roman de Mac Orlan par Riff Reb's et fort de " l'expérience Lola Lafon ", j'ai cette fois pris les devants et relu la version originelle avant de m'attaquer à la BD.

Je ne vais pas refaire aujourd'hui pour la BD un long résumé, quarante-huit heures après celui proposé pour le roman.
D'autant que si Riff Reb's affirme que sa version est " librement adaptée " du roman de Mac Orlan, sa " liberté " n'a en fait consisté que dans le choix des tableaux qu'il n'a pas tous gardés... un regret en ce qui me concerne pour au moins deux d'entre eux...
Mais en revanche, ceux qu'il a conservés respectent scrupuleusement le narratif du romancier - à ceci près que les planches synthéthisent ce que les mots tentent de dessiner... selon le principe bien connu " une image vaut X mots..."-, au point qu'à de très rares exceptions près les bulles reprennent fidèlement et minutieusement les mots du livre... ce que je n'aurais pu affirmer sans cette lecture quasi synchronisée des deux oeuvres...

Dans l'histoire de ce vieillard retiré dans le Londres du XVIIIe siècle, entouré " d'un perroquet et d'une fille de Covent-Garden qui le gruge ", un ancien " gentilhomme de fortune " raconte ce que fut sa vie.
Orphelin miséreux, enfant sauvage livré à lui-même et subsistant dans des carrières auprès de vieux inconnus, il tue une jeune fille par " curiosité sexuelle ", une curiosité sexuelle naturelle, une mort sans discernement du bien et du mal...
Obligé de s'enfuir, il sert d'aide à des servantes dans une auberge de Brest.
Des gentilshommes de fortune vont convaincre le gamin, qui n'en demandait pas tant, d'embarquer avec eux sur le schooner " L'Étoile Matutine ".
Débutent alors les aventures maritimes de ce navire et de son équipage, dont Riff Reb's reprend quelques-unes desdites aventures - sous forme de tableaux - chez Mac Orlan et de planches au graphisme très stylisé chez Riff Reb's.

Le " crayon " grossit les traits des personnages pour mieux faire ressortir l'intime, le fond enfouis sous ou derrière ces traits, donner une expressivité démesurée à leur vie de démesure et d'outrance, à une époque marquée du même sceau.

L'excès ne nuit pas à l'esthétique, ne trahit pas Mac Orlan mais au contraire le sert et l'illustre.
Le choix de ne pas polychromer ses planches mais d'alterner le noir et blanc ou la mono ou bichromie en dégradés s'avère judicieux.

Le réalisme et la beauté des paysages marins sont épatants ; il n'est qu'à voir la couverture du livre pour comprendre de quoi je parle.

La quatrième de couv' illustre à elle seule l'intensité émotionnelle que l'artiste a réussi à trouver et à nous faire passer grâce à son talent.

Je terminerai par quelques mots de Riff Reb's et de Francis Lacassin.
" le mythe de la chute nous dit
que l'homme et le verbe sont tombés sur terre
où ils demeurent captifs
et qu'ainsi est née l'histoire." ( Riff Reb's )

" Sans pitié, sans romantisme, sans espoir... mais pas sans lyrisme. Ces orphelins de la société, ces enfants perdus de la mer ont inspiré à Mac Orlan une épopée de la pègre exotique où les coups de sabre laissent sourdre une poésie sauvage et violente.
À bord de L'Étoile Matutine a fait de Mac Orlan le Goya des gueux de la mer." ( Francis Lacassin )

Une BD roman digne du grand écrivain qui l'a inspirée.

PS : une BD à découvrir de préférence après lecture du roman de Mac Orlan. Ce n'est que mon avis...






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Jambe de bois, check. Bandeau noir, check. Pilule contre le mal de mer, check.
Prête à appareiller, j'ouvre grand mes oreilles pour écouter les confidences de celui dont je ne saurai pas le nom. Il risque la potence à se conter ainsi.
Faut dire que commettre un meurtre à quinze ans pour savoir ce qui se cache sous les jupes des filles augure mal de l'avenir. Ce n'est pas du Souchon mais du Pierre Mac Orlan. On ne trébuche pas dans une cour de récré mais on glisse de bâbord à tribord parmi l'équipage de l'Etoile Matutine.

Et dire que j'avais décidé ne pas aimer les romans maritimes! Comme le disait ma grand-mère (déjà croisée dans un autre billet), avant de dire on n'aime pas, on goûte! Et gnagnagna… D'abord, je venais de goûter le loup des mers, mis en dessins par le même Riff Reb's. Et j'avais savouré (pas comme les blettes ou le cochon de lait).

En treize chapitres tout en bichromie, on désenchante avec un groupe d'hommes vivant ensemble nuit et jour, frottant leur existence à la violence. de superstitions en abordages, de recherche de trésors au partage de butins, les trognes de ces marins anarcho-capitalistes séduisent, répugnent mais jamais n'indiffèrent.

Parce qu'on est loin, très loin, des récits de piraterie conventionnels, l'embarquement dans le navire revient à mettre les pieds dans un fragment d'humanité qu'il aurait été dommage d'ignorer. A bord de l'Etoile Matutine est une histoire d'hommes.
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« Welcome in hell, boys ! » C'est ainsi que le redouté capitaine George Merry accueille notre jeune narrateur qui, désormais âgé, prend ici la plume afin de relater sa jeunesse en mer à bord de « L'étoile Matutine ». Premier des trois ouvrages de Riff Reb's chez Noctambule (suivront « Le loup des mers » et « Hommes à la mer »), la bande dessinée propose une adaptation d'un texte de Pierre Mac Orlan consacré aux aventures de ceux que l'auteur appelle « les gentilshommes de fortune », hors-la-loi ou simples miséreux partis en mer à la recherche de gloire et de richesse. le récit est construit sous forme de petits épisodes nous en dévoilant chacun un peu plus sur tel ou tel personnage ainsi que sur les conditions de vie de ces brigands des mers. Et ce que l'on découvre n'est pas très gai. Mac Orlan brosse un portrait bien sombre de cette existence aventureuse et n'hésite pas à multiplier les scènes soulignant la cruauté, voire même la folie, de certains des personnages.

N'allez donc pas vous imaginez de braves pirates, forts et fiers, revendiquant leur liberté à la pointe de leur sabre et combattant avec honneur. Non, ici on a affaire à George Merry, capitaine dur et cruel n'hésitant pas à abandonner de jeunes prisonnières sur une île déserte. On a affaire à Mac Graw, sans doute le membre le plus civilisé et cultivé de l'équipage mais qui n'hésite pas à tuer pour une simple remarque. On a affaire à un narrateur qui, alors qu'il était enfant, n'hésita pas à tuer une jeune fille pour regarder sous ses jupes. Et il y a Monsieur de Marceau, et Meister et bien d'autres encore. Chaque chapitre lève un peu plus le voile sur la personnalité de chacun d'eux et certains sont particulièrement perturbants, à l'image de cette excursion nocturne dans un port ravagé par la peste et où la folie semble s'être emparée de la ville. L'ensemble du récit baigne ainsi dans une ambiance oppressante que viennent rehausser les graphismes de Riff Reb's dont les jeux sur les couleurs et les expressions des personnages sont tout bonnement stupéfiants.

Une belle occasion de découvrir la sinistre histoire de l'équipage de « L'étoile Matutine » et d'admirer les graphismes de Riff Reb's. Celui-ci semble d'ailleurs apprécier les textes de Pierre Mac Orlan puisqu'il en adaptera deux autres, deux nouvelles elles aussi plutôt tragiques, dans « Hommes à la mer » (« La Chiourme » et « Le Grand sud »)
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous autres, farouches matelots, craignons moins la camarde que les revenants.
Il m'était impossible de trouver le sommeil après un tel récit ...
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Nous, gueux de la mer, ne montons nos vrais visages que furtivement ... après une bonne prise, ou dans les quelques minutes qui précèdent la mort ...
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Des mains livides caressaient des pierres lumineuses qui semblaient être de la même essence que l'astre scintillant du zénith ...
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Quand on est ignorant de tout, on ne désire rien.
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Les marins furent pour moi ce que la mer est pour les marins : une puissance d'une inexorable indifférence.
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